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  • Seul contre tous

    Revoir ce crétin qui l'avait traité d'imbécile dans la soirée de l'autre abruti, avait conforté son mépris pour le milieu qu'il fréquentait et où tout le monde le prenait pour un con.

  • Gravité

    La terre, plus lourde quand le papillon se pose. Mais combien plus légère quand je saute en l'air !

  • Voyager

    Oui, bon, c'est une soucoupe volante, d'accord, holàlà. OK, OK, je monte dedans, ne nous énervons pas. Hein ? La terre, le petit point là ? Et alors, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? On est arrivé ? Et vous trouvez qu'on a fait vite ? Pourquoi, elle est loin, votre planète ? Plusieurs millions d'années-lumières ? Ah. Je vous en prie, après vous. Éh ben, c'est pas folichon folichon, votre planète, mes pauvres. Le grand truc là, c'est le palais de votre grand chef, bien bien. Oui, c'est pas mal. Pittoresque, quoi. Des colonnes en or massif de plusieurs kilomètres, oui, j'ai vu, oui oui, on peut manger un morceau ? Après l'entrevue avec votre grand Maître ? D'accord, je ne voudrais pas être impoli. Bonjour grand Maître, maître cinquante, non je plaisante, humour terrien, intraduisible, laissez tomber. Alors, vous y'en a vouloir quoi ? Non, je n'ai jamais planté de drapeau sur la lune, enfin je ne crois pas. Mais je peux me renseigner si vous voulez, j'ai un copain qui connaît un type qui a traduit des modes d'emploi pour les toilettes de la station... Eh, mais vous énervez pas, j'essaye de rendre service, moi ! Bon, j'essayerai de lui dire. Je transmettrai le message. Oui oui, j'ai compris, je ne suis pas idiot. Destruction de la Terre tout ça. Pigé. On a l'habitude. Hmm ? Je dis : on a l'habitude. Vous n'êtes pas les premiers, quoi. Les autres ? Je ne sais plus, il y en a eu tellement. Des boursouflés du bulbe comme vous, avec les oreilles décollées et des fringues en lamés. Plein. Tous dégommés, les uns après les autres. Enfin, venez et puis vous verrez bien. Je vous comprends remarquez, quand on vit dans un patelin aussi nase... Besoin de changer d'air. Normal. Bon, c'est pas le tout, je suis pas d'ici et avec votre soucoupe qui mouline que dalle, je suis pas rendu. Qui me ramène ? Ah c'est toi, machin ? Et ben c'est parti. Je peux pisser un coup, avant ? Vous savez pas ce que c'est ? C'est une tradition de chez nous. Je vous montre. Ecarte-toi, machin. Ah ben mince, c'est comme de l'acide sur votre planète. Et, Maître cinquante, t'as vu ta colonne en or ? Aha. Excusez-moi, je suis embêté, tout ce palais foutu par terre avec votre grand Maître aplati dedans... Moi, Grand Maître à sa place ? Non, merci non vraiment, vous êtes sympa. On m'attend. Un suicide collectif ? Parce que vous n'avez plus de Maître ? Je ne sais pas, faites comme vous le sentez. Pourvu qu'on me ramène avant, moi... Allez, on y va. Bon, ben salut. Dis, Machin, tu pourras faire un petit détour par Tahiti avant de me déposer à la maison ? C'est cool.

  • Métafiction

    L'important n'étant plus d'écrire mais d'expliquer pourquoi et comment l'on écrit et surtout quel effet cela fait d'écrire. Le métalangage, le discours sur l'expérience devenu scène où est simulée une attitude envers la littérature, assez sophistiquée pour nous paraître crédible à nous-mêmes. Je ne sais pas comment on va s'en sortir. En fermant nos gueules, peut-être ?

    Je dis ça et cependant on me trouvera en flagrant délit de discours sur l'expérience le 21 septembre à 18h30 19 heures à la Médiathèque de Roanne.

  • Lala la lère

    (de vigilants lecteurs me signalent que le billet d'aujourd'hui : "Dans Peau d'âne, une chose est sûre, c'est que l'âne n'avait rien demandé à personne" n'est pas un inédit, je m'excuse et vous en propose un autre en échange. C'est comme ça dans cette maison, mais oui).

     

    Après la baignoire de Marat, David a eu une furieuse envie de peindre L'enlèvement des Cabines.

     

    Pas terrible mais hé, je n'ai pas parlé d'échange standard. Et puis, ça, c'est du neuf, ça vous fera de l'usage.

  • Troubles

    « Je vous arrête au nom de... de... ah zut ! » « Suivez ce, cette, ce machin, comment déjà, râah » ses trous de mémoire commençaient à poser de sérieux problèmes.

  • Les petits métiers

    Que serait le métier de cantonnier sans celui, pourtant si décrié, de fabricant d'ornières ?

  • En kit

    Voici un billet moyennement drôle. Pour vous occuper un peu, je vous le propose en kit, à monter soi-même :

    pour réaliser sa spécialité : sur l'île qui dut par manque de James Cook, , longtemps le il y avait dont on garda  un employa les meilleurs hawaïens et au jus de coco qui pour son établissement tout nouvellement ouvert. morceaux les Établissement souvenir ému, fermer très vite ensuite, matière première restaurateur qui l'explorateur. Parmi tuèrent au poivre vert Une merveille.

  • Hommage

    J'entends bien. J'entends tout ce que vous dites de vos épouses, de vos compagnes, de vos conjoints. Leur aide, leur patience, leur amour, votre complicité, votre tendresse. J'entends bien. Mais, Ô pardonnez-moi, vous ignorez ce que c'est qu'être aimé par ma douce. J'en suis bien désolé pour vous.

  • Autodéfense

    Les appeler « foutriquets » avait causé une stupeur de quelques secondes suffisantes pour lui permettre d'échapper aux petites frappes qui voulaient lui niquer sa race.

  • Dommages collatéraux

    Les jeux paralympiques offrent un surcroit d'intérêt. Prenez cette épreuve du tir à la carabine par des déficients mentaux, avec ces arbitres qui courent dans tous les sens.

  • Dans la voix de Tom

    J'écoute "invitation to the blues" de Tom Waits, et je me dis qu'il ne pouvait pas chanter autre chose que cela. Les bars enfumés, les serveuses désarçonnées par la vie et l'attente des départs en bus, au fond de l'Amérique. S'il avait chanté autre chose, Tom aurait trahi. Trahi ce que la vie lui avait donné : cette voix-là. Vous voyez ce que je veux dire ? La vie nous fait un corps et ce corps vous destine à certains choix, pas seulement physiques, mais moraux. Je regarde mon corps et je constate que j'ai fait le choix moral de ne pas être Miss Monde. Sinon, vous pensez bien...

  • Minotaure

    Depuis que j'ai ouvert les yeux
    Je cours dans ce monde
    sous le couvercle d'un grand feu sec
    ou sous la paume d'un vide givré de petits feux mourant.
    Je cours sous l'un ou l'autre, plus vastes que mon monde, je crois.
    Mon monde est une sente étroite coupée d'angles.
    J'y étouffe, je jette mes cornes aux parois,
    Elles font des traces brunes que je retrouve souvent.

    Hors de mon monde, il y a des créatures qui chantent,
    parfois elles sont sur mon chemin
    Je les accueille dans un grand mugissement.
    Elles tombent.
    Je n'aime pas qu'elles tombent. Là, elles ne chantent plus.
    Je cours seul ensuite entre les murs de mon monde,
    sous le grand feu sec puis sous la grande paume noire
    avec de temps en temps, un gros caillou blanc jeté contre ce vide, et qui ne tombe pas.

    J'ignore si je dois courir longtemps
    avant de chanter avec les créatures dehors.
    Dehors, je crois qu'elles ne tombent pas.
    Je frémis de toute ma grosse tête en pensant à ce moment.
    J'ai peur aussi.
    Je ne sais pas si je dois sortir de mon monde, mais je crois que c'est bien.
    Parfois, je crois que ce n'est pas possible et que je dois courir pour toujours.
    Alors, Je lance de longs mugissements.

    Et le caillou, là-haut, garde sa tête de caillou.

  • Adapté

    Au nom de l'adaptation du travail aux handicaps, le grutier sujet au vertige avait obtenu de conduire des grues ne dépassant pas deux mètres de haut.