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  • Effet Coriolis

    Dans l'hémisphère nord, l'eau s'évacue en tournant dans le sens contraire de celui des aiguilles d'une montre. C'est l'inverse dans l'hémisphère sud. Les derviches tourneurs, instinctivement, font de même. La première rencontre internationale des derviches des deux hémisphères s'est soldée par un beau merdier.

  • Pas mûr

    Ce soir-là, notre hôte me présenta cette dame comme la fondatrice de l'association contre les murs. Je m'amusai à lui demander si elle avait également quelque chose contre les toits, mais la dame me répliqua d'un air pincé que l'EMUR était l'Ecole Masculine Universelle de Réappropriation, formation machiste qui prônait la domination mâle et qu'elle était contre. Je m'excusai bien humblement et me retirai dans le jardin pour prendre l'air. Là, j'avisai une charmante jeune femme, invitée comme les autres, s'ennuyant avec classe, un verre à la main. Je tentai une approche assez originale en lui demandant si elle était elle aussi, contre l'EMUR. Elle m'assura que oui, et je renchéris en me lamentant sur la phallocratie ambiante et ses dommages. Je vis sur son visage passer l'incompréhension puis la stupeur avant de comprendre qu'elle était seulement contre les murs et leur symbolique d'enfermement ; sa présence ici, dans le jardin, le prouvait bien d'ailleurs. Elle me demanda si, à mon tour, j'avais quelque chose contre les murs, ce à quoi je répondis oui, espérant me racheter à ses yeux mais son visage s'assombrit : elle s'appelait Sylviane Mure et si j'avais quelque chose contre elle et contre sa famille en général, il valait mieux le dire tout de suite. J'avoue que, quand notre hôte s'est avancé vers moi avec une coupe de fruits ramassés le soir-même dans le jardin en me demandant si j'avais quelque chose contre les mûres, j'ai été un peu dépourvu et quand j'ai résolu la tension qui grandissait en me jetant la tête contre les murs, tout le monde n'a pas vraiment compris ce qui m'arrivait.

    Elle est pas top, elle est trop longue, elle est pas drôle, mais j'avais rien de mieux sous la main.

  • Holà, doucement.

    L'animal le mieux adapté au métabolisme de notre chat est un paresseux (pensions-nous), et nous en avons récemment adopté un pour lui tenir compagnie. Mais le chat est perturbé par la précipitation du nouveau venu, ses gestes foudroyants qui lui donnent le tournis. Et je dois avouer que nous-mêmes...

  • Poncer le marbre du doute

    De belles rencontres à Villard de Lans, dimanche, dans le cadre de la deuxième édition de « Livres en Fête ». Rencontre notamment avec une équipe dévouée à la cause littéraire. Rencontre avec Emmanuel Merle et avec ses textes (« Amère indienne », « Un homme à la mer », « Pierre de folie », empressés de les lire au retour dans le train, mais je suis trop maladroit pour parler de sa poésie. Bientôt aussi : « Rapaces », chez La petite fabrique, et « Lettre à Jim Harrison » chez Pré carré). Rencontre avec un certain Debishop, artiste lithographe savoureux et qui irradie la bonté. Retrouvailles avec Anne-Laure Héritier-Blanc (et Stéphane, bien sûr), grâce à laquelle j'ai pu participer à ce beau moment. Et devant ce public, il a bien fallu que je me livre à l'exercice qui motivait ma présence : la lecture des Chants plaintifs. Bien. Si j'en juge par le silence de l'auditoire pendant et après, des larmes dans les yeux d'une autre éditrice et des mots sincères d'Emmanuel Merle, et bien, je crois que j'ai fait passer quelque chose (en dehors de la quiche à mon voisin à midi, je veux dire, je vous connais, je devance vos viles plaisanteries). Il semble que d'autres projets se profilent à l'horizon. Comme d'habitude, je vous tiens au courant -comme on dit.

    En tout cas, tant de paroles et de témoignages, tant de mots qui me disent : "Fonce" que, lentement s'amincit le gros bloc de doute qui, comme un marbre, pèse sur l'auteur inquiet de se savoir légitime.

  • Bonjour chez vous

    Depuis qu'il avait vu son responsable sécurité habillé en elfe au dernier Comic Con, le président émettait des doutes sur ses compétences. Mais son DRH protesta : s'habiller en héros de film, de BD ou de série télévisée, n'était pas incompatible avec le sérieux qu'on mettait à son travail. Et le DRH conclut : « Vous êtes rassuré Numéro 1 ? »

  • Et réciproquement

    On se croisait tout petits déjà. Nous voici bien vieux, toujours traversant le même carrefour, toujours anonymes, mais constatant chez l'autre les dégâts que le temps a fait sur notre propre corps et dont nous n'aurions pas, sans cela, une conscience aussi aiguë.

  • Les chants plaintifs à Villard de Lans

    C'est un grand honneur pour moi d'être invité à participer à cette manifestation organisée par l'association « Livres en Scène » , un groupe de passionnés de lecture, qui « propose de mettre en résonance des mots et des notes sur le plateau du Vercors ». De spectacle en spectacle, ces lecteurs délicats et curieux invitent à la découverte de différents auteurs (parfois confidentiels, suivez mon regard). Grâce leur soit rendue.

    La manifestation a lieu à VILLARD DE LANS les 24, 25 et 26 AOÛT 2012  (Vendredi 24 à La Montanara, Les Chaberts . Samedi 25 & Dimanche 26 dans la Maison de la Colline , plus précisément) sous le parrainage de Claude Burgelin, universitaire, spécialiste de littérature française.
     
    Entre les divers rendez-vous, les visiteurs pourront aussi découvrir les livres -sculptures d’Alain Bourdel .
     
    Demain dimanche, à 10h, les plus assidus pourront prendre un petit déjeuner avec Claude Burgelin autour de Georges Perec  et, à partir de 15h (tataiin), écouter des moments de lecture et de musique  autour des textes suivants :
    La chance d’un autre jour - Emmanuel Merle et  Thierry Renard
    Chacun cherche son étoile -Marie-France Lefèvre
    Les chants plaintifs - Christian Chavassieux  (et voilà où je voulais en venir)

    On conclura tout ce beau programme à 18h30  avec L’AVENTURE ETRANGE DE L’ECRITURE, un concert-lecture de et par Michelle Tourneur, écrivain et Aude Charlemagne, pianiste .
     
    Je serai jusqu'au soir sur le stand des éditions « La petite fabrique », avec Anne-LAure Héritier-Blanc, éditrice et illustratrice des « Chants Plaintifs », justement. Mais seront aussi présents : Le Comptoir des Editions et la Passe du Vent.

    Si vous êtes dans la région...

  • Têtu

    Le premier type qu'on mit sur un bûcher était persuadé que le pain n'avait pas de croûte. On lui montrait un pain bien cuit avec une bonne croûte craquante mais non, il s'enferrait : « il n'a pas de croûte, aucun pain ne fait de croûte, vous ne m'aurez pas ». On citait des témoins, on faisait paraître devant lui des boulangers qui essayaient de lui expliquer, avec des petits schémas, on lui avait fait visiter une boulangerie pour lui montrer mais rien à faire : « c'est pas vrai », il disait. A la fin, les mecs en ont eu marre et voilà comment ça a fini. Faut les comprendre, aussi.

  • La tête à Toto

    L'inventeur du zéro était un homme-tronc (comptant sur ses doigts comme ses contemporains, trouvant toujours le même résultat, tenté de trouver un nom à ce vide). Nombriliste probablement, aussi.

  • En voie de disparition

    L'ampoule au plafond, déformée par le poids de sa lumière.

  • Banal

    La force des expressions toutes faites : un camion frigorifique renverse une vieille dame qui faisait traverser son sanglier apprivoisé. « Un banal accident de voiture », lit-on dans l'article.

  • Partout, je vous dis.

    Il ne m'était pas apparu à la première écoute (manque d'attention de ma part) que, aussi incroyable que ça paraisse, il est aussi question de taupe dans « pour un oui ou pour un non » de Nathalie Sarraute.

  • L'offense faite à Saint-Vladimir

    Comme toujours sous la plume de Raoule Ventilo, Libresprit nous a concocté un article complet et documenté sur l'affaire des Pussy Riot. A lire (si vous le voulez bien).

  • Pour rire

    Les militants de l'UMP s'expriment à 53 % pour le retour de Sarkozy aux affaires. Les humoristes, amuseurs, guignols, bouffons et imitateurs sont 96% à formuler le même vœu.

  • Petite voix

    On dira que Kronix a des indignations sélectives. C'est faux, je suis révolté par quantité de choses, de tous ordres, chaque jour. Je ne me crois pas obligé pour autant de vous en faire part, car sinon ce blog serait une litanie quotidienne de billets d'humeur. Celui-ci ne sera sans doute guère productif, mais je suis tellement atterré par ce qui vient de se passer en Russie (holà, Kronix s'attaque à Poutine, il a de l'ambition ce petit !), que je ne peux m'empêcher d'ajouter ma toute petite minuscule voix à celles qui se sont élevées, puissantes ou non, pour protester. Deux ans de camp pour les Pussy Riot (et un camp en Russie, excusez-moi, mais ça sent plus le goulag que la pension de jeunes filles). Deux ans ! Pour avoir chanté avec une cagoule sur la tête en levant les gambettes dans une cathédrale. Jugement crétin, minable, dégueulasse. Une démonstration supplémentaire des dangers de collusion entre État et Église. Bon, que de portes ouvertes, excusez-moi, je suis seulement bouleversé, je vais vous dire, par une chose : la tranquillité et le sourire de ces gamines à l'énoncé de ce verdict inique. Chapeau les filles. Comment se rendre utile, alors ? Faire en sorte que ce coup de colère produise des effets ? Écrire à l'ambassade de Russie en France, tiens ? Allons-y : Ambassade de la Fédération de Russie en France. 40-50 Boulevard Lannes. 75116 Paris, France.
    Vous pouvez aussi faire comme moi et appeler l'ambassade directement : 01 45 04 05 50. Après un répondeur bilingue, vous tombez sur un standardiste. Je lui ai personnellement fait part de mon indignation et lui ai demandé de transmettre mon message à qui il trouverait bon de le faire. Le standardiste a raccroché. J'ai comme dans l'idée que je ne dois pas être le seul à téléphoner. Je vais écrire aussi. Là, ils ne pourront pas raccrocher. Je vous tiens au courant.

  • Rideau

    La scène s'éclaire : rien. Je regarde autour de moi : personne. Une pièce d'avant-garde ? Ignorée par le public ? Ou me suis-je tout bonnement trompé de jour ?

  • L'indice

    Pour les papous, les premiers blancs étaient des dieux. C'est en découvrant l'un des explorateurs accroupi derrière un bosquet pour se soulager que les indigènes ont compris que les étrangers étaient des humains, comme eux. A quoi ça tient, hein ?

  • Visitation

    « Nous entrons à présent dans le bureau de Christian Chavassieux. Remarquez ses proportions humaines, comme un nid tapissé de livres qui veillaient sur les méditations de l'écrivain. C'est ici, à cette petite table, que l'auteur a écrit ses plus grands best-sellers : L'infirmière est en vacances, Pour en finir avec le PerFluorCarbone et surtout Les chemins de Compostelle avec une machette. L'écran que vous voyez est une photo-reconstitution. On dit que CC écrivait plutôt sur de petits carnets noirs qui ont disparu. Il avait un ordinateur pourtant, mais qu'il utilisait pour jouer au Solitaire, jeu de cartes fort prisé des élites intellectuelles de son temps. Le beau jeu d'échec sur la table derrière vous (attention madame), n'avait sans doute qu'une valeur décorative. Vous remarquerez au dessus de l'écran, sur le mur, un portrait de Bonot car, selon certain échotier contemporain, l'auteur fut un anarchiste convaincu et volontiers sanguinaire. La couronne de lauriers dorés et la lyre sur le fauteuil sont là pour rappeler que, selon le même échotier vindicatif, il a versé un temps dans la mégalomanie. Dans la bibliothèque, nos efforts ont permis de rassembler une partie des ouvrages qui constituaient le quotidien de l'auteur : « Le Capital », « Mein Kampf », la Bible et le Coran, quelques dictionnaires et des manuels de bricolage. On peut imaginer l'auteur, assoupi sur ce fauteuil après un repas préparé par la douzaine de domestiques que ses droits d'auteur lui permettaient de payer grassement, et une forte consommation de whisky coûteux, car Chavassieux, comme vous le savez, était alcoolique. On n'a par contre pas pu prouver sa participation aux orgies de son ami DSK. Il s'agit peut-être d'une rumeur. Non, madame, vous ne verrez pas de chaînes à ce bureau ni de fenestron par lequel on l'aurait nourri. L'image d'Epinal selon laquelle la compagne de l'auteur l'aurait enchainé et enfermé pour qu'il travaille est pure imagination. D'ailleurs, Chavassieux n'a eu de cesse de rendre hommage à celle qu'il appelait « ma douce ». Expression peu en accord avec cette vision de geôlière, n'est-ce pas ? Voilà, nous allons à présent nous rendre dans le jardin où l'écrivain, à la fin de sa vie, fit édifier une chapelle. Au passage, je vous remercie de ne pas caresser le chat empaillé qui se trouve à la sortie du bureau. »

  • Bon sentiment

    La litanie des souffrances reprend. Pas une année qui épargne les miens. Alors, on tient, comme ça. A quoi sert de partager de tels mots avec les passagers de Kronix ? Je crois confusément vous devoir une sincérité. Au fil des ans, fidèles ou ponctuels, vous venez pour partager un peu de la chaleur de notre tribu. Et bien, un membre de la tribu souffre, en cet instant. Je sais que ça ne change rien, mais l'idée que vous serez des centaines à penser à lui au moment où vous lirez ces lignes, aura un effet sur ses enfants, par exemple. Voilà, merci d'être venus. C'est bon pour la tribu humaine.

  • Etron petipatapon

    On m'apprend que Kronix est compatible avec l'usage matinal des toilettes. On ne m'a pas dit pour autant que mes billets avaient le pouvoir de faire ch...* Nuance.

    * Je ne suis pas adepte des suspensions ou des minauderies du politiquement correct, mais je trouvais désagréable d'avoir à écrire le verbe "chier" ici. Dieu m'en garde.