Il nettoie le pare-brise, vient frapper à ta portière. Tu baisses la vitre et il te sourit. Voilà, tu vois plus clair, l'air autour de toi est renouvelé, et il ne te demande rien. Merci, le poète.
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Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique
Hors un bémol sur les "ellipses temporelles un peu bâclées" (prends ça), plutôt un bel hommage rendu au genre épique, dont "Les Nefs" se veulent. C'est sur Daylimars, sous la plume de Déborah Gay, qui s'est donnée la peine d'illustrer son billet avec d'autres peintures de John Martin que la couverture du livre.
De chronique en chronique, toujours un parcours rassurant, jusque là. Un jour, je ferai un point et répondrai aux diverses critiques (fondées, oui, mais j'avais mes raisons).
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Tu étais inconsolable ; et puis un jour, tu as accepté de mourir.
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Tandis que tu m'enveloppes de bien, je sens monter le froid des haines. Je n'y peux rien. Je mesure ta force, de parfum et de calme, mais on accumule pour toi des orages vénéneux. Je vois grandir les choses qui nous emporteront. Des haines aux griffes tendues par la fenêtre. Mais je refuse de te penser comme une proie, tant que je suis là. Alors je te berce, rien n'est advenu. Tu as le temps. Reste endormi je te prie, sans autre souci qu'une faim qui mûrit.
(Cette incapacité à jouir pleinement des meilleurs moments de la vie.)
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2655
Ce qui m'a toujours fasciné dans l'histoire de la Belle Paule de Toulouse, c'est son aspect légendaire, alors qu'il s'agit d'une histoire vraie, relatée par plusieurs sources contemporaines, y compris des textes administratifs comme on va le voir. Un petit rappel, parce que vous n'êtes pas obligés de connaître :
Paule de Viguier est née en 1518, à Toulouse. Sa beauté était si extraordinaire que ses apparitions publiques causaient des attroupements de curieux, bien désagréables pour sa paisible personnalité. Il lui devint si difficile de simplement sortir de chez elle qu'elle résolut un jour de rester cloîtrée dans sa maison.
Il s'en suivit toutes sortes de protestations, de manifestations, dont certaines dégénérèrent en émeutes violentes. La municipalité de Toulouse dut prendre des mesures. Par arrêté municipal, la belle Paule (surnom donné par François Ier lors de sa visite en 1533 où la toute jeune fille avait été choisie pour sa grande beauté -déjà- afin de présenter les clés de la ville au roi) fut contrainte de se présenter deux fois par semaine à sa fenêtre, pour calmer la population.
Encore une fois, ce que je trouve extraordinaire dans cette histoire qui ressemble à un conte, c'est que les textes existent, que cette femme a vraiment été obligée de s'exhiber pendant des années. Sa beauté est restée légendaire de son vivant. Elle était un des "monuments" à visiter pour les grands noms de l'époque (une correspondance parle de ça, Paule de Viguier avait alors plus de 40 ans et était encore -paraît-il- d'une beauté remarquable).
En fin de compte, ce qui m'intéresse est de plusieurs ordres : quelle est la logique de cette foule de l'époque Renaissante, déjà frappée d'un syndrome People ? ; une femme peut-elle être belle à ce point ? ; la beauté n'est-elle que l'acceptation de ce que tous ont décidé de trouver beau, et notamment un roi, qui "labellise" en quelque sorte, le caractère exceptionnel de cette beauté. Enfin, pareille histoire n'est envisageable que pour une beauté féminine. Pourquoi les plus beaux spécimens masculins (comme moi par exemple), ne provoquent-ils qu'une gêne polie quand ils font leur marché ?
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2654
C'est demain, à partir de 16 heures, à la librairie Mayol, à Roanne.
Cela dit, si je peux me permettre un conseil : vous venez me voir, on discute des Nefs, tout ça, et vers 19 heures, on enchaîne avec Emmanuelle Pagano à la Médiathèque de Roanne.
Il y a pire programme, non ?
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Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique
"Cet usage des archétypes crée un sentiment de confort chez le lecteur qui se laisse bercer par le fil du récit comme dans un cocon douillet. L’auteur le sait et joue avec lui pour créer une révélation au deux tiers du livre qui oblige à reconsidérer toute l’histoire que l’on vient de suivre. Le choc éprouvé crée un moment de suspension où les bras ballants il ne nous reste plus qu’à louer toute la virtuosité de son auteur."
Une critique intelligente, de légères réserves, mais nettement louangeuse. Sur le site SYFANTASY.
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2652
Passer la main, passer puisque l'on passe. Je marche devant toi, je marque le passage, la trace lentement se creuse. Le jour pousse sa pointe entre la terre et l'horizon, je t'emmène vers cette aube que je ne pourrai respirer. Moi, je vais trouver la nuit et te laisse la maladresse du jour. Je passe la main, dans ta main je laisse des mots, un jeu, une clé, une recette de gâteau, une démarche, un accent, un tour d'automobile, des chansons et quelques anathèmes. Passer puisque l'on passe. Sur le chemin tu vas vite, tu passes devant moi, tu t'éloignes. Je te vois là-bas, aminci, découpe noire dans la toile cirée du soleil. Je m'arrête où je suis, au seuil du soir. Tu te retournes, tu me salues, je réponds à ton salut, ne m'oublie pas, va, ne perds rien de moi.
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2651
Je crois qu'on ne gagne rien à s'entre-tuer, à tenir l'autre à distance, et à s'enrichir au détriment des plus précaires, je crois qu'on peut partager nos richesses pour le plus grand bien du plus grand nombre (et même, je ne vois pas comment il pourra en être autrement dans l'avenir), je crois que la culture des autres m'a enrichi, je sais que le système qui m'a permis de vivre de mon art n'est pas idéal, et je pense qu'on peut l'améliorer en utilisant le processus démocratique qui l'a fondé, je crois en l'humanisme et en l'avenir de l'humanisme, aussi ringard puisse-t-il paraître à tous ceux qui sont plus pertinents et plus intelligents que moi (sûrement, puisqu'ils causent dans le poste, écrivent dans le journal et discourent à la télé), je crois qu'il est bon de refuser la torture, de discuter de la valeur de l'emprisonnement et des vertus de la peine de mort, je pense que la culture est bénéfique, que la peur est néfaste. J'ai la naïveté de croire que les plus naïfs sont ceux qui croient fonder un avenir sur un autre projet que celui-là. Bref, je suis un bien-pensant, comme tentait de m'abaisser par cette injure, le plumitif d'un hebdo local, heureux d'avoir à disposition une étiquette qui collât si bien.
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2650
"Que dirais-tu du peuple, Martin ? Le distingues-tu entre les mouvements de la foule ? Qui est-il ?" Ce n'était pas une véritable question, l'Architecte devança la réponse de Martin qui n'aurait su être que Je ne sais pas, son regard était sur lui, le traversait, flottait sur les rais du jour, voguait loin sur les toits, la Seine, le pays, l'éternité monumentale pour laquelle il avait la conviction d'œuvrer. " L'an dernier, à peu près à cette époque, ou était-ce plus tôt, je ne sais plus, les barrières de Paris ont brûlé... sauf celles du duc d'Orléans. Des émeutiers ont saccagé la maison de Réveillon et ruiné son commerce... les poches des meneurs contenaient des Louis empaquetés. Les grenoblois ont jeté des tuiles sur la troupe, mais c'était pour défendre les notables de leur Parlement. Qui est le peuple ? les ouvriers des manufactures du faubourg Saint-Antoine, les miséreux de Saint-Marcel, les femmes venues à Versailles, les harangueurs du Palais-Royal, la foule qui cherchait de la poudre à la Bastille ? Des sociétés, des motifs, des espoirs différents. Qui est le peuple ?" Martin fit un mouvement, la chaise craqua, l'Architecte leva un regard surpris. "Le peuple, dit Martin, c'est le nombre. Et le nombre avait faim."
La Grande Sauvage - Écriture en cours.
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Les Nefs de Pangée à Villeurbanne
Lyonnais, noirs ou blancs, chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes ou athées, végétariens ou carnassiers, grands ou petits, je serai(s) heureux de vous présenter « Les Nefs de Pangée » sur le stand de Mnémos, aux Octogônes, à Villeurbanne , à l'Espace Double Mixte, cet après-midi. Et si vous ne pouvez pas venir, pas de panique, je reviens à Lyon le 24, pour les Intergalactiques.
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Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique
"Enfin, comment ne pas évoquer, sans toutefois trop en dire, le « malaise » dans lequel l’auteur plonge le lecteur en le mettant face à des actes cruels, sans que celui-ci ne puisse trouver un camp vers lequel se tourner (alors que d’instinct…) ? Brouillant habilement les lignes, Christian Chavassieux évite tout manichéisme en parlant de guerre, de conflit, de vengeance, de domination, d’incompréhension, de traditions et de changement. Et avec lui, on ressasse sans arrêt l’avis bien tranché que l’on pouvait avoir, sans trop savoir comment se placer."
Une critique synthétique (bien écrite, ce qui me fait personnellement beaucoup de bien), et qui relève les aspects essentiels. A lire sur le blog Lorkhan et les mauvais genres.
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Plaquez deux préservatifs devant les yeux. Vous voyez flou. A présent, posez vos lunettes sur votre sexe, si possible érigé. Votre partenaire se met à rire. Je n'ai pas de conseils à vous donner, mais voyez comme une de ces deux opérations produit un effet, et pas l'autre, et déduisez-en ce que vous voulez. Je ne vais non plus tout vous dire.
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Le cendrier Ricard, synthèse absolue de l'autodestruction joyeuse et des pratiques inconséquentes.