"... des histoires de royaumes et de guerres, d'alliances et de trahisons, de puissantes dynasties et de brillants généraux, d'artistes inventifs et de héros légendaires. Des récits qui témoignent de la profonde originalité de la civilisation maya." (Télérama) Vous lisez comme une contradiction dans cette phrase, ou c'est moi ?
Nouvelles/textes courts - Page 17
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Assis, Parmentier !
Debout, Tantrain !
Couché, Guevarra ! -
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Les effectifs se réduisaient de jour en jour. Il fallait absolument convaincre le général de cesser d'organiser les tournois de foot du côté des champs de mine.
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"Monsieur, votre préservatif en tricot est certainement une merveilleuse idée pour, comme vous dites, "les usagers les plus frileux" mais les tests pratiqués sur votre prototype contredisent vos études et nous estimons que sa perméabilité n'est pas optimale. Cette condition étant rédhibitoire, veuillez agréer, monsieur l'inventeur..."
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Takeshi était le kamikaze le plus nul de la flotte. Il rentrait vivant de chaque mission.
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Avril 1912, quelque part dans l'Atlantique nord, une discussion anodine entre un architecte naval et un commandant dégénère. "Ah, il est insubmersible, ton bateau ? Ah il est insubmersible ?" "Parfaitement, même un commandant à la noix comme toi arrivera pas à le couler !" "Et là, si je fonce sur l'iceberg, là ?" "Que d'la gueule ! " "Putain, me cherche pas..." "Et ben, vas-y, ducon, vas-y, t'as qu'à essayer, tu vas voir !"
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Revenons au billet d'hier pour souligner l'ingéniosité du criminel, homme-tronc coupable d'avoir étranglé une femme -girafe.
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Le juge se réjouissait à la perspective de ce moment où il pourrait dire au meurtrier : « Accusé, levez-vous ! ». Que l'accusé fût un homme-tronc n'entrait pas pour rien dans cette joie par anticipation.
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Depuis le fond de sa tranchée, au milieu des cadavres déchiquetés, les pieds dans la boue froide, Pierrot avait beaucoup de mal à partager le chagrin de sa femme qui, dans sa dernière lettre, lui apprenait la mort de Pimpin, leur lapin domestique.
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Seuls visiteurs sûrement depuis des lustres, nous entrons chez ce petit homme solitaire. Connaissant notre amour des livres, il a décidé de nous montrer sa bibliothèque. Une bibliothèque exclusivement consacrée aux sciences, dans tous les domaines. Ma douce et moi nous frottons les mains par anticipation depuis que l'invitation a été lancée : cela fait quarante ans de professorat, que notre hôte achète régulièrement des ouvrages sur la biologie, l'astronomie, la physique, la géologie, les mathématiques, la paléontologie. Quelle merveille ce doit être !
Nous voici dans le salon comble de rayonnages. Nous ne voyons d'abord qu'une invraisemblable collection de peluches. Les rayons sont encombrés d'oursons musiciens, plâtriers, garçons de café ou docteurs, un orang-outang est juché sur l'ordinateur et une énorme girafe encombre le passage. Les livres ? Oui, on les devine derrière les bibelots, rendus inaccessibles par un peuple de douceur figée.
Le célibataire nous apprend qu'il s'agit d'une collection achetée pour sa défunte mère. Ce n'est pas une bibliothèque, mais deux mausolées imbriqués que nous regardons, voués aux deux amours de son existence, sa maman et la science. Et l'une des deux a submergé l'autre, l'a confinée, masquée, réduite. Le petit homme n'est pas malheureux, non, il a concilié ces deux dévorations et y a consacré sa vie. L'appariement insolite des deux collections, tellement opposées dans leur caractère, entre érudition pointue et décoration poussiéreuse, forme le manifeste d'une solitude irréparable. -
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Première rencontre avec des élèves de 1ère, dans le cadre de ma résidence. Nous parlons utopie, puisqu'ils ont étudié ce sujet et que certains de mes livres en explorent des aspects. Le paradoxe de l'utopie est qu'elle n'a pas de lieu, et pourtant… Me promenant autour de cette idée, il me vient à l'esprit qu'il a existé récemment une petite communauté, tentant de faire vivre une utopie : la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Pas mécontent d'avoir su relier un thème millénaire avec notre actualité, je poursuis ma démonstration, que la professeure interrompt. Elle demande aux élèves (car, plus exercée que moi, elle a lu les regards perplexes des enfants) : ça vous dit quelque chose, Notre-Dame-des-Landes ? Moues d'incompréhension. Aucun des élèves présents n'en a entendu parler. Je ne juge pas, je suis seulement abasourdi. Nous ne vivons pas exactement dans le même pays, me dis-je. Je demande alors ce qui, dans l'actualité, a retenu leur attention. En gros : que savez-vous du monde qui vous entoure ? Regards et silences. Après réflexion, une élève témoigne enfin. Il y a bien cette histoire de Trump qui menace la Corée… (je ne suis pas sûr qu'elle précise « Corée du nord »). Bon. OK. Sur le chemin du retour, je me demandais, moi, à leur âge, soit 16-17 ans, ce que je savais du monde qui m'entourait. Honnêtement, je ne sais plus. Il est bien possible que j'en savais autant qu'eux, ou aussi peu.
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Le bourreau imagina de détendre l'atmosphère en s'affublant d'un nez de clown. Mais la cagoule l'empêcha d'utiliser cet accessoire savoureux, et le condamné rechigna comme les autres, à son grand dam.
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Le général Custer pensait qu'un bon indien était un indien mort, et ce n'étaient pas les milliers de sioux qui l'encerclaient en lui tirant dessus qui allaient le faire changer d'avis.
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Ce n'est pas à cause du froid qu'Hannibal perdit la moitié de ses éléphants en traversant les Alpes, mais à cause de l'invention idiote d'un de ses généraux pour accélérer l'allure des pachydermes dans les descentes : le ski.
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Le vrai drame des frères siamois, c’est que l'un était mieux membré que l'autre.
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Sur les tombes, entre les deux dates, la minuscule césure qui contient pourtant toute la vie.
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Triple peine : ventre affamé n'a pas d'oreilles et ne peut donc pas porter de lunettes.
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Je ne suis pas certain qu'une déduction fine s'en suive, mais je remarque que nous sommes passés du format réduit du codex, à celui d'écran de plus en plus larges, de plus en plus vastes, colorés, tonitruants, de plus en plus nets... Ce qui m'inspire cette réflexion (grossière, j'avais prévenu) : notre intellect s'est accoutumé à un appétit de vision pour compenser l'anorexie textuelle, oublie ainsi combien l'infime est le germe de l'illimité.
Et puis encore, toujours à gros traits : du relief, de la couleur, la précision de l'image, du son amplifié, une débauche technologique pour reproduire le réel contre nos murs, mieux qu'aucun peintre de Salon n'a jamais su le faire. Par l'introduction des tableaux animés dans nos maisons, nous nous sommes tous embourgeoisés. Les revenus modestes s'autorisent ainsi ce que leurs pareils de jadis ne pouvaient imaginer : l'exacte même image qui s'agite dans les riches intérieurs, est pendue à leur cimaise. Ce qui nous fait à tous une belle jambe.Lien permanent Catégories : actu, choses vues, Matières à penser, Nouvelles/textes courts, Shopping 0 commentaire -
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Un des meilleurs procédés de sa pédagogie toute récente était de crier à ses enfants adoptifs : "Si vous me faites chier, je vous renvoie dans votre pays!"
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Il consacrerait le plus de temps possible à son occupation nouvelle : vieillir.