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kronix - Page 27

  • 3330

    Par la lecture d'écrivains blogueurs chez qui je rends de fréquentes visites, (Paola Pigani ; Christophe Sanchez) j'apprends la disparition de Philippe Rahmy. De lui, j'avais lu et aimé "Béton armé", à l'occasion d'une rencontre des "Mille-Feuilles" où nos livres avaient été les coups de cœur de libraires invitées (à l'époque où je m'évertuais à lire les livres des auteurs avec lesquels j'étais invité*). Ce court récit m'avait fait découvrir un auteur notoirement et physiquement fragile (en verre et pas contre tout), au regard aussi acéré que bienveillant.

    C'est un hommage trop banal de dire que ses livres désormais, sont là pour le prolonger en quelque sorte, mais c'est assez vrai pour le rappeler.

     

    * Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Question de temps.

  • 3329

    Arrêtons de nous ébahir au spectacle de la voie lactée, ça fait des millions d'années qu'elle est comme ça. Maintenant, c'est bon.

  • 3328

    On observait son attitude bizarre depuis longtemps, mais l'inquiétude se mua en terreur quand la première étincelle jaillit des mains du premier homme.

  • 3327

    "Tu auras deviné que la lumière d'octobre, incertaine, a des atouts pour me séduire. Mais toutes les lumières de toutes les saisons -même la brutale radiation estivale- me réjouissent ou me stimulent, pour peu que mon humeur leur soit complémentaire. C'est-à-dire qu'une brume hivernale se savoure mieux avec le cœur soulevé d'enthousiasme solaire, et la brûlure de l'été se goûte mieux lorsqu'une nostalgie grise nous saisit.
    En cela, octobre, avec sa météo erratique, ses pluies halées par des nuages distraits, ses lumières mouillées, traversières et sa chaleur providentielle parfois, comble tout l'éventail des sentiments qu'on peut éprouver dans une journée. Oui, octobre est doux et m'inspire."

     

    En souvenir d'une correspondance ancienne.

  • 3326

    Le professeur Cooldige réussit à convaincre madame Coolidge de répéter l'expérience qu'il avait d'abord tentée avec « Batou », leur boa constrictor. Après un moment de surprise, madame Coolidge avait trouvé l'expérience plutôt enrichissante, et depuis, leur couple allait bien mieux.

  • 3325

    Curieusement, les enfants du petit Poucet étaient d'une taille tout à fait normale. C'est-à-dire que quand l'aîné disait "Mon père, je lui chie dessus", ce n'était pas qu'une façon de parler.

  • 3324

    On vient de m'interroger sur la clavette de Donnersberg. J'avoue que c'est une donnée assez lointaine pour moi, mais elle nous a permis dix bonnes minutes de discussion sur la notion de lacune.

  • 3323

    L'étrange apparition s'approcha et se pencha sur moi. Après un geste amical, elle me tendit un présent que je saisis maladroitement. « Soufflez dans l'alcootest », me dit-elle.

  • 3322

    Je ne l’ai pas vu depuis de nombreuses années. Je le salue avec chaleur, il me dit bonjour du bout des lèvres et se retourne ostensiblement. Je suis indigné par une telle attitude. Qui a pu me trahir, et lui répéter tout le mal que je disais de lui ?

  • 3321

    Mon film préféré : l'étirable Netto de 30 mètres.

  • 3320

    « Elle souffle ! » crie le marin.
    Est-ce à dire que la baleine soupire ?

  • 3319

    Je suis tout le week end (toute la dominique, diraient les académiciens), aux Aventuriales de Ménétrol, à quelques kilomètres de Riom, en Auvergne. Sur le stand de Mnémos, bien évidemment. Il y aura maître Masterton, excusez du peu. Et beaucoup d'autres auteurs de Sf et Fantasy, et tous les genres intermédiaires entre ces deux pôles.

    Vous pouvez venir, qu'on discute un bout. Même si vous n'achetez rien, je ne mords pas.

     

  • 3318

    A force de jouer un rôle, la question de la vérité est posée. Dans cette famille de très bons comédiens, personne n'est certain de la sincérité des relations. Quand un membre veut éprouver un sentiment vrai, il l'imite avec assez de talent pour s'en convaincre lui-même. Quelle surprise quand ils découvrent que d'autres familles, des amateurs ceux-là, sont plus doués qu'eux !

  • 3317

    Seul dans son labyrinthe, le minotaure se prend la tête. Attiré par la zoophilie, il se demande comment il pourrait bien la pratiquer sans s'adonner à la masturbation, qu'il abhorre.

  • 3316

    Jouer avec ses doigts dans la lumière pâle du jour, observer les errements d'un papillon, méditer en regardant le balancement des arbres contre le ciel, fixer les motifs changeants et pareils d'un tourbillon dans la rivière. Je ne peux pas affirmer que c'est important, mais ça m'a occupé pas mal d'après-midis dans l'enfance, et il se trouve que beaucoup d'idées que j'exploite aujourd'hui sont nées en de tels moments. De ce point de vue, cette distraction m'a beaucoup plus apporté que nombre d'heures d'école. N'y voyez aucune morale de la paresse. Ça demandait un effort, une attention, un talent peut-être : tous les enfants ont cette capacité à se morfondre dans le vague ; la plupart des adultes qu'ils seront croiront qu'ils se sont ennuyés alors. Ils en déduiront que l'enfance fut un temps long, étiré, parce que perçu par un esprit immature et lent. Alors que leurs cerveaux fonctionnaient à plein régime.

  • 3315

    Le visiteur sursauta. Il était persuadé que la statue avait entrouvert les yeux un instant, avant de les refermer. Plutôt qu'une très légitime stupéfaction, il ressentait une immense tristesse parce que, inexplicablement, il fut aussitôt certain que les paupières de marbre s'étaient refermées à jamais et qu'il avait été le seul, depuis l'origine et pour l'éternité, à assister à ce phénomène.

  • 3314

    Hitler persécutait les juifs parce qu’il ne comprenait rien à leur humour. Sur ce dernier point, il faut reconnaître que la réciproque était vraie.

  • 3313

    Les lapins détalent dans la campagne. Ils sont pourvus d’un petit derrière blanc, excellent point de repère pour les chasseurs. Ce que la nature est bien faite, tout de même !

  • 3312

    Sur les puissantes épaules d'Antoine, les chagrins s'accumulent depuis des âges sans qu'aucun ne cède la place. Ça lui fait une chair de météorite nouée à son ossature de golem. De nombreux deuils lui reviennent et ceux d'ici, les derniers, concentrent les tristesses. Antoine est inconsolable, lui aussi : depuis l'origine, d'une mort fondatrice ; depuis des années, d'un geste inexpiable ; depuis un an, de la disparition de la mère de Mado ; depuis quelques semaines, de la mort du mari de celle-ci, son ami ; et — ce qu'ignorent la plupart de ceux qui le côtoient — depuis quelques jours, de la disparition de sa propre mère, à lui. Il demeure un instant sous la pluie morne. Tétanisé au dessus de ses plantes et du terreau débordant qui a maculé le sable lunaire, il médite. Les inconsolables n'ont pas perdu le fil, ils n'en ont pas fini avec les êtres aimés et leur dialogue s'éternise. Ce n'est pas désespérant, ce n'est pas inutile, ce sont des veilleurs qui veulent ignorer la fermeture imminente des portes des limbes. Par delà la frontière absolue, leurs paroles réchauffent les transis.

     

    Extrait de Les Inconsolables. Roman en cours d'écriture.

  • 3311

    « Oh, mais il est très joli ton dessin mon petit, c'est quoi ? »
    « C'est la Goulue, et je m'appelle Toulouse-Lautrec, connard. »

     

    (d'accord, c'est une redite, mais l'original date de 2010. Je me suis dit...)