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  • Médiathèque Moebius

    Il y a des débats de moindre importance, d'accord, mais pour les dessineux que je connais, ce n'est sans doute pas négligeable. Je copie/colle l'appel ci-dessous :   

    "Actuellement, un concours est lancé pour donner un nom à la future médiathèque du Grand Angoulême. Les noms retenus ne font pas référence à la bande dessinée (!). Le seul qui pourrait s'en rapprocher est « alpha bulle » (A vous de juger…).

        Depuis des années, bénévoles, professionnels, auteurs, presse et municipalités successives se sont battus afin qu’Angoulême soit La ville de la bande dessinée. Cela n'est pas remis en cause. Angoulême, c'est la BD.

        Mille sabords, au moment où il s’agit de baptiser ce futur monument culturel de la ville, cette réalité est balayée d’un revers de main.

        Une initiative a été lancée pour proposer le nom de Moebius. Ce serait en effet un bel hommage rendu à Moebius lui-même, à la bande dessinée, à la création, au talent. Par ailleurs, Angoulême serait la 1ère ville à donner le nom d'un auteur de bd à une médiathèque… Et quel nom !

        Pour que cette idée devienne réalité, nous avons besoin de vous, passionnés de bd mais aussi, relais d'opinion, medias d'information.

        Le concours "officiel" s'achève mi mai. Il nous faut donc faire vite pour mener une mobilisation qui dépasse les clivages politiques et qui continuera de donner tout son sens à notre action : la passion, la reconnaissance de la bande dessinée avant tout. Et pour Jean lui-même, l’inscription de l’universalité de son œuvre notamment dans cette ville qui lui a décerné le Grand Prix en 1981.

        Pour cela, il suffit juste d'adresser un mail de soutien à cette initiative à l'adresse suivante: moebiusmediatheque@gmail.com. Vous même, à titre personnel pouvez bien sûr souscrire à cette démarche.

        Nous vous remercions d’avance de l'aide que vous pourrez nous apporter en relayant cette proposition.

        Bien cordialement

        Francis Groux

        Co fondateur du festival de la bande dessinée d'Angoulême

        Delphine Groux"
     

  • Dans la nature aussi

    Par crainte de se faire écraser, la coccinelle emprunta au samouraï sa formidable cuirasse et se transforma en cafard. La peur enlaidit tout.

  • Sans témoin

    Un vide inconcevable l'accueillit. Il ne pouvait ni penser, ni rêver, en tout cas pas retourner chez les types qui l'avaient exécuté au nom de Dieu pour leur confier : « Je vous assure, il n'y a VRAIMENT rien, après. »

  • Sur la balance.

    On devrait comptabiliser nos mesquineries, nos petites bassesses, nos vilénies graves ou pas, se dit-il dans un élan masochiste, avec l'idée de comparer le total à celui de ses courages, ses générosités, ses bienfaits. Il pensa que cet examen intime ressortait des actes de courage, en était même l'expression la plus noble. Tellement même, que le pratiquer fausserait le résultat à l'avantage de ses bonnes actions. Il y renonça donc, par honnêteté intellectuelle.

  • Le principe du boomerang

    L'avion éructa et plongea. Le pilote vit la terre approcher à toute vitesse. Néanmoins, il se consola en découvrant qu'il piquait justement sur les bureaux du fabricant de son avion défectueux.

  • Mat

    Je sais bien que je jouais face à un surdoué, mais être systématiquement battu aux échecs par un gamin de huit ans a quelque chose de définitivement vexant.

  • Loupé

    Toutes ces langues, le merveilleux apport de toutes ces manières de penser, de toutes ces visions de la vie, ces cultures incroyablement variées, la richesse humaine infinie des parlers et des littératures du monde... Et on nous présente l'épisode de Babel comme une malédiction divine ?

  • Billet d'humeur ce matin

    J'en connais. J'en connais au moins quatre. Des électeurs du FN. Ils ne sont pas spécialement de grands blessés de la vie, revanchards du système qui les brise. Ils ont un travail, sont fonctionnaires ou agriculteurs, difficile de faire une moyenne sur des profils aussi différents, mais disons que leur situation est loin d'être désespérée. Les pauvres, les vrais, ceux qui sont à la rue, ne votent pas. Donc, qu'est-ce qui rassemble ces quatre là, qu'ont-ils de commun ? Déjà, ils regardent des conneries à la télé, lisent très peu, ont toujours le sentiment de payer trop d'impôts, et qu'ils sont les seuls à bosser pour que les feignants puissent vivre sans rien foutre (pourtant, dans trois des cas, ils ont connu le chômage). Ils ne sont pas dans la précarité, mais les fins de mois sont difficiles parfois, ils travaillent dur pour payer des futilités à leurs gamins et à eux-mêmes, mais ils sont serviables, aident les copains, sont de « braves gens ». Ils ont peur pour l'avenir, ils ont peur des immigrés, de la fin du monde et du terrorisme. Ils ont peur de tout. Ce ne sont pas des pauvres qui se révoltent de trop de souffrances, non, mais des petits frustrés un peu limités, qui aimeraient que tout le monde partage leurs peurs. Enfin, je parle de ces quatre là. Pas faire une généralité. La preuve : Renaud Camus a appelé à voter FN. Voici un écrivain cultivé, fin, sensible, homosexuel. Au nom de la « non nuisance », c'est un comble, il soutient Le Pen. Pourquoi ? Encore la fascination de la peur. La peur de voir disparaître notre culture. La peur des musulmans, quoi, soyons clairs. La différence entre lui et moi ? Moi, je connais des musulmans (au moins autant que d'électeurs FN). Je les entends parler de Molière, de Rousseau, de Hugo. Renaud Camus n'a rien compris. Finkielkraut n'a rien compris. Ils ne font pas confiance à la culture qu'ils veulent défendre. Ils ne savent pas que Voltaire est plus fort qu'ils ne croient, Racine et Rimbaud plus universels qu'ils se plaisent à le penser. Que tous les classiques du XVIIè, les Lumières du XVIIIè, les romantiques du XIXè, les postmodernes du XXè, que toute cette hérédité n'aboutisse pas à la tolérance et à la bienveillance, voilà ce qui me ferait douter de la littérature. Les électeurs du FN ? Des froussards.

  • Vivre ensemble

    Écoutez, ce n'est pas compliqué : soyez d'accord avec moi et vous verrez que nous nous entendrons très bien.

  • Naufragé volontaire

    Alain Bombard, célèbre navigateur solitaire pour une cause scientifique (pas pour le sport je veux dire : un altruiste, quoi), ayant programmé des mois d'isolement sur l'océan, avait emporté dans son petit canot un livre de Spinoza. Il n'était jamais parvenu à dépasser les premières lignes et il était persuadé que cette fois, sa solitude de naufragé serait telle qu'il ne pourrait éviter de lire, et de tout lire. Il dut avouer plus tard que, malgré tout, il n'était jamais arrivé à aller plus loin que ses premières tentatives. Spinoza resta à jamais un mystère pour lui. Si je devais embarquer tous les bouquins qui me tombent des mains, ce n'est pas un zodiac qu'il me faudrait, c'est un ferry. Mais va trouver un ferry où tu peux être tout seul, toi.

  • L'élite

    L'antisarkozysme est donc, selon la communication du président-candidat, une invention de l'élite parisienne, élite intellectuelle ignorante des difficultés des vrais français. Et bien en effet, je peux témoigner de l'ignoble entreprise de déstabilisation de ces fichus gauchistes, jusque dans nos campagnes. Car ils envoient des agents déguisés dans toute la France ! Pas plus tard que la semaine dernière, j'étais dans le car qui me ramenait chez moi. Je lisais un bouquin (et oui, et voilà...), mais j'écoutais la conversation engagée entre un membre de l'élite parisienne déguisé en chauffeur de bus et un autre membre de l'élite parisienne déguisé en dame âgée avec un accent portugais. On voyait bien qu'il s'agissait d'agents de la cinquième colonne bobo parce qu'ils n'en finissaient pas de taper sur notre président et de souhaiter son départ, avec des termes éloquents, voire un peu grossiers. C'est pas des gens du peuple qui auraient parlé comme ça. Sûrement pas. On voyait bien le bagage théorique de ceux qui n'ont à faire que lire toute la journée. Saloperie d'élite parisienne !

  • La victime

    Il retourna sur le lieu du crime pour s'apercevoir que sa victime allait mieux, et même était debout, soignée, armée et désireuse de se venger. On lui avait toujours dit que son perfectionnisme le perdrait.

  • La taupe dans la peau

    Je n'avais pas l'intention d'y revenir. Absolument pas. Est-ce ma faute si j'utilise au quotidien les beaux carnets noirs que m'offre ma douce depuis des années ? Est-ce ma faute si la moleskine qui les recouvre, signifie justement (même si nous sommes bien loin de l'original), Mole skin : « peau de taupe » ? Il y a bien quelque chose de l'ordre du destin dans cet incessant croisement de ma vie avec l'univers de ce petit animal, non ?

  • Ever said never again

    James Bond est à la retraite. Après un grand nombre d'infractions au code de la route, le voici obligé de rester chez lui, avec ses chats. Parfois, quand il passe devant la glace, il se tourne brusquement, sa brosse à cheveux brandie au bout de ses mains serrées, en faisant « Talan tadin, tadin din ! Tou dou ouhou toudou wou. ». Mais ça aussi, il a arrêté : il se faisait un tour de rein à chaque fois.

  • Ce que veut le public

    Le gamin sorti tout juste de son école de journalisme me soutient que, dans l'hebdomadaire où il travaille, il et tout naturel de faire des articles sur « ce que les gens demandent ». Et surtout rien de plus. Courroucé, je relève que c'est l'alibi de toutes les médiocrités, de tous les nivellements par le bas et une sacrée vanité de préjuger de « ce que les gens demandent » à leur place. Je le supplie de considérer que les auteurs, les artistes, les créateurs les plus confidentiels, espèrent aussi toucher un public plus large et qu'au moins, un journal comme le sien peut participer à cet élargissement. Nous nous querellons un moment quand, à bout d'argument, le gamin me lance : « Et bien faites-le vous, faites-le ce journal ». Mais, petit morveux, on l'a fait, il y a longtemps, tu n'étais même pas né. On l'a fait sous toutes les formes : écrite, télévisée, radio. On ne t'a pas attendu. Simplement, on se lasse et puis, après tout, chacun son métier. Ceux qui savent créer doivent se contenter de faire ce pour quoi ils sont nés. Enfin, aujourd'hui, dans notre région (pas au sens administratif, au sens très local), ce médium existe, il est mensuel et s'appelle « La Muse ». Bien que polémique (ou grâce à cela), c'est devenu le magazine culturel majeur et incontournable de ma ville. Il faut dire que la PQR, ici, a laissé tout le champ libre (et pour cause : « moi je suis pour donner aux gens ce qu'ils demandent. » répète le jeune plumitif sans saisir qu'il participe ainsi et bravement à la bêtise systémique dénoncée par Stiegler). J'aurais l'occasion d'en reparler le mois prochain (pas du journaliste inconséquent ni de Stiegler, mais de la Muse).

  • C'est la vie

    On râle, on regimbe, on rechigne, on renâcle, mais on y va. Non, je ne parle pas du boulot, je parle de la mort.

  • interruptus

    Après un an et demi de suspension pour l’écriture de « J’habitais Roanne », reprise le nez dans le guidon sur le manuscrit de mon prochain livre (je veux le finir pour juillet). Un roman dont l’action se déroule entre 1854 et 1918. Pour tout dire, je n’étais pas si sûr de vouloir replonger dans une histoire qui réclame autant de travail et de documentation (d’autant plus que l’essai sur Roanne m’avait demandé de prolonger sans l’arrêter un effort documentaire de même nature. Une cinquantaine de livres historiques à consulter en plus de la centaine pour ce livre… Je saturais). Et puis, à la relecture, je me suis dit que ce serait tout de même dommage de laisser tomber tout ce travail. Surtout, le délai de cette « vacance » m’a permis d’y revenir avec un œil neuf, des idées changées. Les personnages ont bougé, demandent d’autres choses, ont fait de nouveaux choix. Le roman a pris une direction imprévue.
    J’ai taillé, coupé, déplacé, remonté, retaillé tout le matériel déjà écrit, recousu l’ensemble d’une manière différente, repris de nombreux passages pour ajuster tout cela en fonction des nouvelles orientations. A l’origine, je voulais écrire deux volumes. Aujourd’hui, les deux livres seront deux parties d’un seul bouquin. Ce qui devait constituer le premier livre ayant été réduit dans l’opération de réécriture, ne justifie plus un opus indépendant. Il est davantage relié à ce qui suit, forme un équilibre dans cette configuration. Qu’auraient été ces deux livres s’il n’y avait pas eu l’interruption (salutaire, j’en suis persuadé maintenant) de « J’habitais Roanne » ? Je ne peux que le fantasmer. J’en retire une leçon, difficilement applicable cependant, par laquelle on devrait peut-être systématiquement abandonner un roman en cours, passer à autre chose (en commencer un autre par exemple, et ainsi de suite) puis reprendre l’objet interrompu de façon à en saisir une nouvelle approche.
    Non, laissez, c’est idiot.

  • B. A.

    La vieille porte un sac trop lourd pour elle. Je propose de l'aider. Elle accepte, d'autant plus me dit-elle, qu'elle habite au quatrième étage d'un immeuble sans ascenseur. C'est parti ! Ma tête quand j'apprends en route qu'elle habite à 300 kilomètres de là !

  • Partie de cache-cache (une autre)

    Dans la cour du bâtiment, une classe d'une trentaine d'élèves joue à cache-cache pour passer le temps. Curieux choix : l'architecture n'a ménagé aucun recoin, aucune niche ou angle en saillie. Les seuls endroits susceptibles d'abriter les joueurs sont six énormes bacs où poussent des palmiers. Celui qui a été désigné décompte scrupuleusement, face au mur tandis que ses camarades courent, furètent, ne trouvent rien. et finissent par se réfugier par grappes derrière les bacs. Ils s'échangent des consignes de silence, se serrent les uns contre les autres pour ne pas dépasser des limites des bacs. Le gamin finit son compte, se retourne, regarde la cour quelques secondes et lance : « Derrière le palmier ! ». Les trente gamins surgissent de derrière les cachettes par paquets en râlant.

  • Autres proverbes de 2004

    Je rappelle le millésime, parce que la premier est daté :

     

    La pente est raide, autant rester en bas


    Abondance de nuits n'est pas bien


    Au royaume des cyclopes, les borgnes ont des copains balèzes


    Après la pluie, les escargots


    Chat brûlé vif ne craint plus rien


    Les bons comptes en banque font les bons amis


    Comme on fait se lit, il faut le défaire pour se coucher