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  • Proverbes de 2004

    Titre étrange. Je m'explique :

    Plongé complètement dans l'écriture de mon prochain opus (parce qu'une échéance nouvelle s'impose à moi : juillet 2012), je découvre soudain que je n'ai rien préparé pour les chroniques des prochains jours. Il se trouve que la veille, à la recherche d'autre chose, j'étais tombé sur un dossier "blog" qui date du Kronix effacé d'autrefois. A l'époque, en septembre 2004, entre deux avertissements anti-sarkozistes (oui), je m'adonnais à l'humour. Il y avait les fiches zoologiques du Dr Coolidge qui me valaient des statistiques de fréquenation assez mirobolantes et des nouvelles, des liens sur l'actualité du web, etc. Comme il s'agit de sorties papier exécutées avant le sabordage, j'ai la flemme de tout retaper, mais les proverbes que j'inventais ont l'avantage d'être courts. Alors, je les repêche et en voici quelques uns (dans ces exemples, ce sont des montages. J'appelais ça des proverbes hybrides) :

    Oeil pour oeil, deux borgnes.


    Qui vole un oeuf, récolte la tempête


    Les grandes douleurs ne font pas le moine


    Qui ne risque rien rira le dernier


    Un homme averti ne fait pas le printemps

  • The hills are alive with the sound of music

    Dans cet hôtel, assez loin dans la montagne, à l'écart des grands axes, la direction a tout de même perçu les vastes mouvements de la mondialisation. Elle s'est pliée à l'exercice et affiche une présentation, en anglais et avec photos, du personnel de l'établissement. Une dizaine de portraits sont donc affichés, appuyés d'une phrase qui précise les aptitudes de chacun en langues étrangères. Invariablement, à côté de chaque employé, on peut lire : « speak french »... et rien d'autre. Je trouve charmant qu'on prévienne le touriste britannique égaré, qu'ici, de toute façon, personne ne peut rien pour lui.

  • Savoir comparer

    C'est assez moche, un hélicoptère. Voyez en comparaison le galbe et la brillance d'un lavabo ! Je ne vois pas qui oserait lui préférer cette lourde machine bruyante qui s'arrache du sol dans une débauche d'énergie polluante.

  • Je vous ai apporté des bubons

    En ce moment, je navigue parmi des centaines de photos de lépreux, prises en Afrique dans les années 30. Au stade terminal, ça fait mal. Les nécroses boursoufflent les visages, gomment les nez et les mentons, finissent par avaler les mâchoires et des moitiés de face. Je ne sais quelles souffrances ont enduré ces pauvres gens, mais l'impact des images est sidérant. Je mange assez chichement, ces jours-ci.
     

  • Et pour cause

    Au royaume des aveugles les borgnes sont rois, et l'industrie de la 3D marche couçi-couça.

  • Marre

    Est-ce que quelqu'un voudrait finir mon roman à ma place ? C'est beaucoup de travail sans garantie de publication et de rémunération. Rémunération excessivement faible, de toute manière. Mais enfin, je pourrais -je ne sais pas- vous emmener à Dysneyland Paris, par exemple (une journée). Non ? Bon, laissez, je vais le faire, alors.

     

    Et c'était la 1300 ème note.

     

    Et elle vaut pas cher, d'accord.

  • L'homme qui sauva King Kong

    Dans « j'ai grandi à Hollywood », magnifique livre de souvenirs d'un enfant dans l'usine à rêves de l'Amérique des années 20-30 et plus (ed. Ramsay), le futur grand réalisateur Robert Parrish raconte avec humour comment il a sauvé King Kong. En effet, à la RKO, rachetée par Seilznick à ce moment-là, le jeune employé est chargé de contrôler les négatifs (la cellulose a tendance à se rétrécir avec le temps. Au bout de quelques années, les perforations ne correspondent plus au système et on doit jeter les bobines) de tous les films stockés. Pour certains, abimés mais jugés assez importants, Parrish a la possibilité de commander un nouveau négatif. Il faut l'imaginer seul dans un vaste hangar, déroulant sur la moviola des kilomètres de pellicule et jugeant en son âme et conscience ce qu'il va sauver ou non (le budget est évidemment limité). Parrish sauve ainsi, un jour, le négatif de King Kong, 1933. Sans lui, je n'aurais pas pris de plein fouet ce basculement de l'autre côté du miroir magique du cinoche, quand, soudain, un grand chef noir appelle une créature géante venue de la jungle et de la nuit, quand les cris de Fay Wray s'élèvent dans la nuit, quand les petits bonshommes venus du XXème siècle s'apprêtent à entrer de plain-pied dans la préhistoire. Sans la décision initiale de Parrish, je n'aurais pas connu le travail de Willis O'brien, je ne me serais pas intéressé à la préhistoire, à l'histoire, à l'art, à l'histoire de l'art, je n'aurais pas réalisé de films, pas écrit de scénarii, pas écrit de romans, pas écrit du tout peut-être. Sans lui, je serais un autre. Sans lui, des millions de spectateurs seraient autres. C'est vertigineux quand on y pense.

  • La déconvenue

    J'appris des tas de choses, découvris à leur contact un vaste champ de la culture qui m'était insoupçonnable. Surtout, je m'émerveillai de l'originalité des points de vue de mes nouveaux modèles. Et puis un jour, je me rendis compte qu'ils ânonnaient les jugements lus dans Télérama ou les Cahiers du Cinéma. Ils avaient juste l'assurance nécessaire pour laisser croire qu'ils avaient mûri, réfléchi, livré leur interprétation personnelle d'un film, d'un peintre ou d'une pièce. Je vous jure, j'ai détesté découvrir cette tromperie.

  • Kronix muet ?

    Une nuance : muet mais il n'a pas fermé sa gueule. Une panne internet l'a privé de parole pendant quelques jours. Le revoici. Comme toujours, Kronix n'a pas grand'chose à dire, enfin rien qui mérite vraiment d'être lu, Kronix ne sait pas s'exprimer sur les livres que lit son auteur, sur les arcanes économiques qui, semble-t-il, dirigent ce monde, sur la nature du boson de Higgs ou sur certains aspects sociologiques de comportement des bonobos, comparés à celui de nous autres pauvres de nous. N'empêche, Kronix est prolixe, son blog est bavard, son auteur est têtu. Donc, dès demain, Kronix reprend la parole. Avec ses excuses pour l'interruption momentanée indépendante de, mais je suis sûr, allez, que ça vous a fait des vacances.