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  • Assouplissement du poignet

    Petit rappel :

    je vous attends demain dès 9h30 à la librairie Elizeo, 1 Rue Anna Bibert (la sœur de Justine), à Tarare (Rhône), pour une séance de dédicaces, comme on dit.

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  • Inchangé

    L'eau était glacée. Elle saisissait les chevilles comme un poing. Puis la rivière assouplissait son emprise autour de nos pieds nus. Nous avancions dans son lit accueillant. L'Aix était une coulée d'ambre et d'or sous l'ombre des charmilles. L'été long nous embrassait. Une nostalgie ? Pas même. Je contemplais ces merveilles comme je savoure aujourd'hui la lumière sur le cerisier : noué par l'angoisse.

  • Dédier

    Samedi 1er février, de 9 heures 30 à midi (et peut-être même en début d'après-midi, si la foule ne s'est pas résorbée), j'aurai le grand plaisir d'être accueilli à la librairie Elizeo, à Tarare (Rhône), près de Lyon.
    Depuis Paris, c'est facile. Depuis New York, rejoignez Paris et demandez votre chemin. Depuis Katmandou, je ne sais plus, mais un moment, il faut tourner à droite. Enfin, c'est bien indiqué.

  • La confession

    CRS, rien à faire, tu mets quand même plus de cœur à taper sur un gaucho que sur un facho. C’est le même métier, hein, mais tu te refais pas. Quant au catho, alors là, c’est simple, j'y arrive pas. Ah, vivement les manifs de gauche, qu'on retrouve du bon gros coco bien remonté ! Sans gauchiste, le CRS, comment te dire ? Y s'étiole.

  • Chaîne alimentaire

    Comme la femme-girafe, l'homme-sandwich a une peur instinctive de l'homme-léopard.

  • Joyeusement

    Hier soir, je recevais quelques images de ce que l'artiste Winfried Veit a réalisé pour illustrer La Joyeuse, une nouvelle en passe d'être publiée par les éditions Le Réalgar, à Saint-Etienne. Sollicité par son galeriste, Daniel Damart, l'artiste a entrepris une production énorme, 70 dessins et croquis, pour s'emparer du sujet. Le résultat est magnifique. Il y avait, dans cette histoire venue des origines de la civilisation (La Joyeuse est inspirée d'un passage de L'épopée de Gilgamesh, le plus vieux texte du monde), quelque chose de terrien, de tellurique, de biblique, et chaque fois que Winfried fouille cette glaise, découvre les corps comme des racines tout engobées de tourbe, je retrouve ce que m'inspire ce récit des origines. Il y a des encres, des dessins assourdis de noir, texturés de traits, des lavis qui embrument les corps. Une variété de techniques qui contribue à magnifier l'onirisme, à évoquer le fruste, le primitif, le nocturne, à donner l'effet d'une réminiscence. J'assiste, émerveillé, à l'équation du texte et du dessin. Dans La Joyeuse, mais aussi dans le mythe original, il y a cette idée que l'amour physique civilise (alors que dans notre pensée judéo-chrétienne, le sexe est supposé abêtir, abaisser au rang de l'animal). Les images que Winfried Veit a réalisées travaillent ce sentiment d'une élévation tirée de la terre, fait le portrait d'une créature « à la chair de météore » élevée au rang d'homme qui parle et pense. C’est le récit d'une humanisation aidée par les bons soins d'une courtisane. Ce matin, un nouvel arrivage de dessins me parvenait. Un régal, à nouveau, la confirmation que le choix du galeriste était le bon. Il fallait de la puissance, de l'humanité. Winfried Veit a su relever ce défi.
    Des images ? Patience...

  • Recette facile

    Pieds nus sur le sol, bien à plat. Puis talons soulevés. Juste la pointe à présent. Et puis le gros doigt de pied qui touche encore la terre. Hop, on remonte. Voilà. Léviter, c'est pas plus compliqué que ça.

  • 2000

    Ce week-end, travail sur les corrections de "L'Affaire des Vivants". Pas tout à fait la dernière étape, mais on approche.
     
    Il y a deux semaines, je lisais les deux derniers chapitres à mon ami François Podetti, en souvenir de quelques heures passées ensemble à la cinémathèque de Paris pour trouver les documents dont j'avais besoin pour écrire, justement, ce finale. Lecture émue, gorge serrée (j'espère causer la même émotion chez le lecteur) et pour moi, l'évidence qu'un détail clochait. Une légère digression, deux ou trois lignes qui contrarient le mouvement du dernier chapitre vers sa résolution. D'ultimes ajustements, donc, opérés depuis. Ce qui provoque l'étonnement et la gratitude de mon éditeur qui, paraît-il, ne voit pas autant de rigueur chez bien des auteurs. Mais c'est peut-être que, eux, sont plus immédiatement justes.
     
    Et c'était la 2000e note de Kronix, les amis.

  • Dans le détail

    - La chatte vomit du sang
    - Ah bon ?
    - Hier, elle vomissait ses croquettes, mais là, c’est un mélange de glaires et de sang. Beaucoup de sang.
    - Ah.
    - Ce n’est pas le vomi habituel. Quand c’est du vomi normal, la chienne bouffe le vomi de la chatte. Là, non.
    - Chérie ?
    - Oui ?
    - Est-ce qu'on peut en parler après le repas s'il te plaît ?

  • En campagne

    Je me souviens de ce vagabond surgi de la forêt pour demander au paysan chez qui nous passions les vacances, des raves et des pommes de terre vite enfournées dans l'énorme sac qu'il portait sur l'épaule. Il était sale et barbu. Il nous paraissait grand ; sûrement amaigri par les privations, il nous semblait, à nous, petits citadins, sauvage et solide. Quelque temps plus tard, je le revis, seul, immobile, au milieu d'un champ. Bras en croix, vêtements en lambeaux, il prétendait effrayer les oiseaux.

  • Aux piquées

    Je comprends les épines des roses : leur beauté sans défense aurait vite été saccagée. Mais le venin des orties ? Je me demande si ce ne sont pas simplement des plantes de mauvaise humeur.

  • Les choses

    On postule que le sens d'un objet est celui de son emploi. Est-ce si sûr ? L'entonnoir, enfin : l'entonnoir. Je veux dire, mais quel étrange objet ! On l'utilise pointe en bas ; on le remise pointe en haut. Voyez la boule de pétanque, qui se range en la faisant pivoter d'un quart de tour sur la droite, comme une vis (faites le test), et de façon à présenter la partie que la main a saisie (alors qu'elle serait aussi bien, posée de l'autre côté). Et que dire du patin à glace ? (oui, d'ailleurs, au fait : qu'en dire ?), et enfin tout devient incertain si l'on se met à évoquer le mouchoir en papier. Quand je pense que certains, sur cette planète, peuvent dormir tranquilles sans penser à tous ces mystères irrésolus...

     

    Vous aurez remarqué ces derniers temps une certaine inclination de Kronix au n'importe nawak. je ne saurais vous contredire. Malgré mon insistance, ce blog repousse le moment où il va bien falloir dire quelque chose d'un peu intelligible. Nous nageons dans l'incompréhension, vous et moi.

  • Nolife TV parle de Mausolées

    Mausolées fait son bonhomme de chemin, comme me l'avait prédit mon éditeur. On reste encore dans la sphère Geek et férus de littérature de l'imaginaire, mais j'aime bien le peu que disent les chroniqueurs de cette émission de Nolife TV. C'est à partir de la septième minute (non pas que ce qui précède ou suit ne soit pas intéressant, mais bon, je suis chez moi).

  • Dignes

    La puissance de l'éléphant de mer menaçait les premières explorations en Patagonie. On importa alors des éléphants de terre. L'idée était que la comparaison de la longueur des trompes ridiculiserait le phoque au point que l'animal se retirerait, humilié. Mais les éléphants de mer se moquèrent cruellement des grandes oreilles de leurs cousins terrestres qui s'en retournèrent contrits. Méditons cette leçon, et attendons que Kronix recouvre pleinement ses esprits.

  • Soliloques du pauvre

    Bon, je bafouille deux-trois fois (c'est un méquier, dirait Jehan-Rictus) : lecture de "L'Hiver"
    podcast
    de Jehan-Rictus, justement.

     Ah oui : ça date de 1894.

  • Plonger

    Vu de la goutte de pluie, le lac ressemble à une gigantesque partouze dans quoi se précipiter.

  • Et pourtant

    On a déjà beaucoup glosé sur la ressemblance entre les mouvements de fouissage de la taupe et ceux du fromager lors du caillage. Non ? Ah tiens ?

  • Taupe finale

    La taupe creuse son tunnel, éternellement. Quand elle voit de la lumière au bout, c’est qu'elle est morte (continue d'avancer, par habitude).

  • L'expérience du texte

    Plus de livres. Bon, dommage. Des textes numériques mis en réseau, très bien. Des échanges à leur propos, des commentaires communs ou pointus, pourquoi pas ? Mais il faudra bien assouvir le besoin de l'expérience collective, du partage direct du ressenti.
    Après tout, le théâtre est peut-être le médium le mieux placé pour poursuivre la geste littéraire.

    En tout cas, ma prochaine pièce, Pasiphaé, sera jouée en janvier 2015 au théâtre de Roanne (scène régionale).

  • Regain

    Je me sens fatigué. Heureusement, une bête complaisante s'approche : « Vous reprendrez bien un peu de mon poil ? »