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  • 2679

    Après le retrait des missiles nucléaires à Cuba, l'écrivain Pol Mathil échange avec Che Guevara.

    Le Che : En acceptant le démontage des bases et des fusées, les Russes ont commis une erreur historique.
    Pol Mathil : Et toi, qu'aurais-tu fait à leur place ?
    Le Che : Si les fusées avaient été entre mes mains, elles auraient été tirées et auraient atteint la cible vers laquelle elles ont été orientées. C'est pour cela qu'elles ont été installées ici.
    Pol Mathil : Pourtant, si vous les aviez tirées, la riposte américaine aurait été immédiate et terrible. Cuba aurait été engloutie sous l'océan.
    Le Che : Peut-être. Tel aurait pu être le cours des événements. Mais le but aurait été atteint et l'impérialisme yankee nous aurait accompagnés au fond de l'océan.

    (Extrait traduit de L'intrus. 2007. Pol Mathil)

  • 2678

    Elle nous parlait, nous souriait. N'était plus exactement de notre monde, approchait l'autre. Et le savait. Elle l'a rejoint et nous devons mesurer la distance qui nous séparait d'elle, tandis que nous étions en sa présence.  

  • 2677

    Le grillon commence modestement. La taupe prolonge. Le blaireau profite de l'aubaine. L'ours élargit. La pelleteuse amplifie. Le tunnelier s'engouffre. Les portes se referment. Le migrant cherche un autre grillon.

  • 2676

    Il fulmine, les mots lui viennent aisément, sa parole est fluide et le propos logique, il lui semble de plus en plus évident qu'il a raison. Mais en réalité, il confond sa colère avec de la lucidité.

  • 2675

    Le conférencier inculte vient à bout de son exposé. La salle murmure ; ce brouhaha qui signifie « y'a quoi dans le frigo, en rentrant ? » Un journaliste incompétent pose une question affligeante. Le conférencier répond en souriant tandis que l'assemblée écoute. Tout va bien. Personne ne s'étonne de rien. 

  • 2674

    Descends de cette échelle, laisse ce chat tranquille, pose-moi ce couteau, ne saute pas par la fenêtre... Ah, toutes ces prudences parentales qui ont tué dans l'œuf les vocations de pompier, vétérinaire, chirurgien ou astronaute...

  • Les Nefs de Pangée - Dédicaces

    Je serai demain de 10 h à 18 h, sur le stand des éditions Mnémos, aux Intergalactiques, à Lyon. C'est à la MJC MONPLAISIR, 25 Avenue des Frères Lumière dans le 8e.

    J'y serai en bonne compagnie. (Attention : contrairement à ce que dit le programme, on ne m'y verra pas aujourd'hui, samedi.)

    Venez me voir...

     

  • 2672

    Ce n'est pas une posture : je suis convaincu que le type qui sait construire une maison de ses mains est plus utile qu'un type qui sait écrire un roman. Après, on peut discuter sur la qualité, et de la maison, et du roman. Ce doit être là que ça se joue. Mais sur le principe...

  • 2671

    On lit la phrase, on la lit jusqu'au bout, sans en perdre une virgule et, à la fin, là, quand l'œil bute contre le point final, on s'aperçoit qu'elle ne disait rien, la phrase, et qu'on a perdu du temps et de l'énergie, encore une fois. Et alors, on se prend à lire la phrase suivante, avec mauvaise humeur, en se disant Kronix, plus jamais, mais rien à faire, on réalise qu'on a bel et bien suivi le mouvement jusqu'au nouveau point final. C'est infernal, tiens, encore une phrase, il ne s'arrêtera donc jamais, mais cette fois-ci, juré, c'est la dernière, on ne peut pas se fiche du monde plus longtemps, et heureusement, l'auteur prend pitié (il en a un peu marre, aussi, tout cela ne l'amuse que moyennement, n'allez pas croire), et termine comme ça.

     

    (on sent la fatigue, aujourd'hui...)

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Deux très bonnes chroniques pour les Nefs de Pangée en un seul jour. On ne se plaint pas. Ici, un billet des lectures d'Efelle, qui conclut : "Avec cette magnifique fresque, Christian Chavassieux livre une histoire prenante et poignante des plus réussies. Sans nul doute ma meilleure lecture de l'année. Un roman vivement recommandé et incontournable."

    Je n'ai pas envie de contredire ce lecteur qui semble avoir beaucoup de goût.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Sous la plume d'un certain Xapur, une nouvelle chronique élogieuse (ne croyez pas que je sélectionne, pour l'instant, c'est unanime (avec quelques réserves sur certains points, parfois). S'il y a une critique négative -et qu'elle est bien écrite- je vous le ferai savoir aussi). Celui-ci note une chose importante, qui n'a pas été relevée par les autres chroniqueurs, sur les révélations de la dernière partie : "Une remise en perspective étonnante qui permet de reconsidérer tout le livre sous un autre angle, à commencer par le titre lui-même..." Eh oui, les Nefs de Pangée ne sont peut-être pas (seulement) celles qu'on croit.

  • 2668

    Tout un film pour raconter la survie d'un type seul sur Mars. Et alors ? Croyez-vous que nous ne soyons pas seuls sur Terre ?

  • 2667

    Vers qui se tourner pour arracher cet écœurement ? Vers quel ailleurs diriger mon regard ? Et pleurer comme morte ma terre frileuse que je ne reconnais pas, mon antre, mon ventre, mon brouillard, mon pays.

  • 2666

    L'ours psychologue, toujours, conseille au saumon angoissé de revenir à la source.

  • 2665

    L'humanité, habillée, parfumée, maquillée. Qu'a-t-elle à cacher ?

  • 2664

    La porte du bureau est ouverte pour laisser rentrer la chaleur. Les chats s'y invitent donc. Il y a un oiseau dans le bureau, reclus ici pour l'abriter des chats, justement, d'habitude. Les chats viennent l'entourer avec gourmandise et, saisis parfois d'un désir irrationnel, bondissent sur la cage. S'en suivent fracas, débandade, dérapages, injures. Je vous demande de penser à tout ça quand vous lirez « La Grande Sauvage ». Si toutefois j'arrive à l'écrire.

  • Les Nefs de Pangée - Une interview

    Grâce aux questions concoctées par B. B. de l'Essor, les éléments essentiels de l'intrigue.

  • 2662

    Il a sauté d'un monde à l'autre. L'arche l'entraîne bénévolement. Dans la pénombre de la soute, le rat renifle l'huile minérale, les restes de capture, des remugles cosmopolites. Ce n'est pas son voyage, il vogue innocent vers une île qu'il n'a pas choisie. Ne choisit jamais rien, d'ailleurs, et conquiert le monde ainsi, bêtement.

  • 2661

    Te voilà, c'est toi. Grand cadeau minuscule. Un elfe, une fée, un farfadet, une incarnation, le projet neuf de nos vies. Te voilà, c'est toi, le plus petit géant du monde. Te voilà, Petit Poucet majuscule. Et moi, qui te vois si menu, je me sens grandir, de la terre jusqu'aux nues, j'ai des rires de géant, je suis le père d'une chimère. Il en faudrait des moulins, des fous, des assassins, pour venir à bout de notre force. Il en faudrait des guerres et des séismes pour faire trembler nos murs, il en faudrait. Qui nous résisterait ? Qui pourrait anéantir notre douce tribu ?

     

    Extrait de "Voir Grandir". Sur scène en 2016. Musique de Jérôme Bodon-Clair.

  • 2660

    Blanche, torsadée comme un artifice de pâtisserie ; noire épaisse, minerve de fortune ; une écharpe indispensable m’enveloppe le cou. Chaque matin, j’enroule jusqu’aux lèvres cette longue soie ou ce grand tricot, d’un geste de magicien manipulant d’invisibles volutes.
    Plus qu’un usage, une image de marque, tant l’accessoire est solidaire de ma silhouette, et depuis si longtemps. Ce fut d’abord une réponse d’urgence à la fragilité de mes cervicales, qui craquent et se tétanisent au moindre vent coulis, puis la prévention de ces désagréments, en toute saison. Car les courants d’air glissent de l’hiver à l’été sans états d’âme. L’écharpe est donc toujours là, plus ou moins chaude cependant. Des années de pratique en ont fait une habitude difficile à abandonner. Je dors nu avec une écharpe autour du cou. Et si je déambule, à l’intérieur ou dehors, deux ou trois pas sans elle m’alertent sur ma distraction, et je saisis la première écharpe disponible, pour vite rassurer mon cou frissonnant.
    Je ne noue pas mon écharpe ; elle doit être assez longue pour que ses tours en solidarisent la forme. Balancée finalement sur l’omoplate, l’autre extrémité descendue sur la poitrine, elle reste libre de se dévider comme une bobine de fil. Je la rattrape alors, reproduis le geste de magicien, termine par un déjeté sur l’épaule, censé équilibrer l’ensemble.
    Parfois seulement, quand l’air est franc, quand le soleil charrie ses ondes puissantes, je consens à délivrer mon cou de son éternelle protection. Et je marche, je respire, je soulève la poitrine, je savoure un oxygène allégé inexplicablement, je réalise combien on s’impose par précaution, de petites chaînes quotidiennes dont on peut bien se passer, et combien les défaire est jouissif.