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  • Bonne mine

    Enfants de deux villages séparés par un coin de forêt, ils s'aimaient. Le jeune vietnamien et la jeune vietnamienne se retrouvaient entre les fougères, dans un terrain réputé miné. Mais, frêles et minces, leur faible masse ne suffisait pas à déclencher les engins de mort. Ils décidèrent un jour de passer aux choses sérieuses, se couchèrent sur un tapis de feuilles et firent l'amour. Sous leurs poids additionnés, ils sentirent le déclic du détonateur. La bombe n'exploserait que s'ils se relevaient maintenant. Ils s'aimèrent longtemps.

  • Positive attitude

    La réponse de l'éditeur commençait ainsi : « Le manuscrit de votre petit garçon n'entre pas dans notre ligne éditoriale... » mais Alexandre jardin se jura de ne pas renoncer.

  • Négociation

    Le directeur ne nourrissait ses poissons que lors d'un entretien avec un subordonné. Pendant qu'il écoutait une demande d'augmentation par exemple, il approchait négligemment de l'aquarium et jetait de la viande à ses piranhas, provoquant un remous sanglant. Souvent cela avait pour effet qu'on passait à un autre sujet.

  • Correspondant de guère

    Je n'ai guère le temps d'en parler davantage (une surcharge de travail inopinée, ajoutée au retard pris pendant quelques jours de fièvre), mais je vous livre tout de même mes premières impressions : Entre Musso et Lévy, franchement, il y a une grosse différence. Musso sait écrire, il est consciencieux, respectueux de son lecteur et lui veut du bien. Lévy est un sagouin, il se fout de son lecteur et de ses personnages. Il bâcle ça, hop, doit avoir calculé son temps de travail à l'ordi en fonction d'une  rentabilité supposée du produit, en bon chef d'entreprise. Ça donne des passages tout à la fois affligeants et désopilants. Mais il paraît qu'en interview, le gars est plutôt pépère, ne la ramène pas, ne se réclame pas le titre d'écrivain. D'après ce que je lis, il fait bien.

    Et donc, Musso, non point la désolante syntaxe que je craignais, mais un récit pas mal fait, mieux écrit que pas mal d'autres choses, ma foi. Pas indécent, quoi. Je préfère cette fadeur, ce romantisme piqué de fantastique bon teint (bon, je n'ai pas fini, mais on s'y achemine) à certains écrivains proclamés tels par des lectrices pâmées qui braillent leur admiration pour de mièvres choses humides, baguées de pâte d'amande, où s'affiche une poésie de cour d'école avec des mots piqués dans le dictionnaire, au hasard, c'est pas grave, tant que ça sonne bien et que ça fait joli.

    Voilà, vite dit, de votre correspondant de guerre sur le front de la littérature de gare mais qui se vend super bien et qu'on aimerait bien être vendu pareil, et que tout ça, au fond, sûrement, c'est rien que des histoires de jalousie.


    Pour résumer, je n'ai pas tellement envie de parodier Musso (nous formions ce projet, un ami et moi), qui me fait l'impression d'être honnête et de quand même chercher à écrire des phrases qui se tiennent (d'ailleurs, ça doit l'agacer qu'on le mette dans le même panier que l'autre. je serais lui...), mais avec Lévy, on devrait bien s'amuser, hein, L. ? Je propose déjà un titre : « Et si c'était trop ? »

  • La mauvaise réputation

    Je suis cloué au lit, fiévreux, assommé, emmitouflé dans les couvertures, assoupi en regardant la cassette que ma fille m'a prêté, avec sur la table de chevet des livres achetés récemment par souci d'objectivité. Mais je sursaute : imaginons que je meure là, soudain. Et on me retrouverait, tout habillé dans mon lit, calanché devant Kung-Fu Panda 2, avec un Musso et un Lévy à portée de main !

  • Aux petits soins

    A l'hospice, les vieillards ont insisté pour se trouver dans la même chambre. L'un deux nasille dans son tuyau tandis que l'autre bat la mesure sur son bassin. Les autres écoutent en hochant la tête. Les infirmiers s'échangent des sourires. Elle est émouvante mais un peu pathétique, l'ultime reformation des Rolling Stones.

  • Béni non-non

    - Je te baptise au nom du P...
    - Attendez: qu'est-ce que c'est que cette flotte ? je croyais qu'on pouvait boire du vin dans votre religion ?
    - Certainement dit le curé, quoiqu'avec modération, mais là, nous en sommes au baptême
    - Ah mais ça ne va pas du tout, ça.

    (et il s'en va)

    - Encore ce malentendu, soupira l'abbé.

  • Au faîte

    Si j'en suis arrivé là où j'en suis aujourd'hui, c'est grâce à toi, dit-il à sa femme. Elle considéra autour d'eux la vieille caravane et le terrain vague où ils habitaient et se demanda s'il n'y avait pas dans les propos de son mari un reproche voilé.

  • Carrément Trop pas !

    Laurent Cachard aime la chanson depuis toujours. Et il aime aussi la comédie musicale. Goût que je partage, d'ailleurs. C'est toute une équipe qui a rejoint l'auteur du Poignet d'Alain Larrouquis pour mener à bien un projet hors-normes : la création ex nihilo, avec ses propres moyens de producteur, d'une vraie comédie musicale. La comédie musicale est, pour l'auteur de langue française « le » genre casse-gueule par excellence. Laurent Cachard s'en sort en articulant intelligemment les chansons entre elles, tout simplement. Sur le blog consacré à la genèse de l'expérience, on peut en écouter quelques unes, dont la musique est signée de son éternel complice en la matière : Eric Hostettler (les compères ont déjà produit un album  : L'éclaircie).

    Dans ce nouvel opus, ma chanson préférée est « l'inversion des choix ». Cependant, je dois admettre que « Trop pas », chanson d'ouverture qui donne le titre à la pièce, se retient facilement, s'incruste longuement et a accompagné une de mes insomnies, récemment.
    En tout cas, vous qui, contrairement à moi, serez mobiles ce soir à partir de 20 heures, vous seriez bien inspirés de vous rendre à la Casa Musicale, pour le premier show case de ce musical auquel je souhaite évidemment succès et postérité. Tél : 04 78 83 40 82.

  • ... va sano

    Le musicien comparait souvent son piano à un animal. Et en effet, lassés par les cris déchirants qui s'échappaient de la bête,  les spectateurs supplièrent le concertiste d'en finir avec cette torture et d'achever son instrument.

  • Le triomphe de l'intelligence

    « Shampooing intelligent » dit l'étiquette sur la bouteille. Je me sens profondément vexé. Pour qui se prend cette créature, issue de nos laboratoires comme n'importe quel monstre de Frankenstein à la noix ? Tiens, tiens, tiens, je balance  giclée après giclée sur le haut de mon crâne, négligeant les plaintes du produit, puis vas-y que je te frictionne le cuir à pleines mains, et que je t'éradique la mousse pantelante à gros jet. Et je regarde, exultant, les filaments grisâtres s'évanouir dans l'évacuation. Aha ! On la ramène moins, là, hein ? Je bombe le torse, j'ai triomphé, j'ai une fois de plus montré aux chimères nées du savoir humain ce qu'il en coûte de le défier.