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  • Son battement noir

    Son battement noir circule dans la maison. Son battement noir réveille des échos de chagrin. Elle plane encore, patiente, se mêle de nos vies. Attend son heure. Fait lâcher prise, lentement. Sûrement.

  • Gavé

    Tout était prêt. J'avais posé mes pieds sur un bras du canapé, ma nuque sur l'autre, enlevé mes lunettes. J'allais digérer pépère la superbe formule assiette végétarienne+nan boli+boisson au choix du restau pakistanais où un végétarien comme moi peut manger à sa faim et au delà, quand soudain, j'ai réalisé que je n'avais pas fait de billet pour Kronix hier (actualité oblige, je vous en parlerai plus tard) et que je risquais, si je me laissais aller, de récidiver aujourd'hui. Alors, c'est bien parce que c'est vous, je me suis relevé de mon canapé, de l'atmosphère douillette et quiète du salon, pour venir écrire ces quelques mots. Vous pouvez trouver le sujet du jour un peu léger, mais je vous prie de considérer l'effort consenti.

  • La Joyeuse - Extrait

    "D'un mouvement de hanche, Shamat vient à toi et ton sexe en elle plonge. Elle se poignarde l'entrecuisse d'un coup de bassin, avale de tout son corps ton pieu meurtrier, obscur. Tu comprends que sous toi la chair est femelle, trouée, coupée en deux et qu'elle te veut enfoncé au terme, au plus profond, au creux de viscères accueillantes comme la mort. Tu découvres la mort. Elle est dans ce vertige, là-bas, dans cette tombe noire où ta verge est plantée."

    Dire que "La Joyeuse", parue ces jours au Réalgar, est une histoire de fesses, est un peu restrictif mais enfin, indubitablement, il y en a.

    Dans "L'Epopée de Gilgamesh", Shamat, la Joyeuse, prêtresse d'Ishtar, est envoyée à la rencontre du brutal Enkidu pour le civiliser par le sexe. Sept jours et sept nuits au bord du fleuve, et le triomphe des femmes qui humanisent pas l'amour. C'est cet épisode que "La Joyeuse" raconte.

  • Question de temps

    J'ai retrouvé trace des premières notes de "L'Affaire des Vivants", et me suis aperçu que j'en parlais ici. La date de cette première occurrence permet d'apprécier le temps de l'écriture, auquel s'ajoute celui de l'édition : nous étions en décembre 2008. Je commençais donc à imaginer le parcours d'Ernest Persant il y a six ans. Ernest, oui. Vous entendrez beaucoup parler de Charlemagne, personnage énorme et dévorant, mais il faut avoir en tête que celui qui m'intéressait, celui qui a motivé l'écriture de ce livre, était Ernest, son fils.

    Six ans, donc. Soit environ deux ans entre la fin de l'écriture (disons d'une première phase de l'écriture) et la sortie du livre. Le temps de l'éditeur n'est pas celui de l'auteur. Soit qu'il voudrait plus de temps (il m'est arrivé qu'un éditeur m'arrache un roman qu'il me semblait ne pas avoir laissé mûrir suffisamment, pour le publier aussitôt), soit qu'il aimerait qu'un livre sorte vite (il se pourrait que l'an prochain et l'année suivante, aucun roman ne sorte sous mon nom, pour la première fois depuis 2008). A mon âge, on est impatient. Tandis que je ne m'occupais pas de ces aspects, plus jeune. Paradoxal.

    Mais ce sont de petites misères. De toutes petites misères.

  • LA JOYEUSE

    2014 est pour moi une année riche en publications. Après "Lucifer Elégie" chez Sang d'encre, et en attendant "L'Affaire des vivants" chez Phébus, en septembre, je suis très heureux de vous faire connaître cette maison d'édition : Le Réalgar à Saint-Etienne, et le dernier opus d'une série déjà prestigieuse, une nouvelle illustrée par l'artiste Winfried Weit : "La Joyeuse", d'après un passage de l'épopée de Gilgamesh.
    Merci de votre patience et de votre indulgence. (Après "L'Affaire des vivants", je vous laisse tranquille jusqu'en janvier 2015. Profitez.)

     

    Le message du Réalgar :

    Le Réalgar continue avec détermination son travail d’éditions et après « Valse, Claudel » de Laurent Cachard, « La bête » de Thomas Vinau et « Juliettes » ouvrage collectif, et «  Ce serait du moins quelque chose » de Lionel Bourg et vous propose un nouvel ouvrage :  " La Joyeuse »

    Couv_LaJoyeuse.jpgNouvelle de Christian Chavassieux  illustrée par les dessins de Winfried Veit que vous pouvez retrouver chez votre libraire ou sur :

    www.lerealgar-editions.fr


    Winfried Veit est né en 1945, en Allemagne. Il suit  sa formation à l'école des Beaux-Arts de Karlsruhe et de Paris. Artiste peintre et sculpteur, il vit et travaille à Saint-Julien-Molin-Molette, non loin de Lyon.


    Les premières lignes :

    « Si je ferme les yeux, je retourne sans effort près de ce fleuve. Voici ses eaux, tranquilles sous la lune. Et parmi les gazelles venues s'abreuver, trois fois plus haut que leurs échines, te voici,  Enkidu. Enkidu, je te devine dans la nuit, massif comme un roc, vif pourtant, ramassé dans un geste au milieu des roseaux, la chevelure hirsute tombée sur ton visage, ta bouche qui lampe à grand bruit l'eau du Tigre. Le jour, les bergers effrayés fuient ta silhouette immense, ton regard fauve, tes muscles couverts de pelage. Le soir, ils redoutent tes cris sauvages, ta folie, ton mystère. Tu chasses leur gibier, tu mènes ta harde, impunie, au milieu de leurs champs. Et contre toi, les chiens sont impuissants. »

    La Joyeuse  - Prix public : 8 € 

  • Sankaku Tobi

    La coiffeuse n'est pas du genre volubile, et on me l'a suggérée pour cette raison. Cependant, elle ne peut s'empêcher, après un bref bulletin météorologique, de me demander ce que je fais dans la vie. « Rien » lui dis-je, sur un ton tranquille et définitif. Désormais, elle travaillera sans plus ouvrir la bouche. Enfin, j'ai trouvé la parade.

  • Entre nous

    Im01.jpgPar la sculpture, Catherine Chanteloube a choisi de construire un monde poétique et accueillant, tendre pour le visiteur. Elle utilise pour ce faire le matériau qui nous côtoie au quotidien de la façon la plus intime, le tissu. Le tissu, qui nous entoure de si près d’habitude, au point qu’on l’oublie, comme une peau, une mue aléatoire (ôtée puis reprise), se détache, s’élève, se structure et s’exhibe, se montre pour lui-même. Il devient un environnement dans quoi l’on voyage. Entre nous, Catherine sculpte des sémaphores, des madrépores, des coraux et des futaies vibrantes, et des voiles de nefs, prêtes à toutes les partances. Entre nous soit dit, le travail de Catherine Chanteloube nous dit « Entre ta peau et la peau de l'autre, entrons ». Entrons, nous : toi et moi. Entre l'air et nous, l'air de rien, le tissu s'étend. Et entre les tissus, par conséquent, c'est nous qui étendons nos gestes et nos places. Le tissu nous sépare, le tissu nous aimante. Par le vêtement, le tissu est notre langue commune. Notre langue à tous, humains, qui entrons dans le cercle des farandoles orchestrées par l'artiste.

    Entre Nous. Exposition Catherine Chanteloube. Couvent des Cordeliers, St-Nizier/Charlieu jusqu’au 31 août, tous les jours sauf le lundi 10h/12h30 et 14h/18h 19 h 04 77 60 07 42 Résidence : présence de l'artiste le 24 août de 14 h à 18 h.

     

    NB : ce texte est une commande ce l'artiste, pour présenter l'exposition. L'image qui illustre ce billet est celle d'une autre exposition de l'artiste, en un autre lieu.