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  • Rencontre pour tous

    Ce jour, à 14h30, je suis l'invité de la Bibliothèque pour tous de Saint-Germain-en-Laye, décidément une ville qui me veut du bien. C'est 4, rue de Pontoise. Je sais déjà, au vu des contacts, que je vais m'y sentir bien. Il s'agira surtout de parler de "L'Affaire des vivants".

  • Les nécrophages

    Sur le catalogue de l'entreprise de Pompes Funèbres, le cercueil le moins cher est carrément baptisé « Indigent », écrit en grosses lettres à la fin de la plaquette. Indigent. Histoire de foutre la honte à celui ou celle qui, infâme crotte dégénérée, aurait caressé l'idée de ne pas se ruiner pour un parent dont le corps, aussi adoré qu'il fut naguère, va irrémédiablement fondre dans la terre. Et le cercueil « Indigent » est à... 700 euros. Indigent, 700 euros. Vous entendez bien ? In-di-gent : sept-cent euros.

  • Les damnés

    L'hiver. Le froid entre dans le sol. Cela irradie méchamment, vient mouiller l'échine de la taupe qui renâcle. Alors, commence sa migration secrète. Elle s'enfonce, descend plus loin dans la croûte terrestre, pénètre des couches indétectables aux technologies les plus sophistiquées, mais le froid menace toujours, là-haut, elle poursuit sa spéléologie, son instinct lui commande de fouir plus profond encore. Enfin, elle approche du lieu, la température augmente. Elle s'arrête, c'est là. Elle va pouvoir passer l'hiver, bercée par ce double contentement : se tenir au chaud et entendre les plaintes des taupiers qui, combustibles éternels, rôtissent sur les braises de l'enfer.

  • L'affût

    Le chat observe l'oiseau dans la cage. Il rêve. C'est inatteignable, c'est une utopie. Mais il patiente, s'enferre dans sa patience, et la patience devient l'objet de son attente, lui donne sons sens. Il me semble en le regardant, après avoir dit au chat, encore une fois : « C'est pas la peine de t'exciter, tu l'auras jamais », que l'obstination du chat à croire que la cage pourrait s'ouvrir un jour, dit quelque chose de notre condition.

  • Au bout de la route

    couvauboutdelaroute2-page001-550x802.jpgJacques Josse est allé chiner dans les archives de la Camarde, a sorti le dossier "au bout de la route" et concocte en s'appuyant sur ce panorama ricanant de fins grotesques, stupides, terribles, une tragédie enlevée et sobre (je crois qu'on a notre lot d'adjectifs, là). C'est vif, superbe, ça laisse un goût de désolation. La mort, comme l'inspiration, comme le Roi dirait Michon, vient quand elle veut.

    Ce dernier opus des nouvelles publiées par la Galerie Le Réalgar, est superbement illustré par des gravures de Scanreigh (qui ne doit plus se souvenir qu'il fut mon prof aux Beaux-Arts il y a très très longtemps).

     

    "Au bout de la Route" Jacques Josse, 40 pages, 8 EUROS.

  • Académie

    Le maître de Lascaux regardait la paroi. « Tiens, je peindrais bien un taureau, ici. » Ses assistants soupirèrent. Le Vieux était incapable de peindre sans modèle. Il allait falloir capturer et convaincre un taureau sauvage de venir au fond de la grotte et de ne plus bouger, ça allait encore être coton.

  • "Comme si tu étais là"

    Mes « Nefs » sont parties hier chez mon éditrice, après une énième relecture critique (on ne se refait pas). Maintenant, je m'octroie enfin une pose, avec lecture (L'inauguration des ruines, de Jean-Noël Blanc, aujourd'hui) et écoutes de documents qui m'intéressent. Je me régale notamment avec ces cours d'assyriologie du collège de France, offerts par la grâce du Net, à tout béotien qui voudrait se cultiver un peu. Le conférencier, Dominique Charpin, évoque dans son discours inaugural, une anecdote que je trouve magnifique : En Mésopotamie, le courrier fonctionnait très bien, et les bibliothèques royales retrouvées en conservaient un nombre impressionnant. Leur support presque indestructible a permis qu'elles nous parviennent en nombre. Les tablettes d'argile circulaient, transmettaient des informations sur le quotidien, les petites choses de la vie. Parmi les dizaines de milliers de lettres mésopotamiennes sur argile, l'une d'elles dit l'émerveillement d'un des tout premiers lecteurs (nous sommes au début de l'ère de l'écriture). L'auteur répond à la lettre d'un ami en lui disant notamment, que ses mots « faisaient comme s'il était là, à côté » de lui. Un étonnement, une jubilation semblable à celle que nous avons pu éprouver lors de nos premières conversations via webcam. Le pouvoir d'évocation de l'écriture, sa capacité à cristalliser une présence, malgré l'éloignement physique. Je suis très sensible à ces passerelles développées bénévolement par dessus des périodes immenses (là, on parle de -3800 ans BP). Et pendant ce temps, des crétins détruisent par le feu leur propre patrimoine.

  • C'est curieux, cette manie qu'ont les écrivains, de faire des phrases.

    Quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand j'écris certaines phrases, dans un roman par exemple, il arrive que, à cause du rythme, de ce que vivent les personnages, et sans doute aussi à cause de mon goût pour l'exercice stylistique que cela représente, les phrases en question n'en finissent pas. Je ne cherche pas à les réduire alors, au contraire, mais je m'acharne à les rendre lisibles, limpides, malgré leur apparente complexité, c’est un des aspects qui me fait aimer ce moment, quand...

  • Méta

    Et donc, grâce à Hélène Gestern,auteure de "Portrait d'après blessure", j'apprends que les interventions à la première personne dans "L'Affaire des vivants" ressortent de la métalepse narrative: "La narratologie qualifie de métalepses les diverses façons dont le récit de fiction peut enjamber ses propres seuils, internes ou externes. Gérard Genette y voit une « figure par laquelle le narrateur feint d'entrer (avec ou sans son lecteur) dans l'univers diégétique».

    Je vous laisse méditer là-dessus et je retourne à mes Nefs, qui, décidément, refusent de me laisser un peu de répit (et ça, je ne sais pas, ce doit être une prosopopée, je dirais).

  • Respect

    "Moi, je n'y connais rien, mais il avait des arguments tout à fait pertinents."