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  • Aujourd'hui, à Saint-Haon-le-Châtel

    C'est la seconde fois que la bibliothèque de Saint-Haon-le-Châtel me fait le plaisir et l'honneur d'une invitation. Et c'est toujours un joli temps de rencontre. Jean Mathieu animera ce moment prometteur (pour moi en tout cas), et nous réfléchirons ensemble sur les notions d'Histoire, ce qu'est la littérature relativement à la culture de masse, ce que c'est que d'écrire. Autant de sujets qui dépassent le seul propos de "l'Affaire des Vivants", qui a motivé cette invitation. C'est à 17 h, aujourd'hui, à la bibliothèque de SAINT-HAON-LE-CHÂTEL (Loire).

  • Paroles et plumes, ce soir.

    Ce soir, à 20h30, je suis l'invité du cercle de lecture « Paroles et plumes » de Saint-Germain-en-Laye (ville où j'ai déjà eu le plaisir d'être reçu en librairie et dont la bibliothèque pour tous m'accueillera le 10 février). Je ne serai pas seul. Un autre auteur, Hélène Gestern, sera présente pour évoquer son dernier roman « Portrait d'après blessure », paru chez arléa. L'intérêt d'une telle rencontre est, peut-être, qu'il n'y a pratiquement aucune passerelle entre son récit (l'incidence d'une photo de presse sensationnelle sur la vie d'un homme et d'une femme, et tous leurs proches), la forme qu'il prend, son style et le mien. Justement, je crois que ce sera enrichissant. On me dit d'avance qu'il y aura du monde, mais si vous voulez venir, c'est au 3 rue de la République, pas loin du RER.

  • Corrige-moi

    Ma grande chance est d'avoir une lectrice à domicile. Si d'aventure, vous avez lu mes derniers romans et que vous leur avez trouvé certaines qualités de clarté, sachez que, sous cet aspect en tout cas, c'est en grande partie à elle que vous le devez. Les raccourcis trop abrupts, les phrases trop complexes, ma douce les relève impitoyablement (ce que je lui demande, d'ailleurs). Après, je reste maître de mon livre, et il m'arrive de passer outre ses recommandations, mais je tiens compte de son avis. Et là, par exemple, il est évident qu'il manque un chapitre vers la fin de mes Nefs. J'étais allé un peu vite en besogne, me disant que, au bout d'un tel volume, le lecteur a surtout envie d'en finir vite. Apparemment, non. Ce qui est bon signe.

  • Pas beau de bouder

    Lors de sa création, l'iguane a bien remarqué l'accueil gêné des autres animaux. Aucune acclamation, aucune manifestation de ravissement comme ça avait été le cas pour le cheval ou le chinchilla. On ne lui reprochera donc pas son air constamment renfrogné et son sentiment d'avoir été l'objet d'une injustice qui se poursuit encore.

  • Proust, visionnaire

    Ne l'oublions pas, Marcel Proust, très en avance sur son temps, présente le baron Palamède de Guermantes, tenant devant lui un panneau : « Je suis Charlus ».

  • A bon port

    Les Nefs de Pangée abordent les rivages des derniers chapitres. Gros chantier, rondement mené, grâce à une écriture acharnée. Huit heures d'écriture par jour produisent en moyenne quatre pages : en cent jours, à ce rythme, tu ponds un roman. Pas compliqué. Amusant, fatiguant, prenant, mais rassurant de voir que je peux venir à bout d'un gros volume sans trop souffrir. Le métier, mon petit, le métier... Bilan pour l'instant : quelques pages dont je ne suis pas mécontent, des scènes puissantes, je crois. La mise à l'épreuve de ma capacité à décrire du spectaculaire. Pas évident, ça, le spectaculaire, le monumental, l'épique, sur papier. C'était l'idée. Vendu à mon éditeur comme : L'Iliade + Moby Dick + Salammbô x Cecil B. de Mille, ce qui l'avait alléché, le projet original était un diptyque. Les difficultés de l'édition aujourd'hui lui ont fait préférer un seul volume rassemblant les deux initialement prévus. Un gros volume. A l'heure où j'écris ces lignes, il me reste trois courts chapitres à écrire. Soient trois jours. Quand ce billet sera posté, j'espère être dans la relecture critique bicéphale (la mienne et celle de ma douce), c'est-à-dire la phase avant envoi à ma chère impitoyable éditrice, Stéphanie. En attendant son retour, vous savez quoi ? Je ne vais pas m'attaquer au chantier suivant. Je vais m'accorder une pose. Et lire ! Beaucoup. La récré, quoi.

  • Puisque j'te dis qu'c'est lui !

    La bizarrerie des gens... Il m'est arrivé plusieurs fois que, pendant une dédicace, une personne fasse la queue, se plante enfin devant moi : « Vous ne seriez pas le Christian Chavassieux qui était à telle école, à tel endroit à tel moment ? » Oui, réponds-je, heureux que, de si loin, on se souvienne de moi, qu'on soit curieux de ce que je fais, etc. « Merci, je voulais être sûr(e) » et la personne se retire, sans un mot de plus. Simple vérification, on peut cocher la case, c’est bien lui, bon qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Voilà. J'en suis toujours un peu interloqué.
    Il y a un mois, je reçois lettre et documentation jointe d'un « emboucheur et affineur de charolaises ». La plaquette présente l'entreprise du monsieur et la lettre, très chaleureuse, évoque un lointain passé commun, tel collège, etc. Sur le même ton amical, voire empressé, le monsieur poursuit en disant tout le plaisir qu'il a eu à lire mon dernier bouquin, qu'il est très heureux de voir ma « médiatisation » (oui) et que ce serait très chouette de se revoir. Il a manuscrit soigneusement son adresse mail pour que je lui réponde, au moins, par ce biais. Ce que je m'empresse de faire dans les minutes qui suivent, par politesse, par égard pour son gentil mot, en le félicitant pour sa réussite, sa belle plaquette et en lui disant que, bien sûr, s'il veut qu'on se revoie, il y a telle ou telle disponibilité, à lui de voir. Les jours, les semaines passent. Pas de retour. Bon. Peut-être n'a-t-il pas reçu le mail. L'actualité, Pasiphaé, l'écriture intense, je laisse cela au second plan. Et puis, tout de même, il faut bien que je lui dise, s'il n'a pas reçu mon message, que je n'ai absolument pas dédaigné ses souvenirs et son gentil courrier. Je téléphone. Il décroche, je me présente, « Ah salut » me dit l'emboucheur. Je commence par « Je suppose que tu n'as pas dû recevoir mon mail... » et j'entends l'affineur : « Si si, bien sûr, je l'ai lu deux fois. » Il n'ajoute rien. Mais rien. Je reste sans voix (sauf intérieurement : Putain, mais tu pouvais pas me répondre en retour : bien reçu, pas le temps, trop de boulot, je t'appelle... Enfin, donner un signe de vie ?). Après quelques minutes d'échanges absolument désincarnés, je raccroche. Abasourdi. Et je réalise qu'en fait, je viens d'être confronté au même phénomène que les personnes qui viennent s'assurer que le type qu'ils ont vu dans le journal, oui, c'est bien celui qu'ils ont connu il y a longtemps. Vraiment, vraiment bizarre, non ?

  • La première f(a)ille

    Lors de mon passage au concours d'entrée à l'Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne (je vous parle d'un temps...), j'étais un garçon pataud et complexé. M'intimidaient surtout les filles, toutes plus belles et sérieuses les unes que les autres. Sérieuses, oui. Belles mais glaçantes. Les impétrantes ne souriaient pas, le sourire devait avoir quelque chose de l'ordre de la soumission, de l'allégeance au système, enfin une idée comme ça. Bref, les filles étaient engagées, militantes, hautaines et austères. L'une des épreuves était la présentation d'un dossier. J'avais honte de mes petits dessins, mais enfin, le jury ne fut pas l'assemblée sarcastique et cruelle qu'on m'avait préparé à voir.
    Tout se passe bien. Je n'en mène pas large pour autant. En fin de journée, je revois une fille avec qui j'avais échangé quelques mots le matin. Belle brune, sévère, austère, etc. Vous avez compris. Elle vient de passer l'épreuve, je lui demande comment ça s'est passé. Elle ricane : « Ces cons ! Je leur ai montré des dessins politiques. Y'en a un qui m'a demandé ce que ça voulait dire ! Le con ! Je lui ai dit que s'il était pas capable de comprendre un dessin politique, fallait qu'il s'interroge, lui, pas moi. Ah, le con ! » J'étais très admiratif d'une telle force de caractère. Je n'osais rien ajouter, de peur qu'elle me montre les dessins et que je sois moi aussi, (si peu politisé à l'époque) rangé dans la même catégorie que le prof qui avait osé contrarier la jeune femme.
    Finalement, je fus reçu. Pas revu la fille. Les cons avaient renoncé à lui infliger leur ignorance crasse. J'ai commencé à questionner mes préjugés. Est-ce que quelqu'un qui a une grande gueule est forcément plus intelligent que moi ?

  • C'est vendredi aussi

    Affiche M Chavassieux.jpg

  • C'est vendredi

    Sa mère lui avait bien dit : ton histoire d'amour avec la petite sirène se terminera en queue de poisson.

  • Demain

    Demain, à 18 heures, rencontre autour de « L'Affaire des Vivants » à la Bibliothèque de Commelle-Vernay (Loire), animée par l'ami Christian Degoutte qui a eu la gentillesse d'accepter ce rôle difficile. Il a bien travaillé le bougre, a trouvé des passerelles et des points d'interrogation pertinents. Je pense que ça devrait bien se passer, en toute simplicité.
    Nous vous espérons nombreux.

  • Paroles de Gord

    "Nous avons été élevés dans la conviction que l'espèce humaine se différenciait des autres par son goût pour la destruction, par sa perversité. En fait, dans notre manière de voir les autres espèces, il ne manquait qu'un peu de patience ou de temps. À la fin, nous aurions fait le constat qu'elles n'étaient en rien différentes de la nôtre. C'est ce monde, la complexion de cette nature, qui produit l'amour du meurtre."

     

    Extrait de "Les Nefs de Pangée" à paraître en décembre chez Mnémos.

  • Je suis chagrin

    Cette incompréhension apparemment irréductible entre ceux qui veulent pouvoir blasphémer si le cœur leur en dit, sans contraintes, et ceux qui deviennent hystériques dès qu'on s'amuse avec leur foi. Je dois  donc faire mon mea culpa.

    Je confesse que je me suis gaussé de Claude François, avant et après sa mort, et de la façon la plus cruelle qui soit. Je le regrette sincèrement. Si ça peut les soulager, j'invite tous ses fans à cracher sur le dieu des athées, ça m'apprendra.

  • Incarner une quête de l'âme

    Winfried Veit est un artiste qui s'interroge. Il est artiste dans ce but, probablement. En tout cas, sa nature lui dicte d'incessants questionnements que ses dessins, toiles ou sculptures tentent, au moins, d'exprimer. Les réponses ne sont pas de ce monde, ce n'est pourtant pas échouer que de parvenir à les donner à lire. Le temps ne fait rien à l'affaire, l'expérience ne résout rien, mais apporte des fragments de réflexion, fragments offerts aux autres, aux heureux visiteurs de la Galerie Le Réalgar, à Saint-Etienne, par exemple.
    « Hommes sans âme ? » se demande l'artiste. Quelle âme ? Ce qui est permanent en nous, qui nous dépasse, qui nous survit, qui nous relie à l'univers. Une mystique sans divinité, mais une foi du peintre en une parcelle, un scintillement précieux qui, issu de nous, est plus grand que nous. Sur chaque tableau, les corps se courbent, se penchent, exhibent des croupes ou des dos, mais aussi s'écartèlent, ouvrent les bras, crucifient l'espace de gestes mystérieux, d'appels énigmatiques. On va à la rencontre de femmes monumentales, de piétas où l'érotisme ne se voile plus, d'humains à qui l'on a greffé des ailes et qui en semblent encombrés comme on l'est parfois d'un cadeau immérité, trop beau, trop grand pour nous. Winfried Veit a travaillé obstinément, concentré, vif, acharné, pour cette exposition, pour aboutir à ce moment, avec en tête cette expression obsédante à la forme interrogative « Hommes sans âme ? ». Les anatomies réalistes, les muscles et les courbes se déploient dans l'espace rectangulaire et blanc du papier, s'expriment en crayon ou fusain dilué de jus clair, rehaussé de couleurs qui enrichissent les ombres, soulignent des contours. Autant de gestes nerveux et sûrs venus par addition épaissir la chair des figures représentées. Elle est certainement par là, entre les lignes, dans la superposition des glacis, l'âme que cherche Winfried, comme certain cynique cherchait un homme. Diogène s'était armé d'une lampe pour tenter d'approcher l'humain ; Winfried fait un pas vers lui, sa lumière se dépose, ébauche un contour, ses pinceaux détaillent la pénombre, quelque chose survient, qui n'est pas si loin de l'Homme, aussi proche que possible de cette âme qu'il ne renoncera jamais à vouloir cerner. Et ce ne sont pas les matérialistes obtus qui le détourneront de cette quête. Pour le plus grand bonheur de tous.

    Hommes sans âme ? Winfried Veit, Galerie Le Réalgar, rue Blanqui, Saint-Etienne, jusqu'au 20 Février 2015

  • Reprenons

    Les quelques jours passés à Saint-Etienne, au contact de gens merveilleux : la troupe de NU compagnie, mais aussi l'équipe du Chok théâtre, celle de l'émission « A plus d'un titre » de RCF, les libraires qui défendent mon livre, Daniel de la galerie Le Réalgar, Winfried Veit qu'il exposait, son épouse Olga, tous les visiteurs curieux, les amis venus nous soutenir, la personne qui nous hébergeait, enfin, tous ces gens passionnés, subtils, pertinents, toutes ces personnalités qui privilégient l'être à l'avoir, en cette période, m'ont fait un bien fou. A partir d'aujourd'hui, Kronix reprend son activité quotidienne.

  • Je suis Vivant

    Kronix est resté muet ces derniers jours. Beaucoup de choses très belles ont été dites, des choses très stupides aussi. Et pas mal de banalités. Ce n'est pas une critique, même des choses banales doivent être exprimées quand le choc rend les mots fébriles et maladroits. Aussi pertinent que je tenterais d'être (ce que je m'étais plus ou moins préparé à faire lorsque serait venu le temps de la parole), je ne pourrais qu'ajouter ma voix à toutes les autres. Je crois que tout a été dit.
    Tandis que les effets de ce traumatisme se poursuivaient en chacun de nous, la Compagnie Nu jouait sur scène. Tant de travail, toute cette énergie, alors que les esprits étaient sidérés, que le chaos nous était promis. C'était bien, c'était bon, mais combien ça semblait dérisoire. Dans le même temps, encore, je tentai d'ajouter quelques lignes à mon prochain roman. Je n'y suis parvenu qu'hier, tant l'écriture de fiction et les thèmes que j'abordais me paraissaient définitivement mis hors-jeu par la sauvagerie, par le chagrin, l'impensable et écrasant chagrin qui, de temps en temps, sans prévenir, rappelle les larmes depuis une source qui ne semble jamais pouvoir se tarir.
    Je voulais analyser, synthétiser, livrer ma vision des choses. J'ai renoncé. Que vaut mon regard ? Cependant, j'ai écouté tous les avis, toutes les failles, les pires récupérations, les plus beaux témoignages. Tout ce matériau, multiple, choral, polysémique, contradictoire, aurait pu m'embrouiller l'esprit, me faire confondre les choix et les urgences. Il n'en est rien. Tout est clair et simple.

    Nous sommes vivants.

    Pas seulement des créatures organiques qui se meuvent à la surface d'une quelconque planète, mais des êtres de pensée. Il arrive que ces créatures prennent des idées pour des pensées. Il arrive qu'elles meurent ou tuent pour elles.

    Je suis vivant,

    je veux ajouter de la pensée dans mes idées. Je suis vivant, je me nourris d'intelligence et de réflexions.

    Nous sommes vivants,

    il n'a jamais été aussi essentiel de proposer de l'intelligence, de défendre l'intelligence, de partager de l'intelligence, de promouvoir l'intelligence. Le mépris de l'intelligence qui se manifeste depuis des années, qui gonfle le torse et se satisfait de la bonne bêtise, si relaxante, et du bon sens, si évident, c'est d'abord lui, notre ennemi. C'est lui, le bourreau dont il faut arrêter le geste.

  • Pas mieux

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  • ...

    ...

  • Il te ruinera, Minos. Je sens sa colère.

    "Je suis Pasiphaé. Seule de ce nom, la première et la seule. J'ai l'éternité devant moi. Je flotte. On oubliera qui j'étais, mais Pasiphaé me survivra. Est-ce possible ? Est-il possible que ce soit à moi que pareille chose arrive ? Moi, qui n'étais rien ? Je comprends que je suis à l'amorce des choses. Tout ce qui suivra naîtra de moi. De mon ventre viendront tous les enfantements, tous les jaillissements. On dira mon nom pour énoncer demain. On mentira sur mon sacrifice. On mentira sur mon passé, ma vie, mes désirs. On écrira des contes à l'allure de vérité, on dira des rêves et des merveilles. Je le sais, je l'entends. Tandis que je souffre, on commence à fabriquer des splendeurs. On fouille les boues et les secrets, on élève des stèles. On en sait plus que moi. On dira d'Eve qu'elle a fauté, de Pandore qu'elle a trahi, de Madeleine qu'elle s'est vendue. On dira de moi. On dira de moi... Ah ! Mon amour, mon amour. Dédale, à moi !"

    Et Aurore Pourteyron dit ça avec une justesse, une qualité d'intention... Vous savez, comme certains lecteurs, certains comédiens sont plus intelligents que les auteurs.

  • Se faire éditer : la formule imparable

    Écrire est le problème, mais écrire n'est pas un problème, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai une certaine réputation de prolixité et si tous mes manuscrits étaient édités, ma foi, je pourrais me poser une demi-douzaine d'années avant de proposer un nouvel opus (donc, oui, vous avez bien calculé : il y a environ six romans non publiés dans mes tiroirs). Mais ça ne marche pas comme ça. D'abord, tout n'est pas publiable. Certains romans sont même dépassés une fois terminés, ils ne sont plus à faire, un autre s'en est occupé, en mille fois mieux. Ensuite (et voilà où je voulais en venir), pour répondre à la traditionnelle question : « Et après, vous publiez quoi ? » Il faut que tu saches, cher lecteur, que ce n'est pas l'auteur qui décide, mais l'éditeur et que, même quand tu es déjà publié depuis longtemps, même si tes livres ont été honorablement reçus, même si tu tiens dans la main une promesse écrite, c'est l'éditeur, ce partenaire fascinant, qui décide du sort de l'auteur et de son manuscrit.

    Il y a peu, je lisais dans un journal local, un article censé informer ses lecteurs sur les relations auteurs-éditeurs, et je lis, concernant les écrivains de ma région (je résume) : « Certains auteurs préfèrent une meilleure diffusion et choisissent un grand éditeur. » Donc, tu ponds le récit de la vie du boulanger de ton village, tu téléphones à Gallimard : « Bon, maintenant, j'en ai marre de diffuser mes plaquettes auprès de ma famille et de mes amis, alors, je vous envoie mon manuscrit. Démerdez-vous, faites-moi ça bien et envoyez-le dans tout le pays, OK ? »
    Je vous conseille de pratiquer comme ça. Surtout, après, vous me dites comment vous avez été reçus.