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rencontres avec des gens biens - Page 2

  • 3710

    Vous pouvez me retrouver aujourd'hui, au salon du livre de Chazelles sur Lyon, à partir de 10 heures. Je serai sur le stand de la librairie "Le sens des mots". Ce salon est le point d'orgue d'un événement plus long, une "Fête du livre" commencée le 7 novembre. Alors, festoyons et lisons !

    C'est à la "Chapellerie".

    A vous voir.

  • Nouvelle critique des Nefs de Pangée

    Jolie recension des Nefs de Pangée sur le site "Présences d'esprits" (qui est aussi une importante revue, dans le domaine). Justement, l'auteure (une certaine Marie Renée Lestoquoy) en a, de l'esprit. Je lie sa chronique bienveillante. C'est par .

    Un roman qui a plus de 4 ans, qui continue d'exister, d'être partagé et commenté... On va pas se plaindre, hein ?

  • 3696

    « Je crois en revanche que vous êtes, Christian, un conteur et que le genre qui vous va à la perfection n’est pas la science-fiction mais bien la fantasy. Je sais votre attachement à la SF, mais votre vision du monde, cette vision grand angle et ce goût de l’envol, la fantasy peut le porter. Et c’est le pari que vous aviez réussi avec les Nefs. (…) il vous reste un territoire à explorer, qui n’est ni de la SF ni du roman historique mais la rencontre d’une vision politique et d’un souffle historique. La fantasy. Soyez le conteur que vous pouvez être, revenez avec douceur et simplicité aux personnages en prise avec l’histoire, racontez-nous des contrées nouvelles que le temps n’a su dater mais qui sauront, par leur intemporalité, nous parler, aujourd’hui, dans cette ère troublée dans laquelle nous entrons. La fantasy française a besoin de souffle, soyez-en le vent. » Comment mon éditrice use de diplomatie pour me refuser avec élégance un manuscrit de SF… Nous avons toujours eu, elle et moi, des rapports d'honnêteté, des rapports parfois tendus, certes, mais francs (ceci expliquant cela).

  • 3692

    La dame passe devant moi. S'arrête. Elle regarde mes livres, jette un œil sur le panneau qui dit mon nom, me dévisage, non, décidément, elle ne voit pas quel écrivain je peux bien être. Elle ne m'a jamais vu à la télé. Je la sens inquiète, alors je tente : « Je ne suis pas très connu, rassurez-vous. » Soulagée, elle me demande gentiment : « Et ça va, vous vendez un peu de livres ? » Je lui réponds qu'on fait ce qu'on peut, que voulez-vous. Alors, avec la plus grande compassion, beaucoup de gentillesse, elle veut me consoler et lâche dans un soupir : « Et oui ; c'est que vous êtes pas connu. » On n'en sort pas.

  • 3691

    Le salon du livre de Saint-Etienne s'appelle "La Fête du livre". Réjouissons-nous donc, même si c'est dur à prononcer (joui-sson-nou-donc).

    J'y suis invité et, joie supplémentaire, sur le stand de la librairie "Le Quartier Latin", au côté de Jean-Noël Blanc. J'y défendrai les couleurs de mon petit dernier "Mines, rives et Minotaure", coédité par Le Réalgar et la Ville de Saint-Etienne. Un texte inspiré par mon séjour (une résidence d'auteur), de plusieurs mois dans ladite cité.

    Il sera justement question des relations entre Saint-Etienne et l'écriture lors d'une table ronde, en compagnie de l'excellent Lionel Bourg et d'autres auteurs (non moins excellents sans doute, mais dont je n'ai hélas rien lu) : Pierre Mazet, Grégory Mazenod et Jean-Louis Pichon. Nous tenterons de cerner les conditions par lesquelles Saint-Etienne est une ville romanesque. Pour cela, c'est la prestigieuse Ecole nationale Supérieure d'architecture de Saint-Etienne qui nous accueillera (et je m'aperçois qu'il vaudrait mieux que je commence à songer à y dire des choses intelligentes). Samedi 19, à 11h30.

    Et, en dehors des interviews sur RCF et France Bleue, on pourra me retrouver au Musée de la Mine pour une lecture-déambulation-rencontre, le samedi à 14 heures, et le dimanche à 10 heures.

    Le reste du temps, dès vendredi 15 heures, je serai, gentil et patient, sur le stand du Quartier Latin, pour signer des livres, comme il se doit, et ce, jusqu'au dimanche 18 heures (ou jusqu'à ce qu'on me dise "faut y aller maintenant, hein ?").

    Enfin, comme j'aurai un peu de temps vendredi, je compte bien rendre une petite visite au salon des éditeurs, une sorte de méga-off, à la bourse du travail.

  • 3682

    13.172j-n Blanc.006.jpgDans une semaine, précisément (vous pouvez faire le calcul), la bibliothèque de Fleury-la-Montagne, celle-même qui a déjà reçu Maryse Vuillermet, Christian Degoutte, Laurent Cachard, Louis Dubost et tant d'autres remarquables auteurs, ouvre ses portes à l'un des plus prolifiques et insaisissables d'entre eux : Jean-Noël Blanc.

    Personnellement, je n'ai lu qu'(un peu plus d') une demi-douzaine de ses livres, et c'est donc trop peu, compte-tenu de sa production, pour l'évoquer savamment. Je peux cependant affirmer avoir goûté dans ses textes le phrasé exquis et gourmand, avoir savouré dans ses récits l'invention généreuse, l'humour, la bienveillance. Avoir découvert une sorte de philanthropie lucide. Ce qui n'est pas le moindre exploit.

    Lors de ma résidence à Saint-Etienne, il fut l'un de mes guides, l'un de ceux, essentiels, qui m'accueillit, m'ouvrit réseau et contacts.

    Je suis sacrément fier de pouvoir lui serrer la paluche, je vous le dis !

    Ce sera donc samedi 12 octobre à 18 heures, à la bibliothèque de Fleury.

    Inutile que je beugle, en conclusion : "Venez nombreux !", je pense que vous avez saisi l'idée : ça va être bien.

     

     

  • 3677

    Aurelia Kreit

    Couv-AK.pngNous n'allons pas nous y attarder, mais la genèse de ce roman fait partie intégrante de la légende qui le sous-tend. Il y est question d'un groupe musical formé à Lyon il y a trente ans, dont l'auteur fut un fan. Un groupe qui avait pour nom ce patronyme imaginaire, Aurelia Kreit, incarné par une photo d'inconnue (aujourd'hui en couverture du livre), image assez inspirante pour qu'une histoire y fût attachée. Une histoire d'exil, de fuite, de temps troublés et cruels… Parmi les auditeurs, le jeune Laurent Cachard se mit à rêver de ce qu'avait pu être la vie de cette petite fille. Une certaine reconnaissance, plusieurs publications primées plus loin, il considéra -la littérature lui étant devenue langage privilégié- qu'il était prêt à s'emparer de son histoire. Voici donc, édité par « Le Réalgar » (dont la ligne éditoriale est généralement attentive aux textes courts), le vaste roman historique qui nous était promis par l'auteur depuis si longtemps.
    Aurelia Kreit est née en 1900, en Urkaine. Elle est la fille d'un ingénieur juif. Dans Iekaterinoslav, village de la « Petite Russie », cela signifie qu'on est en terrain hostile et qu'on doit se préparer, d'un jour à l'autre, à changer de vie. Pour échapper aux sabotages, aux pogroms, aux meurtres impunis, aux haines épidermiques encouragées par le Tsar, deux familles juives amies décident de fuir. Hommes et compagnes séparés d'abord, par ruse, par souci de discrétion. Anton et Olga, Nikolaï et Varvara traversent avec leurs enfants les paysages de l'Ukraine, font escale dans les capitales mythiques de ces temps : Odessa, Vienne, Constantinople, Paris… pour finir par se forger une identité française (en germe dans leur intérêt pour Hugo, dès les premiers chapitres) à Lyon et, pour quelques survivants, à Saint-Etienne. On découvrira au passage qu'il exista une organisation de résistance juive à l'oppression, dès le début du XXe siècle et qu'il y eut, avant Freud, à Vienne, certain médecin impliqué dans la recherche de causes psychologiques dans l'incompréhensible mutisme d'enfants traumatisés. On pourra oublier les données techniques sur la sidérurgie ou l'armement de l'époque, sans dommage pour la compréhension de l'histoire.
    « Aurelia Kreit » a été pensé, selon l'antienne de son auteur, comme son « grand roman russe ». Au fil des plus de dix ans d'écriture, d'amendements, de repentirs, d'abandon, de sursaut, de volonté, d'acharnement, il est devenu autre chose : un objet littéraire singulier. Un roman historique, certes, et encore, mais surtout, une traversée dans le temps et par les pays, des consciences. Tout s'imbrique. Plus que les héros, se sont leurs âmes qui sont ballottées d'un point à l'autre, en quelque sorte écho de leur trajectoire physique. La petite qui incarne le livre, qui clôt le récit tout en l'ouvrant, a été, dans cette lente opération de maturité du texte, déplacée en marge du récit, et cela pourra surprendre le lecteur. Il faut comprendre que tous les personnages sont aimés de l'auteur. Même ceux qu'il sacrifie au fil de nombreuses et complexes péripéties, qui persisteront, spectres amicaux, à hanter le reste du roman. Aurelia Kreit ne force donc pas le destin à la manière d'un personnage commun de roman (ou de roman commun), elle est le témoin sans voix du destin des autres. Situation malaisée qui a cependant l'avantage de créer la distance d'observation dont le romancier est passé maître. Les remuements de pensée, les méditations et introspections sont donc les grands moments, les vrais gestes littéraires de « Aurelia ». En regard, l'Histoire devient prétexte, aussi documentée soit-elle. Les exilés de son grand roman russe ajoutent leurs voix aux nombreuses créatures du zoo humain cachardien. Autant de perceptions uniques de ce que c'est que vivre malgré tout, que d'exister et d'affronter les événements sans prétendre qu'on les contrôle.
    IMG_20190928_145033.jpgOn ne saura plus, un jour, de quels étonnants détours et amours est né « Aurelia Kreit. » Le roman ne sera témoin que de lui-même, y compris pour son auteur. Quelle postérité attend un texte aussi singulier, quels lecteurs voudront s'approprier ses questionnements ? Il faudra sans doute du temps pour que ce livre, son tempo, son sujet, la période qu'il explore, ses rebondissements, ses apparentes digressions, s'imposent dans un paysage littéraire qui ne l'attendait pas. On est reconnaissant aux éditions Le Réalgar d'avoir ainsi osé se distraire de leur ligne habituelle pour s'engager dans un tel ouvrage éditorial (430 pages plus les notes, fort bien mises en page, d'ailleurs). C'est un pari sur demain. Un pari nécessaire.

     

    Aurelia Kreit. Laurent Cachard. Editions Le Réalgar. 440 pages. 20 euros.

     

    Photo : Laurent Cachard, à la libraire Le Tramway, à Lyon, évoquant son roman, le samedi 28 septembre 2019, devant une nombreuse assemblée.

     

    On lira avec bénéfice la belle chronique d'Esther Rochant, mise en ligne sur le blog de Laurent, le Cheval de Troie.

  • 3675

    Nous pensons à toi. Moins souvent (des années sont passées) mais beaucoup. Quand telle actualité nous fait dire : qu'en penserait-il ? Quand telle lecture nous fait sourire : il aurait adoré. Ton geste nous a privés de toi, mais il t'a aussi interdit de connaître ce que nous allions devenir, quelles joies et peines nous traverserions. Tu nous aurais été précieux. Ce qui demeure, cependant, qui ne s'est jamais démenti, c'est que, bien que désespérés, accablés, nous avons tous respecté ta décision. Aucun ne t'a jamais traité d'égoïste ou de lâche, les lieux communs qui sortent de la bouche des observateurs lointains. Je vois par là que tu avais de vrais amis. Ton seul ennemi était toi-même. Nous n'étions pas de taille.

  • 3669

    Les gens-rosiers. Que tu bichonnes, dont tu prends soin, que tu vois s'épanouir. Et qui ne peuvent se retenir de te piquer, au passage.

  • 3660

    Je lui écris « Chère auteure », elle me répond « Cher confrère ». C'est subtil, mais je lui fais le crédit d'être extrêmement subtile. Je note donc la nuance.

  • 3645

    Il y a une place pour nous, ma douce. Dans nos regards portés l'un sur l'autre. Je m'en suis assuré, hier soir, quand tu m'as cherché parmi la foule venue te soutenir, quand tu m'as trouvé, enfin, et que tout ton corps s'est redressé, que ta main s'est affirmée sur le micro et que ta voix a pris de l'assurance. Je suis fier de toi, et le peu de force que je sais te donner, me console de toutes mes faiblesses.

  • 3635

    Allez, mon cher Pourbus, reviens, approche, viens me confier ta voix. Tu vas respirer, aimer et douter à nouveau, nous allons retrouver la scène. Nous allons dialoguer ensemble. Il y aura des âmes nouvelles penchées vers toi, tu diras plus nettement qui tu es, tu seras moins haut mais plus touchant. Tu seras plus près de ce que nous sommes, différents de qui nous étions il y a huit ans, quand l'écriture nous a mis au feu tous les deux, la première fois.
    « Peindre » sera une autre pièce, une autre expérience. Et elle sera meilleure, d'une certaine façon.
    La Compagnie NU se remet à l'ouvrage. Quelque chose en nous se ravive.

  • 3634

    Une des grandes satisfactions de l'existence, est d'assister à la lente transformation des autres. Tel qui disait « Les homos, c'est le genre de saloperies qui fait regretter que les camps n'existent plus » devenu un être tolérant, vigilant, conscient. Tel autre qui méprisait toute peau basanée, doucement amené à s'amender, à comprendre, à se racheter par ses engagements et ses propos. Et aussitôt, faire pour soi la comptabilité effarante du nombre de domaines où il faudrait s'améliorer.

  • 3632

    Peindre. Pièce créée il y a quelques années, née de la rencontre avec plusieurs artistes, est remise sur le marbre aujourd'hui. L'écriture a connu une dizaine de versions et, bien que jouée sur scène, elle n'est pour nous qu'une ébauche, tant le contenu est riche, son potentiel prometteur. C'est la dimension nomade du texte de théâtre. Les mots ne seront fixés que par la grâce de l'interprétation. J'ai hâte d'écouter à nouveau François Podetti en Pourbus, s'adresser à une apparition ("E" dans le texte, mais jamais nommée), à la fois muse, fille, femme, menace, souvenir, destin et exigence intime.

    Extrait.

    Pourbus : Parfois, je laissais pinceaux et toiles et te regardais, te regardais, te regardais. Ton corps, tes mains croisées sous la joue, ton sourire aristocrate dans le sommeil. Les boucles de tes cheveux, leur ombre sur ton front. Toute ma peinture était là. Dans ce trouble que j'éprouvais à t'admirer dormir. Certains blancs sont nés dans ce creuset. Dans cette paix où perce l'inquiétude. Dans les blancs, il y a ta respiration calme, ton corps et ton sourire. Personne ne le sait, personne ne le voit, mais c'est là.

    E : Elle était là, elle dormait. Mais toi ? Ton silence ?

    P : Mon silence ? Quand je travaille ?

    E : Quand tu tiens le temps serré entre les mâchoires

    P : Oh, ce silence...

    E : Oui, parlons-en
    P : Cela s'appelle la concentration, figure-toi

    E : Allons...

    P : J'évalue le monde, je promène la pointe de l'absolu dans les ciselures du temps...

    E (l'interrompant) : Ce n'est pas ce que je te demande

    P : Ah bon

    E : Non. Raconte

    P : Je me plante devant ma toile, j'ai les jambes écartées, le buste droit. C'est ça ?

    E : Voilà. Continue

    P : Là, comme ça, sans y penser. Plus de pensée parce que. Absorbé, aspiré. Ça rigole pas. Ça rigole pas, je bosse, je bosse.

    P : J'arpente des géographies devant la toile, il y a des tropiques et des longitudes, des océans à chaque coudée...

    E (soupire) : Fatigue !

    P : Le grand espace, le vide, mon absence... de quoi parlerais-je ?

    E : Le temps, entre les dents serrées

    P : C'est ça, si tu veux. Dents serrées sur le silence. Tout entier dans la toile. Le temps, évanoui. La solitude de l'enfance qui se prolonge, les marmonnements incessants de mes rêveries qui respirent encore tandis que je travaille.

    E : Continue

    P : Pareil dans ma chambre d'enfant, pareil. Dans ma solitude de gamin avec cette sensation de vague, de mollesse. Cette espèce de vertige où je me vautrais. Le même matelas d'ennui généreux dans lequel on est si bien ; le même ici, dans l'atelier.

    E : Continue

    P : Me voici dans ma chambre, me voici avec moi enfant, me voici moi enfant, et je bosse, je joue, le monde est dans ma main, et je joue avec. Là, je suis entier, là je suis peintre, oui. Entièrement, complètement, je ne suis rien d'autre. Ou peut-être même pas : je suis ce que je suis en train de faire. Le pinceau c'est moi, la toile c'est moi. Et pas seulement : l'espace, la lumière...

    E : La musique, les voisins...

    P : Oui. Tout fusionne et se précipite par moi, sur la toile. Si je mets de côté le mystère initial, tout cela pourrait se résumer par la plongée dans le travail. Surtout ne pas être intelligent, lâcher prise, tout désapprendre. Un nouveau-né.
    Je travaille, je bosse. C'est comme ça. Je ne m'amuse pas. C'est sérieux. Je retrouve le sérieux de l'enfance.

     

  • 3630

    Causerie sur le thème « mes œuvres favorites »
    Saint-Haon-le Châtel, le samedi 15 juin.

    Il s'agissait de limiter son choix à dix. Je n'y suis pas parvenu. Alors, je me suis dit : « faisons-nous plaisir… » Après un rapide aperçu de l'histoire du livre (car de quoi parle-ton quand on parle de livre ?), je vais proposer un parcours de hasard parmi mes livres aimés.

    Comme on va le voir, un certain goût pour le monumental, en tout cas, en début de "carrière de lecteur" (la faute à Hugo, ça !), et puis, une certaine maturité, une curiosité, des envies d'infimes et d'intime, donnent ce mélange. Mais nous sommes tous lecteurs de cette eau, plus ou moins, n'est-ce pas ? (je veux dire, curieux, infidèles, passants).

    Les livres dont je vais essayer de parler (listés ici sans ordre, qu'importe) :
    Franck Herbert, Dune ; Homère, L'Iliade ; Dante, La divine comédie ; Gilgamesh ; K. Dick, Le maître du Haut-château ; Hugo, La Légende des Siècles ; Flaubert, Salammbô ; Steve Tesich, Karoo ; Laclos, Les liaisons dangereuses ; Auclair et Deschamps, Bran Ruz ; Emmanuel Merle, Dernières paroles de Perceval ; Christian Degoutte, Il y a des abeilles ; Cavanna, Les Russkofs ; Virginia Woolf, Mrs Daloway ; Pierre Michon, Corps du Roi ; Violette Leduc, La main dans le sac ; Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes ; Marguerite Yourcenar, Les Mémoires d'Hadrien ; Eric Chevillard, La Nébuleuse du crabe ; Easton Ellis, Moins que zéro...

    Les livres dont j'aurais aimé parler :
    La femme de sable, Chloé Delaume ; Lydie Salvaire, BW ; Millet, La vie sexuelle de Catherine M ; Pauline Réage, Histoire d'Ô ; Melville, Moby Dock ; Simenon, Des inconnus dans la maison ; Peyo, Le schtroumfissime ; Annie Ernaux, La place ; Antonio Lobo Antunes, Splendeur du Portugal ; Colette, La Maison de Claudine ; Rimbaud, Une saison en Enfer ; Otomo, Akira ; Marcel Marïen, Figure de poupe ; Daniil Harms, Un tigre dans la rue ; Buzatti, le K ; Serge Brussolo, Enfer vertical en approche rapide ; Volodine, Biographie comparée de Jorian Murgrave ; André Breton, Nadja ; Howard, Conan ; Burroughs, Tarzan ; La Bible (L'Ecclesiaste) ; tout Rabelais, tout La Fontaine ; Umberto Eco, Le Pendule de Foucault ; Philip Roth, La tache ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; Salinger, L'attrape-coeurs ; Henri Alleg, la Question ; Truman Capote, De sang froid ; Céline, Voyage au bout de la nuit ; Leo Perutz, Une nuit sous le pont de pierre ; Eco, Le Pendule de Foucault ; Pirandello, Henri IV ; Ionesco, Le Roi se meurt ; Conrad, au cœur des Ténèbres ; Mc Carthy, L'obscurité du dehors ; Chessex, L'Ogre ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; et La Recherche, du petit Marcel, bien sûr…

    Dès que je la reprends, cette liste, je la trouve contestable. Elle change sans arrêt depuis deux semaines (la peur d'oublier un choc esthétique majeur et de devoir embrasser l'ouvrage injustement écarté en lui disant "Je te demande pardon"). J'aimerais vous y voir, tiens.

  • 3628

    En préparant une causerie sur "mes livres préférés", j'ai imaginé présenter les ouvrages au hasard, par « passerelles », car m'est venue, dans l'exercice, l'idée que nous recherchons, dans nos lectures, à perpétuer l'éblouissement perdu de la première vraiment importante pour nous, le choc esthétique initial, et que nous prolongeons, au travers des découvertes les plus variées, la lecture d'un immense ouvrage qui serait celui de notre vie. D'où le fait que nous rejetons ou adoptons tel ou tel texte, quelle qu'en soit la nature, parce qu'il est plus ou moins éloigné de ce récit séminal, abordé dans notre préhistoire.

  • 3627

    Sous la houlette du précieux Jean Mathieu, la bibliothèque de Saint-Haon-le-Châtel a imaginé un cycle de causeries intitulé « Mes dix œuvres favorites ». Cette semaine, je serai l'un des orateurs qui se sont succédé, mois après mois depuis janvier, pour exposer et expliciter leur choix. L'an dernier, les « causeurs » présentaient leur musée personnel d’œuvres artistiques (peintures surtout, sculptures et/ou installations parfois). Cette année, il s'agit d'évoquer des livres. La question se pose d'abord de savoir ce qu'est un livre et, si le terme d’œuvres, conservé pour intituler cette nouvelle série, permet d'élargir les choix (par exemple, je vais présenter le cycle de Dune comme un seul ouvrage, bien qu'il soit composé d'une dizaine de « livres »), l'exercice consiste bien sûr à plonger dans la masse des lectures d'une vie pour en extraire les ouvrages marquants. Il faudrait qu'il n'y en ait eu que dix ! C'est infernal, impossible, bouleversant, sans exagérer. Ma liste a changé constamment ; elle risque de se modifier jusqu'à la dernière minute. Dans ceux qui résistent à tous les atermoiements et repentirs, je m'aperçois qu'il y a peu de livres actuels, disons des dix dernières années, comme si les livres qui comptent vraiment pour moi se situaient surtout dans une zone du temps où mon cerveau adolescent recevait mieux leur puissance. Impossible de m'en tenir à dix, disais-je. C'est le paradoxe : si on me demande de choisir un seul livre (la question éternelle de l'île déserte), je crois que je peux le désigner (ne me le demandez pas là, tout de suite), mais dix ? J'admets que je m'en suis trouvé incapable. Il y en aura plus du double, hélas, dont des textes « fondateurs » (textes assez influents pour fonder des civilisations ou témoigner éternellement de leur caractère, comme l'Iliade ou l’Épopée de Gilgamesh). Face à ces monuments, quelle littérature mettre en lumière ? La plus intime, la plus infime, celle des ralliements minuscules, des remuements presque indicibles, la littérature qui, ai-je pu croire en la découvrant, ne parlait qu'à moi seul. Vanité du lecteur. Pour en savoir plus, venez partager ce gentil moment samedi 15 juin, à partir de 17h13 (pourquoi 13 ? : parce qu'un précieux ami m'a dit de l'attendre, il ne peut être au rendez-vous à 17 heures pile, l'heure promue initialement, alors… 17h13).

    Sinon, venez aux rencontres suivantes, basées sur le même exercice :

    6 juillet Bruno DUSSUD, Isabelle et Philippe PRAS
    14 septembre Jeanne PATFOORT et Gisèle LOIRE
    12 octobre Catherine PERARD
    9 novembre Dominique FURNON.

  • 3615

    Invité, avec son organisateur, à parler en public de ma résidence d'auteur à Saint-Etienne en 2018, je découvre que cela devra se faire sous la forme d'un Pecha Kucha (dont je découvre simultanément le principe).

    Voilà, c'est typique de notre société, ça : cette adhésion instantanée aux concepts à la mode, sans qu'on s'interroge sur les raisons qui valent d'adopter une forme plutôt qu'une autre. 5 minutes à deux pour évoquer un temps de rencontres étendu sur trois mois, et le texte qui s'en est inspiré. Bien sûr, que c'est faisable, bien sûr... Des milliers de gens s'apprêtent à voter pour une liste dont ils n'ont pas écouté plus de cinq minutes d'arguments. Et puis, on tente de nous convaincre que personne ne peut être attentif au delà de cette durée.

    Les pecha kucha vont donc se succéder, les paroles et les images vont marteler des raccourcis d'idées, des résumés de vie, pour un public qui attend quoi ? Marre !

    Allez, on a bien mérité le monde dans lequel on patauge.

  • 3597

    La septième, déjà ! Sept ans que la médiathèque de Gilly sur Isère, dans la foulée des sélections de Lettre-frontières, m'offre cette délicieuse parenthèse : inviter un auteur, un artiste, un musicien.

    C'est à 18h30, ce soir, que j'aurai le plaisir de donner la parole au dessinateur Thibaut Mazoyer, dont j'ai scénarisé l'album : "A la droite du Diable". Bande-dessinée produite grâce à un financement participatif auquel la médiathèque a prêté son concours. Merci Marielle (message perso).

     

    affiche rencontre bd.jpgNous évoquerons les articulations Scénario/dessin, la narration, la conception des personnages et des décors, les thèmes qui nous sont chers... Les rencontres à Gilly sont toujours de beaux moments.

    Le lendemain matin, Thibaut et moi serons à la librairie Accrolivres, à Albertville, pour une séance de dédicaces.

    Venez. Nombreux, ce serait mieux, mais venez.

     

     

     

  • 3593

    Nous sommes en avril 2019. Je réalise ce fait anodin, en me levant. Et s'impose soudain un constat : il y a maintenant plus de cinq ans que, soutenu par ma douce, j'ai pu quitter mon travail pour me consacrer à l'écriture, exclusivement. Ai-je été à la hauteur du pari, ce que j'ai produit depuis valait-il tous ces sacrifices ? Voyons, faisons un point.

    Les romans, d'abord, publiés ou refusés, je les ai tout de même écrits :
    Les Nefs de Pangée (sortie septembre 2015, Éditions Mnémos). Prix des blogueurs SF 2016.
    La Vie volée de Martin Sourire (sortie janvier 2017 chez Phébus) Bourse d'écriture DRAC 2015. Coup de cœur Prix Claude Fauriel, finaliste prix du roman historique magazine Historia.
    Les Provinciales
    Cryptes
    Le Radical Hennelier (reprise et réécriture puis prolongement d'un court roman d'abord publié sur Kronix, cette version n'a plus aucun rapport, hors les premières pages)

    Pieds nus sur les ronces
    Mado
    Les Inconsolables
    Noire Canicule (titre provisoire. A paraître premier semestre 2020 chez Phébus)
    Demain, les origines. Vol.1. (en cours de lecture chez Mnémos)


    Théâtre :
    Pasiphaé, création premier trimestre 2015. Deuxième version en 2016.
    Minotaure. Création 2017
    Le sort dans la bouteille. (la pièce sera créée par François Frapier en 2019).
    Courage. Pièce écrite pour une classe de 2de au lycée Jean-Puy, à Roanne.

    Nouvelles :
    La Joyeuse. Editions Le Réalgar (2014)
    Ma life
    Nulle part, tout le temps (2016, in Un Tremplin pour l'Utopie. Sélection Prix Rosny-Aîné 2017)
    Etrangères (éditions Les Petits Moulins, 2018)

    Poésie :
    Nos Futurs et Lucifer Elégie. Ed. Sang d'encre, 2014.

    L'Exacte Joie. Livre pauvre, 2019. Illustré par Jean-Marc Dublé.

    Textes divers :
    Voir Grandir (mise en chanson par Jérôme Bodon-Clair. Sur scène en 2015)
    Paloma Courbeau pour revue Brasika Folio (2015)
    Où Roanne, Quand Roanne, Quelle Roanne ? (Colloque, avril 2015)
    A l'aplomb de la chair - texte pour Winfried Veit (avril-mai 2015)
    Portraits de Mémoire(s). Création 2016-2017. Articles pour le site et textes des chansons.
    Lettres-frontière 2016. Eté 2016.
    Winfried Veit, éclaireur infatigable (juillet 2016)
    La Messe d'or (pour le site patrimonial Lectura + Juillet 2016)
    20 ans Médiathèque Mably. Septembre 2016.
    Lettre Ouverte à l'autre que j'étais. Editions Le Réalgar, mars 2017.
    Salammbô, raté, comme un chef-d'oeuvre. Préface pour la co-édition « Merveilleux Flaubert » Mnémos- Les Moutons électriques. Juin 2017.
    Conférence : Art abstrait, retour aux signes. 2017.
    Conférence : Scènes de batailles ; Master Class 2017.
    L'avis de l'auteur (article pour le magazine Pages, avril 2018)
    Rives, Mines et Minotaure (texte écrit pendant la résidence Saint-Etienne. Publication prochaine par Le Réalgar)

    Contes :
    Le crocodile rouge. Pour l'illustratrice Maud Liénard. Inédit.
    Le vilain petit ballon ovale et La lubie de Monsieur Balèze. Pour le dessinateur Sarujin. Publication en juin 2019.

    Scénario de film :
    Joseph Déchelette précurseur de l'archéologie, 2017. Projet de réalisation pour 2019-2020.

    Scenarii de Bandes-dessinées :
    - Pour le dessinateur Cédric Fernandez :
    Cortés : trois albums.
    Les Mange-Failles : deux albums
    Complaintes des Terres du Nord : trois albums.
    Et des synopsis sur 14-18, Alexis de Toqueville, Che Guevarra, les Nefs de Basal. Le début d'un roman graphique pour le dessinateur Philippe Pellet, etc.
    - Pour le dessinateur Thibaut Mazoyer :
    A la droite du diable.

    Et un peu plus de mille notes de blog, je dirais. Voilà. Je crois que c'est tout. Bon...