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rencontres avec des gens biens - Page 5

  • 3348

    La master class des littératures de l'imaginaire a été captée en vidéo. C'est désormais en ligne ICI. J'interviens après mes camarades Olivier paquet (sur le thème des descriptions) ; Lionel Davoust (sur le thème des personnages) ; Nicolas Lebreton (sur le thème des dialogues) et avant Jean-Laurent Del Soccoro sur le thème des relations avec l'édition. J'évoquais ce soir-là l'écriture des scènes de bataille, à partir de 1h45...

    Je vous préviens : vous allez sursauter vivement en m'écoutant attribuer (en improvisant une réponse autour de la question des sièges) "Le Désert des Tartares" à Kundera. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête. C'est évidemment Alexandre Jardin qui a écrit ce chef-d’œuvre.

     

  • 3347

    "Ce que l'amour préfère, le chaste travail le réclame. Il choisit, lui aussi, de verrouiller la porte, d'allumer en plein midi la lampe, de déployer les rideaux et de faire silence."

    Colette. Trois.. Six... Neuf. (réédité chez Libretto. Préface Daniel Arsand. Un bijou, comme toujours)

  • 3344

    Je suis aujourd'hui à la bibliothèque pour tous de Saint-Germain-en-Laye (4, rue de Pontoise), à partir de 14h30.

    Les bénévoles de cette jolie structure m'avaient invité il y a quelques années pour évoquer "L'Affaire des Vivants". Je suis heureux qu'elles ne m'aient pas oublié et surtout qu'elles aient apprécié "La vie volée de Martin Sourire". Être ainsi suivi est une grande satisfaction.

  • 3342

    Ce jour, je file à Saint-Etienne préparer avec les organisateurs la résidence d'auteur que je suis invité à vivre pendant deux mois : janvier et février prochains. Autour de moi, des partenaires, des amis, des connaissances, des écrivains aussi, pour faire de cette expérience une réussite. Impressionnant, agréable, retour dans cette ville que je connus étudiant, puis jeune homme démarrant dans la vie, auprès de sa future ex-femme. Je les vois d'ici, les souvenirs, se bousculer pour exiger que je les traite et les raconte. Mais non, Saint-Etienne ne sera pas le prétexte d'une nostalgie.

     

  • 3339

    Ce soir, à partir de 18h. à la villa Gillet, à Lyon (25, rue Chazière dans le 4e), j'évoquerai l'écriture des scènes de bataille (et non des scènes de combat comme énoncé dans le programme, la nuance est d'importance), dans le cadre du mois de l'imaginaire à Lyon. Les autres thèmes : relations avec l'éditeur, écriture de dialogues, descriptions et personnages, seront explorés par Olivier Paquet, Jean-Laurent Del Socorro, Nicolas Le Breton et Lionel Davoust.

    Tous les détails ICI.

    Je n'ai guère fait de promo autour de l'événement parce que c'est tout simplement complet ! Auteurs en herbe, booktubeur(ses), blogeur(ses), enseignants et documentalistes, organisateurs de manifestations littéraires, critiques littéraires, libraires, bibliothécaires et autres passionnés, à qui cette masterclasse est destinée, ont pris d'assaut les inscriptions pour les 200 places disponibles ; on a vu des covoiturages s'organiser sur une vaste zone géographique. C'est assez incroyable (et ça met une certaine pression, avouons-le), cet engouement.

    L'événement est organisé par l'ARALD et la bibliothèque municipale de Lyon en partenariat avec les éditeurs ActuSF, Mnémos, Les Moutons électriques, l'Atalante et Critic.

     

  • 3335

    Plusieurs lectures récentes m'ont proprement enthousiasmé. Elles sont, je l'avoue, d'auteurs que je connais, personnellement ou plus indirectement, et je ne peux empêcher personne de craindre ici les effets d'un éventuel copinage. Un paramètre qui pourrait également me rendre suspects les hommages des amis écrivains quand ils se fendent d'une chronique sur un de mes textes. Cependant, nous savons les uns et les autres que nous sommes assez idolâtres de la déesse-littérature, pour ne pas abandonner tout esprit critique quand il s'agit d'évoquer des livres d'amis. Il est possible que notre attention soit plus grande à les lire, ou que, pour dire notre plaisir, nous soyons plus gais, mais il est certain que jamais nous ne nous mettrons, ni les uns, ni les autres, à mentir. Autrement dit, ces derniers livres que j'ai aimés, je crois sincèrement en leur valeur, je sais qu'ils apporteront « quelque chose » à leurs lecteurs, je suis persuadé qu'ils sont très bons. Un aspect de cette question est la conséquence de l'amitié en littérature : quand on exerce sa discipline avec une certaine exigence, les relations se font naturellement avec des personnes qui partagent cette exigence. Inévitablement, on se trouve au contact avec des œuvres intéressantes, pour prendre le mot le plus minimal.

    Je vous suggère donc trois belles publications, dans l'ordre de mes découvertes.

    Au toucher, sa peau brille, de Christian Degoutte, dans le numéro de la revue Voleur de feu qui lui est consacré. Dans la veine de Ghost Notes, son opus précédent, une série d'images saisies au passage de ses déambulations, livrées avec amour et scrupule. Rien de nécessairement récent dans les scènes qui ont motivé ces courts textes, aucune apparition spectaculaire ou morbide, ces moments choisis sont restitués par l'écriture après de longs temps de sédimentation intime, quand l'image s'est en quelque sorte révélée à l'auteur, qu'il peut enfin la traduire et lui associer une musique ou une chanson, des morceaux de toutes époques et origines (Schubert, Ionatos, Duke Elington, Louis Sclavis, Bjork, etc.) Je reconnais mon peu de pertinence quand il s'agit de parler de poésie, aussi j'envisage d'interviewer Christian Degoutte sur ces derniers textes. Mon emploi du temps ces dernières semaines ne m'a pas permis d'y parvenir, mais promis, c'est toujours d'actualité. Physiquement, le recueil est un bel objet, au format confortable, et les textes de Christian sont accompagnés par de grandes gravures de Iris Miranda.


    L'autre livre est celui d'une auteure dont on aura pu apprécier les textes précédents parus au Réalgar (ceux que je connais) : Noces incertaines, Chagrins d'argent et Se taire ou pas. Son dernier roman, Bavards comme un Fjord, semble d'ailleurs un prolongement de la réflexion menée par Isabelle Flaten dans l'opus précédent sur la parole empêchée volontairement ou non, les enjeux autour des choses tues, des choses dites, non dites ou mal dites. Je voudrais exprimer ici la constante jubilation procurée par cette lecture. Le cadre exotique pour un latin comme moi (un type qui reste au gîte, un latin de garenne, quoi) : la Norvège, ses paysages (décrits en quelques mots, mais décrits enfin, sensibles : une nouveauté dans mes lectures de cette auteure) et sa communauté, ses relations et coutumes, bien connues par Isabelle Flaten qui a vécu dans le pays ; la finesse de la psychologie des hommes et des femmes (mention spéciale pour la justesse des pensées intimes masculines !) ; la construction du récit qui circule entre les personnages, définit un cercle concentrique de plus en plus serré autour d'un événement marquant (Sigrid, la femme parfaite -et un peu chamboulée affectivement ces derniers temps- pense avoir renversé quelqu'un dans la nuit). Un régal de drôlerie, d'intelligence, d'élégance. Il n'y a bien eu qu'un détail à la fin pour m'inspirer une réserve, mais c'est un ressenti personnel, tout le livre est magistral.


    Le troisième livre, (paru en avril dernier, j'ai du retard) est le premier roman de Maryse Vuillermet : Frontaliers pendulaires, les ouvriers du temps. Cette chercheuse à l'université Lumière Lyon 2, spécialiste de la représentation du travail, notamment ouvrier, dans la littérature romanesque, avait nourri notre imaginaire avec un récit qu'elle range elle-même dans la catégorie de l''autofiction : Naven, en 2010, et avec l'essai suivant, développement de Naven en quelque sorte, mêlant l'autobiographie à la reconstitution du destin des émigrés, immigrés, migrants, qui ont fait sa genèse : Pars ! Travaille !, en 2014. Ici, Maryse Vuillermet n'a pas tenté de s'approprier les arcanes et principes romanesques, et rejoindre ainsi la cohue des romanciers du réel. Elle a inventé ses propres solutions, frisant le documentaire, mêlant dialogues plaisants ou dérangeants et scènes vivement brossées, donnant généreusement à voir, à entendre, à s'inquiéter ou se réjouir. Maryse Vuillermet nous fait vivre chaque enjeu de vie de ses « ouvriers du temps ». Le livre suit plusieurs travailleurs frontaliers de la France vers la Suisse et retour, au cours d'une sorte de synthèse de toutes les journées, de tous les destins sur plusieurs saisons, à la manière dont une Julie Otsuka a pu raconter les trajectoires de ses japonaises dans Certaines n'avaient jamais vu la mer, mais sans le précieux artifice de l'accumulation des anonymats. Ici, chaque personne est nommée, approchée, comprise, chaque destin est inscrit dans son environnement économique, familial, social. Un horloger, un conducteur d'engin, une fille d'immigrés marocains, une épouse et mère de famille, etc. Bien sûr, l'universitaire est là, ses techniques d'investigations apportent tous les éléments qui feraient déjà un essai passionnant, mais ses héros et héroïnes sont vrais, proches, on les aime et les comprend. Les "pendulaires" sont lancés quotidiennement dans une marche quasi hypnotique vers le travail de l'autre côté du pays. Au delà d'une frontière impalpable. Même langue, mêmes paysages, le décalage est léger et pourtant, responsabilité identique, compétence égale, horaires similaires… Les salaires sont multipliés par deux, au bas mot. Qui résisterait ? La puissance d'attraction d'une telle offre commence à produire des effets au-delà des trente kilomètres qui furent la règle, avant Shengen. Certains commencent à se convaincre que, de Nantes ou de Bordeaux, venir chaque jour à Genève, et bien… Pourquoi pas ?
    L'auteure nous décrit, avec une précision de monteur de haute horlogerie, les attentes, les aspirations, les angoisses, liées à la condition des travailleurs « pendulaires ». On apprend des milliers de choses, c’est passionnant. Les descriptions du travail vertigineux des horlogers de luxe, la façon dont l'auteur détaille leur  recherche inconcevable de la perfection,  parviennent à nous faire toucher du doigt l'amour fétichiste que de tels objets peuvent inspirer. Je dois avouer que je comprends à présent qu'on puisse mettre 300 000 euros dans une montre. C'est un des effets imprévus de la lecture du livre de Maryse Vuillermet. Chaque métier est traité avec la même attention scientifique, combinée à une égale affection humaine pour les êtres. Cet équilibre maîtrisé fait de ce texte un récit passionnant, humain et pédagogique à la fois. Bouleversant et riche d'enseignements. Dans les derniers chapitres, le rêve éveillé d'un des protagonistes donne à voir la fin apocalyptique du système. Un avertissement car, nous dit Maryse Vuillermet en épilogue, « l'histoire ne s'arrête jamais ». Au fil des parcours et des portraits, une certaine Suisse est dessinée, peu aimable avec ses immigrés, menaçante même, et c'est peut-être cela qui a compromis l'accès de Frontaliers pendulaires au prix Lettre-Frontières (attribué par des jurés suisses et français). A la lecture d'un livre aussi puissant et nécessaire, on ne peut qu'enrager d'une telle absence. Si c'est le cas, le Prix Lettre-Frontières, pour lequel j'ai une tendresse toute particulière, ne s'est pas grandi à cette occasion.

    Au Toucher sa peau brille, Christian Degoutte. Revue Le voleur de Feu N°7, 2017. 26 pages. 15 €
    Bavards comme un fjord, Isabelle Flaten. Editions Le Réalgar, 2017. 144 pages, 15 €
    Frontaliers pendulaires, les ouvriers du temps, Maryse Vuillermet. La Rumeur libre, 2016. 256 pages, 20 €

  • 3331

    La Fête du livre de Saint-Etienne va commencer tôt pour moi cette année : dès ce soir, où je suis invité au repas du jury du prix Claude Fauriel pendant lequel le prix est décerné. A suivre.

    Le lendemain, j'interviens au lycée Saint-Louis où des élèves de 1ere S ont préparé ma venue.

    Sous le chapiteau pendant la durée du Salon, j'aurai le plaisir de retrouver l'équipe de la librairie Lune et l'autre qui m'avait déjà si bien accueilli lors de la sortie de "L'Affaire des Vivants".

    Samedi matin, vous pouvez m'écouter en direct au micro de RCF, interviewé par Jean-Claude Duverger et Anne-Marie Vergnon.

    Dimanche, enfin, à 10h30, Laurent Decaux, Alexis Ragougneau et votre serviteur, nous participons à un débat intitulé "Ils écrivent l'Histoire". Curieux titre, parce que, n'est-ce pas, personne n'écrit l'Histoire que l'Histoire elle-même (ou ses acteurs).

  • 3330

    Par la lecture d'écrivains blogueurs chez qui je rends de fréquentes visites, (Paola Pigani ; Christophe Sanchez) j'apprends la disparition de Philippe Rahmy. De lui, j'avais lu et aimé "Béton armé", à l'occasion d'une rencontre des "Mille-Feuilles" où nos livres avaient été les coups de cœur de libraires invitées (à l'époque où je m'évertuais à lire les livres des auteurs avec lesquels j'étais invité*). Ce court récit m'avait fait découvrir un auteur notoirement et physiquement fragile (en verre et pas contre tout), au regard aussi acéré que bienveillant.

    C'est un hommage trop banal de dire que ses livres désormais, sont là pour le prolonger en quelque sorte, mais c'est assez vrai pour le rappeler.

     

    * Ce n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui. Question de temps.

  • 3327

    "Tu auras deviné que la lumière d'octobre, incertaine, a des atouts pour me séduire. Mais toutes les lumières de toutes les saisons -même la brutale radiation estivale- me réjouissent ou me stimulent, pour peu que mon humeur leur soit complémentaire. C'est-à-dire qu'une brume hivernale se savoure mieux avec le cœur soulevé d'enthousiasme solaire, et la brûlure de l'été se goûte mieux lorsqu'une nostalgie grise nous saisit.
    En cela, octobre, avec sa météo erratique, ses pluies halées par des nuages distraits, ses lumières mouillées, traversières et sa chaleur providentielle parfois, comble tout l'éventail des sentiments qu'on peut éprouver dans une journée. Oui, octobre est doux et m'inspire."

     

    En souvenir d'une correspondance ancienne.

  • 3319

    Je suis tout le week end (toute la dominique, diraient les académiciens), aux Aventuriales de Ménétrol, à quelques kilomètres de Riom, en Auvergne. Sur le stand de Mnémos, bien évidemment. Il y aura maître Masterton, excusez du peu. Et beaucoup d'autres auteurs de Sf et Fantasy, et tous les genres intermédiaires entre ces deux pôles.

    Vous pouvez venir, qu'on discute un bout. Même si vous n'achetez rien, je ne mords pas.

     

  • 3310

    La plate-forme numérique Lectura, qui met en ligne les collections de médiathèques de la région Rhône-Alpes, devient Lectura+.

    Le "+" signifiant que cette version nouvelle offre plus de contenus, plus de possibilités, d'accès aux documents, etc. Parmi les "plus" du site, il y a les Flashbacks du patrimoine. "Un regard des écrivains d'aujourd'hui sur le patrimoine d'hier". C'est ainsi que j'ai l"honneur de me trouver en compagnie de gens que j'admire : Lionel Bourg, Alexis Jenni, Emmanuelle Pagano... Chacun de nous s'est vu proposer un document patrimonial et a eu pour mission de s'en inspirer pour écrire un texte, mis en voix par des comédien(ne)s, et en ligne par le site.

    A 18h30 ce jeudi, la médiathèque de Roanne inaugure les nouvelles fonctionnalités de Lectura + et je serai là pour répondre à quelques questions, préparées par les complices de l'ARALD.

    C'est en tout cas un moment que je vous invite à partager. L'entrée est libre.

  • 3308

    On le dit en tremblant : « Ça me touche, c'est terrible, je pense beaucoup à elle, tu lui diras bien... » parce que ça ressemble tellement au pire des cauchemars d'un père ou d'une mère. Nous apprenons le suicide du fils d'une amie, ami lui-même, qu'on peut voir dans les films que notre bande réalisait, il y a vingt ans. On riait, on s'amusait, de la simple et futile déconnade. Son visage est encore là, sous un képi emprunté je ne sais où, dans le rôle d'un flic renseignant ses collègues. Il joue avec l'application des amateurs. Comment ça peut se transformer en pleurs, avec les années, les rires de nos jeux ? Quelque chose se pétrifie en nous.
    Je ne sais pas si un homme qui se tue « décide » de partir, ou quelle force mystérieuse le pousse vers la sortie. Et cette énigme insoluble durcit dans les entrailles pour former une peur, et la peur devient une balle de fronde. Lancée avec force par le geste désespéré, elle blesse tous ceux qu'elle a touchés.

  • 3281

    Après Viviane Perret et Alexis Jenni (excusez du peu), c'est à mon tour d'évoquer un document issu des sections patrimoniales de nos bibliothèques, à la demande des promoteurs du site Lectura+ et pour leurs "Flashbacks du patrimoine". Le texte s'appelle "La messe d'or", il est inspiré par un livre du XVIe siècle, intitulé "Le Balet comique de la Royne". Il est lu magnifiquement (j'ai beaucoup de chance) par Ghislaine Drahi. C'est un peu long (presque un quart d'heure, le texte le plus long pour l'instant, de la sélection), j'espère que vous prendrez le temps de l'écouter.

  • 3278

    Sur le site Lectura +, la série "les Flashbacks du patrimoine" se poursuit avec un texte superbe d'Alexis Jenni. C'est la deuxième de l'édition 2017, commencée avec une "lettre" de Viviane Perret, inspirée de History of the indian tribes of North America de Thomas Mc Kenney. Ici, Jenni s'émerveille avec nous d'un panorama photographique de la ville de Lyon, issu des collections de la bibliothèque municipale. Treize clichés réalisés un jour de grande chaleur de 1869 par un certain Jean-François Armbruster (1832-1912). L'auteur détaille cette préfiguration des vues inquisitoires de Google Street et en raconte la genèse. Son texte est porté par la voix de l'acteur Romain Christopher Blanchard.

     

    A suivre.

  • 3274

    Opéra de Bordeaux, Romé et Juliette, ProkofievUn ballet, classique : Roméo et Juliette de Prokofiev. C'était il y a quelques jours à l'opéra de Bordeaux. Une superbe idée de ma fille et de son compagnon. Merci les enfants. Pour moi, la danse est incarnée par Maguy Marin, Karine Saporta, Merce Cunningham, Pina Bausch, Carolyn Carlson, Angelin Preljocaj… les rénovateurs d'un art qui s'est élevé, dans les années 80 notamment, à une puissance et une pertinence qui en faisait, pour le jeune spectateur que j'étais, une forme évidente et magistrale, un art en avance sur les autres (si cette expression a un sens). Je veux dire que la danse contemporaine me semblait participer, plus que les autres formes artistiques, à la société dans laquelle j'étais. Comparativement, le ballet classique, tutus et chaussons, m'a toujours paru d'une ringardise insupportable. Même les Roland Petit ou Maurice Béjard, par ailleurs portés aux nues de la création, me semblaient rejetés dans la poussière des vestiges, au regard des créateurs cités plus haut. Il me semblait que les Ballets russes et Le Sacre du printemps avaient fait un sort définitif à tout ce fatras d'agitations codifiées, depuis belle lurette. La version classique, scrupuleusement reprise, de Roméo et Juliette, a nuancé mon jugement. Passées les premières minutes où le spectateur doit admettre qu'un jeune et fougueux hétérosexuel de Vérone peut être cet éphèbe maniéré sautillant en collant bleu dans les rues, petit à petit un certain crédit s'installe, la beauté de certaines scènes vous saisit, les amours et les drames se nouent et, fichtre, on a la gorge serrée bien des fois. Les duos des deux principaux protagonistes sont stupéfiants de beauté. Les codes traditionnels se mettent à fonctionner, tout est de plus en plus lisible et de moins en moins risible. Remarquons tout de même que la musique de Prokofiev a nettement moins vieilli que la chorégraphie et que c'est peut-être elle, finalement, qui emporte et refouille l'âme éternellement. Mais bien malin celui qui saurait distinguer ce qui, dans la perfection des performances intriquées de l'orchestre et du ballet, fait advenir l'émotion.

    (Photo Maximilien S.)

  • 3271

    Nous partons aujourd'hui, ma douce et moi. Retour mardi. Nos premières vacances depuis quatre ans. Je ne nous plains pas, cependant : guère besoin de vacances quand chaque jour est accompli.

  • Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    C'est Lanfeust Mag qui s'empare du sujet et le traite avec efficacité et enthousiasme dans le numéro d'été de la revue. Merci à eux. Et un salut particulier à Cédric Fernandez, infatigablement bienveillant pour son vieux scénariste...

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  • 3258

    Noirmoutier ! L'île ! Le salon du livre de mer ! (et j'arrête de mettre des points d'exclamation). J'hésite entre l'enthousiasme et, c'est vrai, la surprise. Je suis invité au salon du livre de mer de Noirmoutier. Oui. Quelle œuvre a pu inspirer aux organisateurs cette invitation, moi qui suis tellement terrien ? Les Nefs de Pangée.

    Tout le week-end, j'essayerai donc de défendre mon roman entre spécialistes de la voile et aventuriers de haute-mer. Je vous raconterai. J'emporte mon calepin pour dessiner. Retour lundi soir (car, déjà, une journée de déplacement pour rejoindre ces beaux endroits, une autre pour revenir...). Cadeau improbable de l'écriture. beau cadeau. Je suis très heureux.

  • 3256

    (silence éloquent, une pensée pour des amis durement touchés hier)

  • 3253

    Une sympathique chronique à propos de Martin Sourire, par la blogueuse de Livres et bonheurs, qui admet n'être pas "une grande adepte des romans dits historiques", mais affirme que La vie volée de Martin Sourire lui a "particulièrement « parlé », servi par une écriture singulière, puissante et épique."

     

    Merci, chère lectrice.