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  • Les dents de la nourrice

    On expérimenta avec succès l'emploi, par des handicapés, des capucins, singes habiles et intelligents. L'expérience connut un seul échec. Le paraplégique qui s'était vu attribué Momo eut toutes les peines à expliquer que son putain de singe, cédant parfois à une lubie singulière, lui mordait les couilles.

  • Pavé de bonnes intentions

    En une fraction de seconde, il eut une révélation. Il réalisa que son habitude à porter secours aux autres, ne lui avait valu, toute sa vie, que des ennuis. Et là, aider cette vieille à se relever ne lui apporterait rien de bon, pensa-t-il, tandis que le camion fonçait sur eux.

  • Toujours le même sale type

    A cette réception, le voyant, je m'écris : "Oh non, il est là, lui ?" Il rigole, persuadé que je plaisante. Alors que pas du tout.

  • Portrait d'un sale type (et prétentieux, en plus)

    C'est entendu, il n'y avait aucune urgence à détromper cette dame qui se bombardait du titre de « philosophe » sur ce stand d'un salon du livre de village. Néanmoins, c'est avec une certaine satisfaction du devoir accompli que je suis retourné à ma place, tandis que, humiliée par mes questions, elle détachait le badge outrancier du revers de sa veste.

  • Sondés à mort

    En 1152, le premier sondage de l'histoire fut proposé aux populations arabes d'Antioche. Il s'agissait de leur demander leur avis sur la construction de clochers chrétiens dans la ville. Le résultat n'est pas connu, mais on jugea plus simple de les massacrer.

  • Solution finale

    Il y était sans doute allé un peu fort, mais le directeur de l'école tiendrait bon. Devant les parents d'élèves réunis, il expliquerait calmement les raisons qui l'avaient amené à fusiller ses écoliers les plus dissipés.

  • Procrastination

    - Bon, maintenant, vous allez écrire un truc rigolo, hein ! Et il faut que ce soit original, aussi. Et surtout bien écrit. Tout en ne vexant personne. Comme ça chaque jour. Alors, ce billet ?
    - En ce moment j'écoute Arvo Part, que voulez-vous que je vous dise ? Il m'apaise, m'élève, m'émeut, mais il ne me donne pas envie de rigoler. Revenez plus tard.
    - Demain ?
    - Demain, d'accord.

  • D'elle à nous

    Bd_affiche expo.jpgDu 1er au 30 juin, vous pourrez voir les originaux de l'album "De toits à moi" (ed. La Cabane sur le chien) de Léah Touitou exposés (et proposés à la vente)  à la librairie A Titre d'Aile, 23 rue des Tables claudiennes dans le premier arrondissement à Lyon.
    Et le 18 juin, L'auteure sera présente pour dédicacer l'album (elle soigne ses dédicaces, je vous les recommande).

    Léah, alias LiLou est une des talentueuses révélations de l'association Ikon & Imago. J'avais eu le plaisir et le privilège de ne pas être pour rien dans la publication de son premier album : Gris (et puis j'avais un peu écrit une préface pour son premier livre publié).

    En attendant, vous pouvez toujours consulter son très délicat blog et réécouter, si le coeur vous en dit, la chronique "60 secondes" que j'avais consacrée à son album "de toits à moi".

  • Tree of life

    C'est étrange, l'effet apaisant d'une vaste bibliothèque. Comme peut l'être la présence murmurante d'un arbre très ancien et très sage. Est-ce dû à l'empilement de tant de savoirs et d'amour ? Leur disponibilité ? Mais je ne me sens pas pareillement serein devant une fenêtre internet... alors, peut-être faut-il considérer le volume de papier replié dans les codex, volume par lequel un arbre immense déploie sa ramure fantôme. Un arbre impossible, à l'écorce scarifiée par les pensées humaines, et sous l'ombre duquel, souriants, aimés, reconnaissants, nous venons nous reposer.

  • Espèce menacée

    Les livres étranges et drôles (et crispants parfois) des requins marteaux risquent de disparaître. Ferraillle ! ce serait trop bête !
    http://www.lesrequinsmarteaux.org/

  • Ma vieille capitale, déridée par Yveline Loiseur

    Sur Roanne comme sur toutes les villes qu'elle a déjà parcourues, Yveline Loiseur porte un regard bienveillant, parfois amusé, mais jamais tenté par la sublimation ou l'édification. Voici la ville, notre ville, ma ville. Je la reconnais dans ces visions parcellaires, malgré l'étrangeté des images ; étrangeté d'un autre regard, plus attentif, qui s'est posé sur ces lieux que nous fréquentons sans conscience. Où sont les gens ? Certainement pas dans le champ de l'appareil. Ils sont trop grands pour le cadre urbain. L'humanité déborde les marges, elle est trop vaste pour être confinée dans les « plis sinueux » de la ville. On les voit donc ailleurs, de la manière la plus appropriée qui est le portrait. La photographe présente les personnes qui ont bien voulu s'offrir une fraction de seconde à son objectif dans de larges portraits au format carré qui apportent la vie à la ville et au lieu que l'artiste a choisi d'investir.
    Nous sommes dans une maison du 19ème siècle aux tapisseries et aux peintures fatiguées, une vaste bâtisse probablement hantée. Les grandes cheminées de marbre ou taillées dans le noyer, les corniches, les dallages, les miroirs racontent une splendeur passée. Dans cet environnement désolé où s'étiole une solennité un peu ridicule, les alignements de vues de Roanne sur de petits formats aux couleurs veloutées, font surgir un présent plein de vie. Ce sont des vues parcellaires : une déroute des lieux, une énonciation, dans le droit fil d'auteurs comme Ponge ou Pérec. Des images littéraires ; il n'était pas difficile d'écrire à partir de ce matériau. Énumérer, énoncer, mettre l'humain entre parenthèses puisque là aussi, les habitants sont plus grands que la description de leur ville*. Pour déceptives qu'elles aient pu être reçues par certains Roannais, les images urbaines rapportées par la photographe après des mois de déambulation et de rencontres avec ses habitants disent Roanne, parlent de son passé, de son quotidien, du temps particulier des « vieilles capitales » industrielles de la province. Il faut admettre que c'est notre ville.
    Les portraits explorent ce même aspect avec autant de vérité et autant de subjectivité. Plus grands que nature, ils ponctuent le parcours de gestes, d'attentes, de méditations simples. Leur succession, sur les murs de la vieille maison, évoque les galeries d'ancêtres. Mais on a affaire à des Roannais du 21ème siècle, aucun doute là-dessus. Pour ceux qui les reconnaissent, on devine dans le choix de ces personnes, une préférence, une connivence de Loiseur avec une forme de pensée et une attitude dans la vie. Voici des Roannais qui, peut-être, voient la ville d'une façon similaire à la sienne. Voici notre ville, une certaine ville ; voici ses habitants, une certaine catégorie de ses habitants. Ces Roannais-là, comme je le dis par ailleurs dans le livre que je prépare, sont le sel de la terre, ceux par qui la vieille capitale deviendra autre chose, j'en suis convaincu. Comme tout artiste authentiquement sensible, Yveline Loiseur a su capter, en quelques mois passés ici, ce qui se passait de plus pertinent dans ma ville.


    « Dans les plis sinueux des vieilles capitales », Photographies d'Yveline Loiseur. Maison « coeur de Cité » à Roanne, jusqu'au 25 juin 2011. On rentre par les jardins.

     

    *Le travail photographique d'Yveline Loiseur sur Roanne a donné lieu à la réalisation d'un livre d'artiste aux éditions jean-Pierre Huguet, pour lequel j'ai eu l'honneur d'écrire un texte.

  • Les Edites à Roanne, du 27 au 29 mai

    Dans moins d'une semaine s'ouvrira la deuxième édition du Salon des Edites à Roanne. On pourrait presque parler d'une première, tant la formule diffère du premier opus, initialement consacré à la petite édition, au sens large du terme. Cette année, le salon concentre les éditeurs qui, très loin et très en marge des circuits commerciaux, oeuvrent sur des ouvrages rares, des expériences uniques où artistes et poètes, graveurs, écrivains, imprimeurs sont autant d'artisans au service d'un objet original, qu'on appelle un livre par facilité, mais qui prend de telles libertés avec la forme conventionnelle, que le mot semble parfois maladroit pour dénommer ainsi certaines créations.

    A l'Espace Congrès de Roanne, derrière l'Hôtel-de-Ville, une cinquantaine d'éditeurs seront présents, ainsi que des artistes, des écrivains et des professionnels du livre. Des expositions et des tables rondes enrichiront ces trois jours exceptionnels.

    Je fais ci-dessous un copié/collé du programme, mais vous pouvez vous rendre sur le site des Edites pour les détails et les contacts.

    Vendredi 27  mai : Journée professionnelle proposée en partenariat avec la Médiathèque départementale de la Loire (ouverte au public sous réserve de places).

    Thème : «La place du livre d’artiste dans les collections publiques et le rôle des bibliothécaires : des enjeux littéraires et artistiques».

    Contenu :
    8h30 : accueil des participants
    9h-9h30 : introduction
    9h30-10h30 : conférence : «le Livre est, mais qu’est-ce qu’il n’est pas encore?» avec Jean Gabriel Cosculluela.
    10h30-12h : table ronde : «l’éditeur, l’écrivain et l’artiste» avec Leszek Brogowski, Pierre Manuel, en présence de Bernard Noël et René Pons.
    12h-14h : repas sur place et visite des stands.
    14h-15h : conférence : «l’artiste et son livre» par Yveline Loiseur en présence de Jacquie Barral et Matthew Tyson.
    15h-16h30 : table ronde : «les politiques d’acquisition de livres d’artistes par les bibliothèques et les musées : modalités, enjeux, résultats» avec Christian Gay, Françoise Lonardoni, Martine Lafon, Isabelle Suchel-Mercier et Jean-Pierre Thomas.
    17h : visite de l’exposition de la Médiathèque de Roanne suivie d’un cocktail.

    Samedi 28 et dimanche 29 mai : Salon ouvert au public de 10 h à 18 h.


    Thème du salon : "l’écrivain et l’artiste".
    Dans le cadre de la manifestation nationale "À vous de lire", seront présentées les «correspondances avec Georges Perros» et les "lettres verticales" de Bernard Noël et des lectures seront organisées autour de ces deux ouvrages. Une exposition montrera la correspondance entre Michel Butor et Jacquie Barral autour de la création d’un livre d’artiste.

    samedi 28 mai
    14h : René Pons présenté par Pierre Manuel.
    16 h : Bernard  Noël présenté par Dominique Carlat.

    dimanche 29 mai
    10h 30 : Bernard Chambaz présenté par Michèle Narvaez
    14h 30 : Jean-Gabriel Cosculluela présenté par Michèle Narvaez

    Seront présents également
    François Houtin, graveur, sur le stand des Bibliothèques gourmandes.
    Françoise Allard, auteure, sur le stand de pré # carré.
    Marc-Henri Arfeux, écrivain, sur le stand de la Margeride.

    Expositions en parallèle

    - à la Médiathèque de Roanne : "Livres d’artiste(s) - Livres singuliers // collection plurielle" du 27 mai au 25 juin 2011 (ouverte le dimanche 29 mai au matin).
    - à la maison Coeur de Cité de Roanne : "Dans les plis sinueux des vieilles capitales", exposition des photographies d’Yveline Loiseur, du 21 mai au 26 juin.Deux salles d’exposition seront consacrées l’une aux œuvres de Philippe Favier et l’autre à celles de François Righi.

    Yveline Loiseur présentera son ouvrage "Dans les plis sinueux des vieilles capitales" (éditions Jean-Pierre Huguet)*, fruit du travail réalisé dans le cadre d’une résidence "Écriture de Lumières" à Roanne en 2011 et Jacquie Barral proposera ses travaux et ses livres sur son stand.

    Des espaces seront consacrés aux démonstrations (imprimerie, reliure), aux ateliers et aux lectures.
    Un stand exposera les travaux des étudiants de l’université de Lyon 2 et des élèves du Lycée agricole Roanne-Chervé  qui auront travaillé en amont sur le salon (réalisation d’un livre d’artiste, affiche...).
    Enfin une revue présentant le salon, les éditeurs, auteurs et artistes sera proposée au public.

     

     

    * avec un texte de ma pomme. Merci Yveline.

  • Lancer de bâton

    L'exaltation que procure la musique, sa capacité à désinhiber tout sens du ridicule, est particulièrement lisible dans le sourire des majorettes.

  • Santons sous la pluie

    Pour cette nouvelle crèche, le santonier s’était amusé à fabriquer des bergers dubitatifs ou indifférents et un qui bâillait ostensiblement, il avait ajouté -en pouffant- un roi mage qui repartait avec les cadeaux.
    Pas de réaction.
    Il réalisa alors une vierge-Marie en train d’accoucher dans le sang et les douleurs.
    Les paroissiens trouvèrent ça très bien.
    Déçu, il se mit aux figurines de wargames, où il y avait encore des gens un peu dogmatiques.

  • Fragile bouclier

    Ne pas arrêter, écrire, écrire écrire, ce n'est pas si mal, cela défend des hommes, cela dit non parfois avec vérité, cela dit non du cœur et de la tête et protège les gens. Pense à tous les maux qui menacent, à ton fils à ta fille à tes proches, à ceux que tu ne peux protéger autrement que par les mots car quelles sont tes armes, aucune, tu n'en as pas d'autres, elle est seule à te connaître à te faire forge et armure ; la voilà c'est ton écriture tu le sais bien.

  • Jet lag

    Chaque année, les fruits sont plus précoces. Le goût, quant à lui, arrive plus tard.

  • La fin

    La fin de l'écriture d'un roman, vue depuis sa première phrase, ressemble un peu à la fin du monde. On sait qu'elle arrivera, mais ça semble tout de même assez improbable.

  • Court

    Le Diable est toujours de bonne foi.

  • Un peu de poésie

    Poète jusqu'au bout des ongles, il lui arrivait de versifier ses lettres de délation.

  • Pour info

    Aujourd’hui devait avoir lieu une rencontre autour de l'autobiographie, organisée par la Bibliothèque de Saint-Haon-le-Châtel, dans ses murs. Jean Mathieu et moi devions y aborder définition et particularités de cette veine littéraire, et la singularité supplémentaire qu'est l'écriture de blog. La confession, l'autofiction, le journal, Miraux, Lejeune, théoriciens du genre... nous voulions discuter -et faire réagir surtout-  autour de ces notions. Le débat est annulé. Faute de temps, agenda plein, trop d'activités (les Edites, Nuit des musées, semaine sur l'Italie -Dante, Fellini- préparation des 24 heures de lecture, etc.). Jean était bien désolé l'autre jour, redoutant peut-être une acerbité de ma part. Rien de tel. Nous reprendrons rendez-vous. simplement. Et je vous dirai.