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  • La boulette

    Le chef nous convoqua tous. Il voulait savoir qui avait envoyé notre dernier martyr se faire exploser dans le magasin où justement, on achetait nos détonateurs.

  • Comme ça, un môrdi

    A mon tour de prédire la fin du monde. Aucune raison de laisser ce privilège aux astrologues et gourous de tout poils. Je postule donc une fin du monde le mardi. Parce que c'est un jour détestable, qui n'a pas grand sens et dont on pourrait facilement se passer. Ce serait, sinon la fin du monde, la fin du monde des mardis. Après cette catastrophe, il n'y aurait plus de ce genre d'épisode hebdomadaire ridicule et qui nous fait un peu honte, avouons-le. Mardi ! Franchement, à quoi ça ressemble ? Les semaines feraient toujours une semaine, qu'on se rassure : il suffit de doubler le dimanche. Qui est-ce que ça gênerait ?

  • Ego-centré

    Je remarque qu'on n’est plus guère antimilitariste de nos jours, c'est un engagement un peu démodé. Et puis, je réalise que l'armée est maintenant de métier, et que le spectre de se trouver enrôlé dans un conflit et d'y mourir, ne menace plus que les pauvres qui n'ont aucune autre perspective professionnelle. Du coup, il devient moins urgent d'être contre la guerre. On se tourne vers la protection des loups. Sauf les bergers et les moutons, bien entendu.

  • Pas tout de suite

    Un petit café. Avec un morceau de chocolat. Non, deux. Non, un. Voyons. Le monde, Courrier international, Le Monde diplomatique, Facebook, Les blogs, Laurent Cachard, Calamités quotidiennes, Eric Chevillard et Vents contraires, Humoétique. Tiens, un petit chocolat. Juste un carreau. Mes mails. Rien. Bon. Par la fenêtre, un chantier de l'autre côté de la route. Énorme excavation. Intéressante noria des camions. Bon. « L'art français de la guerre » est à portée de main, je lis quelques pages. C'est un superbe travail. Très bon roman (pour l'instant : je n'en suis qu'au premier tiers). Enfin un Goncourt qui tient la route. Je poursuis un peu « Le serment de Rome ». Désagréable impression de relire la prose du « Baiser de la Nourrice ». Même travail de la langue. Bien sûr, il est peu probable que Ferrari l'ait lu, mais je ne peux me débarrasser de cette idée, ligne après ligne. Vais abandonner, sûrement, ça parasite. Un coup de fil à un copain. Un tour sur Facebook. Envoyer un ou deux mails. Un petit café. Brosser le chat. Dehors, une bétonneuse manœuvre. Quoi de neuf sur Allociné ?
    (soupir)
    Toutes ces stratégies pour retarder le moment de l'écriture...

  • Rompu

    Je vois ce type, sur la place, descendre de sa voiture et extirper avec peine un énorme bouquet de fleurs de la banquette arrière. Son portable sonne, il décroche. Il écoute et l'expression de son visage s'est figée, le bras qui tient le bouquet est inanimé, et les fleurs, seconde après seconde, piquent plus verticalement vers le sol. Il ne dit rien. Raccroche. Jette son bouquet par terre et remonte dans la voiture. Je viens d'assister à un petit drame merdique.

  • Sont forts, ces ricains.

    Avec ce judoka qui se bat contre des pingouins je croyais qu'on avait touché le fond, et puis j'ai vu « Air Force One », avec Harrison Ford...

  • De la poule ou de l'oeuf...

    Je suis tout de même surpris d'apprendre que, pour poser la flèche au sommet de la première grue fabriquée au monde, il a fallu une grue plus grande.

  • Là-haut

    Je flotte au dessus des rues. Les gens s'affairent, les voitures circulent, je les regarde d'en haut, silencieux, et personne ne me remarque. Je suis bien. Je suis en bus.

  • Beau, mais sec

    Il y avait aussi un conseil scientifique sur l'île de Pâques, qui disait chaque année aux habitants : attention, nous n'avons plus que 3000 arbres, attention, plus que 350, attention, nous n'avons pas tenu les objectifs de notre dernière résolution et nous n'avons plus que 50 arbres. Si ça continue... Les autres faisaient : ah ouais, carrément ouais, ils ont carrément raison, faut faire gaffe. Les derniers arbres, ils les ont coupé pour poser sur les pelouses des nains de jardin qui aient un peu de gueule.

  • Prends ça

    « Moi aussi, je voulais écrire un roman. J'avais une idée... »
    « Une seule ? »

  • Mauvais sens

    Dans la rue, j'entends : "Ce nul, il ne trouverait pas une aiguille dans une botte de foin". Je m'interroge : depuis quand a-t-on retourné l'image de la chose la plus difficile qui soit en celle d'une épreuve qui ne demande qu'un peu de méthode ? D'autant plus qu'une aiguille, plus personne ne sait ce que c'est, quant aux meules de foin, il y a belle lurette qu'elles sont remplacées par d'énormes rouleaux impénétrables. Mais si ça se trouve, celui qui a proféré cette phrase, parlait comme un livre. Je veux dire : très mal.

  • Sur tous les fronts

    L'autre jour, ma douce reçoit un appel. Sous couvert d'un sondage, on lui demande : « Pour ou contre le mariage homosexuel ? », ma douce répond qu'elle est pour. Le correspondant raccroche instantanément. Ce n'était donc pas un sondage, mais un appel militant : si ma douce avait dit oui, l'autre aurait tenté de la convaincre de se joindre à la manif.
    Autre chose : appelons-le Saïd. Saïd est un jeune garçon qui a eu d'énormes difficultés dans son enfance et sa jeunesse. Il est fragile mais s'en sort aujourd'hui par la Break Dance et des projets de scénarios. Il est ouvert, curieux, complexe, fin... et athée. Avec lui dans la rue, nous marchons. Et croisons Ali (appelons-le Ali), que nous connaissons tous les deux, mais avec qui j'ai rompu le contact depuis qu'il verse dans l'islam fondamentaliste. Il nous salue et dit à Saïd : « Il faut absolument que tu viennes... (suit une fin de phrase en arabe pour que je ne comprenne pas, mais j'ai assez de notion pour reconnaître un dérivé du mot Madersa, l'école coranique) ». Intimidé, Saïd grommelle quand ? C'est pas évident, etc. Ali sort une super tablette : « demain soir, 17 heures. » Saïd : « non, je peux pas. » Qu'à cela ne tienne : « Tel jour, plus tard. » Saïd se démène pour ne pas lâcher prise : non, vraiment, il est très pris. Ali, beau joueur, fait comme si : « Pas grave, passez une bonne soirée ». Sourire et tout. Il a autant envie que nous passions une bonne soirée que nous, de nous baigner dans la Loire.
    Ce qui rapproche ces deux anecdotes ? Le militant homophobe qui appelle tout azimut et le bigot qui a flairé une bonne recrue dans un gamin fragile ? : Ils ne lâcheront pas, ils ne lâcheront jamais, tenteront tout, tout le temps, chercheront la faille, sans cesse. Quand nous avons quitté Ali, son sourire tourné vers nous m'a fait froid dans le dos et m'a causé un malaise qui me travaille encore. Il veut l'âme du petit Saïd, il la veut absolument. Pas question de la laisser à l'enfer de l'athéisme. Il le harcèlera autant qu'il pourra. Quant aux autres, ils iront au seuil des mairies, se coucheront devant les voitures, iront bastonner du pédé dans les fêtes. Ils nous en feront baver. On a l'habitude. On sait. Ce combat n'a pas de fin.

  • Hétérogène

    Bon, si c’est vraiment un problème, ces couples homo, disons qu'on colle ensemble un homo et un hétéro et puis voilà.

  • Happy Beaufday

    La réception commencera par un rappel de vos crimes, puis il y aura le témoignage d'une de vos victimes et, après une visite des camps et des charniers, la soirée s'achèvera par un son et lumières des ruines de la dernière ville que vous avez bombardée. « Mouais, je ne sais pas... » maugréa le dictateur qui n'aimait pas les hommages trop ostensibles, même pour son anniversaire.

  • Hypnose collective

    Hier, une cinquantaine de personnes sont venues s'endormir au son de ma voix. Non, je vous assure : j'en ai vu, paupières tombées, épaules affaissées, se retenant de bailler. Je crois que je vais me reconvertir.

  • Rencontre de novembre

    Ce soir, à 18h30, nouvelle rencontre autour de mon livre "J'habitais Roanne", au musée Déchelette, à l'invitation des A2MR : les Amis du Musée et de la Médiathèque de Roanne.

    En attendant, une courte mais sympathique évocation de ce livre sur ce blog.

  • L'imposteur

    C'est une chose assez incroyable, quand on y pense, d'inspirer de l'amour. Nous savons bien tous quelle est notre valeur, au fond, et qu'elle n’est pas si grande. Nous savons tous que nous ne méritons pas d'être aimés. Je me suis toujours senti plus petit que l'amour que j'inspirais. De la même façon, j'ai toujours pensé que j'aimais mal ou pas assez. Parce que tout l'amour qu'on me donnait dépassait mes moyens de paiement. J'ai une sacrée ardoise depuis le temps.

  • Chut...

    Il n'y aura pas de billet aujourd'hui. Pas d'autre que celui-ci, ces quelques mots laissés à votre compréhension. Je suis occupé aujourd'hui. Je m'occupe de ma douce. Je n'ai pas le temps. Pas le temps pour vous. Je souris en écrivant ces mots, parce que je vous devine souriant en les lisant. Si vous n'étiez pas des êtres bienveillants, nul doute que vous ne seriez pas fidèles à ce rendez-vous quotidien.

  • Encore un moment

    Si je disparais, elle ne fera pas semblant. Si je disparais, elle n'essayera pas de jouer la tête haute, l'orgueil, la douleur réprimée entre les mâchoires. Si je disparais, il n'y aura pas de chansons, pas de parlottes, pas de repas, de réception, d'accueil, de mots pour faire sourire du deuil, pour se dire : j'ai mal mais je vis. Si je disparais, elle me l'a dit, ce sera le malheur qui empoigne tout le corps et le démembre, le jette en vrac au sol. Je le sais, ma douce m'a prévenu : elle ne s'en remettra pas. Alors, j'ai décidé d'être immortel. Encore un moment.

  • Des choix qu'on nous impose

    Vous avez sûrement réfléchi à ça, alors je vous le demande : qui a décidé de façon si peu démocratique que le camembert serait de forme circulaire et que le rouge signifierait « danger » ?