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  • Le plein, s'il vous plaît

    L'année 2015 va commencer avec un mois de janvier chargé, en ce qui me concerne.
    Bien sûr, les répétitions pour Pasiphaé s'accélèrent puisque la première représentation de cette « farce du désir » assez risquée se déroulera le 9 janvier à 20h30. Cette production est un tournant pour la compagnie NU. Je sais que François Podetti, le metteur en scène, est sous pression comme rarement. Tant de choses inédites pour nous ont été imaginées pour cette pièce, que sa représentation relève de la gageure constante pour Jérôme Bodon-Clair à l'univers musical et Marc Bonnetin à l'univers visuel. Personnellement, je rencontrerai les élèves d'un lycée roannais le 12 janvier. Ils auront assisté à la pièce. L'échange devrait être passionnant. Les 15 et 16 janvier, Aurore Pourteyron (Pasiphaé), François Frapier (Dédale) et François Podetti (Minos) endosseront à nouveau les costumes d'Odile Gantier pour jouer notre pièce sur la scène du Chok Théâtre, à Saint-Etienne, à 20h30. Le vendredi 16 janvier, sur ce même plateau, dans les décors d'Yves Perey, mais à 18 heures, j'aurai l'immense plaisir d'être interviewé par Jean-Claude Duverger dans le cadre de l'émission « A plus d'un titre » sur RCF. Il s'agira surtout d'évoquer « L'Affaire des Vivants », paru chez Phébus cette année. Les spectateurs venus pour l'émission pourront enchaîner - je le leur conseille - avec la représentation de Pasiphaé. Restons à Saint-Etienne où, le lendemain, samedi 17 janvier à 18 heures, la Galerie Le Réalgar (par ailleurs éditrice de « La Joyeuse »), ouvre l'exposition « Hommes sans âme ? » consacrée à WinfExpo_WV.jpgried Veit, artiste puissant et merveilleusement humain, qui a justement illustré ma nouvelle. J'y serai pour dédicacer notre petit ouvrage.

    Le 23 janvier, c'est l'ami Christian Degoutte, dont le « Sous les feuilles » a été un de mes éblouissements l'an dernier (déjà?), qui animera une rencontre à la Bibliothèque de Commelle-Vernay. Christian est du coin, c'est un auteur magnifique, quelqu'un que, que... Bref, je me suis permis de lui demander ce grand service et pour mon bonheur, il a accepté. Ce sera à 18 heures.
    Le 30 janvier, c'est le cercle de lecture « Parole et plumes » qui m'accueille à Saint-Germain-en-Laye pour parler de « L'Affaire des Vivants », sujet également de la rencontre du lendemain, plus près de chez moi cette fois, à Saint-Haon-le-Châtel, dans la bibliothèque municipale à partir de 17 heures.

    Pour l'instant, je n'ai qu'une seule date en février. Sensation étrange d'un grand vide. Heureusement, mars et avril commencent à se remplir. Me voilà rassuré. Après, le vrai problème est d'insérer l'écriture et la lecture au milieu de tout ça. On ne va pas se plaindre, c'est très bon d'être sollicité.

  • Non ?

    "Etiez-vous préparé à cette incroyable épreuve qu'est la vie ? Non. Vous avez surgi, l'un après l'autre du néant, et puis, confrontés à cette lumière, à ce tout –à l'humanité même pour qui, quelques minutes auparavant, vous n'étiez rien encore– il vous a fallu vivre. Et finalement, voyez-vous, considérant l'énormité du défi, vous vous en êtes plutôt bien sortis, non ?"

     

    Extrait de la pièce "Le Rire du Limule" Avril 2009.

  • Surpoids

    Mon éditrice avait dit : « Je verrais bien un roman ambitieux, un gros pavé, plus que Mausolées. » Et bien, à ma grande surprise, c'est bel et bien ce que je suis en train de produire, chapitre après chapitre. Et je devine, vu le rythme pris, que le mois de janvier, bien qu'il sera très chargé (voir la note de demain), sera celui de l'achèvement de la première mouture des Nefs de Pangée.
    De l'avantage d'avoir arrêté de travailler (j'insiste, excusez-moi, mais sans cela, il m'aurait fallu renoncer pour me consacrer au livre suivant). Je vous dis ça et j'oublie l'essentiel : belle fin d'année à vous. Soyez heureux au moins jusque là. Après...

  • 2015 en vue

    Parce que 2014 est passée. Une année exceptionnelle pour moi, oui, avec trois publications successives. Lucifer Elégie et Nos Futurs chez Sang d'Encre, La Joyeuse au Réalgar et L'Affaire des Vivants chez Phébus. Sans compter les rencontres, les moments précieux, les amis, les librairies, les lecteurs, les rencontres, les rencontres... Il me faudrait des pages et des pages pour tenter un bilan de l'apport de cette année folle. Mais il faudrait parler des deuils, des souffrances, qui ne furent pas moindres. Il faudrait évoquer, sans espoir que cela compense mais tout de même, atténue et adoucit, la décision radicale de cesser de travailler et de me consacrer à l'écriture. Quelques nuits blanches, de mauvais réveils, des calculs faits et refaits et puis, finalement, l'entrée dans un quotidien, une normalité de la fonction d'écrivain à plein temps. Statut fort bénéfique, puisqu'il me permet aujourd'hui, entre autres, d'envisager de boucler un manuscrit (imposant) pour les éditions Mnémos et enchaîner avec un prochain roman pour Phébus. Je vois aussi se multiplier les propositions. Pas le Pérou, mais des perspectives qui rassurent, nous confortent, ma douce et moi, dans le choix que nous avons fait en avril, de changer de vie. 2015 sera l'année de Pasiphaé, des Nefs de Pangée et, c’est très probable, de Voir Grandir. De tout cela, évidemment, il sera question sur Kronix. Ce blog où, il y a seulement six ans, je disais mon désespoir d'être jamais édité.

  • Reprise (ici aussi) *

    Elle avait dix ans, onze ans, pas plus. Ses parents, redoutant de la voir isolée des autres enfants du village, car elle était une des rares élèves de l'école publique, l'avaient tout de même inscrite au catéchisme. Consciencieuse comme toujours, elle y apprit la vie du petit Jésus et ses merveilleuses aventures. Elle excellait. Le catéchisme conduisait logiquement au cérémonial de quelque communion, solennelle ou autre. Un curé lui fit passer sa première confession. Il fallait donc qu'elle confesse ses péchés. La petite ne comprenait pas : quel mal avait-elle bien pu faire ? Le curé se porta à son secours : tu as bien volé un bonbon, mal répondu à tes parents un jour, fais du mal à un petit camarade, mal appris tes leçons ? Non, non, rien de tout ça. Elle aimait doucement tout le monde, adorait apprendre, il ne lui serait jamais venu à l'idée de voler quelque chose, et sûrement pas d'élever la voix contre ses chers parents. Elle avait beau chercher, la petite était dans la plus grande confusion : elle n'avait jamais péché, à sa connaissance. Pourtant, elle faisait preuve de bonne volonté, se torturait l'esprit pour faire plaisir au bonhomme noir qui lui répétait : « mais si, enfin, cherche, tu as forcément péché ! » Rien à faire. Le curé lui imposa donc d'avouer n'importe quel forfait, pourvu qu'il puisse lui octroyer le pardon de Dieu qui, là-haut, guette les faux-pas des innocents. Elle avoua donc, mortifiée, ulcérée, un acte qu'elle n'avait pas commis. Le curé bénit son mensonge, satisfait d'avoir bien œuvré pour cette âme déjà pervertie par l'enseignement public.
    Cette âme pervertie est celle de ma douce, restée confiante malgré tout dans le genre humain, et toujours aussi incapable de faire du mal.

     

    * private joke

  • Petit joueur

    « Excessivement économe » disait-on de lui. Il ne se permettait jamais de dépasser la quarte de toux.

  • En cours d'écriture

    'Et voici que les premiers humains depuis peut-être mille ans, étaient enterrés dans le lieu le plus sacré de leur espèce. Ils étaient désormais chez eux. Ce sont les morts qui enracinent un peuple. '

     

    Les nefs de Pangée. Sortie prévue : Décembre 2015.

  • Fleur bleue

    Il y a cette phrase rituelle, qui cause en moi une profonde émotion. En cette période, il peut nous arriver de dire : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté », et je vous assure que je ressens en la disant ou en l'écoutant venue de lèvres sincères, comme un serrement de gorge, une douce tristesse. Je me dis que, oui, voilà, ce serait ça, le mot d'ordre le plus simple du monde, qu'il n'en faut pas plus, que c'est nécessaire et suffisant. Paix sur la terre, aux hommes de bonne volonté.

  • Petites phrases anonymes

    "

    - Prendre deux corps amoureux

    - De préférence l'un de l'autre et réciproquement

    - Les dénuder

    - Les arranger de telle façon que la plus grande surface de peau soit en contact

    - Observer la voluptueuse migration des cellules frontalières passant de l'une à l'autre

    ( Mais que font les peaux lisses ?)

    "

     

    Hier, Kronix a généreusement prodigué deux petites phrases. C'était une erreur, mais je n'ai pas tenté de la corriger en cette période festive.

  • Petites phrases anonymes

    " J'ai un très beau service d'assiettes plates et creuses, comme mes pensées."

  • Petites phrases anonymes

    "La peinture, comme le poisson, s'écaille."

  • Petites phrases anonymes

    "Tu sais, cette actrice qui était dans le film de ... Celui qui avait tourné avec .... Dont la troisième femme et la cinquième maîtresse était... Ce type de conversation vaseuse de fin de repas est désormais pulvérisée par un brandissant porteur de smartphone ou d'androïde : J'vais vous l'dire ! "

  • Petites phrases anonymes

    "Je n'avais qu'un désir, qu'elle s'allongeât. Je fus exaucé. Elle passa d'1m62 à 1m71, puis 1m82..."

  • Petites phrases anonymes

    "Son corps était splendide. Je me hâtais d'y déposer une main courante. J'attendais une certaine réciprocité. Ce fut le commissariat qui m'en informa."

  • Petites phrases anonymes

    Mon appel à soutenir l'effort quotidien de Kronix a été entendu. Après JMD, une source anonyme a gentiment fourni le matériel qui va me permettre de me concentrer sur autre chose que ce blog pendant quelques jours. Remercions la source, et allons-y :

    "116 poires.

    Tableau bien bio, 50x65, collection privée"

     

    Nous avons jugé qu'une illustration n'était pas nécessaire.

  • Le bon coin

    Tout de même, les ancêtres des peuples du Nunavut, je ne veux pas être méprisant mais... Je les imagine, au terme d'une migration séculaire, d'une marche de dizaines de milliers de kilomètres sur plusieurs générations pour trouver un endroit où prospérer, s'arrêtant au beau milieu d'une espèce de banquise blanche et glacée, contemplant l'horizon net comme une lame et déclarant : « Parfait. »

  • De l'imaginaire

    S'il y a un intérêt à travailler sur un roman ressortant des « littératures de l'imaginaire », il réside notamment dans les capacités du genre à explorer des concepts inédits, impossibles à traiter dans des formes de récit plus classiques. Par exemple, pour Les Nefs de Pangée sur quoi je m'acharne actuellement, je veux faire saisir la sensation du retour à la terre d'un peuple entier, contraint de vivre depuis plus de mille ans sur la mer. Pour eux, tout est étrange, différent, pas hostile mais inédit. Ce qui oblige l'auteur à comprendre, au fond, ce qui fait l'essence de notre présence sur le sol, et ce qu'on y perçoit sans jamais y prêter attention. Une démarche assez proche de celle de la poésie, en fait.

  • Abstentionniste

    Alexis de Tocqueville était étonné, même un peu goguenard, de constater que ces sacrés Américains pouvaient confier un poste de sénateur à Davy Crockett, un trappeur coiffé d'une fourrure de raton-laveur. Le raton-laveur aurait été de son avis, certainement, mais il s'en fichait visiblement.

  • Plus molle sera la chute

    L'envol magique des ballons par milliers. Leur dépouille flasque après quelques semaines, qui retrouve les autres, comme les éléphants, dans les cimetières où ils se rassemblent rituellement. Et personne ne s'en émerveille. Plutôt entend-on râler quelques écologistes, car le cimetière est marin et pollue les flots. Voilà l'ennui : pas de poésie de l'envol sans vulgarité de l'amerrissage.