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Musique - Page 2

  • Le plein, s'il vous plaît

    L'année 2015 va commencer avec un mois de janvier chargé, en ce qui me concerne.
    Bien sûr, les répétitions pour Pasiphaé s'accélèrent puisque la première représentation de cette « farce du désir » assez risquée se déroulera le 9 janvier à 20h30. Cette production est un tournant pour la compagnie NU. Je sais que François Podetti, le metteur en scène, est sous pression comme rarement. Tant de choses inédites pour nous ont été imaginées pour cette pièce, que sa représentation relève de la gageure constante pour Jérôme Bodon-Clair à l'univers musical et Marc Bonnetin à l'univers visuel. Personnellement, je rencontrerai les élèves d'un lycée roannais le 12 janvier. Ils auront assisté à la pièce. L'échange devrait être passionnant. Les 15 et 16 janvier, Aurore Pourteyron (Pasiphaé), François Frapier (Dédale) et François Podetti (Minos) endosseront à nouveau les costumes d'Odile Gantier pour jouer notre pièce sur la scène du Chok Théâtre, à Saint-Etienne, à 20h30. Le vendredi 16 janvier, sur ce même plateau, dans les décors d'Yves Perey, mais à 18 heures, j'aurai l'immense plaisir d'être interviewé par Jean-Claude Duverger dans le cadre de l'émission « A plus d'un titre » sur RCF. Il s'agira surtout d'évoquer « L'Affaire des Vivants », paru chez Phébus cette année. Les spectateurs venus pour l'émission pourront enchaîner - je le leur conseille - avec la représentation de Pasiphaé. Restons à Saint-Etienne où, le lendemain, samedi 17 janvier à 18 heures, la Galerie Le Réalgar (par ailleurs éditrice de « La Joyeuse »), ouvre l'exposition « Hommes sans âme ? » consacrée à WinfExpo_WV.jpgried Veit, artiste puissant et merveilleusement humain, qui a justement illustré ma nouvelle. J'y serai pour dédicacer notre petit ouvrage.

    Le 23 janvier, c'est l'ami Christian Degoutte, dont le « Sous les feuilles » a été un de mes éblouissements l'an dernier (déjà?), qui animera une rencontre à la Bibliothèque de Commelle-Vernay. Christian est du coin, c'est un auteur magnifique, quelqu'un que, que... Bref, je me suis permis de lui demander ce grand service et pour mon bonheur, il a accepté. Ce sera à 18 heures.
    Le 30 janvier, c'est le cercle de lecture « Parole et plumes » qui m'accueille à Saint-Germain-en-Laye pour parler de « L'Affaire des Vivants », sujet également de la rencontre du lendemain, plus près de chez moi cette fois, à Saint-Haon-le-Châtel, dans la bibliothèque municipale à partir de 17 heures.

    Pour l'instant, je n'ai qu'une seule date en février. Sensation étrange d'un grand vide. Heureusement, mars et avril commencent à se remplir. Me voilà rassuré. Après, le vrai problème est d'insérer l'écriture et la lecture au milieu de tout ça. On ne va pas se plaindre, c'est très bon d'être sollicité.

  • 2015 en vue

    Parce que 2014 est passée. Une année exceptionnelle pour moi, oui, avec trois publications successives. Lucifer Elégie et Nos Futurs chez Sang d'Encre, La Joyeuse au Réalgar et L'Affaire des Vivants chez Phébus. Sans compter les rencontres, les moments précieux, les amis, les librairies, les lecteurs, les rencontres, les rencontres... Il me faudrait des pages et des pages pour tenter un bilan de l'apport de cette année folle. Mais il faudrait parler des deuils, des souffrances, qui ne furent pas moindres. Il faudrait évoquer, sans espoir que cela compense mais tout de même, atténue et adoucit, la décision radicale de cesser de travailler et de me consacrer à l'écriture. Quelques nuits blanches, de mauvais réveils, des calculs faits et refaits et puis, finalement, l'entrée dans un quotidien, une normalité de la fonction d'écrivain à plein temps. Statut fort bénéfique, puisqu'il me permet aujourd'hui, entre autres, d'envisager de boucler un manuscrit (imposant) pour les éditions Mnémos et enchaîner avec un prochain roman pour Phébus. Je vois aussi se multiplier les propositions. Pas le Pérou, mais des perspectives qui rassurent, nous confortent, ma douce et moi, dans le choix que nous avons fait en avril, de changer de vie. 2015 sera l'année de Pasiphaé, des Nefs de Pangée et, c’est très probable, de Voir Grandir. De tout cela, évidemment, il sera question sur Kronix. Ce blog où, il y a seulement six ans, je disais mon désespoir d'être jamais édité.

  • Hymne de Crête - Version intégrale

    En hommage à nos valeureux comédiens, qui, en ce moment-même, triment sur Pasiphaé, la prochaine pièce de la compagnie Nu, je vous donne à lire ce texte. Sur scène, l'hymne ne sera pas donné intégralement, on n'entendra qu'un couplet et le refrain. Je valide la décision du metteur en scène, François Podetti, parce que c'est bien assez, en effet. La musique, épatante, est de Jérôme Bodon-Clair, et n'est pas éditée. Il faudra venir voir et écouter, c'est la meilleure (la seule) solution pour s'en faire une idée.

    « Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Populace aveugle et bête
    Porte ton regard las vers le jour radieux
    Reconnais en Minos celui qui te nourrit
    Qui pourvoit à tes lois et remplace tes dieux
    Qui enfante tes rois et soigne tes caries
    Ô oui, il soigne les caries


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Minos, Ô Minos mes paroles sont vaines
    Tu m'éblouis, tu es grand, tu es beau, tu es...
    Tellement tellement, et en plus t'as d'la veine
    Tes ailes de géant t'empêchent de marcher
    Et oui, t'empêchent de marcher


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Éprouve-moi, appuie sur ma nuque ton pied
    N'écoute pas tous ceux qui pleurent ta férule
    Viens sur moi, je t'attends, assieds-toi sur mon nez
    Car les vrais Crétois aiment que tu les bouscules
    Ils aiment que tu les bouscules


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô paysan, suspends ton vol,
    Et vous, matelots, suspendez vos labours,
    Et toi, la Madelon, viens nous servir un bol,
    Ah, qu'un chant trop pur abreuve tes amours
    Échevelées, livides au milieu des tempêtes
    Oui, au milieu des tempêtes


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître
    Que notre pays va renaître »

     

    C'est crétin ? Oui, c'est Crétois.

  • Voir grandir "Voir Grandir"

    Quelle frustration ! Je ne peux pas, je ne peux pas mettre en ligne ce qui motive cette énorme frustration, mais je vous assure, je suis tout ébaubi : le compositeur attitré de la compagnie Nu, le musicien de chacune de mes pièces en fait, travaille en ce moment sur la mise en chanson d'une série de textes que je lui ai dédiée. Cela s'intitule « Voir Grandir » et vous avez pu avoir un aperçu des thèmes via Kronix, qui en a publié quelques extraits. Chaque semaine ou presque, Jérôme Bodon-Clair m'adresse les fichiers de ses somptueuses maquettes, qui sont à chaque fois un tel régal, un tel régal... Ah, j'ai hâte de pouvoir vous faire goûter ses mélodies, ce travail hors-normes, prélude à un « vrai » album !
    L'aspect original de cette production tient dans la manière dont nous avons abordé sa construction. Après la superbe expérience musicale de Jérôme sur « Nos Futurs » et « Lucifer Elégie », nous sommes convenus qu'il ne fallait pas changer de méthode et j'ai donc écrit les textes de l'album sans tenir compte d'une possible mise en musique, d'une versification, rimée ou pas. Une sorte de poésie brute, telle que vous la découvrez dans les billets intitulés « Voir Grandir », sur ce blog. C'est à partir de ce matériau non conventionnel que Jérôme travaille. Et cela donne forcément une forme différente, des mélodies qui épousent la musique du texte, enfin une vraie découverte pour nous tous. Et ce n'est pas fini : l'autre comparse de la compagnie Nu, Marc Bonnetin, va au final s'emparer de tout ça et imaginer des sortes de vidéo-clips (là aussi, forcément en marge des clips existants). Tout ce travail, avec des bribes d'écriture préparatoire, des infos, des photos, sera l'an prochain mis en ligne sur un site dédié. J'ai hâte de vous faire partager cette merveilleuse aventure, cette histoire aussi amicale qu'artistique.

  • Voir Grandir

    Et vous, que dites-vous ? Quelles sentences mûrissez-vous dans les lignes archaïques ? Et nous. Nous. Tant pis, nous resterons à l'abri. Tant pis. Aveugles, sourds, autruches, pas indifférents mais égoïstes, pas détachés mais conscients de ne rien pouvoir. Ô les temps redoutables, Ô les désastres que vous préparez ! Allez au massacre, faites-vous mal, rejetez-nous dans l'impuissance. Vous ne nous épargnerez pas, je le sais, mais venez tard, laissez-nous un peu de répit. Que nous soyons repus de tous nos festins quand vous viendrez enfoncer la porte.

  • Voir Grandir

    Quel adulte, quelle fée, quel apôtre ? Grandis, allons grandis ! Fais vite, j'ai hâte de te connaître. De savoir la personne dont tu n'es que l'amorce. Une personne vraie. Je me réjouis de découvrir celle que tu seras, avec qui je jouerai sur les mots, à qui je conterai mes joies. Une personne tout entière, avec ses grandeurs et ses failles. Grandeurs et failles qui ne seront pas miennes. Dépasse-moi, sois grand, allons grandis ! Grandis et montre-moi, dis-moi ce que tu penses, partage, fais-moi tes confidences. Que j'apprenne de toi, que tu me dises demain. Demain qui t'appartient, demain que tu comprends, demain qui est ton monde, déjà, où je suis un enfant.

  • En attendant

    Godot chante généralement en Anglais. Godot est extrêmement talentueux, Godot est un bosseur infatigable, et c'est la moindre de ses qualités. En ce moment-même, Godot s'empare d'une série de textes dont Kronix a dévoilé quelques extraits. Godot mitonne ce que je serais tenté d'appeler un bijou, une perle, une merveille. L'élaboration d'un album est un long long voyage, un périple, une odyssée. Un autre partenaire rejoint l'aventure et va apporter la magie de ses images. Au terme de tout ça, je suis très confiant, je suis sûr qu'on va vous épater. Vous l'avez compris, Voir Grandir sera le beau projet de 2015, après Pasiphaé et avant Les Nefs de Pangée, autant de façon pour moi d'aborder l'écriture, et de rencontrer des gens de qualité. Je vous tiens au courant, bien sûr, d'ici la fin de l'année je pense, un site dédié vous contera les escales de cette grande traversée.

  • Demain, à 19 heures

    Rencontre_Tramway.jpgGrâce à l'ami Laurent Cachard qui, de son côté sort en ce moment une trilogie théâtrale incontournable pour parler de l'absurdité délétère du milieu du travail, j'ai le grand honneur d'être invité dans sa librairie préférée.

     

    C'est jeudi 16 octobre, l'entrée est libre, comme la sortie. Il y aura des petits fours et de la musique, Laurent et moi prévoyons de faire en sorte de ne pas vous ennuyer, au contraire. Aucune raison de ne pas venir, donc.

  • Voir Grandir

    On n'évite pas les ombres, quand le soleil est bas, on n'évite pas les ténèbres des gouffres. Y'a pas que des saillies, il y a des abysses, de mauvais précipices. Des fois ça grouille et tu es pris de doute. Est-ce bien là que je vis, à ça qu'on me destine ? Des fois, le soleil est plus fort et l'ombre plus opaque. Alors mon doux péril, ma ressemblance, le froid t'enveloppe, alors la peur applique sur ta nuque la mouillure de ses lèvres. Ce n'est pas que l'on soit mauvais. C'est qu'on est bête. C'est que la clarté sur nos têtes allonge sur la terre de noirs épouvantails. Et pour quelques uns, les silhouettes étendues sont un désir de cadavre. Il faudra faire avec. Les ombres t'accompagnent, elles font des grimaces qui ne te ressemblent pas. C'est pourtant toi, petit, crois-moi, c'est pourtant nous, tout aussi bien. Il faudra faire avec.

  • Voir Grandir

    Je ne t'en dis pas plus, tu ne me croirais pas, je ne t'en dis pas plus. Grand ouvert garde-toi, tout prêt à te confondre, à t'étonner de tout. Une planète entière t'offre de quoi aimer, c'est beaucoup, cette offrande, Grand ouvert garde-toi, tout prêt à te confondre. Des cieux frangés de palpitations vertes, un givre de banquise couché sous les étoiles, une sonate, les jeux d'eau dans la villa d'Este, une pavane dédiée à une infante, des cors qui appellent Siegfried et des trains de nuit inaltérables, une tempête, un champ de blé, une rivière sous le vent, des déserts cuivrés, des cathédrales et des forêts, des géants sous les flots, ils ont pensé à tout, les âges d'avant toi, ils ont tout fait pour t'épater, en prévision du jour. Je ne te dis pas tout mais je peux te dire encore. Des palettes enivrées de colère ou des marbres laiteux, des danses africaines, des chants réinventés, des chorales, des cascades, des bleuets, des précipices et des sommets, des soleils endormis sur la grève, et les trésors à venir, ils ont pensé à tout, les âges d'avant toi. Je ne t'en dis pas plus, tu ne me croirais pas, je ne t'en dis pas plus.

  • Voir Grandir

    Et dire qu'on a fait ça, ma belle. Ma belle, on l'a fait. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.
    Et dire que nous n'étions que nous. Que nous avions ce partage à venir, cet opéra, ce drame, cette musique de chambre. La part humaine la meilleure de nous deux, ajoutée au chant des Hommes, une voix de plus dans la grande chorale, que personne ne distinguera que nous. Nous saurons toujours cette voix, nous la saurons parmi des milliards. Et dire que nous avons porté au jour cet impeccable chant. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.

  • Voir grandir

    On te rassasiera. On va t'en foutre, tu verras, jusqu'à la glotte. Tu vas en bouffer. Tu vas en crever. On va te goinfrer de tout ce qu'on fait, parce qu'on ne sait que faire. On ne sait que faire, depuis qu'on a décidé qu'on savait faire. On ne sait plus défaire, on ne sait plus refaire, on fait. On fait. On fait partout, beaucoup, on fait on fait, on fèque, on défèque, il faut tout le monde pour absorber tout ça, et tous ensemble, malgré tous nos efforts, on n'en peut plus, on est gavés, on est repus, on crie grâce, n'en jetez plus, ça va comme ça. Mais on ne sait pas faire, on s'affaire, on s'enferre, on s'enterre, on continue de faire.

  • Pod cast

    Juste pour le plaisir, parce que, rien à faire, je ne m'en lasse pas. Le génie de Jérôme Bodon-Clair à l'œuvre (et vous imaginez bien les envies de projets qu'une telle performance peut faire naître). C'est en cours, d'ailleurs.
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  • Vendredi soir, à Roanne

    flyer lucifer.jpgLa médiathèque de Roanne présente, vendredi 12 septembre à partir de 19 heures, une soirée exceptionnelle autour de "Lucifer Elégie" suivi de "Nos Futurs", recueil paru cette année aux éditions Sang d'Encre.
    Une exposition des illustrations originales de Corie Bizouard servira de cadre à une lecture d'extraits, ponctuée des créations musicales de Jérôme Bodon-Clair.
    La lecture sera suivie d'une rencontre avec l'éditrice, l'illustratrice, le musicien, et moi.
    La soirée s'achèvera autour d'un pot de l'amitié.

    Quand je dis une exposition d'illustrations de Corie, il faut comprendre aussi qu'elle a, pour l'occasion, créé d'autres œuvres, toutes superbes, qui s'ajoutent aux dessins libres et élégants déjà produits pour le livre, qu'ils soient publiés ou pas.

    Quand je dis que l'éditrice sera là, il faut préciser que Jackie Platevoet viendra avec les petits bijoux qu'elle édite sans désemparer depuis des années. Et que c'est un régal.

    Quand je dis que Jérôme ponctuera la soirée de ses créations musicales, il faut savoir que l'artiste a composé vite fait (et très bien fait) des thèmes nouveaux, enregistré et mis en musique quelques textes, et que c'est superbe (écouter ci-dessous). Juste pour l'occasion. J'ai trouvé le résultat tellement beau que, bon sang, il va falloir qu'on en fasse quelque chose.


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    Quand je dis que je serai là, attention, il faut comprendre que j'aurai une nouvelle coiffure. Aha !

  • Cachard's Tour

    De retour de sa tournée triomphale à New-York, Laurent Cachard et ses musiciens se produiront ce 11 mai, à L'ATMO, à Lyon. Cachard, c'est littérature et musique parfaitement combinées. Entre spectacle musical, chanson, lecture et poésie, entre jubilation et recueillement, un équilibre étonnant, à découvrir. Il n'existe rien de comparable.

    INVITA ATMO .jpg

     

     

  • Bouffée d'oxygène

    Samedi dernier, à Tarare, tandis que la ville se recroquevillait sous une pluie froide et déprimante, j'ai eu le plaisir d'être interviewé par Marie-Louise Hansen, chroniqueuse d' Oxygène-Radio. L'habillage de la radio (ah, les bons vieux effets de réverb' sur le logo), la couleur des voix qui s'y font entendre, m'ont rappelé le temps où nous sévissions sur les ondes, avec notre accent et notre bonne volonté, au micro des premières radios libres. Le web permet de réinventer ce médium, en tout cas de faire renaître la veine enthousiaste de ses pionniers. Je me suis plié avec grand plaisir à cet exercice, dont voici l'enregistrement intégral en deux parties. Merci à Marie-Louise, merci à son technicien. Vivent les radios libres !


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  • On connaît la chanson

    Trois jours épatants. Pendant lesquels Aurore Pourteyron, Philippe Noël et François Podetti ont répété les chansons de la prochaine pièce de la NU compagnie : Pasiphaé. Aux manettes, Jérôme Bodon-Clair, jovial, enthousiaste, précis, corrigeant une intention, un souffle. Et grâce à cette exigence de tous, des progrès tangibles au terme de cette courte période. Des ajustements de texte aussi, normal, et même une chanson supplémentaire. Lundi après-midi : découverte un peu contrite que Dédale n'a pas « sa » chanson. Mardi matin, écriture du texte sur un coin de table (mais vraiment un coin de table) ; mercredi matin, création de la mélodie par Jérôme et enregistrement de la musique. Le pire, c’est que le résultat est bon. On est vraiment des bêtes.

  • L'aventurier

    Pendant que vous lisez ce billet, je suis à Paris, magie de la programmation anticipée qui nous rend ubiquistes. Que fais-tu dans la vieille capitale, Ô provincial égaré ? Je vais rencontrer mon futur éditeur, peut-être aussi mon éditeur actuel avec ma correctrice (voir si le portrait que je me suis fait d'elle en guêpière et fouet correspond), retrouver quelques ami(e)s et tenter d'assister aux répétitions des parties musicales de Pasiphaé. Cependant je laisse ma douce, partagée entre le bonheur de me savoir aux prises avec ma passion et son angoisse de me voir emprunter des moyens de transport aussi dangereux que le train, le métro, peut-être même le bus ou le vélib' ! C’est sûrement prétentieux, mais je promets, moi, de faire attention aux camionnettes de blanchisseurs.

  • Vu par

    Que ma relation de la soirée Littérature et musique par Laurent Cachard et ses complices au Réalgar ne vous retienne pas de lire celle de l'intéressé, sur son blog, ici. Et puis moi, ça me fait un billet sans effort et c'est toujours ça de pris.

  • Que d'émotions

    Daniel Damart est un jeune homme de 51 ans. Pour qui l'ignorait, Laurent et ses complices se chargent de le faire savoir, cadeau d'anniversaire à l'appui. Et voici le quatuor lancé dans un interprétation métaphysique de Poussin Piou. Œuvre symbolique du XXIe siècle naissant, anti-romantique et post-humaniste, martelant son phrasé régressif dans les oreilles des oisifs en sueur sur les pistes de danse de la perdition. Laurent prononce l'antienne avec une neutralité grand style et les musiciens tentent d'élever leur art à la hauteur de la virtuosité de cette pièce magistrale, écrite pour la postérité. Nos enfants ont bien de la chance, qui hériteront d'un tel manifeste. Après les applaudissements de circonstance, il est temps de revenir à des choses moins graves, moins solennelles, plus distrayantes bien sûr, mais on n'est pas en vie pour se prendre inconsidérément la tête, et le spectacle littérature et musique reprend.
    Tandis que Laurent distille des extraits de Ciao Bella (une nouvelle de son dernier recueil, dont la fin provoque, selon le lecteur, attendrissement ou colère), et de Tébessa 1956 (moment particulièrement émouvant), dans la ville, un couple anonyme sort du restaurant, les enfants sont repus et fatigués, tout le monde est heureux de retrouver la voiture. « C'est la vie, c'est écrit » chante Eric Hostettler. Après le passage bouleversant de Tébessa, premier roman de Laurent, les musiciens concluent la représentation par L'Embuscade. Je crois que nous sommes tous profondément remués. Personnellement, les premières minutes qui suivent, dans le brouhaha et les déplacements des invités, je ne peux émettre et répéter qu'un stupide « Que d'émotions », seule expression qui me vienne, capable d'exprimer ce que je ressens. Heureusement, d'autres ont plus de vocabulaire que moi, Daniel, les amis et parents venus de Lyon soutenir l'auteur, Fabienne Bergery (auteure qui il y a peu, lut ses textes courts et inédits sur la scène du cabaret poétique), que je découvre « en vrai » et qui a la gentillesse de me demander mes projets. La pauvre. Après vingt minutes d'énumération, je propose qu'on boive un verre parce que ça suffit comme ça. Je félicite les musiciens (c'est le truc le plus nécessaire et le plus débile, féliciter ceux qui nous ont donné tellement de bonheur, on ne sait jamais quoi dire, en général, ils sont entre eux, discutent boulot, on arrive comme des intrus : « Que d'émotions, merci. » voilà c’est fait, je suis définitivement un gros bouseux qui passe). J'avise Clara, la violoncelliste, la félicite pour la maîtrise avec laquelle elle joue de son « gros violon », mon humour tombe complètement à plat, il vaut mieux que je prenne un deuxième verre, et un morceau de tarte aux pralines apportée par l'adorable sœur de Laurent. Je ne fais pas connaissance avec la compagne de Laurent, dont je ne capte qu'un sourire (il avait qu'à nous présenter correctement, aussi), j'échange quelques mots émus avec madame Cachard, maman de l'auteur, je découvre le travail d'une artiste argentine et l'artiste elle-même, je me fais dédicacer un exemplaire de Valse, Claudel, par Laurent Cachard bien sûr et simultanément par David Foenkinos (mais oui ! C’est incompréhensible mais j'ai bel et bien un ouvrage dédicacé du parrain de la fête du livre, quelques mots inscrits directement sous la signature de Cachard : « je m'ai bien régaler », agrémenté d'une petite fleur.) Il est temps de prendre la route du retour. Je remercie Laurent, je remercie Daniel, je remercie tout le monde, que d'émotions, mais oui mais oui, on lui dira, je sors. La nuit est douce. Tout imbibé de musique et de mots, je dépasse les limites de Saint-Etienne, m'engage sur la voie expresse qui me conduira jusqu'aux bras de ma douce. Devant moi, à quelques kilomètres, je ne le sais pas encore, mais un couple anonyme avec ses enfants vient de croiser un vieillard qui a pris l'autoroute à contre-sens.
    Après une heure et demie bloqué dans la voiture, quand je croiserai enfin les lieux de l'accident, au milieu des gyrophares et des carcasses défoncées, j'aurai en tête le refrain entonné par Hostettler, « c’est la vie, c’est écrit ». Je ne sais pas, si je n'avais pas assommé Fabienne de mes projets pendant vingt minutes, ma douce ne m'aurait peut-être jamais retrouvé.
    Que d'émotions.