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Voyage

  • 3767

    Besoin d'espace ?

    "D'Amprosy pendant dix jours, puis de Benter, abordé sans que rien ne distingue ce pays du précédent, les étendues sans limites vibraient et jouaient comme roule et s'étale l'océan sous le ciel. Les contours d'une montagne qui émergeait sur l'écran du ciel n'étaient pas modifiés par la progression de la marche, après plus d'une semaine. L'horizon intact s'associait aux étoiles ou à l'aube. Il était inatteignable. Les orages s'y acheminaient avec une mollesse d'obèses ; on les distinguait à la limite du perceptible, naître dans un lointain aux profondeurs de songe, s'amonceler en bleuissant, devenir masses et colonnes tandis que la cape du ciel jetait sa transparence sans accidents, sur le reste du monde. Là-bas, dans une parcelle exiguë du pays gagnée par l'obscurité, des régions entières fondaient sous l'écroulement noir des nuages, et les éclairs s'agitaient, muets, tonitruances étouffées par les immenses distances qui les séparaient de la caravane. Les voyageurs assistaient à ces cataclysmes avec la candeur tranquille du spectateur qui voit des massacres sur la scène, sans craindre d'être atteint. L'enfant inspirait l'espace dont l'air parcourait, en accélérant, les plats abîmes, il s'enivrait d'immensité."

     

    "Sans titre" roman en cours d'écriture.

  • 3613

    La voix du pilote s'éleva dans le compartiment. Un incident technique risquait d'imposer un atterrissage d'urgence. Il fallait boucler les ceintures et prendre la position de sécurité montrée par l'hôtesse. Il y eut d'abord beaucoup d'agitation parmi les passagers puis, étrangement, flotta une sorte de bourdonnement : des murmures, des paroles chuchotées, chacun appelait un être aimé, un parent, pour tenter un ultime message, au cas où… Ma voisine immédiate était du nombre. Penchée en avant, recroquevillée sur son portable, elle se confiait à un répondeur, des sanglots dans la voix : « Je te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait... » Enfin, après quelques turbulences angoissantes, des cris de désespoir et des silences médusés, l'appareil se stabilisa et un nouveau communiqué venu de la cabine jaillit des haut-parleurs. Le problème était apparemment résolu, la voix du commandant de bord nettement apaisée, et l'hôtesse passait dans les rangs, souriante, pour achever de nous rassurer. Ma voisine serrait son téléphone dans le poing, comme si elle voulait l'écraser. Elle serrait les dents mais je l'entendis nettement souffler : « Et merde... »

    (D'après une idée de Jean-Noël Blanc.)

     

  • 3610

    J'avais abandonné mes rêves de cow-boy pour me contenter de tracer ma route. J'avais encore pas mal de dollars à l'abri et je pouvais raisonnablement espérer tenir encore deux semaines aux States. Après, ma situation ne serait plus celle d'un touriste. Il me faudrait un job, faire les démarches pour la Green card... Affronter tout ça ne m'inspirait pas trop. Pas que j'étais très attendu en France. Plus de copine et une famille assez indifférente. La seule promesse de bon accueil à mon retour était celle du service militaire. Et puis j'étais fatigué. Depuis des mois, je parcourais le pays au hasard, aucune rencontre n'avait été durable ou seulement satisfaisante. Le statut d'étranger me pesait énormément. Alors, j'allais rentrer. J'abordais le Delaware. Je pensais reprendre le bus pour Trenton avant de rejoindre New-York, ma ville américaine préférée. Ma ville européenne préférée. Je sentais naître en moi une nostalgie de ce pays que je n'avais pas encore quitté.
    Alors voilà. J'étais là, attablé dans ce café crépusculaire, avec vue sur la gare de bus. Les grands véhicules aux flancs chromés soulevaient, en démarrant, d'esthétiques volutes de poussière. Les baies vitrées frissonnaient à leur passage. Il n'y avait pas plus de cinq personnes dans le café, en comptant la serveuse, appuyée à la caisse, les yeux dans le vague. Elle avait de l'allure, malgré son tablier et la spatule avec laquelle elle cueillait les pâtisseries. Un sourire éclatant quand un client lui lançait une vanne ; carrément Rita Hayworth quand elle ramenait ses cheveux roux sur la nuque. Moi, j'avais la gorge lestée de sable comme si j'avais couru derrière un de ces bus pendant des kilomètres. J'étais fatigué. Je me sentais plutôt James Cagney que Cary Grant. On était tous fatigués, je crois. Elle aussi, malgré son air malicieux.
    Elle vint prendre ma commande. Il me fallait du café pour me rincer de la route, et pour me fortifier, des œufs. « Vous les voulez mollets ou brouillés ? » Je lui répondis qu'il n'y a qu'une manière, celle qu'elle déciderait. Ce faisant, je m'interrogeai. Est-ce qu'elle était seule, est-ce qu'on pouvait lui parler, voire la draguer gentiment, pour rendre hommage à la magie cinématographique du lieu ? Cliché pour cliché, il me parut soudain que mon road-trip américain ne serait pas complet sans un jeu de séduction avec une serveuse de café. La fatuité et la vacuité de l'idée s'imposèrent aussitôt. Faire un brin de cour, ça n'avait pas de sens. J'avais juste envie de l'écouter, de percer le mystère de sa lassitude, à elle. En moi, de la patience cristallisait. En moi, une clarté me disait d'être amical. Elle me servit une large rasade de liquide vaguement bruni, inerte. Clair et tiède : le café qui déprime. Sauf qu'il y avait son sourire.
    Elle m'a demandé d'où je venais, en essayant, d'après mon accent : « from France ? » J'ai acquiescé. La fatigue physique abîme les sourires sans en atténuer la bienveillance potentielle. Elle les rend seulement un peu gauches, attendrissants. En tout cas, c'est comme ça que je recevais les siens. Elle relaya ma commande en cuisine et, à ma grande surprise, revint à ma table, direct. Debout, cuisses appuyées au formica, bras croisés, attentive. Elle voulait que je lui raconte. Je lui expliquai une partie de mon périple. J'avais peur de l'ennuyer, j'allais vite, cherchant mes mots, tendu, me demandant à quel moment elle allait soupirer pour me signifier que mes aventures étaient d'une banalité affligeante. Non, elle appréciait, m'encourageait. Elle revint avec une assiette bien garnie et la plaça devant moi comme s'il s'agissait d'une offrande. Elle jeta un œil alentour : les autres clients discutaient entre eux. Des habitués qui traînaient là, faute de mieux. Dehors, la gare était éteinte, la nuit s'installait ; ici, on entendait derrière le comptoir des bruits de rangement et de nettoyage venus de la cuisine. Sans manière, elle s'assit face à moi et me pria de continuer. De son pays, je n'avais plus rien à dire, j'avais plus à raconter sur mes années de galère en France. Comme c'était douloureux, les silences qui entrecoupaient mes histoires se firent plus nombreux. Elle ne me souriait plus. Elle était concentrée sur mes paroles. Je devais incarner une sorte d'exotisme, je suppose. Je ne devais pourtant pas être le premier français à s'arrêter ici. Je lui demandai d'où elle venait. Elle ricana : « Vous ne connaissez pas » me dit-elle en sortant un paquet de cigarettes de son tablier. Je voulus tout de même savoir : « Loin ? » Elle fit un mouvement de tête en direction de la station déserte, comme si le bus qui l'avait déposée là il y a des années, venait de repartir : « Newark. » Ce n'était pas très loin. « Vous comptez y retourner un jour ? » Elle alluma sa cigarette, m'en proposa une que je refusai, prit une bouffée qu'elle souffla sur le côté et planta ses yeux dans les miens : « Il n'y a plus rien qui m'attende à Jerzey. Pas même l'homme que j'ai laissé derrière moi. » Le type en question avait été généreux, lui avait offert un semblant de luxe, une belle vie artificielle, avant de se tirer pour une autre, comme ça, en se fichant pas mal de la meurtrir à jamais. Ses yeux se posèrent furtivement sur mes bagages. J'avais fini mon assiette et reposai mes couverts. Je la considérai longuement. Son regard ne me gênait pas. Nous pouvions nous fixer sans éprouver d'embarras. C'était bien. C'est rare. Je lui dis : « Il ne faut pas parier sur un type qui n'a qu'une valise et un ticket de retour. » Elle opina. « Sûr, dit-elle. Vous pouvez rester un peu. » Après tout, moi non plus, personne ne m'attendait à Jerzey. Je sortis de ma poche mon ticket de bus. « Je vais peut-être rester là. Ils cherchent quelqu'un pour bosser à la station. Je peux bien dormir au Squire, à côté, et manger là tous les soirs. Vous, vous pourriez partir. Demain. » Elle fixait le billet de car comme s'il était enchanté.
    De la cuisine, monta un blues qui emporta les conversations des clients, repoussa la nuit, et changea l'instant en éternité. Est-ce qu'on partirait demain ?

    Inspiré de la chanson « Invitation to the blues » de Tom Waits.

  • 3599

    L'exploit lui paraissait finalement douteux. Tout ce qu'il avait entrepris, sa vie entière, la moindre de ses décisions, les accidents et les hasards, tout cela avait conduit à ce qu'il se trouve là, seul sur la planète Mars, déconnecté de la Terre, à se morfondre dans l'ennui le plus complet. Sa seule distraction était cette démangeaison au niveau des testicules que son encombrant scaphandre lui interdisait de soulager.

  • 3509

    Il était question de son copain qui s'était énervé brusquement, l'avait fait sortir de sa voiture sur une remarque anodine, avait stoppé le véhicule en plein milieu de la rue, comme ça, et lui avait dit de foutre le camp, qu'il ne voulait plus le voir. Il avait tenté de calmer son copain, mais rien à faire, l'autre avait décidé que c'était fini entre eux, à jamais. Il décrivait la scène à un copain, reconstituait les dialogues, situait les lieux, tout cela était très vivant. Et c'était un peu beaucoup pour moi, assis tout près de lui dans le train, qui tentais de me concentrer sur la lecture de René Fallet. Malgré mes tentatives pour lui demander de parler moins fort au téléphone, il continuait sur le même ton, au même niveau de puissance sonore, évitant de me regarder. Finalement, j'abandonnai ma lecture et me concentrai ostensiblement sur son récit, réagissant à ses précisions, m'intéressant aux rebondissements, approuvant ou méditant. C'est un bon truc, assez paradoxal, pour faire taire ou éloigner le malotru  : soudain pris à son propre jeu, son exhibition gratuite lui semble une grâce indigne d'être abandonnée aux autres. Il réalise alors que l'on pourrait connaître de lui des moments de sa vie qu'il ne veut pas partager. Il se lève et se dirige vers un endroit où, notez bien  : ce n'est pas qu'il n'embêtera plus les autres voyageurs, mais qu'il conservera un secret minimum sur son existence. Tout en gueulant dans son portable. Je ne sais pas si ça marche à tous les coups, mais je vous livre ma petite découverte d'hier.  

  • 3469

    Si on accorde crédit aux sculptures de l'Île de Pâques, il n'est guère étonnant qu'une civilisation menée par des grandes gueules avec un petit cerveau, ait périclité rapidement.

  • 3413

    Dans quelques heures, je pars pour Saint-Etienne, ma seconde ville après Roanne en quelque sorte, parce qu'une longue histoire me relie à ses rues et à ses habitants. J'ai failli y vivre et y travailler, il y a longtemps. Je rappellerai ces souvenirs lors du lancement officiel de ma résidence, ce samedi à la médiathèque de Tarentaize.

    J'évoquerai aussi cette notion qui me travaille souvent : le hiatus permanent qui existe entre l'écriture qui, dans mon cas, réclame silence et solitude, et le matériau humain que cette écriture investit, qui exige le contact avec la société. Partir en résidence, demeurer ailleurs, est peut-être une solution à ce dilemme.

    La résidence à Saint-Etienne m'a été proposée alors que mon dernier roman semblait bien diffusé et bien reçu, et commence, quelques mois plus tard, à un moment étrange de ma vie. Manuscrits discutés, perspectives de publications repoussées vers un horizon désespérément lointain... C'est un écrivain en proie au doute (plus que d'habitude, veux-je dire) qui est accueilli dans la capitale ligérienne. Faire avec ce doute, travailler sur ce doute, mettre en scène les atermoiements du doute, c'est un matériau possible. L'exploiter sans se regarder le nombril, c'est le mode à définir. Une moindre politesse. Il y a de toutes façons un thème que j'ai promis à mes hôtes de travailler, et qui m'obligera à la discipline de l'écriture sans avoir recours à l'artifice des affres de la création (car c'en est un, sachez-le). J'en parlerai plus tard, ici.

    Pendant quelques jours, je n'aurai pas Internet pour des raisons techniques. Ensuite, ce blog pourrait être le support d'une chronique de mon temps de résidence. Aucune promesse, je m'interroge seulement. Car il se peut que je reste silencieux pendant deux mois, concentré sur la routine monacale que je me serais infligé. Qui sait ?

    Pour l'heure, préparer les affaires, rassurer ma douce. Après tout, lui dis-je, je n'ai jamais été si près de revenir.

     

  • 3374

    Me voici de retour, après un parcours d'une semaine en Franche-Comté, guidé par les salariés et bénévoles du Centre Régional du Livre. C'étaient donc les Petites Fugues. Toute une équipe dévouée à la cause de la littérature emmène plus de vingt auteurs à la rencontre de leurs lecteurs, pendant deux semaines éprouvantes pour elle (l'équipe). Je pense à ces belles personnes qui se sont données tant de mal. Pour qui il n'y a pas de routine et qui font comme si leur exceptionnelle disponibilité était normale et simple. Au XXIe siècle, au milieu de nos carnages et de nos désolations, non, ce n'est ni simple ni normal. C'est un combat essentiel.
    Je ne vais pas citer chacun, chaque lieu, chaque accompagnant, me livrer à une énumération qui serait stérile pour qui n'était pas là. Permettez-moi seulement de dire ma reconnaissance à l'équipe du CRL, aux bibliothécaires et professeurs qui m'ont invité, aux curieux qui sont venus, aux élèves qui m'ont interrogé, aux bénévoles qui se sont démenés pour que tout soit impeccable. Huit rencontres sur cinq jours, et autant de fois un public conséquent, et autant de fois des efforts particuliers pour travailler les livres en amont, faire vivre leur lecture. Pas seulement le dernier, et c'est cela qui fait une différence. On m'a ainsi permis, ce qui est rare, de parler de mon travail, au-delà d'un seul roman et, si cela m'inspire parfois de longues digressions, d'aller au-delà du texte le plus récent pour mettre en perspective ce qui commence, aujourd'hui, à ressembler à une œuvre (et, par conséquent, me fait réaliser que quelque chose se met en place, qui vient de moi et pourtant me dépasse).
    Je reviens chez moi en conservant le souvenir de tant de sourires, de tant de pertinence, de tant de lieux, de tant de bienveillance. Ces quelques mots ne sont pas un bilan, juste une manière de fixer la joie vécue. Il faudra du temps pour que j'assimile tous les bienfaits traversés, concentrés en quelques jours. Finalement, ces quelques phrases tentent de dire merci. Parce que, vraiment, merci.

  • 3258

    Noirmoutier ! L'île ! Le salon du livre de mer ! (et j'arrête de mettre des points d'exclamation). J'hésite entre l'enthousiasme et, c'est vrai, la surprise. Je suis invité au salon du livre de mer de Noirmoutier. Oui. Quelle œuvre a pu inspirer aux organisateurs cette invitation, moi qui suis tellement terrien ? Les Nefs de Pangée.

    Tout le week-end, j'essayerai donc de défendre mon roman entre spécialistes de la voile et aventuriers de haute-mer. Je vous raconterai. J'emporte mon calepin pour dessiner. Retour lundi soir (car, déjà, une journée de déplacement pour rejoindre ces beaux endroits, une autre pour revenir...). Cadeau improbable de l'écriture. beau cadeau. Je suis très heureux.

  • 2574

    L'hôtelier vénitien n'en pouvait plus de ces jeunes cons qui trouvaient romantique d'aller massacrer un approximatif O Sole Mio, sous le balcon de leur copine, au pied de son établissement. Maintenant, il les fusillait. Un fracas bref, puis le silence.

  • 2552

    Render Nefs de Pangée OK.pngC'est parti !

    Les Nefs de Pangée, sortie le 21 août 2015. 496 pages d'aventures, de drames intimes, de batailles épiques et de tempêtes.

    L'avènement d'un nouveau genre : la fantasy opera.

    Accrochez-vous au bastingage !

  • 2538

    Se référer à la figure d'Ulysse pour vanter l'idée du voyage, c'est oublier un peu vite que, d'abord, Ulysse aurait beaucoup donné pour rester chez lui, pépère, et que, en plus, son périple est un modèle d'accumulation de calamités et de mauvais coups, qui ferait fermer boutique à n'importe quelle agence de voyages. 

  • 2495

    C'est bientôt.

    Piégon, Emmanuel Merle, Christian Chavassieux, Corie Bizouard, Jackie Platevoet, Lucifer Elégie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est encore plus tôt.Malaucène, Emmanuel Merle, Christian Chavassieux, Corie Bizouard, Jackie Platevoet, Lucifer Elégie

  • Où on parle (enfin ?) d'Ernest

    une ombre dans la marche triomphante de l’argent et de la bien-pensance

    Source : article Une petite tranche de fresque avec Christian Chavassieux ? - Place Gre'net de PlaceGrenet

     

    "une ombre dans la marche triomphante de l’argent et de la bien-pensance"

    Sur le blog de Danielle Maurel, une critique superbe de "L'Affaire des Vivants". Parce que superbement écrite et pensée.

    Danielle Maurel a fondé avec des amis l'association Rives & Dérives qui "invit[e] des écrivains, [publie] un petit journal, bref [partage] cette faim dévorante et communicative". Depuis plusieurs années elle " anime des débats et des échanges littéraires, participe au Printemps du livre de Grenoble, aux littératures voyageuses d’Albertville, au Festival du premier roman de Chambéry, etc."

    Elle avait ainsi animé et présenté chaque livre de la rentrée littéraire organisée par l'ARALD en septembre.

    Qu'elle ait voulu prolonger ce moment en évoquant si intelligemment mon roman, est une source de plaisir que vous pouvez peut-être imaginer s'il vous est arrivé de vous retrouver sur une scène, un Oscar en main.

  • Souvenir de Moscou

    C’est pendant la visite du mausolée de Lénine que la fille tenta de lui voler un baiser. Il la détestait, le lui dit sans ambages, ajoutant même qu'il préférerait rouler un patin à la momie de Lénine plutôt que de l'embrasser, elle. Mis au défi de le prouver, il s'était exécuté. Après coup, franchement, il avait regretté ses paroles.

  • La croisière abuse (billet rétro-actif) *

    Le personnel philippin, très sympathique. Toi, tu es sur les flots pour en profiter. C'est chouette. Et puis tu apprends que ces gens payés à coups de fronde partent pour neuf mois sans un jour de congés, qu'à la fin des neuf mois ils sont notés et qu'en fonction des notes, ils auront-ou non- droit à un peu de vacances. Il faut le savoir, les pirates n'ont plus besoin d'attaquer, ils sont déjà à bord.

     

    * heureusement, Cachard veille au grain. Il y avait eu un problème de mise en ligne. Avec les excuses de la direction.

  • L'aventurier

    Pendant que vous lisez ce billet, je suis à Paris, magie de la programmation anticipée qui nous rend ubiquistes. Que fais-tu dans la vieille capitale, Ô provincial égaré ? Je vais rencontrer mon futur éditeur, peut-être aussi mon éditeur actuel avec ma correctrice (voir si le portrait que je me suis fait d'elle en guêpière et fouet correspond), retrouver quelques ami(e)s et tenter d'assister aux répétitions des parties musicales de Pasiphaé. Cependant je laisse ma douce, partagée entre le bonheur de me savoir aux prises avec ma passion et son angoisse de me voir emprunter des moyens de transport aussi dangereux que le train, le métro, peut-être même le bus ou le vélib' ! C’est sûrement prétentieux, mais je promets, moi, de faire attention aux camionnettes de blanchisseurs.

  • Promenade sonore

    Si vous souhaitez vivre une expérience extraordinaire, rendez-vous place de lattre de tassigny à Roanne. L'association MICRO vous entraîne pour une promenade individuelle et sonore. Vous fermez les yeux, on vous guide, perception de l'espace et du monde incroyable. Chaque balade dure un quart d'heure. Inoubliable. J'officie ce matin de 10h à midi, mais le stand est ouvert toute la journée. C'est gratuit, bien entendu.

     

    Parallèlement, on vous donne une carte sonore de Roanne. Une vingtaine de lieux, recensés par MICRO, où vous vous rendrez quand bon vous semblera, pour découvrir la ville sous un aspect indédit. Quelle chance nous avons d'avoir de tels talents sur le territoire !

  • Vacances

    Moi, je travaille, mais Kronix prend des airs de vacances (puisque je travaille, vous suivez ?). Donc, du billet léger, avec ces images magnifiques prises par Knate Myers depuis la station spatiale internationale (au passage, vous y pensez, comme moi, qu'une station orbitale est habitée en permanence depuis des années au dessus de nos têtes, comme dans "2001" ? ).

    Le globe de nuit, et l'activité humaine qui modifie le visage de la planète. Superbe et envoûtant.

     Et puis pour les fans anglophones, un documentaire sur David Lynch, intégral et légal. C'est ici.

     je vous gâte, hein ? Malgré tout, j'ai un peu honte de ne pas avoir écrit de billet pour aujourd'hui. Je vous le dis, ça reste entre nous.

    Tenez, tout de même, pour ceux qui ne me suivraient pas sur "ventscontraires", le dernier billet pblié chez eux, inédit ici, c'est cadeau :

    "Tel nazi a été complice de la mort de 15700 personnes, tel régime en a éliminé 3100 000, tel tortionnaire exécuté 2500, tel général massacré 55 000, tel dictateur tué 690 000. En dehors de l'horreur des actes, on ne peut s'empêcher d'admirer la passion de ces types pour les comptes ronds."

  • Desireless

    La valise a pris en main le voyageur. Elle le conduit, vaguement hébété, dans les couloirs de l'aéroport. Un peu inquiète, elle devra le laisser tout seul sur un fauteuil tandis qu'elle rejoindra ses amis pour faire le trajet dans la soute. Elle songera au débarquement, ennuyée d'avance de tourner en rond longtemps avant de remettre la main sur son porteur, qu'elle s'abstiendra de morigéner pour sa lenteur. Car elle sait combien l'avion le stresse.