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Musique - Page 3

  • Soirée cadeaux au Réalgar (suite du billet d'hier)

    Entourés des peintures et estampes de Mourotte, nous sommes une trentaine de personnes, pieds de chaise enfoncés dans le beau gravier blanc qui tapisse le sol de la galerie. Les toiles exposées sont de puissantes compositions qui mêlent corps drapés et draps musculeux, villes organiques, concrétions, cristallisations, confrontent et articulent des intérieurs et des extérieurs, des réseaux et des fibres qui hésitent entre nature animale et végétale, entre scarifications et écorces, rides des rivières et plis de peaux. Face à nous, instruments et micros sont disposés sur une scène improvisée. Laurent a pris place le premier. Il présente le programme et, donc, nous fait le premier cadeau de la soirée.
    L'un des projets d'écriture de Cachard, défi énorme, est le récit de la vie d'une jeune fille au cœur de la révolution russe. Elle se nomme Aurélia Kreit, et le fait qu'elle n'a jamais existé n'importe pas. Laurent décrit les circonstances de sa création puis lève une feuille imprimée devant lui. Mon cœur bondit : depuis le temps que j'attends ce moment. Difficile d'exprimer ce que je ressens, alors. Comme si ce cadeau était d'abord tourné vers moi. L'écriture de son vaste roman russe est donc lancée et nous, spectateurs du Réalgar ce 19 octobre 2013, sommes les premiers témoins que, cette-fois, il y est et que, désormais, même si ça doit lui prendre « 25 vies », il prend l'engagement moral de venir à bout de son histoire. Une page lue impeccablement, un phrasé proustien qui décrit le départ de la famille Kreit, enveloppe sensations et description dans le même flux, des détails qu'on ne retient pas à l'écoute, mais qui augurent d'une richesse et d'une dynamique à la hauteur de l'enjeu. Si tout le roman est de cette eau-là, Aurélia Kreit sera une expérience littéraire marquante. Première émotion d'une soirée qui en comptera tant (et j'écris comme une brouette aujourd'hui, décidément).
    Quelque part, dans la rue, un couple anonyme et ses enfants, chargés de livres, passent. Ils sont en quête d'un endroit où manger. Ils n'ont pas encore repris la route. A l'intérieur, Laurent invite son vieux complice Eric Hostettler à le rejoindre. Eric empoigne sa guitare et chante un extrait de son premier album solo, une chanson écrite par Laurent, Faire l'hélicoptère. Laurent Cachard est une sorte d'aimant qui attire d'abord la fidélité de ses amis proches puis, dans un mouvement naturel, comme gravitaire, celle des enfants de ses amis. « Face à l'école du profit, celle de l'amitié et de la famille ». Les projets font un lien fort, une marche commune. Pauline, fille d'Eric, a rejoint le casting de la comédie musicale lycéenne Trop pas ! et interprète comme une pro, L'Ecole buissonnière. Ainsi, Gérard Védèche, musicien, arrangeur, est venu avec sa nièce Clara, violoncelliste. Un plus évident dans le registre des thèmes abordés par l'auteur, mis en musique par Eric. Les accents de l'instrument pénètrent le cœur, soulignent l'émotion des lectures que Laurent enchaîne. La formation complète prolonge l'univers de La Partie de Cache-Cache par la superbe chanson Au dessus des eaux et des plaines. Puis Quantifier l'amour fait suite à la lecture d'un extrait du dernier recueil de Cachard La troisième jouissance du Gros Robert et ainsi pour Le Poignet d'Alain Larrouquis ; chaque livre se voit attacher une couleur musicale, dressant un inventaire conjoint des domaines explorés par l'écrivain. L'écoute de ce spectacle très au point (malgré l'impréparation dont s'accuse l'auteur, élégamment) confirme une double cohérence : celle de l'univers littéraire de Laurent Cachard et celle de l'univers musical du compositeur Hostettler.
    C'est le moment que choisit Laurent pour suspendre le fil de la représentation et faire un nouveau cadeau.

    La suite demain.

  • Campagne d'adhésions de la NU Compagnie

    net-1.jpgLa compagnie NU est certes aidée par les subsides publiques, mais son volume d'activité et ses projets rendent ses finances extrêmement serrées. Il est possible de nous soutenir par une minuscule adhésion de 5 euros. C'est sur le superbe site de la compagnie. A la clé, Newsletter et reconnaissance. Ce n'est pas rien, vous savez...

     

    Photo Marc Bonnetin. François Podetti, mézigue et Jérôme Bodon-Clair, lors de la préparation de "Peindre".

  • La rentrée à La Livatte

    affiche-expo-sept.jpgNU - LABORATOIRE COMPAGNIE

    OUVRE LES PORTES DU LABO DE LA LIVATTE à partir de ce We et jusqu'au 13 octobre. Du vendredi au dimanche de 15h à 20 h.

    Avec :

    MOIRES par Nadège Duffy - art plastique et projections -
    une plongée dans l'intimité des tisseuses de vie

    LES PASSANTES par Marc Bonnetin - photographie participative -
    une expérience visuelle et sonore immergée


    Entrée : PRIX LIBRE

    LE LABO, C'EST A ROANNE
    17 BVD CAMILLE BENOIT

    TEL : 06 15 98 87 43 Marc BONNETIN

  • La rentrée du Labo, c'est samedi

    LE LABO de la Livatte, à ROANNE, OUVRE SES PORTES CE SAMEDI 31 AOÛT ET VOUS PROPOSE :

    UNE SOIRÉE EXCEPTIONNELLE DE 19H30 A 1H30

    DÉCOUVERTE DES SONS BINAURAUX ET PULSATIONS ISOCHRONES :

    SÉLECTION PAR MARC BONNETIN

    SET D'IMPROVISATION AVEC MATHIAS FORGE (TROMBONE),   JEROME BODON-CLAIR (GUITARE ET MACHINES),  FABRICE COTTON (MIX)


    ET POUR BIEN FINIR LA SOIRÉE :

    MIX LIVE :

    THE DARK SIDE OF THE BERLINER MOON

    PAR DJ SAKHOM



    ENTREE : PRIX LIBRE


    L'ENTREE AU LABO SE FERA PAR L'ENTREE PRINCIPALE AU 2E FEU DE LA RUE ALBERT THOMAS, PAR LA COUR INTERIEURE ET LA PETITE PORTE SOUS LE PREAU .


    SOYEZ LES BIENVENUS!!!

  • L'air de rien

    Dans le bus, je m'amollis tranquille, un peu dans le brouillard, après une grosse journée de travail. Et puis je me mets à sourire, je me sens même radieux, inexplicablement joyeux. Etat que rien ne laissait présager. Enfin je réalise que depuis quelques minutes, passe en sourdine dans les haut-parleurs du car, Bohemian Rapsody de Queen. Je n'y avais pas pris garde, mais inconsciemment la musique avait fait son travail et généré la jubilation qu'elle me procure aussi dans l'écoute attentive.

  • C'te misère...

    C'est pas possible. Mais enfin nom d'un chien, c’est pas vrai ! ? Je vais tout de même pas me mettre à chialer devant « Les Misérables », non ? si ? Oh et pis merde, allez.

  • Une étape

    Pasiphaé, ma dernière pièce, sera donc programmée -au moins au théâtre de Roanne- dans la saison 2014-2015. Lointain rendez-vous mais enfin, l'enthousiasme du directeur du théâtre après la lecture que nous avons faite de la pièce récemment, sa promesse de nous aider à monter des dossiers, la révélation que notre prestation nous a fait à nous-mêmes, nous donnent des ailes. Aurore Pourteyron, Philippe Noël et François Podetti ont interprété avec une énergie incroyable et une extrême finesse les rôles respectifs de Pasiphaé, Dédale et Minos. Ce n'était qu'une lecture, enrichie des premiers morceaux de musique écrits par Jérôme Bodon-Clair, accompagnée par les premières images de Marc Bonnetin, mais cette seule lecture a stupéfié tout le monde. Il s'est passé quelque chose. Je crois que nous avons franchi un seuil.

  • Recours aux forêts

    N'en a pas fini avec la tentation de s'abstenir de lire de nouveaux auteurs, s'abstenir d'écouter de la musique actuelle, d'aller voir des artistes contemporains et des films récents et de rester connecté à l'actualité. Parce que, à un certain moment, le cerveau se fatigue de n'être que médiocrement stimulé, ou découvre que toute cette soif de culture contribue, paradoxalement, à l'engourdir. Alors, reprendre les livres et les musiques, reconsidérer les œuvres qui nous ont déjà émerveillés, et celles-là seulement. Quant à l'actualité, son triste bégaiement rabâché par les échotiers assoupis, quelle nécessité ?

    Et puis, soudain, une invention hallucinante, un livre remarquable, une musique inouïe, un tableau bouleversant... C'est désespérant, ce déferlement incessant de merveilles.

  • Note finale

    La fin de vie la plus chic consistait à asseoir à son chevet une contrebassiste spécialiste de cette activité. Le vieillard agonisant respirait péniblement. La musicienne fit monter de ses doigts une mélodie ronde et lente, inspirée, apaisante. Elle souriait, les yeux mi-clos, tout à son art. Le mourant éleva une main, attira son attention. Il voulait dire un dernier mot. Elle se pencha sur lui. « C'est pas très rock'n roll » souffla-t-il avant de s'éteindre.

  • Rouskaïa

    J'écoute Glazounov, et je me dis qu'il a tout piqué à Borodine, décidément. Et puis je réalise que tout le monde s'en fout.

  • J'écoute donc je suis

    écoute-1.jpgDemain soir 19 février à Roanne, à 19 heures, au Diapason, une performance-spectacle-récit de Mathias Forge, sans qui Roanne perdrait quelques couleurs culturelles et beaucoup d'attention à son univers sonore; c'est inouï, inédit, c'est Mathias. Soirée extra-ordinaire en perspective.

     

    Tous les détails ci-contre (cliquer sur l'image)

  • Les dits du Labo

    Cadeau : le texte déclamé en pédalant, vendredi soir, au Labo de la Livatte. Texte inspiré par les photos de marc Bonnetin, visages et dos, nuques et faces. Tout cela mis en son et en musique par Jérôme Bodon-Clair.

     

    Pile ; Assez d'énergie pour tenir la Face en miroir.
    Reste dans l'ombre, expose son revers au soleil
    Face ; Assez de clarté pour en donner à Pile
    Pile ; Tout le corps est Pile, tout supporte Face, tout est déterminé par Face
    Face ; Reçoit le monde, conduit le jour jusqu'aux plantes des pieds
    Pile ; Qui est discret, par force
    Face ; Qui s'exhibe, par nature
    Pile ; Le Soi qui se dérobe
    Face ; Que l'on veut enrober,
    Face ; Que tant de tranchants veulent faire rejoindre Pile.

    Pile. Face.

    Pile. Ce qui s'appelle Pile. L'un des pôles de la personne. Pile au nord, Pile des perdants qui plient sous l'épée. Dos pâle, col sans hâle. Sur le revers, pile-poil épilées, ancre d'échine des vertèbres empilées de la tête aux épaules qu'on hausse. Toute la nuque est énucléée, rasée, hérissée, dressée, stressée, méprisée, la risée du matin, fait la gueule dès qu'on l'engueule, tournée, boude, courbe, dégage, de dos, fin du dos, sommet du dos mais sans ailes hélas, se faufile et file.
    Laissons là Pile d'ascètes. Mettons un terme à Pile et passons en Face.
    Car en face, de l'autre côté, sur l'autre rive, passé le seuil des oreilles et des tifs, sur l'avers à voir, à boire, la face, à poil et pelure, à découvert, moitié velue et moitié nue, moitié voulue et moitié niée, la face sans peur s'épanche et rit, sape les sagesses trop sûres et se régale de sa farce, peaufine ses phrases féroces, fait de franches fatrasies, fait face fière, s'affirme, affiche sa frimousse féline, fait la fête, farandole, festoie, se fiche de soi et se fend la fiole, fait des figures affriolantes de faunes frémissants, fait volte-face et finalement fascine. C'est fou mais ça, ça fout les foies à des fêlés de la foi. Forcément, car c'est trop de face, trop de femme, trop de chair femelle et d'humaine fêlure, trop de présence, trop de vie, face obscène, face offerte que des fondus foudroient et fouettent, que ces frères fervents se figurent convoitée par d'autres, convoitée comme un con ouaté, comme une fesse, une foufoune, alors sous de telles foudres les forces défaillent, la face affolée effarée s'efface et se voile et se cache se scelle et s'éclipse, se fait face de lune. Ou bien, c'est aussi effrayant : soumise à la fièvre des fenestrons et des foules, à la folie des fascismes fashion, la face enfin se farde et se floute, s'effeuille en photos sulfureuses, se vautre dans les frasques que financent des trafiquants, s'enfonce sous le factice des faux-cils et les fastes foutrement falsifiés.
    Il faut sauver la face ! Il faut sauver la Face !
    Sauvons la face fauve des sagesses éphémères. Songeons pour ce faire aux faces défaites des défunts, aux reliefs flasques des aïeux, affligés d'infortune, tous gisant sous le fardeau froid des cénotaphes, sans fanfreluches, sans frayeurs, sans fantaisies, inflexibles et blafards. Faisons aux fades et aux peaux hâves des fêtes de fadas, foutons le feu aux fatwas des faussaires. Il faut faire flancher la fébrile farce des fidèles forcenés autant que la frénésie des people frivoles et des riches tête d'affiche. Vlan, dans leur face à tous, gifle les furieux et claque les futiles ! Fonce fissa et fends les faux-semblants des salafistes ; fous les fards félons au fond funèbre des flacons, défends les fondations des formes sans fantasmes, fais saillir les faces enfin sans effets, fais front. Exhibe ton faciès et luis des feux des astres. Resplendis ! Splendides visions de visages, de vies vraies, de rire de fous-rires et de sourires. Dévoilés, les lèvres veloutées, la ride véloce à venir ou venue et le vague des veines qu'on voit sous le vernis du derme. Et puis merde, et qui daigne damner l'épiderme, donne des mots aux émois maniaques de Mars, les machos soumettent les masques et les muqueuses aux sangles et aux cilices, sinon les vouent au sang et au supplice, les moustaches font des taches aux frimousses, font souche aux Femen, font touche-touche aux hymens, attachent les charmes, s'alarment des désirs des dames, déclenchent les larmes des drames, s'agacent, crament carrément la grâce des gazelles, clament à leur guise les gammes des crimes que les calames déguisent, aiguisent leur glaive à la gorge glabre de prétendues aguicheuses.
    Mais les regards toujours vers eux tournés triomphent, les images de faces surgies de sous le tissu ou lavées de leur grimage, faces insurgées éplorées ou sèches levées devant les sabres, les visages clairs débarrassés de maquillage, les yeux ouverts, les têtes dénudées, les joues sans fard, les cils sans khôl, les fossettes, les pommettes, les mentons, les fronts, les nez et les creux, les tempes venues au jour, les temps venus, les dents montrées, les faces dévoilées et crues, sans apprêt sans artifices, à peine nées vous disent : foutez-nous la paix.

  • Notre labo

    Inaug_Labo-Livatte.jpgCe soir, à partir de 18h30, à Roanne, 17 rue Camille benoît, au deuxième étage de l'ancienne école primaire de la Livatte, les compagnies Dynamo, Micro et Nu inaugurent ensemble un lieu de création, ouvert par la mairie, et qu'elles partagent. Appelons-le Le Labo de la Livatte. On lui trouvera un nom plus tard, mais enfin, Labo, ça définit bien ce que l'on a envie d'y faire. Tenter, chercher, croiser, mélanger, touiller, détonner. A cette occasion, sur une musique de Jérôme Bodon-Clair, devant un montage photographique de Marc Bonnetin, j'aurais l'angoisse de débiter en pédalant et en public, un texte écrit pour l'occasion : « Pile/Face ». Aussi, Dynamo et Micro, nos partenaires et amis, s'adonneront à de courtes prestations. Il s'agit de permettre de faire entrevoir quel type de travail nous faisons et les pistes que nous explorons.
    On espère vous voir nombreux.

     

    (le visuel est signé Marc Bonnetin.)

  • Promenade sonore

    Si vous souhaitez vivre une expérience extraordinaire, rendez-vous place de lattre de tassigny à Roanne. L'association MICRO vous entraîne pour une promenade individuelle et sonore. Vous fermez les yeux, on vous guide, perception de l'espace et du monde incroyable. Chaque balade dure un quart d'heure. Inoubliable. J'officie ce matin de 10h à midi, mais le stand est ouvert toute la journée. C'est gratuit, bien entendu.

     

    Parallèlement, on vous donne une carte sonore de Roanne. Une vingtaine de lieux, recensés par MICRO, où vous vous rendrez quand bon vous semblera, pour découvrir la ville sous un aspect indédit. Quelle chance nous avons d'avoir de tels talents sur le territoire !

  • Catherine Chanteloube à Riorges

    P1100729.JPGIl paraît que certains sont entrés en parlant haut, sans la moindre gêne. J'ignore comment c'est possible. Dès le seuil de l'exposition de Catherine Chanteloube au Château de Beaulieu, à Riorges, la beauté et la sérénité vous cueillent, elles vous imposent le silence qu'on doit au sacré. Le recueillement, mais dans le recueillement, une joie qui ne vous quitte pas. Là, des silhouettes d'oiseaux sont alignées sur un fil invisible, hirondelles brodées rassemblées contre un ciel de singalette pour une migration, mais pas pressées de partir. Car on est bien, ici, entourés de la bienveillance et de la générosité de l'artiste. Alors, on flâne sur les deux étages qu'a investi la sculpteure textile, on s'émerveille de l'appel à l'évasion d'« Aquaviva » grande pièce de tissu déroulée depuis le plafond, superposition élégante de formes qui évoque les reflets de l'eau, le miroitement du ciel, un ailleurs inexprimable (« Oh, un rêve ! » s'est exclamé une visiteuse en découvrant ce jeu d'ombres et de transparences), on voyage, on déambule entre les installations et dans son propre esprit. A l'étage, la promenade s'enrichit de la partition sonore de Jérôme Bodon-Clair, impeccable comme d'habitude. De longues pièces de tissu blanc descendent du plafond et sont arrimées au sol par des monticules de terres de couleurs différentes. Les totems hybrides, entre légèreté irréelle et gravité terrienne, font une ronde autour du visiteur qui entre dans le cercle. Et puis, après cette installation intitulée « terre douce », tout imprégné de splendeur, le visiteur est accueilli au coeur d'un nuage de pièces en suspension, une centaine de nautiles et d'ammonites flottent dans la pièce, la voix de la bande sonore sous-tend ce paysage onirique d'une nappe tout aussi suspendue, éthérée. Ici, me confie Claude, qui souhaite la bienvenue à chacun, des enfants ont pu se coucher et rêver, reprendre leur souffle, abandonner un temps leur armure martyrisée. Ils ont reçu un peu de cette générosité qu'offrent les sculptures textiles de Catherine Chanteloube. Et avec eux, l'adulte qui voudra bien laisser à la porte ses colères et ses peurs, aura grand bénéfice à entrer dans l'univers de cette artiste. Pour ses yeux, sa joie, son âme.

    Exposition Catherine Chanteloube, jusqu'au 24 juin, au Château de Beaulieu. Entrée libre.

  • La chanson engagée

    J'écoute la chanson de Dominique A « Rendez-nous la beauté, le monde était si beau et nous l'avons  gâché » ça me dit quelque chose. Ah, Voyons. Ces paroles fortes, cette dénonciation de la bêtise humaine, cet engagement sans compromis, cette révolte. où ai-je déjà lu ça ? Oui, ça y est : dans mes poèmes quand j'avais douze ans !

  • Le retour de la vengeance de Cloclo

    Je vois approcher avec inquiétude la sortie du biopic sur Cloclo. Vais-je devoir devant tous, tandis que la France entière se recueillera dans la dévotion, qu'une nouvelle génération aura accès à ce phénomène musical, avouer mon aversion pour ce chanteur, sa musique, ses mouvements de danse, sa voix, ses costumes, ses paroles, sa vie, sa coupe de cheveux ? Vais-je pouvoir, aurais-je le droit de seulement murmurer à quel point sa carrière me fut insupportable, à quel degré d'agacement physique ses bêlements m'amenaient ? Au point, je le jure, d'avoir ressenti dès l'enfance et encore aujourd'hui, une sorte de picotement le long des vertèbres dès les premières mesures de « Alexandrie » ou du "Téléphone pleure". Quant à « Si j'avais un marteau », en l'écrivant, déjà, je sens une sorte de haine m'envahir. C'est inexplicable, viscéral, ce chanteur en plastique avec ses paillettes m'a toujours donné des envies de meurtre. Comment faire ? Comment vivre la cloclomania qui va tout submerger dans les jours qui viennent ? On va me jeter des cailloux, on va me trouver anormal, on va me suggérer l'exil par charité. Dire que ce type et ses épigones ont pourri mes années d'innocence. Enfin, voyons les choses de façon positive : Claude François m'a endurci et préparé aux dures lois de l'existence. Sans lui, enfant protégé, j'aurais pensé que le monde, dehors, ne recelait aucun danger, n'était que bonté et authenticité. Petit, ambitieux, colérique, factice, bling-bling... finalement, il m'aura préparé au pire, qui allait survenir des années plus tard.

  • Carrément Trop pas !

    Laurent Cachard aime la chanson depuis toujours. Et il aime aussi la comédie musicale. Goût que je partage, d'ailleurs. C'est toute une équipe qui a rejoint l'auteur du Poignet d'Alain Larrouquis pour mener à bien un projet hors-normes : la création ex nihilo, avec ses propres moyens de producteur, d'une vraie comédie musicale. La comédie musicale est, pour l'auteur de langue française « le » genre casse-gueule par excellence. Laurent Cachard s'en sort en articulant intelligemment les chansons entre elles, tout simplement. Sur le blog consacré à la genèse de l'expérience, on peut en écouter quelques unes, dont la musique est signée de son éternel complice en la matière : Eric Hostettler (les compères ont déjà produit un album  : L'éclaircie).

    Dans ce nouvel opus, ma chanson préférée est « l'inversion des choix ». Cependant, je dois admettre que « Trop pas », chanson d'ouverture qui donne le titre à la pièce, se retient facilement, s'incruste longuement et a accompagné une de mes insomnies, récemment.
    En tout cas, vous qui, contrairement à moi, serez mobiles ce soir à partir de 20 heures, vous seriez bien inspirés de vous rendre à la Casa Musicale, pour le premier show case de ce musical auquel je souhaite évidemment succès et postérité. Tél : 04 78 83 40 82.

  • Thérapie

    Un coup de blues ? Hop, un petit coup de Florence Foster Jenkins, et tout de suite, la vie étincelle ! ce doit être au moins la troisième fois que je place ce lien sur Kronix, pardon aux fidèles (de toute façon, je n'en ai pas, bande d'ingrats), mais que voulez-vous, FFJ est la grâce incarnée, elle me réconcilie avec le genre humain mieux que mère Thérésa et plus instantanément que la mémoire de mes meilleurs jours. Alors...

    Pour les rares qui ne connaîtraient pas encore, j'attire votre attention sur les dangers d'une exposition trop longue. Enfin, vous apprendrez vite.

  • Demain, dès 16 heures

    Un nouveau rendez-vous pour les amoureux de lecture auxquels peuvent se joindre, si tant est qu'ils soient des êtres distincts, les amoureux de musique. Dans le cadre du festival de Musique des Monts de la Madeleine, dans la Loire près de Roanne,  vous êtes invités à venir nombreux chez Jean Mathieu, rue Chateaumorand à Saint-Haon-Le-Châtel à 16 heures, assister à un récital Musique et Poésie.

    Au programme : BACH  -  HUGO  -  WEBER  -  LAFORGUE - BOCCHERINI  -  NORGE  -  PAGANINI

    Distribution : Noël Anderson  violon ; Tae-Mi Song  violoncelle ; Jean Mathieu  voix

    Jean m'a demandé de lire "Désolation" un texte superbe de Laforgue qu'il m'a ainsi permis de découvrir. Je suis très fier et vais essayer d'être à la hauteur.

    C'est gratuit, comme toujours.

    A demain peut-être.