Bon, elle venait de baiser avec un crétin. Elle réalisa qu'elle n'avait jamais couché avec un génie. Estima que c'était une question de probabilité. Multiplia les aventures avec des crétins dans l'espoir que, sur le nombre formidable qu'elle s'était fixé, il y aurait une intelligence exceptionnelle. Elle crut toucher au but avec mon pote Nono. J'ignorais son génie. Veux décevoir personne. En tout cas, lui, il est content.
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Pour mieux voir, il faut savoir parfois tourner la tête. Pour mieux comprendre, il faut savoir parfois oublier. Mais pour mieux aimer, la haine n'est d'aucun secours. Les paradoxes ont des limites.
Si vous estimez que ce billet n'était pas nécessaire, je ne suis pas loin d'être d'accord avec vous. Si vous êtes indulgent avec moi, je vous suis reconnaissant. Maintenant, vous pouvez appliquer une des sentences ci-dessus : "pour mieux comprendre, il faut parfois savoir oublier". Alors, oubliez, et réfléchissez à ce que tout ça peut bien vouloir dire. Et vous pouvez maintenant goûter la pertinence cachée du propos, que vous aviez si promptement écartée. Kronix, le blog qui oblige à penser quand on n'en voit pas l'utilité. Merci Kronix !
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Le cerisier rit ? Choisis l'autre magie : il y a des enfants dans les feuillages.
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Allez, mon cher Pourbus, reviens, approche, viens me confier ta voix. Tu vas respirer, aimer et douter à nouveau, nous allons retrouver la scène. Nous allons dialoguer ensemble. Il y aura des âmes nouvelles penchées vers toi, tu diras plus nettement qui tu es, tu seras moins haut mais plus touchant. Tu seras plus près de ce que nous sommes, différents de qui nous étions il y a huit ans, quand l'écriture nous a mis au feu tous les deux, la première fois.
« Peindre » sera une autre pièce, une autre expérience. Et elle sera meilleure, d'une certaine façon.
La Compagnie NU se remet à l'ouvrage. Quelque chose en nous se ravive. -
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Une des grandes satisfactions de l'existence, est d'assister à la lente transformation des autres. Tel qui disait « Les homos, c'est le genre de saloperies qui fait regretter que les camps n'existent plus » devenu un être tolérant, vigilant, conscient. Tel autre qui méprisait toute peau basanée, doucement amené à s'amender, à comprendre, à se racheter par ses engagements et ses propos. Et aussitôt, faire pour soi la comptabilité effarante du nombre de domaines où il faudrait s'améliorer.
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Rendre service est un assez bon moyen de se faire des ennemis.
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Peindre. Pièce créée il y a quelques années, née de la rencontre avec plusieurs artistes, est remise sur le marbre aujourd'hui. L'écriture a connu une dizaine de versions et, bien que jouée sur scène, elle n'est pour nous qu'une ébauche, tant le contenu est riche, son potentiel prometteur. C'est la dimension nomade du texte de théâtre. Les mots ne seront fixés que par la grâce de l'interprétation. J'ai hâte d'écouter à nouveau François Podetti en Pourbus, s'adresser à une apparition ("E" dans le texte, mais jamais nommée), à la fois muse, fille, femme, menace, souvenir, destin et exigence intime.
Extrait.
Pourbus : Parfois, je laissais pinceaux et toiles et te regardais, te regardais, te regardais. Ton corps, tes mains croisées sous la joue, ton sourire aristocrate dans le sommeil. Les boucles de tes cheveux, leur ombre sur ton front. Toute ma peinture était là. Dans ce trouble que j'éprouvais à t'admirer dormir. Certains blancs sont nés dans ce creuset. Dans cette paix où perce l'inquiétude. Dans les blancs, il y a ta respiration calme, ton corps et ton sourire. Personne ne le sait, personne ne le voit, mais c'est là.
E : Elle était là, elle dormait. Mais toi ? Ton silence ?
P : Mon silence ? Quand je travaille ?
E : Quand tu tiens le temps serré entre les mâchoires
P : Oh, ce silence...
E : Oui, parlons-en
P : Cela s'appelle la concentration, figure-toiE : Allons...
P : J'évalue le monde, je promène la pointe de l'absolu dans les ciselures du temps...
E (l'interrompant) : Ce n'est pas ce que je te demande
P : Ah bon
E : Non. Raconte
P : Je me plante devant ma toile, j'ai les jambes écartées, le buste droit. C'est ça ?
E : Voilà. Continue
P : Là, comme ça, sans y penser. Plus de pensée parce que. Absorbé, aspiré. Ça rigole pas. Ça rigole pas, je bosse, je bosse.
P : J'arpente des géographies devant la toile, il y a des tropiques et des longitudes, des océans à chaque coudée...
E (soupire) : Fatigue !
P : Le grand espace, le vide, mon absence... de quoi parlerais-je ?
E : Le temps, entre les dents serrées
P : C'est ça, si tu veux. Dents serrées sur le silence. Tout entier dans la toile. Le temps, évanoui. La solitude de l'enfance qui se prolonge, les marmonnements incessants de mes rêveries qui respirent encore tandis que je travaille.
E : Continue
P : Pareil dans ma chambre d'enfant, pareil. Dans ma solitude de gamin avec cette sensation de vague, de mollesse. Cette espèce de vertige où je me vautrais. Le même matelas d'ennui généreux dans lequel on est si bien ; le même ici, dans l'atelier.
E : Continue
P : Me voici dans ma chambre, me voici avec moi enfant, me voici moi enfant, et je bosse, je joue, le monde est dans ma main, et je joue avec. Là, je suis entier, là je suis peintre, oui. Entièrement, complètement, je ne suis rien d'autre. Ou peut-être même pas : je suis ce que je suis en train de faire. Le pinceau c'est moi, la toile c'est moi. Et pas seulement : l'espace, la lumière...
E : La musique, les voisins...
P : Oui. Tout fusionne et se précipite par moi, sur la toile. Si je mets de côté le mystère initial, tout cela pourrait se résumer par la plongée dans le travail. Surtout ne pas être intelligent, lâcher prise, tout désapprendre. Un nouveau-né.
Je travaille, je bosse. C'est comme ça. Je ne m'amuse pas. C'est sérieux. Je retrouve le sérieux de l'enfance. -
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Le sommeil suspend la pensée ; l'insomnie vide le cerveau que l'activité diurne a encombré ; les nuits sont le champ de bataille des ressassements ; les rêves ajoutent à la confusion générale. Si seulement l'aube mettait un peu d'ordre là-dedans !
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Causerie sur le thème « mes œuvres favorites »
Saint-Haon-le Châtel, le samedi 15 juin.Il s'agissait de limiter son choix à dix. Je n'y suis pas parvenu. Alors, je me suis dit : « faisons-nous plaisir… » Après un rapide aperçu de l'histoire du livre (car de quoi parle-ton quand on parle de livre ?), je vais proposer un parcours de hasard parmi mes livres aimés.
Comme on va le voir, un certain goût pour le monumental, en tout cas, en début de "carrière de lecteur" (la faute à Hugo, ça !), et puis, une certaine maturité, une curiosité, des envies d'infimes et d'intime, donnent ce mélange. Mais nous sommes tous lecteurs de cette eau, plus ou moins, n'est-ce pas ? (je veux dire, curieux, infidèles, passants).
Les livres dont je vais essayer de parler (listés ici sans ordre, qu'importe) :
Franck Herbert, Dune ; Homère, L'Iliade ; Dante, La divine comédie ; Gilgamesh ; K. Dick, Le maître du Haut-château ; Hugo, La Légende des Siècles ; Flaubert, Salammbô ; Steve Tesich, Karoo ; Laclos, Les liaisons dangereuses ; Auclair et Deschamps, Bran Ruz ; Emmanuel Merle, Dernières paroles de Perceval ; Christian Degoutte, Il y a des abeilles ; Cavanna, Les Russkofs ; Virginia Woolf, Mrs Daloway ; Pierre Michon, Corps du Roi ; Violette Leduc, La main dans le sac ; Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes ; Marguerite Yourcenar, Les Mémoires d'Hadrien ; Eric Chevillard, La Nébuleuse du crabe ; Easton Ellis, Moins que zéro...Les livres dont j'aurais aimé parler :
La femme de sable, Chloé Delaume ; Lydie Salvaire, BW ; Millet, La vie sexuelle de Catherine M ; Pauline Réage, Histoire d'Ô ; Melville, Moby Dock ; Simenon, Des inconnus dans la maison ; Peyo, Le schtroumfissime ; Annie Ernaux, La place ; Antonio Lobo Antunes, Splendeur du Portugal ; Colette, La Maison de Claudine ; Rimbaud, Une saison en Enfer ; Otomo, Akira ; Marcel Marïen, Figure de poupe ; Daniil Harms, Un tigre dans la rue ; Buzatti, le K ; Serge Brussolo, Enfer vertical en approche rapide ; Volodine, Biographie comparée de Jorian Murgrave ; André Breton, Nadja ; Howard, Conan ; Burroughs, Tarzan ; La Bible (L'Ecclesiaste) ; tout Rabelais, tout La Fontaine ; Umberto Eco, Le Pendule de Foucault ; Philip Roth, La tache ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; Salinger, L'attrape-coeurs ; Henri Alleg, la Question ; Truman Capote, De sang froid ; Céline, Voyage au bout de la nuit ; Leo Perutz, Une nuit sous le pont de pierre ; Eco, Le Pendule de Foucault ; Pirandello, Henri IV ; Ionesco, Le Roi se meurt ; Conrad, au cœur des Ténèbres ; Mc Carthy, L'obscurité du dehors ; Chessex, L'Ogre ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; et La Recherche, du petit Marcel, bien sûr…Dès que je la reprends, cette liste, je la trouve contestable. Elle change sans arrêt depuis deux semaines (la peur d'oublier un choc esthétique majeur et de devoir embrasser l'ouvrage injustement écarté en lui disant "Je te demande pardon"). J'aimerais vous y voir, tiens.
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La sirène regimbe à pointer la tête hors de l'eau. Car alors, son buste émergé affole le marin, tandis que le bas de son corps excite le requin.
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En préparant une causerie sur "mes livres préférés", j'ai imaginé présenter les ouvrages au hasard, par « passerelles », car m'est venue, dans l'exercice, l'idée que nous recherchons, dans nos lectures, à perpétuer l'éblouissement perdu de la première vraiment importante pour nous, le choc esthétique initial, et que nous prolongeons, au travers des découvertes les plus variées, la lecture d'un immense ouvrage qui serait celui de notre vie. D'où le fait que nous rejetons ou adoptons tel ou tel texte, quelle qu'en soit la nature, parce qu'il est plus ou moins éloigné de ce récit séminal, abordé dans notre préhistoire.
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Sous la houlette du précieux Jean Mathieu, la bibliothèque de Saint-Haon-le-Châtel a imaginé un cycle de causeries intitulé « Mes dix œuvres favorites ». Cette semaine, je serai l'un des orateurs qui se sont succédé, mois après mois depuis janvier, pour exposer et expliciter leur choix. L'an dernier, les « causeurs » présentaient leur musée personnel d’œuvres artistiques (peintures surtout, sculptures et/ou installations parfois). Cette année, il s'agit d'évoquer des livres. La question se pose d'abord de savoir ce qu'est un livre et, si le terme d’œuvres, conservé pour intituler cette nouvelle série, permet d'élargir les choix (par exemple, je vais présenter le cycle de Dune comme un seul ouvrage, bien qu'il soit composé d'une dizaine de « livres »), l'exercice consiste bien sûr à plonger dans la masse des lectures d'une vie pour en extraire les ouvrages marquants. Il faudrait qu'il n'y en ait eu que dix ! C'est infernal, impossible, bouleversant, sans exagérer. Ma liste a changé constamment ; elle risque de se modifier jusqu'à la dernière minute. Dans ceux qui résistent à tous les atermoiements et repentirs, je m'aperçois qu'il y a peu de livres actuels, disons des dix dernières années, comme si les livres qui comptent vraiment pour moi se situaient surtout dans une zone du temps où mon cerveau adolescent recevait mieux leur puissance. Impossible de m'en tenir à dix, disais-je. C'est le paradoxe : si on me demande de choisir un seul livre (la question éternelle de l'île déserte), je crois que je peux le désigner (ne me le demandez pas là, tout de suite), mais dix ? J'admets que je m'en suis trouvé incapable. Il y en aura plus du double, hélas, dont des textes « fondateurs » (textes assez influents pour fonder des civilisations ou témoigner éternellement de leur caractère, comme l'Iliade ou l’Épopée de Gilgamesh). Face à ces monuments, quelle littérature mettre en lumière ? La plus intime, la plus infime, celle des ralliements minuscules, des remuements presque indicibles, la littérature qui, ai-je pu croire en la découvrant, ne parlait qu'à moi seul. Vanité du lecteur. Pour en savoir plus, venez partager ce gentil moment samedi 15 juin, à partir de 17h13 (pourquoi 13 ? : parce qu'un précieux ami m'a dit de l'attendre, il ne peut être au rendez-vous à 17 heures pile, l'heure promue initialement, alors… 17h13).
Sinon, venez aux rencontres suivantes, basées sur le même exercice :
6 juillet Bruno DUSSUD, Isabelle et Philippe PRAS
14 septembre Jeanne PATFOORT et Gisèle LOIRE
12 octobre Catherine PERARD
9 novembre Dominique FURNON. -
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Harasser, arpenter, vitalité, incandescence, verve, rancune, lapidaire, détresse, blafarde, dépecé, sépales, rêche, safrané, limoneux, alluvions, plantureux, tarissement, corrosif, étayer, empâté, fervent, décanter, galvanisé, poreux, s'égosiller, cantilène, railler… tous ces mots que je n'ai pas utilisés dans mon dernier roman. Quel gâchis !
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Bêche, faux, cisailles, sécateur, taille-haie, tondeuse, plantoir… toute cette ferraille pour vaincre le jardin, cette guerre primitive pour lui faire cracher son tribut. Retourné, rabattu, écrasé, il se rend, de peur que j'exécute ma menace de l'arme chimique.
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Ils n'en sauront pas plus demain, crois-moi. L'expérience est un leurre pour les enracinés.
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Il referma le journal sur un soupir de soulagement : pas question de lui dans les rubriques nécrologiques.
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Je tiens à préciser que je n'ai jamais déclaré : "Si ma notoriété peut servir l'artisanat, c'est une bonne chose". (Le Progrès d'hier). Comment passer pour un trou du cul...
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Le menuisier avait eu tort de négliger la sécurité de sa scie circulaire. Il ne pouvait même pas s'en mordre les doigts, qu'il n'avait plus.
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Lourdes. On se bouscule dans la grotte où la Vierge est apparue, mais on devrait songer que c'est aussi le lieu exact où, aussitôt, elle a disparu.
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Je m'allonge sur l'herbe, je traverse ma cour immaculée, je cueille les roses du jardin, je me dis « quelle vie de luxe ! ». Je passe la tondeuse, je nettoie le gravier blanc, je massacre les pucerons*. Je me dis : « quelle vie de con ! »
* Méthode perso : chaque tige et bourgeon à la main, éponge, eau et savon de Marseille. Un peu longuette mais radicale et bio.