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kronix - Page 60

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Deux très bonnes chroniques pour les Nefs de Pangée en un seul jour. On ne se plaint pas. Ici, un billet des lectures d'Efelle, qui conclut : "Avec cette magnifique fresque, Christian Chavassieux livre une histoire prenante et poignante des plus réussies. Sans nul doute ma meilleure lecture de l'année. Un roman vivement recommandé et incontournable."

    Je n'ai pas envie de contredire ce lecteur qui semble avoir beaucoup de goût.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Sous la plume d'un certain Xapur, une nouvelle chronique élogieuse (ne croyez pas que je sélectionne, pour l'instant, c'est unanime (avec quelques réserves sur certains points, parfois). S'il y a une critique négative -et qu'elle est bien écrite- je vous le ferai savoir aussi). Celui-ci note une chose importante, qui n'a pas été relevée par les autres chroniqueurs, sur les révélations de la dernière partie : "Une remise en perspective étonnante qui permet de reconsidérer tout le livre sous un autre angle, à commencer par le titre lui-même..." Eh oui, les Nefs de Pangée ne sont peut-être pas (seulement) celles qu'on croit.

  • 2668

    Tout un film pour raconter la survie d'un type seul sur Mars. Et alors ? Croyez-vous que nous ne soyons pas seuls sur Terre ?

  • 2667

    Vers qui se tourner pour arracher cet écœurement ? Vers quel ailleurs diriger mon regard ? Et pleurer comme morte ma terre frileuse que je ne reconnais pas, mon antre, mon ventre, mon brouillard, mon pays.

  • 2666

    L'ours psychologue, toujours, conseille au saumon angoissé de revenir à la source.

  • 2665

    L'humanité, habillée, parfumée, maquillée. Qu'a-t-elle à cacher ?

  • 2664

    La porte du bureau est ouverte pour laisser rentrer la chaleur. Les chats s'y invitent donc. Il y a un oiseau dans le bureau, reclus ici pour l'abriter des chats, justement, d'habitude. Les chats viennent l'entourer avec gourmandise et, saisis parfois d'un désir irrationnel, bondissent sur la cage. S'en suivent fracas, débandade, dérapages, injures. Je vous demande de penser à tout ça quand vous lirez « La Grande Sauvage ». Si toutefois j'arrive à l'écrire.

  • Les Nefs de Pangée - Une interview

    Grâce aux questions concoctées par B. B. de l'Essor, les éléments essentiels de l'intrigue.

  • 2662

    Il a sauté d'un monde à l'autre. L'arche l'entraîne bénévolement. Dans la pénombre de la soute, le rat renifle l'huile minérale, les restes de capture, des remugles cosmopolites. Ce n'est pas son voyage, il vogue innocent vers une île qu'il n'a pas choisie. Ne choisit jamais rien, d'ailleurs, et conquiert le monde ainsi, bêtement.

  • 2661

    Te voilà, c'est toi. Grand cadeau minuscule. Un elfe, une fée, un farfadet, une incarnation, le projet neuf de nos vies. Te voilà, c'est toi, le plus petit géant du monde. Te voilà, Petit Poucet majuscule. Et moi, qui te vois si menu, je me sens grandir, de la terre jusqu'aux nues, j'ai des rires de géant, je suis le père d'une chimère. Il en faudrait des moulins, des fous, des assassins, pour venir à bout de notre force. Il en faudrait des guerres et des séismes pour faire trembler nos murs, il en faudrait. Qui nous résisterait ? Qui pourrait anéantir notre douce tribu ?

     

    Extrait de "Voir Grandir". Sur scène en 2016. Musique de Jérôme Bodon-Clair.

  • 2660

    Blanche, torsadée comme un artifice de pâtisserie ; noire épaisse, minerve de fortune ; une écharpe indispensable m’enveloppe le cou. Chaque matin, j’enroule jusqu’aux lèvres cette longue soie ou ce grand tricot, d’un geste de magicien manipulant d’invisibles volutes.
    Plus qu’un usage, une image de marque, tant l’accessoire est solidaire de ma silhouette, et depuis si longtemps. Ce fut d’abord une réponse d’urgence à la fragilité de mes cervicales, qui craquent et se tétanisent au moindre vent coulis, puis la prévention de ces désagréments, en toute saison. Car les courants d’air glissent de l’hiver à l’été sans états d’âme. L’écharpe est donc toujours là, plus ou moins chaude cependant. Des années de pratique en ont fait une habitude difficile à abandonner. Je dors nu avec une écharpe autour du cou. Et si je déambule, à l’intérieur ou dehors, deux ou trois pas sans elle m’alertent sur ma distraction, et je saisis la première écharpe disponible, pour vite rassurer mon cou frissonnant.
    Je ne noue pas mon écharpe ; elle doit être assez longue pour que ses tours en solidarisent la forme. Balancée finalement sur l’omoplate, l’autre extrémité descendue sur la poitrine, elle reste libre de se dévider comme une bobine de fil. Je la rattrape alors, reproduis le geste de magicien, termine par un déjeté sur l’épaule, censé équilibrer l’ensemble.
    Parfois seulement, quand l’air est franc, quand le soleil charrie ses ondes puissantes, je consens à délivrer mon cou de son éternelle protection. Et je marche, je respire, je soulève la poitrine, je savoure un oxygène allégé inexplicablement, je réalise combien on s’impose par précaution, de petites chaînes quotidiennes dont on peut bien se passer, et combien les défaire est jouissif.

  • 2659

    Il nettoie le pare-brise, vient frapper à ta portière. Tu baisses la vitre et il te sourit. Voilà, tu vois plus clair, l'air autour de toi est renouvelé, et il ne te demande rien. Merci, le poète.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Hors un bémol sur les "ellipses temporelles un peu bâclées" (prends ça), plutôt un bel hommage rendu au genre épique, dont "Les Nefs" se veulent. C'est sur Daylimars, sous la plume de Déborah Gay, qui s'est donnée la peine d'illustrer son billet avec d'autres peintures de John Martin que la couverture du livre.

    De chronique en chronique, toujours un parcours rassurant, jusque là. Un jour, je ferai un point et répondrai aux diverses critiques (fondées, oui, mais j'avais mes raisons).

  • 2657

    Tu étais inconsolable ; et puis un jour, tu as accepté de mourir.

  • 2656

    Tandis que tu m'enveloppes de bien, je sens monter le froid des haines. Je n'y peux rien. Je mesure ta force, de parfum et de calme, mais on accumule pour toi des orages vénéneux. Je vois grandir les choses qui nous emporteront. Des haines aux griffes tendues par la fenêtre. Mais je refuse de te penser comme une proie, tant que je suis là. Alors je te berce, rien n'est advenu. Tu as le temps. Reste endormi je te prie, sans autre souci qu'une faim qui mûrit.

    (Cette incapacité à jouir pleinement des meilleurs moments de la vie.)

  • 2655

    Ce qui m'a toujours fasciné dans l'histoire de la Belle Paule de Toulouse, c'est son aspect légendaire, alors qu'il s'agit d'une histoire vraie, relatée par plusieurs sources contemporaines, y compris des textes administratifs comme on va le voir. Un petit rappel, parce que vous n'êtes pas obligés de connaître :

    Paule de Viguier est née en 1518, à Toulouse. Sa beauté était si extraordinaire que ses apparitions publiques causaient des attroupements de curieux, bien désagréables pour sa paisible personnalité. Il lui devint si difficile de simplement sortir de chez elle qu'elle résolut un jour de rester cloîtrée dans sa maison.

    Il s'en suivit toutes sortes de protestations, de manifestations, dont certaines dégénérèrent en émeutes violentes. La municipalité de Toulouse dut prendre des mesures. Par arrêté municipal, la belle Paule (surnom donné par François Ier lors de sa visite en 1533 où la toute jeune fille avait été choisie pour sa grande beauté -déjà- afin de présenter les clés de la ville au roi) fut contrainte de se présenter deux fois par semaine à sa fenêtre, pour calmer la population.

    Encore une fois, ce que je trouve extraordinaire dans cette histoire qui ressemble à un conte, c'est que les textes existent, que cette femme a vraiment été obligée de s'exhiber pendant des années. Sa beauté est restée légendaire de son vivant. Elle était un des "monuments" à visiter pour les grands noms de l'époque (une correspondance parle de ça, Paule de Viguier avait alors plus de 40 ans et était encore -paraît-il- d'une beauté remarquable).

    En fin de compte, ce qui m'intéresse est de plusieurs ordres : quelle est la logique de cette foule de l'époque Renaissante, déjà frappée d'un syndrome People ? ; une femme peut-elle être belle à ce point ? ; la beauté n'est-elle que l'acceptation de ce que tous ont décidé de trouver beau, et notamment un roi, qui "labellise" en quelque sorte, le caractère exceptionnel de cette beauté. Enfin, pareille histoire n'est envisageable que pour une beauté féminine. Pourquoi les plus beaux spécimens masculins (comme moi par exemple), ne provoquent-ils qu'une gêne polie quand ils font leur marché ?

  • 2654

    C'est demain, à partir de 16 heures, à la librairie Mayol, à Roanne.

    Les Nefs de Pangée, Christian Chavassieux, Roanne, FantasyCela dit, si je peux me permettre un conseil : vous venez me voir, on discute des Nefs, tout ça, et vers 19 heures, on enchaîne avec Emmanuelle Pagano à la Médiathèque de Roanne.

    Il y a pire programme, non ?

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    "Cet usage des archétypes crée un sentiment de confort chez le lecteur qui se laisse bercer par le fil du récit comme dans un cocon douillet. L’auteur le sait et joue avec lui pour créer une révélation au deux tiers du livre qui oblige à reconsidérer toute l’histoire que l’on vient de suivre. Le choc éprouvé crée un moment de suspension où les bras ballants il ne nous reste plus qu’à louer toute la virtuosité de son auteur."

    Une critique intelligente, de légères réserves, mais nettement louangeuse. Sur le site SYFANTASY.

  • 2652

    Passer la main, passer puisque l'on passe. Je marche devant toi, je marque le passage, la trace lentement se creuse. Le jour pousse sa pointe entre la terre et l'horizon, je t'emmène vers cette aube que je ne pourrai respirer. Moi, je vais trouver la nuit et te laisse la maladresse du jour. Je passe la main, dans ta main je laisse des mots, un jeu, une clé, une recette de gâteau, une démarche, un accent, un tour d'automobile, des chansons et quelques anathèmes. Passer puisque l'on passe. Sur le chemin tu vas vite, tu passes devant moi, tu t'éloignes. Je te vois là-bas, aminci, découpe noire dans la toile cirée du soleil. Je m'arrête où je suis, au seuil du soir. Tu te retournes, tu me salues, je réponds à ton salut, ne m'oublie pas, va, ne perds rien de moi.

  • 2651

    Je crois qu'on ne gagne rien à s'entre-tuer, à tenir l'autre à distance, et à s'enrichir au détriment des plus précaires, je crois qu'on peut partager nos richesses pour le plus grand bien du plus grand nombre (et même, je ne vois pas comment il pourra en être autrement dans l'avenir), je crois que la culture des autres m'a enrichi, je sais que le système qui m'a permis de vivre de mon art n'est pas idéal, et je pense qu'on peut l'améliorer en utilisant le processus démocratique qui l'a fondé, je crois en l'humanisme et en l'avenir de l'humanisme, aussi ringard puisse-t-il paraître à tous ceux qui sont plus pertinents et plus intelligents que moi (sûrement, puisqu'ils causent dans le poste, écrivent dans le journal et discourent à la télé), je crois qu'il est bon de refuser la torture, de discuter de la valeur de l'emprisonnement et des vertus de la peine de mort, je pense que la culture est bénéfique, que la peur est néfaste. J'ai la naïveté de croire que les plus naïfs sont ceux qui croient fonder un avenir sur un autre projet que celui-là. Bref, je suis un bien-pensant, comme tentait de m'abaisser par cette injure, le plumitif d'un hebdo local, heureux d'avoir à disposition une étiquette qui collât si bien.