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  • Verso

    Couv_Verso.jpgLa revue Verso est une revue de poésie, attentive aux créations textuelles originales. Elle est née en 1977, et continue de produire, de publier, de défendre des auteurs de textes poétiques. Tâche ardue, opérée dans la bonne humeur. Dans le numéro 137 de juin 2009, de nombreux auteurs, comme d'habitude, les dessins de Jean Monnet, et la chronique de Christian degoutte, auteur d'un livre dont je vous avais parlé : "Trois jours en été". Un précieux récit, magnifiquement déroulé.

    Parmi ses critiques, il y a celle du "Baiser de la Nourrice". Il parle d'une "écriture hypnotique et millimétrée". Et, que voulez-vous, ça me fait plaisir. Alors, voilà. merci Christian.

    Il évoque aussi un texte fort : "Tristan", édité à l'escarbille, l'éditeur justement, de "trois jours en été".

    Lire Verso est une bonne façon de découvrir la poésie actuelle. Je pense à certaines connaissances qui produisent de la rime, sans lire aucun auteur contemporain. Elles devraient.

     

    Verso. Le site : http://revue.verso.free.fr/ est très moche, et ne rend pas justice à la revue papier. C'est peut-être voulu ?

  • En quête de sens

    C'est sans doute un effet de l'âge, mais les questions et positionnements qui mobilisent mes pensées depuis tant d'années, prennent forme aujourd'hui, au fur et à mesure de certaines décisions.

    Ainsi, je cherche une banque moralement "acceptable" par rapport à mes convictions. Et, malgré les réserves d'un copain banquier (coucou, toi), je crois que j'ai fait mon choix. J'ai rendez-vous ce matin avec ma banque pour négocier la fermeture de tous mes comptes et leur transfert. Je devine le parcours du combattant qui se profile, et je tâcherai de vous faire partager ma démarche.

    Dans une veine tout aussi éthique mais plus personnelle, j'entreprends la démarche -encore assez exotique- de me faire débaptiser. Il s'agit de demander à l'église d'être rayé de la liste des baptisés et ainsi, de ne pas grossir artificiellement le nombre des catholiques sur cette planète. Je ne suis pas croyant, je ne suis pas catholique, qu'ai-je à faire encore dans cette catégorie?

     

    Voilà. Je vous fera suivre mes aventures au pays de la quête du sens.

  • Les plus belles bibliothèques du monde

    Pour les amoureux de livres, comme nous. Trouvé ce site qui présente un panorama en images des plus belles bibliothèques du monde. Ces alignements, que dis-je ces alignements : ces strates géologiques de millions de bouquins, voilà qui rend bien modeste. Enfin, qui est censé nous rendre bien modestes.

  • Entre terre et ailleurs

    Je ne suis pas scientifique, je ne comprends pas l'anglais (ou très mal), mais il se trouve que je suis actuellement en vacances et que j'ai le temps, entre deux paragraphes (je me suis remis à écrire. Ô joie!), de chercher des pépites sur le net. En ce moment, je regarde ça, sur NASA TV.

    Je ne sais pas s'il s'agit de direct, de léger différé, ou de simples enregistrements, mais voir ces types travailler dans la station spatiale, à des milliers de kilomètres au dessus de mon toit, me procure un vertige apaisant, qui incite à la méditation, au recueillement, qui est l'état que je cherche, présentement, après une petite marche dans la campagne.

    Je me tais, je vous laisse profiter. Regardez en buvant un petit café. Ca vaut un bain relaxant ou un joint, je suppose (pour ceux qui pratiquent).

  • Avatarte

    Vu les premières images d'Avatar, la fameuse révélation cinématographique de Cameron. Déçu. Créatures et monde déjà vus dans la BD et dans l'animation depuis des dizaines d'années, chez Corben, Mézières ou Vatine (que je n'aime pas, d'ailleurs, Vatine). C'est sur écran, en 3D ? Et alors ? je suppose que c'est seulement bien fait. Moi, j'attends que ce soit original. Ce sera pour une autre fois.

  • L'autre dimension de la 3D

    Je suis sûrement un peu parano, mais je trouve très suspect cet engouement pour le cinéma 3D, ces derniers temps. Tous les films d’animation ou presque sortent (voir re-sortent) en relief, le reste de la production s’engouffre dans le même élan, bons et mauvais films compris (autrefois, le relief était l’apanage des licences en perte de vitesse : « Jaws », « Emmanuelle », « Halloween », etc.). La technique de base n’est pas nouvelle (l’image stéréoscopique date des débuts de la photo, il y a plus d’un siècle), mais ce qui change, c’est l’obligation pour les salles, si j’ai bien compris, d’être équipées en numérique. Ce qui, dans un premier temps, va favoriser les multiplexes. Dans un premier temps…
    Si le phénomène se propage et s’accélère, il ne sera plus possible aux exploitants de ne pas suivre le mouvement. Or, le remplacement des projecteurs classiques (déjà des outils très coûteux) par leurs équivalents numériques coûte une vraie fortune, oblige à un endettement supplémentaire, malgré les aides du CNC en matière d’investissement. (une petite part sur le billet d'entrée que vous payez au cinoche va dans une cagnotte dédiée à la modernisation des salles) Ensuite, il découle du passage au numérique une autre modification dans le circuit de distribution du cinoche : plus de pellicule, mais des fichiers, que l’exploitant pourra obtenir via internet par abonnement ou contrat avec une « major ». Quand il aura payé son projecteur et son abonnement (ses abonnements, en fait : un par compagnie), il lui faudra certainement acheter le logiciel adéquat (et pourquoi pas les logiciels : un pour chaque « major ») ainsi que les mises à jour constantes que ces merveilles technologiques nécessiteront (vous voyez déjà le tableau ?). Quand tout cela sera bien en place, les producteurs indépendants n’auront pas d’autres choix que de se mettre, eux aussi, au tout numérique (avec les économies de coût que ces techniques induisent d’abord dans le processus de production des films – et de diffusion aussi. Enfin, dans un premier temps, toujours) et par qui seront-ils obligés de passer, pour diffuser leurs films ? Vous croyez que les patrons des multiplexes, qui auront investi des fortunes pour faire passer les block busters dans leurs salles, vont encore acheter des systèmes d’exploitation pour les indépendants ?
    A ce moment-là, les dernières salles « chimiques » auront disparues, faute de pouvoir assumer de tels investissements, et comme les salles « numériques » ne voudront pas faire passer de films indépendants, c’est la mort du cinéma d’auteur (ou bien, un renouveau via le net ?).
    Je ne suis pas parano, donc (enfin, je me soigne), mais je me demande tout de même s’il ne faut pas voir dans la multiplication des films en relief une offensive radicale des grandes maisons, notamment américaines, pour détruire ce qui subsiste des productions nationales ou confidentielles. Le débat est ouvert.

  • Réflexe

    Nous avons, dans notre nouvelle maison, redécouvert la télévision et les réflexes conditionnés qu’elle génère.

    L’autre jour, passe un reportage sur les dizaines de millions d’euros données aux éleveurs de fruits et légumes, au mépris des règles européennes (je résume). La voix du commentateur a énoncé soudain « Qui va payer la facture ? » et moi, bêtement, dans un automatisme, seul devant mon écran, j’ai levé le doigt.

  • Dans la chaleur de l'été

     

    L’été. L’autre jour. La traversée des champs au milieu des vaches stupides et bonnes. Et puis la Loire, accueillante. L’eau comme une onction, opaque au-delà de deux mètres mais souple et sensuelle autour de nous. Nous seuls. Mes enfants, ma douce, longue baignade, nage contre le courant, les serviettes étendues sur l’herbe à l’ombre d’un saule, une bouteille d’eau fraîche dans le sac. La chaleur, forte, le calme. J’espère seulement que vous avez connu des heures pareilles, un jour ou l’autre. Sinon, faites en sorte de les fabriquer, ces moments. Je vous en prie.

  • Bon aloi des séries

    La dernière séquence du dernier épisode de la dernière saison de « six feet under » (merci Didier) est une merveille (d’ailleurs, je crois bien que je vais proposer à ma douce qu’on se le regarde à nouveau, histoire de n’en rien perdre). Même si les scènes précédentes donnent le sentiment que tous les violons, rangés dans les tiroirs depuis le début de la série, sont de sortie pour cet ultime volet, tout est rattrapé par un épilogue en forme de vertigineuse prospection du futur, qui ajoute de la noblesse à l’ensemble de cette série qui n’en a jamais manqué.

    Après cela, nous avons parlé naturellement de notre fin possible (j’ai amené le sujet, parce que, statistiquement, les hommes partent avant les femmes), et du sort de celui qui reste. Dans l’épisode, un personnage dit en gros que « le temps ne fait rien à l’affaire », que le deuil est toujours une violence, une injustice impossible à admettre. C’est une mère qui parle de son fils disparu, en l’occurrence. C’est sans doute vrai. Mais le temps produit tout de même assez de distance pour que la douleur s’atténue –au moins ne soit pas permanente et insupportable. Que demander de plus ? Notre vie est aussi une accumulation de chagrins. Dans l’idéal, il faudrait tenter de recevoir ces deuils sans qu’ils soient destructeurs, et puis les conserver longtemps, adoucis, apaisés, et s’en servir pour considérer les autres, soi-même, la vie, avec plus d’indulgence.

    Voilà : de l’indulgence. J’ai cru en la tolérance, mais je me demande à présent si l’indulgence n’est pas une vertu plus haute, moins rigoriste ou doctrinaire que la tolérance. J’ai souvent remarqué de l’intolérance tout près de la tolérance, voire accouplée à elle, comme une face et son revers. Soyons simplement indulgents. Nous ne sommes pas là pour si longtemps, et sûrement pas meilleurs que les autres.

  • Ne pas écrire

    J'ai toujours défendu l'idée que, pour écrire (notamment écrire des romans), il ne faut pas attendre d'avoir du plaisir à le faire. C'est-à-dire qu'une certaine exigence de production nécessite une régularité, un labeur, incompatibles avec l'inspiration, l'envie, le désir. Malgré cela, il faut bien admettre que je suis parfois confronté au manque absolu d'envie d'écire. Plus précisément, dans le récit que j'ai mis en chantier, une scène résiste. Une scène de repas à plusieurs voix, sous le regard d'une jeune femme. Impossible de trouver l'angle intéressant, impossible d'écrire deux lignes intelligentes, originales sur ce thème. Impossible pareillement de passer à une autre scène, contrairement à ce que je fais parfois dans de tels cas de blocage. Mon agacement est multiplié par le fait que, comme je le disais dans un billet récent, je n'ai jamais travaillé dans d'aussi bonnes conditions, dans une pièce rien qu'à moi, entouré de livres par centaines, tandis que les vacances me donnent du temps et protégé par la tendresse de ma douce. C'est extrêmement désagréable de se trouver en panne dans un tel contexte.

    Même Kronix reste sec, comme vous avez dû le remarquer (non ? Ah.), mais, pardon, c'est un peu moins grave, pour moi. Est-ce par compensation ? J'ai beaucoup lu ces derniers temps, notamment les autres livres sélectionnés pour "lettres frontière". je n'ai pas fini (pas tout reçu), mais "Twist", "laisse les hommes pleurer", "La main de Dieu", et les romans de Claudie Gallay (lu plusieurs dans la foulée, dont l'excellent "L'office des vivants" en attendant "les déferlantes"), m'ont beaucoup impressionné. Je lis aussi "La chambre claire" de Roland Barthes, à cause d'une prochaine lecture en public, avec mes précieux amis Jean Mathieu et Dominique Furnon. J'ai aussi lu récemment "La grande Beune" et "les onze" de Michon. Quelles merveilles !

    Je m'occupe, quoi, en attendant que "ça" revienne. Pas facile, des fois...