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  • Paléontologie

    Force est de constater que le brontosaure était plus vif que le moustique. On n'en trouve aucun, pris dans l'ambre.

  • Prise de bec

    Considérant, comme Flaubert, que la volonté d'imitation permet de mesurer le degré de la bêtise, les animaux de la jungle ont fait au perroquet une réputation de crétin que seuls les hommes, flattés qu'un volatile s'adonne à cet exercice, réfutent absolument. 

  • Vieille canaille

    En ce moment, je tente le portrait d'un ami. D'un artiste et néanmoins ami. C'est extrêmement compliqué. Heureusement, j'ai de lui sa part des échanges que nous poursuivons depuis quinze ans. Le plus surprenant, à la relecture de ses lettres, est de constater combien, sur certaines choses, il est resté le même. Et notamment en ce qui concerne sa défiance par rapport au jeu social, son orgueil de peintre détaché des enjeux financiers mais aussi (c'est lié) sa dérision face au grand cirque de l'art. En tout cas, je peux confirmer ce que chacun peut pressentir : il est très très difficile d'écrire sur un vieil ami. De là l'idée que le romancier privilégie la fiction parce qu'il n’est question que d'inconnus.

  • C'est la rentrée

    C’est la rentrée avec Laurent Cachard, qui a présenté sa nouvelle « Valse, Claudel », superbement éditée par la galerie stéphanoise Le Réalgar et illustrée par son complice Jean-Louis Pujol, dans un lieu incroyable : la maison vieille, à Roiron. Tous les détails sont sur son blog, Le Cheval de Troie. Je vous laisse y jeter un œil.

     

    La Maison vieille, c'est un peu le lieu que l'on avait rêvé, ma douce et moi, d'ouvrir un jour. Pour vous dire à quel point on trouve ça chouette.

  • Des fois...

    Brave vieille retraitée paisible au sourire amène et franc, le cœur sur la main. Et des messages haineux sur sa page Facebook appelant l'avènement de Marine Le Pen.
    Soudain comme un coup de fatigue, un froid dans le cœur.

  • La rentrée du Labo, c'est samedi

    LE LABO de la Livatte, à ROANNE, OUVRE SES PORTES CE SAMEDI 31 AOÛT ET VOUS PROPOSE :

    UNE SOIRÉE EXCEPTIONNELLE DE 19H30 A 1H30

    DÉCOUVERTE DES SONS BINAURAUX ET PULSATIONS ISOCHRONES :

    SÉLECTION PAR MARC BONNETIN

    SET D'IMPROVISATION AVEC MATHIAS FORGE (TROMBONE),   JEROME BODON-CLAIR (GUITARE ET MACHINES),  FABRICE COTTON (MIX)


    ET POUR BIEN FINIR LA SOIRÉE :

    MIX LIVE :

    THE DARK SIDE OF THE BERLINER MOON

    PAR DJ SAKHOM



    ENTREE : PRIX LIBRE


    L'ENTREE AU LABO SE FERA PAR L'ENTREE PRINCIPALE AU 2E FEU DE LA RUE ALBERT THOMAS, PAR LA COUR INTERIEURE ET LA PETITE PORTE SOUS LE PREAU .


    SOYEZ LES BIENVENUS!!!

  • Un repas en hiver

    Nous sommes dans les premiers temps de la solution finale, les chambres à gaz ne sont pas encore construites, les camions avec circuit d'oxyde de carbone fermé ne sont pas encore au point, en attendant ça bricole ; on flingue, on flingue en masse. C'est déjà éprouvant pour les nazis les plus affermis (cela n’est pas dit dans le roman, mais c'est le fond historique qu'on possède avant d'aborder le texte de Mingarelli), ça devient carrément insupportable pour les jeunes appelés du rang. Outre la désertion dont il n’est question à aucun moment, les soldats allemands qui fusillent les juifs à longueur de journée n'ont qu'un choix disponible s'ils veulent échapper à cette ignoble corvée : partir dans la neige à la chasse aux juifs. Alternative peu enviable, mais les trois soldats qui tentent ainsi leur chance n'en peuvent plus de tirer à bout portant sur des hommes, des femmes et des enfants, par centaines, toute la journée. Le massacre est encore plus déprimant pour le bourreau quand il se lie avec sa victime, ce qui peut arriver sans prévenir, avec les types qui lavent son linge par exemple.
    Trois soldats allemands s'enfoncent dans l'hiver polonais et doivent absolument dénicher au moins un juif s'ils ne veulent pas se retrouver le lendemain arme au poing, à faire sauter des cervelles et voir basculer des corps dans des fosses, indéfiniment, comme dans un cauchemar. Bauer, Emmerich et le narrateur dont on n'apprendra pas le nom (parce que, tiens, il pourrait s'appeler comme moi),  débusquent un fugitif au fond des bois. Le froid est prégnant, ils ont le ventre vide pour des raisons trop longues à expliquer, une vieille bicoque abandonnée leur offre la possibilité d'une pause et d'un repas frugal. Alimenter et faire repartir une cuisinière, tiédir un intérieur pénétré de froid, ce n'est pas une mince affaire. Un Polonais de passage les rejoint et négocie sa part du repas. Tout le monde s'observe. Le jeu du huis-clos est la forme dramatique la plus délicate, mais aussi la plus efficace pour qui la maîtrise. Mingarelli maîtrise, et c'est peu de le dire.
    Le narrateur n'est dans aucune posture, aucun mensonge, y compris pour lui-même. Ses camarades sont irrigués d'une conscience identique. Tous savent ce qu'ils font et l'horreur de ce qu'ils font. Sauf que tout ça ne se discute pas. C'est l'Histoire qui se chargera de rendre les décisions discutables. Les soldats font l'Histoire, ils ne la pensent pas. A quoi pensent-ils alors ? A un fils, à un village, à faire fondre la neige pour cuire de la semoule. A se préserver, si possible.
    On préserve quoi, soldat, dans les forêts polonaises, tandis que les camarades, là-bas, exécutent leur sinistre besogne ? Le peu d'humanité qui reste, emmitouflée sous les couches de fringues, tenue fébrile au bout des doigts comme une cigarette, qui tient à peine chaud -et pas longtemps. On fait un prisonnier, on ne l'insulte pas, on ne le malmène pas, on ne se réjouit pas, on préfère ne pas se lier, parce qu'on sait quel mal ça peut faire, après. On pourrait aller plus loin. L'un des trois hommes, celui qui a débusqué sa proie (et ce n'est pas le narrateur, pas ce genre de posture factice qui permettrait au lecteur de se croire le héros une minute), a soudain cette idée : laisser filer, que celui-ci au moins en réchappe. Parce que, plus tard, si au moins on en a sauvé un, ça fera du bien d'y penser. Voici le peu d'humanité qui reste dans cet enfer. Une infime lueur. Mingarelli n'y croit pas. Il fait retomber la chape du réel sur cette arche humaine minuscule ; La raison l'emporte. Les meilleures intentions, le peu d'espace laissé à l'humanité, sera broyé par l'Histoire et la barbarie.
    Sur un mode minimaliste où tout est pourtant dit, sensations et sentiments, images et pensées, Un repas en hiver est un voyage intérieur, sensible et humain, un récit livré depuis le futur (puisqu'on sait ce qu'il adviendra de l'un d'eux) saisissant, émouvant sans les artifices du mélodrame, et loin de là bien sûr. Une tragédie en mode mineur, discrète, anti-spectaculaire mais qui vous hante. Un choix judicieux pour cette nouvelle sélection Lettres-Frontière.

    Un repas en hiver. Hubert Mingarelli. Stock, 2012. 137 pages. 17 euros.
    Sélection Lettres Frontière 2013.

  • Partir à la chasse, ou pas

    Une assez longue expérience de la vie m'autorise à distinguer deux principaux types de toilettes à cuvettes équipées de chasse d'eau (nous parlerons des toilettes à la turque et des toilettes sèches à une autre occasion). Le premier type engloutit nos déjections sans faire d'histoire. Discrètes, avides, elles ne font qu'une bouchée de ce à quoi nous n'avons plus envie de penser, à peine en est-on séparé. Les secondes sont hésitantes, elles font tournoyer notre production dans un maelström du plus bel effet, nous invite à considérer une dernière fois les scories du jour, à méditer sur leur source et leur destin. Elles insistent, lanternent, temporisent, puis, dans un tressaillement de tuyauterie, comme se souvenant soudain qu'elles doivent achever l'opération, elles engloutissent l'essentiel, laissant sournoisement flotter quelques traces ignobles, pour vous faire regretter encore de les avoir si imprudemment utilisées.

    Je hais les toilettes du deuxième type.

  • Encore une révélation sur les frères Cheng

    Les frères siamois sont comme tout le monde, ils sont confrontés au mystère des chaussettes dépareillées. Mais chez eux, ça prend des proportions...

  • Week end à Deauville.

    Je vous conseille un petit passage chez "le minotaure est fait de chair", le blog d'Oslo Deauville. Épatant, comme on disait d'mon temps.

  • Vaticinons un peu

    Peut-être avons-nous vécu une parenthèse dans l'histoire humaine, un âge d'or (relatif et pour une partie de l'humanité) d'une cinquantaine d'années, mais qui ne pouvait pas durer ? Peut-être que notre lot normal est le marasme, la pénurie, l'austérité ? Peut-être n'avions-nous pas droit à la prodigalité, l'abondance ? Les sociétés les moins prédatrices étaient pauvres par essence, matériellement (et relativement) pauvres, mais pas moins riches que les nôtres dans la culture et la sophistication des relations. Il faut peut-être que nous apprenions - non pas seulement la sobriété qui a paru une solution mais ne semble plus convenir à l'ampleur et l'urgence des enjeux- mais la relative pauvreté. Ce qui signifie de se désencombrer des addictions nourries par le système. Un sevrage coûteux et douloureux. Un renoncement. Et là, j'ai envie de dire : « OK mais sans moi. » Comme tout le monde, hélas. On n'est pas sorti du sable, moi je vous le dis.

  • Chérie, ça va trancher.

    On a pas mal de problèmes avec cet étranger que nous hébergeons depuis quelques jours. Hier soir, il s'attarde dans mon bureau. Il montre l'écran avec un air interrogatif. Je lui dis « écran » ; il répète : « écrrran », je le félicite. Il prend le téléphone, il me dit « téléphône », je dis bravo c’est bien. Il saisit un coupe-papier, je lui dis « coupe-papier » et là, il se plante la lame dans le pied de toutes ses forces et il se met à hurler : « Si, si : coupe pieds, coupe bien pieds ! ». On a vraiment des problèmes.

     

    (Je n'accepterai aucune protestation contre les blagues débiles. Vous êtes assez grands pour savoir ce que vous faites en fréquentant ce blog de plus en plus dilettante et imprécis).

  • Au suivant

    Le roman que je viens de terminer ne trouvera probablement pas sa voie avant longtemps. Fini un mois avant l'échéance que je m'étais fixée, il est destiné pour l'instant au tiroir et à au repos. Une relecture vers la fin de l'année me dira ce que je peux en faire, grâce au recul que le temps permet de prendre avec un texte. Là, je saurai si je le réécris, si je le réorganise, si je l'enrichis, si je le réduis encore ou si, finalement, il doit retourner dans sa boîte pour ne plus jamais en sortir. L'exemple de « L'Affaire des vivants » que vous pourrez lire, si tout se passe bien, l'an prochain chez un grand éditeur, me conforte dans l'idée qu'un manuscrit, quel qu'il soit, doit être laissé en jachère, remisé le temps de vivre un peu avec seulement son souvenir. C'est une période intéressante parce que vous n'êtes plus dans l'acharnement de l'écrit, vous tournez avec légèreté autour des personnages que vous avez créés, vous flânez parmi les situations et les décors, sans enjeu, sans impatience. C'est un temps de grâce où le livre continue de pousser sans qu'on se soucie de lui, par bribes, par notes, par petites pensées inspirées mises de côté en attendant (et parfois par grandes révélations : « Bon sang, mais oui ! »). Pour ce dernier roman, dès la première lecture de la sortie imprimante (passage obligé pour moi, après des mois d'écriture sur écran), déjà se sont imposées des idées qui pourraient approfondir certains thèmes abordés, leur donner plus de corps ; et des coupes à effectuer. Paradoxalement, après avoir lu cette première version avec un certain mépris, une sorte de lassitude, je devine le roman qui pourrait advenir, et qui serait, lui, acceptable. Laissons faire, laissons le temps patiner ces pages, et nous verrons comment tout cela résiste.
    En attendant, comme vous êtes un peu habitués si vous me fréquentez, j'enchaîne avec un nouveau livre. Ce ne sera pas un roman, enfin pas tout à fait, ce sera un texte hybride. Celui-là devrait être terminé en  mai 2014. Et j'ai un beau titre. Un très beau titre. Ça nous fait une page. Ehé.

  • Chaque chose en son temps

    Deux chatons exécutent leurs pirouettes insensées dans le bureau. Alors écrire...

  • Remboursez !

    Soit une taupe capturée. Soit un zoo spécialisé dans les taupes. Soient des visiteurs scrutant désespérément les surfaces de gazon dans l'espoir de voir surgir un des spécimens. Soit un directeur de zoo condamné pour escroquerie. Égal : une taupe qui se marre.

  • True story

    Les acteurs jouaient très naturellement la scène du pique-nique. Vraiment, c'était remarquable. Sans doute, le soin que le metteur en scène avait mis à disposer de véritables victuailles sur la nappe contribuait à l'authenticité du jeu. La scène s'éternisa, on eut la surprise de ne plus parvenir à entendre ce que se disaient les protagonistes, qui enchaînaient les verres de rouge en rigolant. Enfin, les spectateurs durent bien se rendre à l'évidence : les comédiens repus et avinés les avaient complètement oubliés.

     

    (d'après une histoire vraie relatée par Stephen Pile dans son excellent et hilarant "Livre des bides")

  • B. A. T.*

    Pas de billet aujourd'hui. Travail de relecture finale sur le manuscrit de Mausolées.

    L'occasion de réaliser que telle scène, très spectaculaire, lue des centaines de fois depuis sa fabrication, pourrait très bien disparaître, sans nuire au récit. Il est juste trop tard à présent. Pourquoi ne voit-on certaines choses qu'à ces moments critiques où tout retour en arrière n'est plus envisageable ? Cela dit, ma douce me rassure : c'est une scène superbe. Et puis je crois qu'elle intervient pour réveiller l'intérêt du lecteur à un moment un peu plus paisible du roman.

    Ah oui, il faut que je vous dise : Mausolées sortira chez Mnemos le 17 octobre. J'en parlerai peu sur Kronix, sinon pour expliquer quel rapport ambigu j'entretiens avec ce roman. Plus que jamais, ce seront les lecteurs qui décideront ce que je dois en penser.

     

    Et finalement, c'était un billet, ça.

     

    *BAT : Bon à tirer, dernière étape d'un livre, formule du métier de l'imprimerie, document que l'on signe pour autoriser le tirage. Rien à voir avec une allusion machiste quelconque, comme une folle a cru pouvoir le faire via ce blog.

  • Cartoon

    Il se débat comme un beau diable et finit par assommer le frelon qui le harcelait. Il essaye ensuite de l'écraser violemment avec le pied. Et il marche sur une vipère.

  • Déjà paru 10

    Ne négocions pas avec les chats ! Obéissons-leur sans discuter, nous gagnerons du temps et de l'énergie.

  • Déjà paru 9

    Nous ne sommes à ce point grégaires, que parce qu'il est vital d'avoir tout près quelqu'un, disposé à nous gratter le dos.