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  • ça commence bien

    Sa biographie commençait par « Je suis né... » et, à chaque relecture, ces trois mots lui causaient une satisfaction étrange, ainsi qu'un vertige.

  • Dernier mot

    Les fins de Moi sont difficiles, dit l'égocentrique en agonisant.

     

    (merci Jean-Marc)

  • Infidèles

    Je sais que, parfois, vous m'êtes infidèles. C’est normal, pas de culpabilité je vous en prie. Vous allez en lire d'autres, je sais. Moi, même Chevillard parfois, me lasse. Et puis je reviens. Je comprends donc parfaitement que vous ne veniez pas chaque jour ici pour lire mes élucubrations, pas toujours fines il faut bien le dire. C’est la raison du rythme quotidien de Kronix, d'ailleurs : car je me veux fidèle envers vous. Je suis la Pénélope du web (comme d'autres, hein), je vous attends, je patiente. Chaque jour je prépare votre couche, fais le ménage, dispose un bouquet de fleurs sur le guéridon et aère les pièces, pour le cas où, soudainement, vous réapparaîtriez sur le seuil. Allez, allez en voir d'autres, va ! Je ne vous hais point. Non non, ne culpabilisez pas, surtout pas, moi je suis là, je vous attends. Voilà voilà.

  • L'aventurier

    Pendant que vous lisez ce billet, je suis à Paris, magie de la programmation anticipée qui nous rend ubiquistes. Que fais-tu dans la vieille capitale, Ô provincial égaré ? Je vais rencontrer mon futur éditeur, peut-être aussi mon éditeur actuel avec ma correctrice (voir si le portrait que je me suis fait d'elle en guêpière et fouet correspond), retrouver quelques ami(e)s et tenter d'assister aux répétitions des parties musicales de Pasiphaé. Cependant je laisse ma douce, partagée entre le bonheur de me savoir aux prises avec ma passion et son angoisse de me voir emprunter des moyens de transport aussi dangereux que le train, le métro, peut-être même le bus ou le vélib' ! C’est sûrement prétentieux, mais je promets, moi, de faire attention aux camionnettes de blanchisseurs.

  • Au Clair de la lune

    L'incompréhension dans les relations amoureuses est lisible dans les relations de Pierrot et Colombine. Le blanchâtre Pierrot chante à la lune pour séduire sa belle. Qu'attend-t-il en réalité ? Sa complémentaire : une tigresse en cuissarde et guêpière prête à lui arracher sa collerette et à le démaquiller à grands coups de langue. Et Colombine ? Je parie que le fade et évanescent Pierrot la laisse de marbre et qu'elle ne descendra jamais de son balcon pour s'enticher d'un type habillé et maquillé comme une poule. En fait, sous prétexte de se ressembler, ces deux-là sont les plus affligeants exemples de liaison vouée à l'échec et le diable si j'arrive à me souvenir de ce qui m'a amené à cette puissante réflexion.

  • Quartier lointain

    Un Christian lointain. C’est une bonne définition. Celle d'un ami à la lecture de Mausolées. Un ami de 30 ans, et qui avait donc lu l'ancienne version. L'auteur de ce roman est un Christian lointain, en effet, pas encore moi, mais déjà mobilisé par les mêmes thèmes, incessamment retravaillés depuis. Dans Mausolées, il y a des dialogues, procédé que je n'emploie plus ou très peu, il y a des scènes d'un mauvais goût absolu, de l'action, du sexe, c’est un film à grand spectacle. La littérature, là-dedans ? Je crois que je l'ai inoculée tardivement, lors de la réécriture. Ce n'était pas franchement mal écrit, mais je n'avais pas la même exigence. J'ai tenté d'élever l'ensemble, en m'appuyant sur les bonnes choses de l'existant (il y en avait). Au total, plus que pour n'importe quel autre livre, je suis inquiet et impatient des premiers retours de lecteurs. Il me faut donc des lecteurs (qu'il est malin) et donc, les lyonnais pourront se laisser convaincre de débourser 20 euros pour acquérir Mausolées en venant à ma rencontre demain après-midi (dimanche) à la MJC Montplaisir, 25 rue des frères Lumière, dans le 8e arrondissement, métro Sans Soucis. c’est dans le cadre des Intergalactiques. Je serai sur le stand des éditions Mnémos (ou sur celui de la librairie Omerveilles, je ne suis pas sûr d'avoir compris).

  • Parité

    On a réalisé à l'usage, qu'inviter les noirs à partager la place était plus efficace et plus pratique. Je veux parler des cases de l'échiquier.

     

    (à la relecture, je réalise que ce billet peut être mal compris. Tant pis, ceux qui me connaissent auront fait le tri)

    (à la lecture du commentaire ci-dessus, je me dis qu'on pourrait aussi mal l'interpréter et qu'il me faut peut-être être plus explicite)

    (en relisant la parenthèse qui précède, je crains que la succession de parenthèses n'améliore pas la compréhension des mal-comprenants)

    (et ça suffit comme ça)

  • Vu par

    Que ma relation de la soirée Littérature et musique par Laurent Cachard et ses complices au Réalgar ne vous retienne pas de lire celle de l'intéressé, sur son blog, ici. Et puis moi, ça me fait un billet sans effort et c'est toujours ça de pris.

  • Frédéric Weil, interviewé par Rue89-Lyon

    Mon éditeur (en tout cas, celui de mon dernier roman, Mausolées), interviewé récemment, c'est à lire ICI. Frédéric Weil, je l'ai enfin rencontré à Ambierle, il y a quelques semaines. Les impressions des contacts précédents, par téléphone ou mail, ont été confirmées alors. Amical, chaleureux, enthousiaste. Le portrait de Rue89 lui rend tout à fait justice, je trouve.

  • Que d'émotions

    Daniel Damart est un jeune homme de 51 ans. Pour qui l'ignorait, Laurent et ses complices se chargent de le faire savoir, cadeau d'anniversaire à l'appui. Et voici le quatuor lancé dans un interprétation métaphysique de Poussin Piou. Œuvre symbolique du XXIe siècle naissant, anti-romantique et post-humaniste, martelant son phrasé régressif dans les oreilles des oisifs en sueur sur les pistes de danse de la perdition. Laurent prononce l'antienne avec une neutralité grand style et les musiciens tentent d'élever leur art à la hauteur de la virtuosité de cette pièce magistrale, écrite pour la postérité. Nos enfants ont bien de la chance, qui hériteront d'un tel manifeste. Après les applaudissements de circonstance, il est temps de revenir à des choses moins graves, moins solennelles, plus distrayantes bien sûr, mais on n'est pas en vie pour se prendre inconsidérément la tête, et le spectacle littérature et musique reprend.
    Tandis que Laurent distille des extraits de Ciao Bella (une nouvelle de son dernier recueil, dont la fin provoque, selon le lecteur, attendrissement ou colère), et de Tébessa 1956 (moment particulièrement émouvant), dans la ville, un couple anonyme sort du restaurant, les enfants sont repus et fatigués, tout le monde est heureux de retrouver la voiture. « C'est la vie, c'est écrit » chante Eric Hostettler. Après le passage bouleversant de Tébessa, premier roman de Laurent, les musiciens concluent la représentation par L'Embuscade. Je crois que nous sommes tous profondément remués. Personnellement, les premières minutes qui suivent, dans le brouhaha et les déplacements des invités, je ne peux émettre et répéter qu'un stupide « Que d'émotions », seule expression qui me vienne, capable d'exprimer ce que je ressens. Heureusement, d'autres ont plus de vocabulaire que moi, Daniel, les amis et parents venus de Lyon soutenir l'auteur, Fabienne Bergery (auteure qui il y a peu, lut ses textes courts et inédits sur la scène du cabaret poétique), que je découvre « en vrai » et qui a la gentillesse de me demander mes projets. La pauvre. Après vingt minutes d'énumération, je propose qu'on boive un verre parce que ça suffit comme ça. Je félicite les musiciens (c'est le truc le plus nécessaire et le plus débile, féliciter ceux qui nous ont donné tellement de bonheur, on ne sait jamais quoi dire, en général, ils sont entre eux, discutent boulot, on arrive comme des intrus : « Que d'émotions, merci. » voilà c’est fait, je suis définitivement un gros bouseux qui passe). J'avise Clara, la violoncelliste, la félicite pour la maîtrise avec laquelle elle joue de son « gros violon », mon humour tombe complètement à plat, il vaut mieux que je prenne un deuxième verre, et un morceau de tarte aux pralines apportée par l'adorable sœur de Laurent. Je ne fais pas connaissance avec la compagne de Laurent, dont je ne capte qu'un sourire (il avait qu'à nous présenter correctement, aussi), j'échange quelques mots émus avec madame Cachard, maman de l'auteur, je découvre le travail d'une artiste argentine et l'artiste elle-même, je me fais dédicacer un exemplaire de Valse, Claudel, par Laurent Cachard bien sûr et simultanément par David Foenkinos (mais oui ! C’est incompréhensible mais j'ai bel et bien un ouvrage dédicacé du parrain de la fête du livre, quelques mots inscrits directement sous la signature de Cachard : « je m'ai bien régaler », agrémenté d'une petite fleur.) Il est temps de prendre la route du retour. Je remercie Laurent, je remercie Daniel, je remercie tout le monde, que d'émotions, mais oui mais oui, on lui dira, je sors. La nuit est douce. Tout imbibé de musique et de mots, je dépasse les limites de Saint-Etienne, m'engage sur la voie expresse qui me conduira jusqu'aux bras de ma douce. Devant moi, à quelques kilomètres, je ne le sais pas encore, mais un couple anonyme avec ses enfants vient de croiser un vieillard qui a pris l'autoroute à contre-sens.
    Après une heure et demie bloqué dans la voiture, quand je croiserai enfin les lieux de l'accident, au milieu des gyrophares et des carcasses défoncées, j'aurai en tête le refrain entonné par Hostettler, « c’est la vie, c’est écrit ». Je ne sais pas, si je n'avais pas assommé Fabienne de mes projets pendant vingt minutes, ma douce ne m'aurait peut-être jamais retrouvé.
    Que d'émotions.

  • Soirée cadeaux au Réalgar (suite du billet d'hier)

    Entourés des peintures et estampes de Mourotte, nous sommes une trentaine de personnes, pieds de chaise enfoncés dans le beau gravier blanc qui tapisse le sol de la galerie. Les toiles exposées sont de puissantes compositions qui mêlent corps drapés et draps musculeux, villes organiques, concrétions, cristallisations, confrontent et articulent des intérieurs et des extérieurs, des réseaux et des fibres qui hésitent entre nature animale et végétale, entre scarifications et écorces, rides des rivières et plis de peaux. Face à nous, instruments et micros sont disposés sur une scène improvisée. Laurent a pris place le premier. Il présente le programme et, donc, nous fait le premier cadeau de la soirée.
    L'un des projets d'écriture de Cachard, défi énorme, est le récit de la vie d'une jeune fille au cœur de la révolution russe. Elle se nomme Aurélia Kreit, et le fait qu'elle n'a jamais existé n'importe pas. Laurent décrit les circonstances de sa création puis lève une feuille imprimée devant lui. Mon cœur bondit : depuis le temps que j'attends ce moment. Difficile d'exprimer ce que je ressens, alors. Comme si ce cadeau était d'abord tourné vers moi. L'écriture de son vaste roman russe est donc lancée et nous, spectateurs du Réalgar ce 19 octobre 2013, sommes les premiers témoins que, cette-fois, il y est et que, désormais, même si ça doit lui prendre « 25 vies », il prend l'engagement moral de venir à bout de son histoire. Une page lue impeccablement, un phrasé proustien qui décrit le départ de la famille Kreit, enveloppe sensations et description dans le même flux, des détails qu'on ne retient pas à l'écoute, mais qui augurent d'une richesse et d'une dynamique à la hauteur de l'enjeu. Si tout le roman est de cette eau-là, Aurélia Kreit sera une expérience littéraire marquante. Première émotion d'une soirée qui en comptera tant (et j'écris comme une brouette aujourd'hui, décidément).
    Quelque part, dans la rue, un couple anonyme et ses enfants, chargés de livres, passent. Ils sont en quête d'un endroit où manger. Ils n'ont pas encore repris la route. A l'intérieur, Laurent invite son vieux complice Eric Hostettler à le rejoindre. Eric empoigne sa guitare et chante un extrait de son premier album solo, une chanson écrite par Laurent, Faire l'hélicoptère. Laurent Cachard est une sorte d'aimant qui attire d'abord la fidélité de ses amis proches puis, dans un mouvement naturel, comme gravitaire, celle des enfants de ses amis. « Face à l'école du profit, celle de l'amitié et de la famille ». Les projets font un lien fort, une marche commune. Pauline, fille d'Eric, a rejoint le casting de la comédie musicale lycéenne Trop pas ! et interprète comme une pro, L'Ecole buissonnière. Ainsi, Gérard Védèche, musicien, arrangeur, est venu avec sa nièce Clara, violoncelliste. Un plus évident dans le registre des thèmes abordés par l'auteur, mis en musique par Eric. Les accents de l'instrument pénètrent le cœur, soulignent l'émotion des lectures que Laurent enchaîne. La formation complète prolonge l'univers de La Partie de Cache-Cache par la superbe chanson Au dessus des eaux et des plaines. Puis Quantifier l'amour fait suite à la lecture d'un extrait du dernier recueil de Cachard La troisième jouissance du Gros Robert et ainsi pour Le Poignet d'Alain Larrouquis ; chaque livre se voit attacher une couleur musicale, dressant un inventaire conjoint des domaines explorés par l'écrivain. L'écoute de ce spectacle très au point (malgré l'impréparation dont s'accuse l'auteur, élégamment) confirme une double cohérence : celle de l'univers littéraire de Laurent Cachard et celle de l'univers musical du compositeur Hostettler.
    C'est le moment que choisit Laurent pour suspendre le fil de la représentation et faire un nouveau cadeau.

    La suite demain.

  • Début de soirée

    D'abord, il s'est agi de franchir un rempart de foule agglomérée. Dans les remugles de la promiscuité, le visiteur égaré pouvait soudain saisir la raison de cet encombrement. Une vieille tête connue. Michel Drucker, je crois, dédicaçait un livre, son livre dit-on sans rire, un objet de papier avec des signes imprimés dessus, tout à fait convenable je suppose pour toute personne qui ne lit pas mais veut serrer la paluche d'une icône de la télé, ou seulement la voir. Mon objectif étant de retrouver Laurent Cachard, je hurlai au dessus du public compacté : « Je ne veux pas voir Michel Drucker, laissez-moi passer. Je ne veux pas voir Michel Drucker, je veux voir Laurent Cachard, laissez-moi passer. » etc. Petit à petit, l'étau se desserra et je pus enfin approcher Laurent. Il était à la foire aux bestiaux du livre de Saint-Etienne, sur le stand de la librairie Quartier Latin, à la même table que Leny Escudero.
    On se salue. Je suis ravi de le retrouver. La foule est moins dense ici mais tout de même, nos fronts luisent, nos barbes (Laurent laisse pousser, ce qui ne lui va pas mal) transpirent. Il dédicace sa Partie de Cache-cache à une de ses anciennes élèves, pas fâchée du souvenir de son prof de français, voire plutôt reconnaissante, venue avec sa maman (j'affirme qu'il existe un lectorat féminin de Cachard, je commence à accumuler des preuves.) Une dame venue voir Leny Escudero demande où il est, nous désignons le vieillard souriant, à quelques places de là mais elle ne comprend pas, elle répète après un moment d'hésitation « Il est là, Leny Escudero ? » Il faudra que je le désigne comme « celui qui ressemble à une vieille dame, là-bas » pour que le regard de la visiteuse s'éclaire et qu'elle émette une sorte d'exclamation désolée, exprimant ainsi un mélange de plaisir (voir enfin son idole) et de déception (Mon Dieu, tu ne nous épargnes donc rien). Laurent a beau expliquer à la dame que lui est plus jeune et qu'il fera de l'usage plus longtemps, ce que je confirme, la visiteuse ne quitte pas son objectif et nous abandonne. Je renonce à tenter d'approcher Delphine Betholon ou Thomas Sandoz, découvre à côté de Laurent l'écrivain Valère Staraselski, auteur d'une biographie d'Aragon. Le placer à côté d'un nizanien était de l'inconscience, mais les deux hommes sont courtois et intelligents et tout de passe très bien.
    Dans la foule, une famille anonyme passe. Les enfants sont fatigués, ils réclament de l'espace, à boire, enfin qu'on arrête de piétiner comme ça au milieu d'une foule absurde.
    J'ai quitté Laurent pour repérer la galerie Le Réalgar où dans quelques heures, ses amis et lui se donneront en spectacle. En reprenant et en déplaçant ma voiture pour la rapprocher, je revois des lieux de ma vie étudiante. C’est émouvant. Aucune nostalgie, pas de paradis perdu, d'âge d'or, rien de tout ça, mais le constat que les lieux sont là et nous, qui les regardons, également. Des survivants. Un effet de boucle aussi (était-il nécessaire que tu pérégrines ainsi pendant des années pour revenir ici, à cette place ? Qu'as-tu fait de tout ce temps ?) et un autre constat : les lieux ont peu changé. Et nous ? Finalement, en présence de son passé, on mesure le chemin parcouru et on réalise qu'on est le même, à peu de choses près. Fatigué, renouvelé, mais foncièrement identique. Bref.
    Le Réalgar (nom étrange emprunté au vocabulaire de l'alchimie) est une galerie d'art dirigée par Daniel Damart qui l'a fondée en 2007, après un parcours professionnel sans rapport avec le monde artistique. L'homme s'est seulement senti un jour, las de travailler comme une brute pour des projets certes enthousiasmant, mais vides de sens. Ses goûts le portaient vers la peinture et la littérature. Il a tout arrêté pour se consacrer à sa galerie stéphanoise et depuis peu, Daniel Damart édite des nouvelles illustrées par les artistes qu'il défend. La première nouvelle publiée est le « Valse, Claudel » de Laurent Cachard, illustrée par un des nombreux complices de l'auteur, Jean-Louis Pujol. Ce dernier est exposé dans une salle attenante, tandis que Laurent, ce soir-là, s'exposait, assis derrière un micro, entouré de ses amis musiciens, devant une assemblée aussi exigeante que bienveillante.
    Là, il commença par offrir un cadeau exceptionnel à l'assistance...

    La suite demain.

  • Trou de mémoire

    La première oubliette fut commandée par Louis IX dont la réputation de roi juste et cool est exagérée. L'invention ne doit pas son appellation, comme on pourrait le croire, à sa fonction (jeter dedans des prisonniers qu'on préfère oublier), mais au fait que le roi, tout bonnement, oublia l'existence du machin pendant son périple en terre sainte. Quand il revint de croisade, le trou était rempli de toute une populace, de gens de cour, de pucelles, de damoiseaux, de pages, de troubadours et de jongleurs, de montreurs d'ours, de cracheurs de feu et autres saltimbanques, de dames de compagnie, de chevaliers et d'écuyers avec leur destrier, de moines et de nonnes, de bergers avec leurs troupeaux de vaches, de moutons et de chèvres, de serfs, de balistaires avec leur baliste, d'architectes avec leurs cathédrales, d'archers, de gens d'armes et de voleurs, de quantité de vilains et d'autant de beaux seigneurs que personne n'avait songé à avertir de la présence du piège. Saint-Louis en fut fort marri et, un peu agacé, repartit aussitôt pour une nouvelle croisade en maugréant "non mais si ils sont cons, c'est quand même pas de ma faute".

  • Papamobile

    Le bus s'arrête. Le chauffeur obligeant me fait signe de traverser la rue. Derrière la vitre, son geste est celui du pape bénissant. Je me demande si la position élevée des conducteurs de cars ne finit pas par leur taper sur le système.

  • Octobre , un mois riche en événements au Réalgar !

    ÉDITIONS

    Vient de paraitre: La Bête

    Nouvelle de Thomas Vinau superbement illustrée par Sylvie Lobato
    " Un homme venu d'ailleurs vit au fond d'un bois reculé. La découverte inopinée d'un étrange animal lui permet de trouver l'amour, de se confronter à la sauvagerie des hommes et de retrouver le rire"
    Thomas Vinau, jeune écrivain, est connu pour sa poésie et ses romans largement salués par la critique.

    Sylvie Lobato, artiste peintre, a exposé ses peintures et dessins à la Galerie le Réalgar en 2012. Séduite par le texte de Thomas Vinau, elle nous montre la Bête sous tous ses aspects.
    La Bête est à vendre à la Galerie le Réalgar et selon la formule consacrée, dans toutes les bonnes librairies (8€)

    En savoir plus ?
    le Réalgar Éditions : http://lerealgareditions.blogspot.fr/


    Ce nouvel ouvrage fait suite à Valse, Claudel de Laurent Cachard qui avait initié en Mai dernier une nouvelle collection des nouvelles illustrées éditées par le Réalgar


    LITTÉRATURE ET MUSIQUE


    A l'occasion de la Fête du Livre à Saint-Étienne, le Realgar reçoit Laurent Cachard pour une Variation Musicale autour de son œuvre romanesque le samedi 19 Octobre à 18h
    Il sera accompagné de Clara Védèche (Violoncelle), Eric Hostettler (Guitare et Chant) et Gérard Védèche (Lapsteel et dobro)

    Seront exposés à cette occasion les dessins et peintures de Jean-Louis Pujol

    Invité "coup de cœur" de la librairie Le Quartier Latin à la Fête du Livre, Laurent Cachard vient de publier La Troisième jouissance du gros Robert aux Éditions Raison et Passions et Valse, Claudel (nouvelle illustrée par Jean-Louis Pujol) aux Éditions le Réalgar

    Valse, Claudel est à vendre à la Galerie le Réalgar et ...dans toutes les bonnes librairies (7€) et vous pourrez retrouver Laurent Cachard sur le stand du Quartier Latin pendant la Fête du Livre (du 18 au 20 Octobre) où il dédicacera l'ensemble de ses romans


    Le nombre de places étant limité, il est prudent de réserver au 0687602234 ou à le realgar@gmail.com

    Participation aux frais: 4€


    En savoir plus ?

    EXPOSITION


    N'oubliez pas ! Jusqu'au 25 Octobre, le Réalgar expose les superbes et étonnantes peintures et gravures de François Mourotte
    A voir absolument !

    " Prétexte à peindre ici, l'alibi est le sujet de l'image

    On peut peindre sans sujet mais " ce qui est dit" vient de quelque part. Et comment dire ? Le miracle, c'est la peinture qui se fait. Je veux cerner au plus près le désir "qui me met à table" S'assemblent ici des peintures aux motivations intimistes" François Mourotte.

     

    (Ceci est un billet de grosse feignasse. J'ai tout piqué à Cachard, et je me suis contenté de mettre en ligne. Mais je sais que vous serez indulgents. Parce que la matière est riche).

  • Allégorie polysémique

    Tu remontes la lampe de poche à la main en tournant la manivelle. Avec le temps, son efficacité se réduit, elle produit moins de lumière et toi, tu tournes de plus en plus vite, de plus en plus fort pour un résultat chaque fois moindre.

    Je n'en suis pas sûr, mais je me dis que ce genre d'allégorie peut servir à plein de choses.

    Servez-vous.

  • Entre deux mondes

    Retour dans les salons du livre SF et imaginaire. Étrange plongée dans un monde que j'ai quitté il y a une quinzaine d'années, pour me consacrer à une littérature plus... plus, disons plus « sérieuse » pour faire court. Mais la contre-culture a du bon. Ignorée, méprisée, elle m'a pourtant nourri et a sans doute imprégné mon écriture d'une texture, d'un grain singulier. Je lui dois donc beaucoup. Ce que je retiens de ce premier salon du livre dévolu aux domaines de l'imaginaire, c'est la (re)découverte des murs étanches qui séparent les domaines littéraires. Pendant deux jours, j'ai entendu parler d'auteurs que j'adorais mais que je ne lis plus (Brussolo, Bordage, Wagner) ou que je ne connais pas. Il existe cependant des passerelles. Un lecteur de Lovecraft a sans doute goûté à Houellebecq et un lecteur de Michon s'est sûrement aventuré chez Volodine ; de même il existe des relations entre Flaubert et Herbert, entre Ecco et K. Dick. Mais il m'a semblé percevoir plusieurs fois le contour de sphères quasi hermétiques entre les littératures de l'imaginaire et la littérature actuelle française. Si c’est le cas, et bien, j'aimerais assez être un passeur au milieu du gué, capable de réconcilier les deux lectorats. Où l'on découvre que le garçon a de l'ambition. Et puis enfin, peut-être que j'ai tort, et que cette impression s'évanouira dès le prochain salon. Ce sera à Lyon, dimanche 27 octobre.

  • Le dialogue

    - Si nous nous accordons sur ces nouveaux contours, tout est possible
    - Tout est possible
    - Je serais heureux d'écouter votre point de vue, monsieur le ministre
    - Je serais heureux d'écouter votre point de vue, monsieur le ministre
    - Euh... Je parlais de vos frontières. De notre frontière commune, qu'avez-vous à dire ?
    - Notre frontière commune, qu'avez-vous à direuu
    - Mais ?
    - Mais ?
    - Qu'est-ce que vous faites ?
    - Qu'est-ce que vous faites ?
    - Arrêtez immédiatement !
    - Arrêtez immédiatement !
    - Arrêtez de répéter comme ça, c'est...
    - Arrêtez de répéter comme ça, c'est...
    - Râââhhhh !

    Un incident technique étant survenu, nous interrompons notre retransmission des négociations sur les accords de paix israélo-palestiniens. Nous vous remercions de votre compréhension.
    Et maintenant, un documentaire sur le chinchilla.

  • Paper moon

    Le souci avec le confetti est sa capacité à se glisser sous les meubles et à réapparaître quand plus rien ne l'y invite, voire au pire moment : balayer ces petits reliefs festifs et colorés pendant une veillée funèbre, par exemple, est inapproprié. Rafaleo Confetto, l'inventeur du machin, avait tenté une solution en agrandissant la lunule de papier à un diamètre de 65 cm. Mais le confYéti posait d'autres problèmes et n'a pas eu le succès escompté.

  • Le temps des loisirs

    La vie du sanglier est terriblement monotone. Au point qu'il attend l'ouverture de la chasse pour se distraire un peu, et tant pis pour les risques.