Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Bien, bien...

    En 2009, le prix lettres-frontière accompagnait mon arrivée dans le monde de l'édition et m'aidait à accepter d'endosser le statut d'écrivain. L'an dernier, "Mausolées" avait été présélectionné mais n'avait pas été finalement élu, et cette année, "L'Affaire des Vivants", préselectionné également, est reçu. Merci à celles et ceux qui ont soutenu mon livre.

    Lire ici, la liste des lauréats.

  • 2476

    Le cerisier répand ses pellicules sur l'épaule du jardin.

  • 2475

    Autoriser. Et déjà la dictature de l'Auteur.

  • 2474

    Le roman, ce fils qu'on ne cesse de tuer, et qui vous survivra.

  • 2472

    Les paroles s'envolent, les écrits s'effacent.

  • 2471

    Ce qui ne te troue pas, te rend plus compact.

  • 2470

    Tous ces corps jetés comme des ordures à la mer.

    Ne crois pas que tu t'en sortiras avec quelques éclaboussures.

  • 2469

    Il n'y a pas de colère sans enthousiasme

  • 2468

    Ce corps bizarre

    Qui m'en fait voir

  • L'idiot

    Je suis épaté par l'intelligence avec laquelle les auteurs parlent de leur œuvre. Moi, j'ai toujours le sentiment d'être l'idiot de mes livres, celui qui ne sait pas ou, en tout cas, en sait moins que ses lecteurs. C'est la pertinence des lectures qui me fait comprendre ce que j'ai fait.

  • Allons enfants

    Il avait été décidé par toutes les parties d'inaugurer une nouvelle forme de guerre. Il s'agissait, tout en commettant des actes agressifs, de ne blesser personne, de ne tuer personne, de provoquer le moins de dégâts possibles chez l'adversaire. On arriva à la conclusion qu'on pourrait éventuellement bombarder les terrains vagues, les zones désertées -après un temps pour l'évacuation des taupes et autres animaux sauvages- et les cimetières. Il s'en suivit un tel ennui qu'on décida de se foutre une bonne fois sur la gueule et de se massacrer. Au grand soulagement des nations.

  • On veut des noms

    Et donc, l'on décida de donner aux rues des noms de personnages célèbres, grands écrivains et héros. Or, on en manquait. La Nation demanda à la population de faire un effort en ce sens et aussitôt, dans un grand élan fécond et patriotique, on vit naître des Hugo, Dumas, Stendhal, Zola, Flaubert, Baudelaire, Verlaine, Musset, Sand, Massenet, etc. Un foisonnement qui ne connaissait pas d'exemple et qui fut tel, que la provende sert encore aujourd'hui, pour baptiser des places et des boulevards. De temps en temps, on fabrique encore un Pasteur ou un de Gaulle, mais les Français ne sont plus contraints comme naguère de produire un si grand nombre de célébrités. On s'en satisfait.

  • Versailles

    Ce soir, je suis invité par le club lecture Parole d'encre, dans le cadre prestigieux de la galerie des archives de la Bibliothèque de Versailles (où j'espère revenir pour d'autres raisons et plus longuement). J'ai le plaisir et l'avantage de présenter « L'Affaire des Vivants », en compagnie de Jean-Luc Seigle, qui viendra évoquer, lui, son dernier et superbe ouvrage « Je vous écris dans le noir ». Danielle Maurel en parle mieux que je ne pourrais le faire sur son blog.

    Une autre bonne nouvelle : la sortie en poche de « Mausolées », en novembre.

  • La Grande Sauvage - Extrait

    Martin laisse s'éloigner le gamin, flatte ses vaches, s'arrête où l'herbe est régénérée. Il s'assied un peu à l'écart. Après un temps, il est surpris de sentir en lui venir une anxiété. La voir surgir, plutôt, comme montée de la terre avec une sensation de fraîcheur soudaine. La journée va s'écouler, c'est la certitude, oui, la journée va passer, traduire sous ses yeux les ombres et les éclats entre les feuillages, ramener le troupeau plus sûrement qu'un ordre vers l'étable, et ce sera une journée d'achevée. L'angoisse incompréhensible qui le tient à présent, et occupe entièrement sa pensée, est celle du lendemain exactement semblable à ce jour qui s'abîmera, inévitablement, dans la succession de la traite du soir, des Vêpres et du coucher. Des jours identiques malgré la variation souveraine des saisons. Des jours recommencés après la brève interruption du sommeil. Il lui est venu l'idée de calculer combien de temps ce manège durerait. La reine sur son paon, tournant dans le carrousel, sa majesté qui décrit la rotation solaire, revient sans fatiguer. Combien de temps ? Martin est troublé. Il accueille ce trouble sans lâcheté, avec de la reconnaissance, car il se sent élevé par le questionnement qui vient de le traverser. Dans son application à explorer cette pensée, les jours lointains de sa petite enfance lui semblent une farandole précipitée, une théorie d'heures vives, comme une course au milieu des frimas. Une course parmi les chiens. Ces accélérations qu'il a connues et aimées, où s'élevait la pulsation des sèves et des humeurs de la pluie. Il se dit que son présent n'est pas mal, bien sûr, mais la perspective de la litanie prévisible des jours renouvelle l'angoisse née tout à l'heure. Il en reconnaît les sourds accents, les propriétés vaguement maladives. S'en repaît et se surprend à y trouver plaisir. Il n'est pas fruste. Les leçons des précepteurs, les fragments de savoir saisis malgré qu'il avait lui-même peu conscience de les avoir assimilés, se manifestent, articulent leurs formes avec les délicats contournements de ses réflexions, éclairent des niches, rendent lisibles et intelligibles la mesure des choses. C'est qu'il y a, découvre-t-il, une mortalité de ces jours routiniers, il y a un terme. C'est une manière d'aube qui se profile ou plutôt se devine à peine derrière une montagne, mais cela devra arriver, aussi inéluctablement que les Vêpres ce soir, aussi certainement que le coucher. Il y aura un jour, après. Ce n'est pas moins angoissant que l'épreuve inconfortable de se trouver au milieu d'un gué, mais enfin, c'est un point essentiel d'avoir compris que les phases de la vie connaissent des fins et sont donc annonciateurs de changements.

  • Alibi dineux

    Les vieillards vérifiaient seulement que Suzanne avait bien attendu de digérer pour aller se baigner.

    Et après, toute cette histoire qu'on leur a fait, pfff...

  • Légume des jours

    Pour s'éplucher un doigt, il faut veiller à affûter l'économe. Ensuite, l'intérêt de l'opération est votre problème.

     

     

    Autrement, la première hirondelle est revenue, ce matin. C'est toujours un moment particulièrement émouvant, pour nous. Une vraie réconciliation avec le monde. Avec ce qu'il a de beau, encore.

  • Kinétoscope

    Dans un grand musée, choisir une vaste salle bourrée de peintures, et courir très vite en clignant des yeux entre chaque tableau. Cela reproduit de façon étonnante les effets du cinéma. Les toiles se fondent dans un mouvement, bataillent et se heurtent, s'épousent, dialoguent. C'est très beau. Enfin, je suis certain que ce serait très beau. Mais on ne me laisse jamais faire.

  • Un an

    Il y a un an exactement, je déposais les clés de mon travail sur le bureau de ma chef.

    La vie depuis, si elle n'est pas confortable sous certains aspects, est facile, bonne, bénie. Je vais en reprendre un an, tiens.

     

  • Où Roanne, Quand Roanne, Quelle Roanne ?

    Roanne, conférence, Chavassieux, Brideau, Verdet, Albert ThomasC'est ce soir, avec les amis Brideau et Verdet, et apparemment, c'est moi qui lance la soirée.

    Un exercice inédit pour moi. 50 minutes de sérieuses fantaisies sur ma ville.

    Merci à Thibaut et aux organisateurs de ce colloque, deuxième du genre.