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Matières à penser - Page 3

  • 3673

    Si seulement ne pas penser comme les autres était gage d'originalité !

  • 3672

    Obésité, sédentarité, signes de notre déchéance, et de l'épanouissement de Bouddha.

  • 3667

    Prenez deux personnages historiques (Cortés et Moctezuma, par exemple). Appuyez-vous sur les éléments disparates ou contradictoires que l'Histoire vous apporte, mettez-les en situation et assistez à ce petit miracle : les mystères de leurs actes, la folie de leurs gestes, les énigmes qu'ils laissent, sont soudain résolus par les acteurs de papier que votre imagination a fait vivre.

  • 3665

    Ô mon âme, protège-moi de la sale énergie du cynisme.

  • 3661

    Je n'avais pas assez bu à leur coupe, je n'étais pas rassasié. Mes enfants, adultes, très adultes, trop adultes, un peu vieux, me manquent. Ou me manque surtout leur enfance, et sa puissante liqueur.

  • 3654

    On n'est pas surpris que l'assassiné, sur scène, se relève pour saluer son public. C’est ce qu'a fait l'acteur Jésus, en fait. Mais lui, pardon, quel succès !

  • 3653

    Dans « Les Nefs de Pangée », l'Odalim est le symbole de toutes ces créatures immenses et belles que nous avons mis tant d'énergie à supprimer. Avec l'éradication des Maîtres des Eaux, disparaissent les mythes qui leur sont liés. Et les protagonistes du roman constatent avec un brin d'angoisse que, le forfait accompli, ils ne s'en trouvent pas si mal.
    Vous allez voir qu'on va très bien se passer de la nature.

  • 3652

    C'est la condition humaine, semble-t-il : commettre l'irréparable, et puis réparer. On comprend que ça n'aura qu'un temps...

  • 3648

    Nous élaborons les plus belles constructions de pensée pour trouver un sens à ce fatras que sont les drames, et le fatras résiste à toute logique. Le malheur surgit et l'on croit d'abord voir, sous l'effet de la révolte qu'il inspire, une compréhension se dessiner. Et puis, c'est l'abattement devant ce qui, définitivement, n'a pas même la clarté d'une farce. 

  • 3641

    Jeune, tu peux supposer que tes premières fois augurent d'un certain nombre d'itérations. Plus tard, les premières fois te sont d'autant plus précieuses qu'elles ont de plus en plus de chances d'être les dernières. La réincarnation a donc été imaginée pour solutionner ce problème, en créant l'espoir idiot de redoubler les expériences, uniques sans cela. Il reste ce problème de l'amnésie post-mortem, que tentent de résoudre les hypnotiseurs en faisant remonter dans nos vies antérieures. Ah, ces humains… des solutions pour tout !

  • 3639

    Nous attendions en discutant, l'entrée sur le plateau d'une télévision locale. Cela formait un groupe de personnes bien mises, des responsables de structures départementales ou régionales, une minuscule élite de province. Des instruits qui parlent avec aisance. L'un d'eux, amoureux de l'histoire, écrivain à ses heures, révèle qu'il travaille sur les ancêtres de sa famille. L'un de ses auditeurs, dans notre groupe, réagit : la généalogie l'intéresse, mais il a préféré commanditer ce travail à un expert. « Et bien figurez-vous que je suis le descendant d'un pharaon égyptien ! » Je ne peux retenir un rire de sarcasme. Il m'interroge. Je lui explique alors qu'aucune archive de filiation ne remonte si loin. « Déjà, s'il vous avait vendu des ancêtres au XIIe siècle de notre ère, ce serait largement suspect, mais faire un bond de 2 à 3000 ans supplémentaires ? » Après quelques minutes de démonstration, notre héritier du Nouvel Empire comprend que son généalogiste est un escroc. Je ne pensais pas l'attrister aussi profondément. Comment, au XXIe siècle, un responsable d'organisme important, sans doute cultivé, peut avaler une telle couleuvre ? Et pourquoi je pars au quart de tour pour dénoncer une telle bêtise ? Constater la domination de nos petites vanités sur la raison me révolte, au fond. Parce que cet abandon de la réflexion me menace, comme tout le monde, je suppose.

  • 3637

    Pour mieux voir, il faut savoir parfois tourner la tête. Pour mieux comprendre, il faut savoir parfois oublier. Mais pour mieux aimer, la haine n'est d'aucun secours. Les paradoxes ont des limites.

     

    Si vous estimez que ce billet n'était pas nécessaire, je ne suis pas loin d'être d'accord avec vous. Si vous êtes indulgent avec moi, je vous suis reconnaissant. Maintenant, vous pouvez appliquer une des sentences ci-dessus : "pour mieux comprendre, il faut parfois savoir oublier". Alors, oubliez, et réfléchissez à ce que tout ça peut bien vouloir dire. Et vous pouvez maintenant goûter la pertinence cachée du propos, que vous aviez si promptement écartée. Kronix, le blog qui oblige à penser quand on n'en voit pas l'utilité. Merci Kronix !

  • 3633

    Rendre service est un assez bon moyen de se faire des ennemis.

  • 3631

    Le sommeil suspend la pensée ; l'insomnie vide le cerveau que l'activité diurne a encombré ; les nuits sont le champ de bataille des ressassements ; les rêves ajoutent à la confusion générale. Si seulement l'aube mettait un peu d'ordre là-dedans !

  • 3630

    Causerie sur le thème « mes œuvres favorites »
    Saint-Haon-le Châtel, le samedi 15 juin.

    Il s'agissait de limiter son choix à dix. Je n'y suis pas parvenu. Alors, je me suis dit : « faisons-nous plaisir… » Après un rapide aperçu de l'histoire du livre (car de quoi parle-ton quand on parle de livre ?), je vais proposer un parcours de hasard parmi mes livres aimés.

    Comme on va le voir, un certain goût pour le monumental, en tout cas, en début de "carrière de lecteur" (la faute à Hugo, ça !), et puis, une certaine maturité, une curiosité, des envies d'infimes et d'intime, donnent ce mélange. Mais nous sommes tous lecteurs de cette eau, plus ou moins, n'est-ce pas ? (je veux dire, curieux, infidèles, passants).

    Les livres dont je vais essayer de parler (listés ici sans ordre, qu'importe) :
    Franck Herbert, Dune ; Homère, L'Iliade ; Dante, La divine comédie ; Gilgamesh ; K. Dick, Le maître du Haut-château ; Hugo, La Légende des Siècles ; Flaubert, Salammbô ; Steve Tesich, Karoo ; Laclos, Les liaisons dangereuses ; Auclair et Deschamps, Bran Ruz ; Emmanuel Merle, Dernières paroles de Perceval ; Christian Degoutte, Il y a des abeilles ; Cavanna, Les Russkofs ; Virginia Woolf, Mrs Daloway ; Pierre Michon, Corps du Roi ; Violette Leduc, La main dans le sac ; Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes ; Marguerite Yourcenar, Les Mémoires d'Hadrien ; Eric Chevillard, La Nébuleuse du crabe ; Easton Ellis, Moins que zéro...

    Les livres dont j'aurais aimé parler :
    La femme de sable, Chloé Delaume ; Lydie Salvaire, BW ; Millet, La vie sexuelle de Catherine M ; Pauline Réage, Histoire d'Ô ; Melville, Moby Dock ; Simenon, Des inconnus dans la maison ; Peyo, Le schtroumfissime ; Annie Ernaux, La place ; Antonio Lobo Antunes, Splendeur du Portugal ; Colette, La Maison de Claudine ; Rimbaud, Une saison en Enfer ; Otomo, Akira ; Marcel Marïen, Figure de poupe ; Daniil Harms, Un tigre dans la rue ; Buzatti, le K ; Serge Brussolo, Enfer vertical en approche rapide ; Volodine, Biographie comparée de Jorian Murgrave ; André Breton, Nadja ; Howard, Conan ; Burroughs, Tarzan ; La Bible (L'Ecclesiaste) ; tout Rabelais, tout La Fontaine ; Umberto Eco, Le Pendule de Foucault ; Philip Roth, La tache ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; Salinger, L'attrape-coeurs ; Henri Alleg, la Question ; Truman Capote, De sang froid ; Céline, Voyage au bout de la nuit ; Leo Perutz, Une nuit sous le pont de pierre ; Eco, Le Pendule de Foucault ; Pirandello, Henri IV ; Ionesco, Le Roi se meurt ; Conrad, au cœur des Ténèbres ; Mc Carthy, L'obscurité du dehors ; Chessex, L'Ogre ; Elfried Jelinek, La Pianiste ; et La Recherche, du petit Marcel, bien sûr…

    Dès que je la reprends, cette liste, je la trouve contestable. Elle change sans arrêt depuis deux semaines (la peur d'oublier un choc esthétique majeur et de devoir embrasser l'ouvrage injustement écarté en lui disant "Je te demande pardon"). J'aimerais vous y voir, tiens.

  • 3628

    En préparant une causerie sur "mes livres préférés", j'ai imaginé présenter les ouvrages au hasard, par « passerelles », car m'est venue, dans l'exercice, l'idée que nous recherchons, dans nos lectures, à perpétuer l'éblouissement perdu de la première vraiment importante pour nous, le choc esthétique initial, et que nous prolongeons, au travers des découvertes les plus variées, la lecture d'un immense ouvrage qui serait celui de notre vie. D'où le fait que nous rejetons ou adoptons tel ou tel texte, quelle qu'en soit la nature, parce qu'il est plus ou moins éloigné de ce récit séminal, abordé dans notre préhistoire.

  • 3624

    Ils n'en sauront pas plus demain, crois-moi. L'expérience est un leurre pour les enracinés.

  • 3615

    Invité, avec son organisateur, à parler en public de ma résidence d'auteur à Saint-Etienne en 2018, je découvre que cela devra se faire sous la forme d'un Pecha Kucha (dont je découvre simultanément le principe).

    Voilà, c'est typique de notre société, ça : cette adhésion instantanée aux concepts à la mode, sans qu'on s'interroge sur les raisons qui valent d'adopter une forme plutôt qu'une autre. 5 minutes à deux pour évoquer un temps de rencontres étendu sur trois mois, et le texte qui s'en est inspiré. Bien sûr, que c'est faisable, bien sûr... Des milliers de gens s'apprêtent à voter pour une liste dont ils n'ont pas écouté plus de cinq minutes d'arguments. Et puis, on tente de nous convaincre que personne ne peut être attentif au delà de cette durée.

    Les pecha kucha vont donc se succéder, les paroles et les images vont marteler des raccourcis d'idées, des résumés de vie, pour un public qui attend quoi ? Marre !

    Allez, on a bien mérité le monde dans lequel on patauge.

  • 3604

    « Tout déraciner des légendes qui nous obsèdent, des défiances et des colères, tout oublier, sauf notre travail d'homme, qui est de se présenter face à la mort, meilleurs que nous n'avons jamais été. »
    Demain les Origines. Vol. 1.

  • 3603

    Alléger son pas sur la terre. Effleurer le monde. Ne plus proférer, ne plus nuire. Ne pas se croire si important. Prendre enfin la voie de la sagesse…

    Bon. Déjà, l'envisager. C'est pas si mal.