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Théâtre-spectacles - Page 4

  • En deux temps

    affiche rencontre 14 mars .jpgCe sera donc le samedi 14 mars 2015. La bibliothèque de Fleury-la-Montagne est ravie d'accueillir Laurent Cachard. J'ai le redoutable honneur d'animer le premier temps. En deuxième partie, le récital Littérature et musiques, mis au point par Laurent et ses complices, parfaitement rôdé. Un moment que je vous conseille de partager, parce que c'est une forme subtile, élégante, riche, originale et peut-être, de l'aveu de l'auteur, une des dernières occasions d'y assister. Alors, vraiment, ça vaut le déplacement.

  • Ecouter Voir

    Depuis quelques jours, Jérôme Bodon-Clair est entré dans une seconde phase pour notre beau projet "Voir Grandir". Il a dores et déjà créé toutes les musiques, soit une quinzaine de morceaux. Album, concerts, mise en scène, il commence maintenant à explorer des pistes de promotion de ce travail. La compagnie Nu sera sans doute partie prenante, mais aussi les musiciens et plasticiens de Sonar. Vous pourrez suivre les progrès de cette incroyable aventure sur cette page, d'abord, appelée à s'enrichir au cours du temps. Les morceaux présentés sont des maquettes (déjà superbes, selon moi) mais des maquettes. J'espère qu'il en mettra d'autres en lignes, mais il ne veut peut-être pas tout dévoiler tout de suite. En tout cas, de chaque chanson, je suis fier, et ému.

     

    NB : le vidéo-clip "Nos Futurs" présent sur le site était un des deux morceaux "pré-historiques" à Voir Grandir, venus de cette expérience qui nous a, non seulement inspiré, mais imposé une suite.

  • Minotaure. C'est parti !

    Je suis de ce monde. Je suis de là. Je suis là. Je suis entré là. Entré un jour dont je n'ai pas mémoire. Un jour. Entré un jour. Entré, je ne sais pas si c'est le mot. Entré. Un jour. Je ne sais pas si c'est le mot.
    Je suis entré un jour dont je n'ai pas mémoire. Je suis là. Depuis que j'ai ouvert les yeux je cours sous le couvercle d'un grand feu sec ou sous la paume d'un vide noir piqué de petits feux.
    Je cours sous l'un ou l'autre. Sous le grand feu ou sous la paume noire. Je ne sais pas si ce sont les mots, le feu, la paume.
    Mon monde est un chemin que je connais mais qui parfois m'échappe, un sentier, une piste coupée d'angles. Avec des pièges qui font mal.
    Des fois, je jette mes cornes aux parois, elles font des traces brunes et sanglantes que je retrouve sur mon chemin, après, longtemps après, des feux et des paumes passés.

     

    Extrait. Minotaure. Ecriture en cours.

  • Il te ruinera, Minos. Je sens sa colère.

    "Je suis Pasiphaé. Seule de ce nom, la première et la seule. J'ai l'éternité devant moi. Je flotte. On oubliera qui j'étais, mais Pasiphaé me survivra. Est-ce possible ? Est-il possible que ce soit à moi que pareille chose arrive ? Moi, qui n'étais rien ? Je comprends que je suis à l'amorce des choses. Tout ce qui suivra naîtra de moi. De mon ventre viendront tous les enfantements, tous les jaillissements. On dira mon nom pour énoncer demain. On mentira sur mon sacrifice. On mentira sur mon passé, ma vie, mes désirs. On écrira des contes à l'allure de vérité, on dira des rêves et des merveilles. Je le sais, je l'entends. Tandis que je souffre, on commence à fabriquer des splendeurs. On fouille les boues et les secrets, on élève des stèles. On en sait plus que moi. On dira d'Eve qu'elle a fauté, de Pandore qu'elle a trahi, de Madeleine qu'elle s'est vendue. On dira de moi. On dira de moi... Ah ! Mon amour, mon amour. Dédale, à moi !"

    Et Aurore Pourteyron dit ça avec une justesse, une qualité d'intention... Vous savez, comme certains lecteurs, certains comédiens sont plus intelligents que les auteurs.

  • Noué

    Il m'est arrivé plusieurs fois de m'épouvanter tout seul en écrivant une scène, dans un roman. Les séances de torture dans Le Baiser de la Nourrice, une affreuse scène sadique vers la fin de Mausolées, m'ont parfois fait penser « mais il faut vraiment être malade pour écrire des choses pareilles ». Je suis allé assister à plusieurs répétitions de Pasiphaé et, disons-le tout net, la scène de « l'acte », en milieu de pièce, me remue à chaque fois, et à chaque répétition de plus en plus fort. Je suis ébahi par la violence contenue dans mon propre texte, son côté dérangeant (rien n'est montré, bien sûr), et complètement admiratif de l'engagement des comédiens. Notamment, pardon pour les autres qui font aussi tellement de merveilles, pour Aurore Pourteyron qui empoigne le rôle-titre avec un courage insensé. Après chaque répétition de cette scène-clé, alors que j'ai l'estomac noué, que j'ai l'impression d'être vidé, elle est prête à recommencer et moi, je me demande comment j'ai pu me permettre d'infliger ça à une femme. Le 9 janvier, au théâtre, il n'est pas impossible que des personnes n'en supportent pas d'avantage et quittent la salle à ce moment-là. Elles auraient tort : ce n'est qu'un début !

  • Le plein, s'il vous plaît

    L'année 2015 va commencer avec un mois de janvier chargé, en ce qui me concerne.
    Bien sûr, les répétitions pour Pasiphaé s'accélèrent puisque la première représentation de cette « farce du désir » assez risquée se déroulera le 9 janvier à 20h30. Cette production est un tournant pour la compagnie NU. Je sais que François Podetti, le metteur en scène, est sous pression comme rarement. Tant de choses inédites pour nous ont été imaginées pour cette pièce, que sa représentation relève de la gageure constante pour Jérôme Bodon-Clair à l'univers musical et Marc Bonnetin à l'univers visuel. Personnellement, je rencontrerai les élèves d'un lycée roannais le 12 janvier. Ils auront assisté à la pièce. L'échange devrait être passionnant. Les 15 et 16 janvier, Aurore Pourteyron (Pasiphaé), François Frapier (Dédale) et François Podetti (Minos) endosseront à nouveau les costumes d'Odile Gantier pour jouer notre pièce sur la scène du Chok Théâtre, à Saint-Etienne, à 20h30. Le vendredi 16 janvier, sur ce même plateau, dans les décors d'Yves Perey, mais à 18 heures, j'aurai l'immense plaisir d'être interviewé par Jean-Claude Duverger dans le cadre de l'émission « A plus d'un titre » sur RCF. Il s'agira surtout d'évoquer « L'Affaire des Vivants », paru chez Phébus cette année. Les spectateurs venus pour l'émission pourront enchaîner - je le leur conseille - avec la représentation de Pasiphaé. Restons à Saint-Etienne où, le lendemain, samedi 17 janvier à 18 heures, la Galerie Le Réalgar (par ailleurs éditrice de « La Joyeuse »), ouvre l'exposition « Hommes sans âme ? » consacrée à WinfExpo_WV.jpgried Veit, artiste puissant et merveilleusement humain, qui a justement illustré ma nouvelle. J'y serai pour dédicacer notre petit ouvrage.

    Le 23 janvier, c'est l'ami Christian Degoutte, dont le « Sous les feuilles » a été un de mes éblouissements l'an dernier (déjà?), qui animera une rencontre à la Bibliothèque de Commelle-Vernay. Christian est du coin, c'est un auteur magnifique, quelqu'un que, que... Bref, je me suis permis de lui demander ce grand service et pour mon bonheur, il a accepté. Ce sera à 18 heures.
    Le 30 janvier, c'est le cercle de lecture « Parole et plumes » qui m'accueille à Saint-Germain-en-Laye pour parler de « L'Affaire des Vivants », sujet également de la rencontre du lendemain, plus près de chez moi cette fois, à Saint-Haon-le-Châtel, dans la bibliothèque municipale à partir de 17 heures.

    Pour l'instant, je n'ai qu'une seule date en février. Sensation étrange d'un grand vide. Heureusement, mars et avril commencent à se remplir. Me voilà rassuré. Après, le vrai problème est d'insérer l'écriture et la lecture au milieu de tout ça. On ne va pas se plaindre, c'est très bon d'être sollicité.

  • Non ?

    "Etiez-vous préparé à cette incroyable épreuve qu'est la vie ? Non. Vous avez surgi, l'un après l'autre du néant, et puis, confrontés à cette lumière, à ce tout –à l'humanité même pour qui, quelques minutes auparavant, vous n'étiez rien encore– il vous a fallu vivre. Et finalement, voyez-vous, considérant l'énormité du défi, vous vous en êtes plutôt bien sortis, non ?"

     

    Extrait de la pièce "Le Rire du Limule" Avril 2009.

  • Pasiphaé - Extrait

    Mais qu'est-ce que c'est que cette pièce ? vous demanderez-vous, après l'écoute de ce discours.

    C'est Pasiphaé, sur scène le 9 janvier à Roanne.

    Ici, le Ministre des Affairistes étrangers, interprété par François Frapier, évoque la venue du Président de Sablurie, le tyran El Mammuchi.

     

    [on aura corrigé, bien sûr : "je les voue aux Gémonies" et "je les stigmatise"]

     

  • Rendez-vous le 9 janvier

    Dédale : Mon vénéré maître disait : « de temps en temps, pose ta vie sur la scène, assieds-toi en face, et regarde si le spectacle te convient ».

  • Hymne de Crête - Version intégrale

    En hommage à nos valeureux comédiens, qui, en ce moment-même, triment sur Pasiphaé, la prochaine pièce de la compagnie Nu, je vous donne à lire ce texte. Sur scène, l'hymne ne sera pas donné intégralement, on n'entendra qu'un couplet et le refrain. Je valide la décision du metteur en scène, François Podetti, parce que c'est bien assez, en effet. La musique, épatante, est de Jérôme Bodon-Clair, et n'est pas éditée. Il faudra venir voir et écouter, c'est la meilleure (la seule) solution pour s'en faire une idée.

    « Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Populace aveugle et bête
    Porte ton regard las vers le jour radieux
    Reconnais en Minos celui qui te nourrit
    Qui pourvoit à tes lois et remplace tes dieux
    Qui enfante tes rois et soigne tes caries
    Ô oui, il soigne les caries


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Minos, Ô Minos mes paroles sont vaines
    Tu m'éblouis, tu es grand, tu es beau, tu es...
    Tellement tellement, et en plus t'as d'la veine
    Tes ailes de géant t'empêchent de marcher
    Et oui, t'empêchent de marcher


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô Minos, Ô Minos, Minos,
    Éprouve-moi, appuie sur ma nuque ton pied
    N'écoute pas tous ceux qui pleurent ta férule
    Viens sur moi, je t'attends, assieds-toi sur mon nez
    Car les vrais Crétois aiment que tu les bouscules
    Ils aiment que tu les bouscules


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître

    Ô paysan, suspends ton vol,
    Et vous, matelots, suspendez vos labours,
    Et toi, la Madelon, viens nous servir un bol,
    Ah, qu'un chant trop pur abreuve tes amours
    Échevelées, livides au milieu des tempêtes
    Oui, au milieu des tempêtes


    Crétois, lève-toi
    Souris au soleil de ton maître
    Crétois, c'est par toi
    Que notre pays va renaître
    Que notre pays va renaître »

     

    C'est crétin ? Oui, c'est Crétois.

  • Au laboratoire

    Depuis mardi, et jusqu'à la fin du mois, les comédiens de la compagnie NU sont à la tâche. Ils travaillent chaque jour dans nos locaux de la Livatte, à Roanne, pour intégrer le texte et les chansons de Pasiphaé, qui sera jouée d'abord au Théâtre de Roanne le 9 janvier. Pour une fois, il semble que je vais pouvoir réaliser un vieux fantasme : découvrir la pièce la soir de la première. En attendant, Aurore Pourteyron, François Frapier (en remplacement de Philippe Noël qui ne pouvait finalement pas être là) et François Podetti, ont engagé les répétitions de cette « farce musicale » qui, quelle que soit sa réception, aura marqué un tournant dans les productions de la compagnie. Et, oui, je travaille déjà sur la prochaine, Minotaure, qui sera une autre forme, une chose poétique plus proche de l'installation d'art contemporain que du théâtre. L'autre nom de la compagnie c'est « laboratoire », alors on expérimente, que voulez-vous. En attendant, je travaille des jours entiers sur « Les Nefs de Pangée » et, surprise, j'ai l'impression que ça va être un roman plus intéressant et riche que je pensais.

  • La force des mots

    Les mots parlent à ta place. Ils disent ce que tu veux ressentir, mieux que toi. Ils sont plus forts que tes sentiments vrais. Il suffit de dire : « je te pardonne », et on offre la paix. Il suffit de dire. Je frémis davantage quand je dis que j'ai froid. J'aime plus fort quand je crie je t'aime. Je pleure quand je pense : « c'est triste ». Sinon, si je me tais, si je n'éveille pas le monde avec des mots, le monde ne vient pas à moi. Il reste dehors. Et je ne ressens rien. S'il n'y avait pas de mots, peut-être. Peut-être que je vivrais. Peut-être que je sentirais le monde, sans leur aide.

     

    Extrait de "Le Rire du Limule"; Création NU Compagnie, 2009.

  • Les couleurs de la vie

    L'Adulte : « Il me semble. Une confusion de couleurs. Pour chaque âge, une couleur. Des ocres, des roses nacrés, du vert, du bleu. Des rehauts de teintes scintillantes et des plongées nocturnes. Et de toutes ces couleurs mêlées, quand je vois ma vie passée, est issu un gris uniforme. Plus rien ne se détache. Aucun âge n'apparaît plus fade ou brûlant qu'un autre. Un gris continu, depuis la naissance. »

    La dompteuse : « Vous vouliez autre chose ? Vous vouliez mieux ? »

    L'Adulte : « Bien sûr. Un éclat, une explosion, une irradiation qui aurait éclairé tout le reste. Une dominante au moins, de rouge ou de blanc, qu'importe. »

    La dompteuse : « Ce n'est pourtant pas si mal le gris, et toutes les nuances de ce gris. Etiez-vous préparé à cette incroyable épreuve qu'est la vie ? Non. Vous avez surgi, l'un après l'autre du néant, et puis, confrontés à cette lumière, à ce tout –à l'humanité même pour qui, quelques minutes auparavant, vous n'étiez rien encore– il vous a fallu vivre. Et finalement, voyez-vous, considérant l'énormité du défi, vous vous en êtes plutôt bien sortis, non ? »

     

    Extrait de "Le Rire du Limule" Création NU compagnie, 2009.

  • Première scène

    « Quand nous nous sommes séparés, je n'ai pas pleuré. J'avais le cœur sec. Lui n'a pas pleuré non plus. Nous étions secs tous les deux. D'ailleurs, ce fut une rupture sèche. Ça a cédé comme une branche morte, en hiver. Tac, comme ça. Pas de pleurs, pas de pluie ; mais du gel, un amour mort de froid sec. Je n'ai pas souffert, j'étais anesthésiée. Lui ? Non. Pas l'impression. D'ailleurs, le froid venait de lui. Il le soufflait à chaque parole. Tu as des façons, il disait, tu as des façons de dédaigner les autres, qui me font froid dans le dos. Tu parles ! Je ne dédaigne personne. Ses amis m'ennuyaient, voilà tout. Ils m'emmerdaient. Ah, les soirées à parler politique ! Il refaisait l'économie comme on refait un match ou une guerre, comme on refait le monde. Je lui disais : « t'en as pas marre de refaire le monde ? » Le monde ? Il répondait, le monde, ils l'ont défait, faut bien que quelqu'un le refasse ! Toujours une réplique, toujours une réponse... Une de ses phrases préférées, c'était : « C'est mon ex qui te paye pour m'emmerder ? » Mais j'avoue : il avait une façon de le dire qui me faisait rire –au début. Au temps des pêches, comme disent les marocains ; le beau temps des fruits à la peau de velours, juteux et clairs, ronds sous la main pleine. Quand les amoureux se tiennent chaud. Je ne dédaignais personne, non. C'est pas vrai. J'aime les gens. Je m'intéresse à eux. Ils m'ont toujours passionnée... Lui aussi, au début, je le trouvais intéressant, intelligent, subtil. C'est un mystère, ça : à la fin, tout ce qu'il disait me paraissait idiot. Est-ce que j'étais devenue plus intelligente, est-ce qu'il était devenu plus con ? Mystère... Je suppose qu'au début, on est tellement étonné qu'une personne s'intéresse à nous, que chacune de ses pensées paraît neuve et originale. Ça doit être ça. Les paroles de l'Autre ont l'attrait du regard neuf qui s'est posé sur nous. Parce que chaque parole nous est adressée. Ensuite, quand les mots reprennent leur fonction, quand l'Autre parle pour lui-même comme il l'a toujours fait, avant de nous connaître ; quand nos propres mots sont dirigés à nouveau vers nous, alors... C'est l'hiver. »

     

    Extrait de "Le Rire du Limule" Création NU compagnie 2009.

  • Voir grandir "Voir Grandir"

    Quelle frustration ! Je ne peux pas, je ne peux pas mettre en ligne ce qui motive cette énorme frustration, mais je vous assure, je suis tout ébaubi : le compositeur attitré de la compagnie Nu, le musicien de chacune de mes pièces en fait, travaille en ce moment sur la mise en chanson d'une série de textes que je lui ai dédiée. Cela s'intitule « Voir Grandir » et vous avez pu avoir un aperçu des thèmes via Kronix, qui en a publié quelques extraits. Chaque semaine ou presque, Jérôme Bodon-Clair m'adresse les fichiers de ses somptueuses maquettes, qui sont à chaque fois un tel régal, un tel régal... Ah, j'ai hâte de pouvoir vous faire goûter ses mélodies, ce travail hors-normes, prélude à un « vrai » album !
    L'aspect original de cette production tient dans la manière dont nous avons abordé sa construction. Après la superbe expérience musicale de Jérôme sur « Nos Futurs » et « Lucifer Elégie », nous sommes convenus qu'il ne fallait pas changer de méthode et j'ai donc écrit les textes de l'album sans tenir compte d'une possible mise en musique, d'une versification, rimée ou pas. Une sorte de poésie brute, telle que vous la découvrez dans les billets intitulés « Voir Grandir », sur ce blog. C'est à partir de ce matériau non conventionnel que Jérôme travaille. Et cela donne forcément une forme différente, des mélodies qui épousent la musique du texte, enfin une vraie découverte pour nous tous. Et ce n'est pas fini : l'autre comparse de la compagnie Nu, Marc Bonnetin, va au final s'emparer de tout ça et imaginer des sortes de vidéo-clips (là aussi, forcément en marge des clips existants). Tout ce travail, avec des bribes d'écriture préparatoire, des infos, des photos, sera l'an prochain mis en ligne sur un site dédié. J'ai hâte de vous faire partager cette merveilleuse aventure, cette histoire aussi amicale qu'artistique.

  • Les images autour de soi

    Des joues creuses, l'ivoire des canines refermées sur la nuit, le soubresaut. La terre appuyée sous le talon. Une tache solaire, la main retournée, une cavité moulée dans l'épaisseur de l'âme, un tranchant d'obsidienne et le cœur sur les braises, une lampe sous la main, des cris, des balades, une gelée, un matin les pieds dans l'eau froide, la peau hérissée de bleu, un geste bleu, le spectre des doigts sur le mur, le jeu des rayons sur la pierre, le givre sur le verre, la pâleur du gisant, les phalanges repliées sur un insecte, des marbres étoilés, une figure dressée contre le ciel, un bras, une boucle, des miroirs, un drap, une peur, un pas sur le seuil, la nuit ouverte et franche, l'ombre de mon salut avalée par une flaque, le fantôme surgi de la bouche, un frisson, le bois, l'odeur de la cire, le parfum du lin, la joue tiède, les rideaux, les persiennes fermées, les jouets sous le lit. Les petits soldats éblouis sur le parquet, les récits, les luttes, les agneaux égorgés, dévorés par l'éclat du jour. Le temps. L'empreinte de la semelle sur la terre appuyée. Le temps entravé qui rampe sur le parquet.

  • Voir Grandir

    Et dire qu'on a fait ça, ma belle. Ma belle, on l'a fait. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.
    Et dire que nous n'étions que nous. Que nous avions ce partage à venir, cet opéra, ce drame, cette musique de chambre. La part humaine la meilleure de nous deux, ajoutée au chant des Hommes, une voix de plus dans la grande chorale, que personne ne distinguera que nous. Nous saurons toujours cette voix, nous la saurons parmi des milliards. Et dire que nous avons porté au jour cet impeccable chant. Toi plus que moi, d'accord. D'accord je veux bien. Tu as l'avantage du sang. L'avantage de l'eau, l'avantage du lait. Tu as l'avantage. Mais tu veux bien ? Qu'on partage cette victoire ? Je réclame l'égalité des sexes.

  • Pod cast

    Juste pour le plaisir, parce que, rien à faire, je ne m'en lasse pas. Le génie de Jérôme Bodon-Clair à l'œuvre (et vous imaginez bien les envies de projets qu'une telle performance peut faire naître). C'est en cours, d'ailleurs.
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  • En musique

    Un petit rappel pour ce soir, avec une maquette (ce n'est qu'une maquette, le mixage est perfectible), de ce que Jérôme a réalisé spécialement pour la lecture de "Nos Futurs", à la Médiathèque de Roanne, à partir de 19 heures.


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  • Vendredi soir, à Roanne

    flyer lucifer.jpgLa médiathèque de Roanne présente, vendredi 12 septembre à partir de 19 heures, une soirée exceptionnelle autour de "Lucifer Elégie" suivi de "Nos Futurs", recueil paru cette année aux éditions Sang d'Encre.
    Une exposition des illustrations originales de Corie Bizouard servira de cadre à une lecture d'extraits, ponctuée des créations musicales de Jérôme Bodon-Clair.
    La lecture sera suivie d'une rencontre avec l'éditrice, l'illustratrice, le musicien, et moi.
    La soirée s'achèvera autour d'un pot de l'amitié.

    Quand je dis une exposition d'illustrations de Corie, il faut comprendre aussi qu'elle a, pour l'occasion, créé d'autres œuvres, toutes superbes, qui s'ajoutent aux dessins libres et élégants déjà produits pour le livre, qu'ils soient publiés ou pas.

    Quand je dis que l'éditrice sera là, il faut préciser que Jackie Platevoet viendra avec les petits bijoux qu'elle édite sans désemparer depuis des années. Et que c'est un régal.

    Quand je dis que Jérôme ponctuera la soirée de ses créations musicales, il faut savoir que l'artiste a composé vite fait (et très bien fait) des thèmes nouveaux, enregistré et mis en musique quelques textes, et que c'est superbe (écouter ci-dessous). Juste pour l'occasion. J'ai trouvé le résultat tellement beau que, bon sang, il va falloir qu'on en fasse quelque chose.


    podcast

    Quand je dis que je serai là, attention, il faut comprendre que j'aurai une nouvelle coiffure. Aha !