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kronix - Page 165

  • Lettre-frontières - Thonon

    Ô joie !

    Ma première rencontre dans une bibliothèque est demain 10 heures, à Thonon-les-bains. Thonon a été la première des structures partenaires de lettres-frontière à me contacter en la personne de Chantal Loridant, c'était en juillet 2009.

    Je suppose que je vous raconterai ce moment initial.

    Et puis, si vous êtes dans les parages, n'hésitez pas à passer me voir.

  • La Fanée en 60 secondes

    Du mal à parler bien de ce livre, pourtant excellent (mais lu il y a longtemps). Pour vous en faire une idée claire, allez voir l'ami Laurent Cachard. moi, j'ai un air carrément dépressif sur la vidéo, ce que je ne suis pourtant pas. Le tout donne presque un effet comique. Involontaire. Que THomas Sandoz me pardonne, s'il le souhaite, ou si je le mérite.


    La Fanée, Thomas Sandoz. Illustrations de Catherine Louis. Editions G d'encre. 77 pages.

  • Spiderman en Mongolie

    Égaré en Mongolie, Spiderman fut hébergé pendant plusieurs années dans un village de cavaliers nomades, jusqu'à ce qu'on retrouve sa trace. On le découvrit alors fort déprimé : Outre qu'il manquait de méchants à combattre, le super héros était constamment moqué pour son habitude à sautiller de nuit, d'un toit de yourte à l'autre, et houspillé pour la toile qui souillait pendant des jours les tentures ouvragées du camp. Ses bonds peu spectaculaires et son entêtement à les répéter chaque nuit, lui avaient d'ailleurs valu d'être rebaptisé par les autochtones : homme-morpion.

  • Salé

    Descendant du car l’autre soir, je suis soudain submergé par une puanteur de marée. Varech pourri, poisson mort, écume sale, surgissent dans la nuit de ce bord de route, à plusieurs centaines de kilomètres de la moindre vague. Je comprends instantanément qu’il s’agit de l’odeur du sel qui a servi à déneiger les routes ces jours-ci. Des tonnes et des tonnes de sel, partout dans le pays, extraites de l’océan et qui y retourneront sans doute, après des décennies d’infiltrations dans les nappes, d’agression des végétaux et des poissons de rivière, entre autres.
    Quand les romains en eurent fini avec Carthage, après des générations de guerre, ils détruisirent la magnifique cité et, pour s’assurer qu’elle ne redresserait jamais la tête, répandirent du sel parmi les ruines.
    Même dans les quartiers les plus éloignés de la mer, même à Mégara, il devait flotter cette terrible odeur de marée morte, la présence tenace d’une malédiction.

  • Médecine parallèle

    Ma douce, inquiète de mes insomnies à répétition, s’est procurée une fois ce qu’elle a cru être vraiment un bon remède : un bloc de sel avec une lampe dedans. Elle a vite compris, devant ma sidération puis mes ricanements cruels, que l’objet était à remiser avec les prières à Dieu, les incantations aztèques et le sang de poulet. Cependant, l’objet n’est pas désagréable à regarder. Une fois allumé, il propage même une clarté apaisante. Il est donc resté dans la chambre. En attendant qu’il fasse effet, il me sert toujours pour trouver mon chemin quand je me lève, dans l’impatience de l’insomnie.

  • Nostos

    Je me souviens de toute mon enfance comme d'une longue angoisse à la perspective de devenir autre chose – une sorte de syndrome de Peter Pan, ou une phobie approchante. Les prés où je jouais, la rivière ou les forêts que j'explorais, quand je les visite aujourd'hui, me disent que si j'étais heureux alors, c’était au prix de cette crainte, et je retrouve en les traversant la lancinante peur qui me nouait, quand le soir ouvrait ses ailes entre les arbres, que les créatures nocturnes lançaient leur chant, et que je devais rentrer à la maison, revenir au monde, à la famille, bientôt aux études, au temps vrai, à demain, à l'avenir, au choix d'un métier, à la vie des autres, aux rôles adultes et peut-être, mais en avais-je conscience, à la mort au fond de l'horizon.
    Les lieux de mon enfance ont subi cette étrange métamorphose que mon refus de grandir a longtemps retardée. Ils m'étaient incompréhensibles, parce que forgés autour de moi comme les signes d'une existence dont je ne voulais pas, et dont l'accès exigeait tant d'efforts qu'il me semblait à jamais promis à d'autres, à de plus forts. Villes, forêts, femmes épaisses… bien que caressantes parfois, elles tournaient vers moi toujours des sourcils froncés. Aujourd'hui, je reconnais leur monumentalité, mais je n'en ai plus peur, je suis des leurs à présent. C'est ce mystère qui étonne dans les lieux de l'enfance : ils sont comme un costume de père Noël ou un épouvantail, on les regarde comme des objets familiers, en se demandant bien ce qu'ils étaient pour nous, vraiment, et ce qu'est leur pouvoir magique devenu.

  • Patience

    Allons, l’essentiel est qu’on s’approche. « Le psychopompe », initialement annoncé en décembre, puis reporté en février, ne sortira finalement qu’en mars. Mais avec une couverture originale signée Franck Perrot ! Ce qui rend l’attente plus supportable.

    D'autre part, et à peu près dans la même période, sortira dans le magazine Lanfeust, une petite BD plaisante de Cédric Fernandez, sur un scénario débile de ma pomme (sous pseudo). J'ai vu les planches, magnifiques, que Cédric m'a envoyées et, même si le résultat est dans la veine commune des productions Soleil (le genre de BD que je ne lis pas, en gros), nous allons travailler sur une nouvelle série qui, elle sera novatrice et intelligente, je le jure.

  • Faire salon

    Deux jeunes femmes, dans ce salon de thé, s'interrogent sur l'attitude à avoir pour prévenir -ou pas- certaine copine, que son mari la trompe -ou pas. Ça fait une heure que ça dure, et j'aimerais bien pouvoir bosser tranquille.

  • Par correction

    Il se trouve qu'on me demande souvent des travaux de relecture et de correction. Des copains pour leurs thèses ou leurs romans, des connaissances pour des livres, des catalogues, des écritures en tout genre. Je suis toujours stupéfait de rencontrer, dans les textes de personnes d'un très bon niveau scolaire (je parle ici de docteurs en médecine, de critiques d'art influents -quoique locaux), des phrases qui n'ont pas de sens. Seulement, elles ont "l'air" d'en avoir un. La complexité d'une syntaxe au bout du compte fautive, leur tient lieu de style. Chacun de ces auteurs croient tenir un effet, dès lors que la phrase est compliquée, et qu'on peut y deviner une intention. C'est affligeant. Mais c'est aussi un régal pour moi, qui peux me permettre alors (on m'y incite, on me le demande, on veut cela de moi), de venger ma scolarité pitoyable, mon niveau médiocre, en fustigeant durement chaque anacoluthe (fautes les plus courantes), en relevant impitoyablement les pléonasmes, redites, confusions, digressions.

    C'est minable, je sais bien, mais je ne peux me lancer dans ces pertes de temps bénévoles, que motivé par un désir de revanche.

    Et en ce moment, je mitraille un travail collectif de grands pontes (tranquille : aucun d'entre eux ne lit assez pour souhaiter me connaître par ce blog). Un régal.

  • Lacunaire

    Il n'y a pas eu de billet à la date du jeudi 7 janvier. C'est vrai. D'une part, je n'avais rien à dire (ce qui est effectivement exceptionnel), et d'autre part, personne ne s'en est rendu compte (ce qui prouve que l'exercice quotidien d'écriture auquel je me contraints n'est pas essentiel, comme tant d'autres choses, d'ailleurs).

    Pour ceux qui imagineraient que le billet d'aujourd'hui est une sorte de remplissage, de bavardage futile, je ne saurais les en blâmer et même, me verrais-je sans doute bien obligé d'admettre qu'ils ont un peu raison.

  • Histoire de l'art

     

    Quand Urog s'était décidé à en finir une fois pour toutes avec l'art abstrait et avait dessiné le profil d'un bison, tout à fait reconnaissable sur la paroi de la grotte, nombre de ces confrères le maudirent d'avoir perverti l'art jusqu'à ce degré de vulgarité anecdotique. Certains osèrent même affirmer qu'il faudrait des milliers d'années avant que l'abstraction se remette d'un tel choc !

  • Remember Laïka

    Tout l'alcool consommé le jour, ne le protégeait pas des cauchemars récurrents de la nuit. Chaque fois, sa petite chienne adorée, la douce Laïka qu'il avait dressée pendant des mois, revenait le hanter. Il la voyait assise dans sa cabine, tournant éternellement dans l'espace, terrifiée par l'asphyxie qui l'emportait. Elle le regardait, et dans un russe tout à fait correct, lui disait dans un dernier soupir : « Pourquoi ? ».

  • Le Grand

    Le surnom complet d'Alexandre était le Grand Déconneur. On l'a un peu oublié. S'en souvenir éclaire ses derniers propos (quand ses généraux lui demandèrent sur son lit de mort, à qui reviendrait l'immense empire qu'il laissait et qu'il répondit : « Au meilleur d'entre vous »), ce qui était quand même une sacrée bonne blague. On la goûta moyennement, autour de lui.

  • Folklore et réincarnation

    La première faille dans sa croyance en la réincarnation était apparue ce jour que, expliquant à un sceptique comment sa fille adoptive d'origine vietnamienne avait, à l'âge de six ans et sans la moindre préparation de la part de ses parents adoptifs, construit un autel aux ancêtres, le type lui avait rétorqué que sa fille adoptive à lui, d'origine alsacienne, s'était avérée au même âge, incapable de lui faire une bonne choucroute.

  • De peu

    Bien sûr, c'est égoïste. Je pourrais penser à l'émotion de cette dame à son volant, qui, roulant trop vite, m'a évité de justesse tandis que je traversais le passage pour piétons. Elle a sans doute subi un redoutable coup au coeur, puis un soulagement énorme et a probablement conduit avec prudence le reste de son trajet. N'empêche que je pense surtout que je l'ai échappé belle.

  • Anniversaire

    Cela fait trois ans aujourd'hui, que je glissais une lettre émue sous sa porte. Trois ans déjà? Oui. Trois fois 365 jours sans une ombre, jamais. Je vous en souhaite autant.

  • La raison du plus fort

    Cela faisait plus d'une heure que le gringalet contredisait le colosse accoudé au comptoir, avec un aplomb et une condescendance agaçants. Quand soudain, le géant se répandit en larmes en disant "Oui, j'ai tort, c'est vrai, tu as raison !", les clients du café eurent collectivement une sorte de soupir dans lequel on pouvait deviner un vague regret.

  • Ici comme ailleurs

    Outre que c'est l'anniversaire de mon fiston (si tu passes par là bonhomme : joyeux anniversaire !), le 31 décembre signale, même à l'esprit le plus obtus, la fin imminente de l'année. Pour 2009, côté personnel, ce fut l'année du « Baiser de la nourrice », de la sélection Lettres-frontière et ses rencontres, et l'année du « Rire du Limule », expérience théâtrale assez incroyable et marquante. C'est aussi l'année de l'écriture du « Psychopompe », mon prochain, sous le regard amusé et bienveillant de Jean-Marc, son inspirateur, et sous la lecture attentive de ma douce, mon inspiratrice de manière générale. Ce fut l'année de mes vidéos sur ce blog et leur nouvel espace de diffusion sur RWTV, ce fut l'année de nombre de colères et d'agacements au spectacle de la politique française (si vous venez ici souvent, inutile de rappeler de quoi je parle). Ce fut aussi l'année de nouveaux projets : une nouvelle pièce, « Peindre » avec l'équipe Podetti, Bonnetin, Bodon-Clair, une préface pour un livre d'artiste, de nouvelles rencontres (Marie Hercberg, Christine Muller...), et la poursuite des projets au long cours sous les formes les plus variées : BD (avec Thibaut), contes illustrés (avec Franck Perrot), expérience qui se prolongera peut-être avec un autre dessinateur sur un nouveau travail (je vous en reparle dès que les choses ont avancé). Enfin, c'est l'année où je réalise que mon nouveau roman en chantier (dont la cinquième tentative de titre ne me satisfait toujours pas) ne s'achèvera pas comme je le pensais, en 2010, ni même en 2011. Ce machin prend une ampleur que je ne soupçonnais pas.

    Et puis, c'est l'année où j'ai emménagé chez ma douce, et où nos bibliothèques ont fusionné, avec une sorte d'évidence.

    Il est traditionnel de clore en souhaitant une bonne année à tout le monde, mais je voudrais vous épargner ça, parce que je vous aime beaucoup.

  • Un froid chez les cigognes

    Nous avons la chance d'avoir des couples de cigognes, dans un pré voisin. Elles apportent une touche de majesté à nos étés. L'an dernier, l'une d'entre elles a refusé de migrer. Elle est restée seule ici, et a attendu le retour de ses copines aux beaux jours. Sans doute a-t-elle réussi à convaincre du réchauffement climatique puisque, cette année, une autre cigogne a décidé de passer l'hiver ici. Nous avons récemment connu une vague de neige. Inquiets, nous observons à la jumelle, le couple dans son aire. Je fais peut-être de l'anthropomorphisme, mais je ne peux m'empêcher de lire, dans l'attitude de la cigogne couchée frileusement dans le nid, une mauvaise humeur patiente, et dans celle de la cigogne qui reste debout, bec baissé, épaules basses, une gêne malheureuse.

     

  • In memoriam

    Permettez-moi ce jour, une pensée pour Hypatie d'Alexandrie. C'est tout, merci, vous pouvez reprendre vos activités.