Portrait d'un homme, oui, mais aussi riche exploration des principes qui fondent une littérature exigeante.
BW, Lydie Salvayre.Seuil. Collection Fiction & Cie. 206 pages. 17 euros.
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Portrait d'un homme, oui, mais aussi riche exploration des principes qui fondent une littérature exigeante.
BW, Lydie Salvayre.Seuil. Collection Fiction & Cie. 206 pages. 17 euros.
Je me suis lancé le défi de ce petit marabout'd'ficelle livresque. On trouve parfois des connections étonnantes, assez iconoclastes. Il faudrait développer ce qui est à peine esquissé ici. Mais c'est la limite et la fantaisie de ce petit exercice, de rester ainsi sur sa faim.
Le recours aux forêts, Michel Onfray. Galilée. 77 pages, 14 euros.
La Bible (L'Ecclésiaste). Vous avez vraiment besoin de référence ? (Bon, celle que je brandis est la Bible de Jérusalem, par exemple. Je vous parlerai un jour d'une tentative de Bible "littéraire")
Dire presque la même chose, Umberto Eco. Grasset. 433 pages. 22,50 euros. Remarquable !
Je n'ai pas cessé de lire ces derniers temps, mais j'aime autant conserver cet espace pour les livres que j'aime, si vous voyez ce que je veux dire.
Préhistoire, Eric Chevillard. Les éditions de mInuit. 172 pages.
Vous pouvez (vous DEVEZ) retrouver Chevillard sur son blog : http://l-autofictif.over-blog.com/
Tuyauté par l'ami Jérôme, ce lien pour une réflexion citoyenne
C'est vrai qu'on aurait préféré parler d'autre chose à Noël !
Joyeux sol invictus !
Un envoi de mail groupé et voilà : il y a cette adresse que plus personne n'ira visiter. Alors, avec des remords énormes, m'interrogeant simultanément sur la trahison que, peut-être, le geste recèle, je la supprime.
Un article du monde.fr, pour vous remettre en mémoire que ce pays va bien mal. Pays d'ailleurs cyniquement signataire de la charte des droits de l'enfant.
début de l'article "La France enferme des nourrissons", par Jean Matringe et Karine Parrot :
"Jusqu'où un système qui se déclare fondé sur le respect des droits fondamentaux peut-il aller dans la maltraitance des êtres humains sans perdre son âme ? Nous avons une nouvelle preuve qu'en France le seuil est aujourd'hui franchi.
En effet, par deux arrêts du 10 décembre 2009, la Cour de cassation vient de juger sans plus de motivation que le maintien en rétention avec leur famille de deux nourrissons – de deux mois et demi et un an – ne constitue pas en tant que tel un traitement inhumain ou dégradant."
Lire la suite sur Le monde.fr.
Si le fourgon blindé immatriculé L 623 BY 69, de la société Rintintin, qui transportait 300 000 euros de monnaie, n'a pas été cambriolé mardi, c'est que M. Campville, de Mougins, malfaiteur de son état, avait déterminé la veille au soir que le cambriolage nécessiterait un budget de 25 000 euros (armes, véhicule, planque, backchiches et subalternes...), à quoi il faudrait ajouter le partage entre les trois associés, la part du receleur. Il avait calculé enfin que le bénéfice de 76000 euros que lui aurait rapporté le vol, ramené au temps nécessaire pour classer, empaqueter, recompter les pièces, équivalait à un taux horaire de 0,05 centimes d'euros. Sans compter les risques. M. Campville a donc préféré resté au lit, mardi matin.
"Je peux tout expliquer !" s'exclama-t-il quand elle entra dans la chambre et le découvrit nu, dans les bras d'une femme, également nue. Et en effet, l'épouse n'aurait pas pu comprendre sans ses explications que la jeune femme avait été enlevée par une expédition punitive de Ouïgours, décidés à venger la mémoire du chef de leur groupe, tué par le patron de celle-ci, qui était sa secrétaire, un patron malfaisant qui la tenait sous sa coupe à cause d'un chantage à propos d'une vieille histoire familiale, c'est dire qu'elle ne l'aimait pas, d'ailleurs elle avait félicité les Ouïgours de leur acte de résistance et de l'exécution dudit patron, mais ils ne voulurent rien savoir, l'emmenèrent avec eux comme on soustrait un témoin gênant pour la suite des opérations car ce n'était pas fini, l'entrainèrent jusqu'à la frontière où ils avaient le projet de l'exécuter à son tour dans un garage en banlieue selon une méthode très barbare et affreuse, une spécialité de ces contrées, mais elle parvint à s'évader par les égouts et, comme elle savait que le groupe avait des chiens, elle dut abandonner ses vêtements espérant, plongeant son corps -très beau, gracile, souple, elles sont toutes comme ça dans ce pays- dans l'eau noire des égouts, échapper à ses poursuivants. Bien lui en prit ; elle sema Ouïgours et limiers de cette façon et parvint, exténuée, ici où, paumée et on le serait à moins, elle sonna à la porte, et qu'il la trouva tandis que, ("tiens-toi bien ma chérie, c'est là que ça devient incroyable"), la fièvre qui l'avait obligé cet après-midi à ne pas aller travailler, l'avait soudain quittée et que, transporté de bien-être après cette soudaine guérison, il avait tout quitté et se promenait nu pour s'assurer qu'il était totalement remis, ("on fait comme ça chez nous, mais si, je t'ai déjà expliqué ce principe"). Ce qui fit qu'elle lui tomba à moitié évanouie dans les bras. Comprenant immédiatement son état, et pendant qu'elle lui racontait son aventure dans un français approximatif, il la doucha, la sécha et entreprit de la réchauffer. Lui n'avait pas eu le temps de s'habiller avec tout ça et, sentant le retour d'un peu de fièvre, avait jugé que son corps serait une source de chaleur plus efficace que n'importe quel truc d'appoint. Voilà.
Un livre qui s'enrichit après la lecture (parfois un peu ennuyeuse), parce qu'il vous hante. La marque des bons livres.
Le mur invisible. Marlen Haushofer. Actes Sud. 254 pages. 21 euros.
"Bon. On la refait."
(Mots du réalisateur Sergeï Bondartchouk, à la fin du plan-séquence le plus coûteux de l'histoire du cinéma, reconstitutant la bataille de Borodino pour le film soviétique "Guerre et paix" avec le plus grand nombre de figurants jamais intégrés en une seule scène : 120 000, et quelques dizaines de milliers de chevaux et de canons, des maisons en flammes, une caméra sur grue montée sur travelling fabriquée pour l'occasion, un paysage entier reconstruit à la dynamite et au bull dozer pendant deux ans pour s'harmoniser avec les documents historiques (plaine, collines, champs, rivière, etc.), et après un an de répétitions et de préparation, parce qu'un figurant anonyme jouant un soldat blessé, s'était mis à tituber de façon grotesque, mains croisées sur le coeur, devant la caméra, marchant longuement et bien en vue au premier plan, surjouant le drame de sa mort pourtant anodine dans ce vaste panorama, et avait fait mine de succomber à ses blessures en remuant exagérément les bras dans un moulinet de majorette, avant de s'effondrer en retenant son chapeau pour ne pas l'abîmer)
Ma communion solennelle. Je suis en aube (photos détruites aujourd'hui), une petite croix en bois sur le torse, la famille fête le rituel autour d'un bon repas. On m'enjoint de pousser la chansonnette. Je n'en connais qu'une, malheureusement, dont j'ignore les sous-entendus. Je commence "Janeton prend sa faucille..." Il y a une ou deux voix de mon âge pour entonner le refrain "La rirette, lariré-éteu !", mais je sens bien qu'il y a comme un manque d'entrain du côté des séniors.
Au bureau, on trouvait bizarre l'attitude nouvelle du directeur à son retour de vacances. Son entrain, sa façon de rire tout le temps, d'offrir des promotions à ceux qu'il croisait dans le couloir, d'accepter sans discuter les requêtes syndicalistes, d'ouvrir une crèche, une bibliothèque, des séances de massage. Ce n'est que lorsqu'il décréta le partage de sa fortune personnelle entre les ouvriers, et l'abandon de la gestion de l'entreprise par une coopérative des mêmes, qu'on découvrit que sa femme l'avait trompée avec son plus gros actionnaire.
A la médiathèque, la perspective délicieuse d'écouter bientôt Joanna Newsom, rendue plus urgente par le passage en boucle dans cet établissement, des chansons de ce crowner dont j'ai oublié le nom et qui m'insupporte depuis l'enfance.
Un pouvoir commun, une notoriété acquise par une réussite quelconque, confèrent à ce que disent certains dans les soupers mondains, un crédit tout à fait disproportionné. Ils n'ont pourtant guère plus de compétence que moi pour juger des stratégies footballistiques, de la politique intérieure ou des flux financiers. Tout tient à leur apparente sûreté de jugement. Quelle jouissance alors quand un de ces imbéciles aborde un problème que je connais bien, (ou dont une lecture récente donne l'illusion que je le connais bien). Le beau-parleur est rétamé et se tient coi pendant le reste de la soirée, ou bien n'avance que prudemment, sur des terrains balisés. Il peut évidemment arriver que les rôles s'inversent. On est toujours l'imbécile de quelqu'un.
Quand la prof a demandé à la classe de sixième « qui parmi vous n'aime pas la musique ? », que pouvais-je faire, moi qui adorais le classique, qui écoutais des heures entières les yeux fermés, Bach, Dvorak, Ravel, Stravinsky, tandis que mes petits camarades acclamaient Joe Dassin ? Comme tout gamin incapable de résister à une provocation facile, j'ai levé le doigt. C'était une amie de mon père, musicien. Un an d'enfer.
Je reprends ici intégralement un article paru dans la lettre d'information "Localtis" le 03 décembre 2009, qui fait écho à une chronique un peu alarmiste, postée ici. Heureusement, il y a encore des garde-fous parmi nos institutions.
"L'article 52 du projet de loi de finances (PLF) pour 2010, consacré au transfert des monuments historiques, continue de faire débat. Celui-ci prévoit en effet de rouvrir, pérenniser et élargir la possibilité - expérimentée en 2005-2006 - de transfert aux collectivités territoriales de la propriété de monuments historiques et de sites archéologiques appartenant à l'Etat, en vue d'en assurer la conservation et la valorisation culturelle. Adopté par l'Assemblée nationale en première lecture, cet article avait néanmoins suscité les réserves du rapporteur spécial du programme "Patrimoines" (voir les articles ci-contre du 6 octobre et du 9 novembre 2009).
Cet article a donné lieu à une longue discussion au Sénat, qui - sans remettre en cause la possibilité des transferts - a choisi de rétablir l'équilibre dans une rédaction qui pouvait donner l'impression de "brader" le patrimoine national. Pour mieux illustrer leur propos, certains orateurs n'ont d'ailleurs pas hésité à évoquer quelques hypothèses assez peu réalistes, comme le transfert de l'Arc de triomphe ou du Mont-Saint-Michel... Au-delà de ces joutes oratoires, le Sénat a néanmoins adopté - à l'unanimité et avec l'avis favorable du gouvernement - plusieurs amendements qui encadrent strictement la possibilité de transfert. Un premier amendement confie ainsi au ministre de la Culture - et non pas au préfet de département comme le prévoyait la rédaction adoptée par l'Assemblée nationale - le pouvoir de désigner la ou les collectivités bénéficiaires d'un éventuel transfert. Cet amendement met en outre un terme à une bizarrerie juridique qui voyait, dans la rédaction initiale, le ministre donner un avis au préfet chargé de prendre la décision. Un second amendement a pour objet, selon l'expression du rapporteur pour avis, "d'empêcher qu'un monument historique ne soit dépecé ou vendu à la découpe". En pratique, cet amendement supprime deux dispositions de la rédaction initiale de l'article 52 qui permettaient de céder des objets mobiliers indépendamment du monument qui les abrite. Le troisième amendement vise la période postérieure au transfert. S'appuyant sur le fait qu'un éventuel transfert d'un monument historique à une collectivité territoriale se fait à titre gratuit, il fait obligation à la collectivité ou au groupement bénéficiaire du transfert, pendant un délai de vingt ans à compter de ce dernier, d'informer l'Etat de tout projet de cession de l'immeuble. L'Etat a alors la possibilité de s'opposer à cette cession. En revanche le Sénat a supprimé la possibilité pour l'Etat de résilier unilatéralement les conventions de transferts dans les dix ans suivant leur mise en oeuvre. De même le Sénat a supprimé la disposition introduite par l'Assemblée nationale et prévoyant - autre curiosité juridique au regard de la libre administration des collectivités territoriales - que les collectivités et groupements bénéficiaires d'un transfert doivent remettre au ministre de la Culture, dans les dix ans suivant cette dévolution, un rapport détaillant la mise en oeuvre du projet de conservation et de mise en valeur du monument."
Le très actif comité de défense de M. Choucart se fait plus discret depuis que le malade en phase terminale dont il défend le droit à mourir dans la dignité, a exigé, préalablement aux doses létales de morphine, d'aussi fortes doses de Viagra, de façon à ce qu'il puisse s'accoupler (dans l'ordre de la liste qu'il a soumise à son comité), avec : miss Monde 2006, une truie, un diplomate hongrois, une nonne, un syndicaliste et mademoiselle Demond-Picard, sa voisine de palier. La truie a officiellement refusé.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/11/une-etude-prouve-la-nocivite-pour-l-organisme-de-trois-mais-monsanto_1279552_3244.html
Peu de chose à dire de cette tentative de polar "efficace". L'idée était de démarrer le récit dès la première ligne et d'entraîner le lecteur jusqu'à la fin. Des postulats de ce genre ont toutes les chances de sombrer dans le vide le plus caricatural. Aucun intérêt.
Première fois que le téléphone sonnait depuis que ma ligne était rétablie. Un ami ? Sans doute pas : je passais mes journées appuyé au comptoir de chez Zette, mâchant une philo à trois balles avec mes rares potes ; qu’auraient-ils oublié de me dire ? Quant à la famille, disparue avec mes parents vers l’âge de dix ans, je ne la voyais pas surgir du néant pour me donner des nouvelles. A se demander d’ailleurs pourquoi je tenais à conserver un téléphone. Je décrochai. C’était la banque. Dumesne, le type qui s’occupait de gérer mes agios. J’ai tout de suite senti que quelque chose ne tournait pas rond. Dès la première phrase.
- Bonjour monsieur Sordès, comment allez-vous ?
Pas la phrase elle-même : l’intonation. J’ai dû répondre que oui enfin… oui, avec l’inquiétude du gosse à qui son père demande s’il est VRAIMENT allé réviser chez son copain hier soir.
- Monsieur Sordès, il faudrait que nous nous voyions, n’est-ce pas ?
Se voir encore. Se voir. Je devais lui manquer parce que notre dernière entrevue s’était achevée sur un constat atterré de part et d’autre. Bon sang, il y avait vraiment un truc qui clochait : Dumesne enchaînait une série de phrases sur un ton enjoué que je ne lui connaissais pas. Et pourtant, on se connaissait bien, depuis le temps. Il fallait qu’il m’explique.
- Mais ? Monsieur Sordès, voyons, il faut que vous preniez des décisions par rapport à tout cet argent. Et je suis là pour vous aider.
- Tout cet argent ?
Le banquier fit silence sur un bref hoquet de surprise.
- Mais ? Vos cinq millions d’euros, voyons !