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kronix - Page 43

  • 3010

    Visage figé, immobile, cou dégagé, sans lunettes. Me voici déguisé en photo d'identité.

  • 3009

    Nous ne sommes peut-être que les formes immatures de créatures à venir plus élaborées ? Sinon, pourquoi ce goût pour le bruit et l'agitation, cette inconséquence dans les attitudes ? Pourquoi nos caprices et nos rires idiots ? 

  • 3008

    "tu ne reconnais pas en moi l'adulte que tu es devenu, et moi, je ne reconnais pas en toi l'enfant que j'étais. Nous sommes tellement différents, c'est à ne pas croire, deux individus qui n'auraient pas la même histoire. Et pourtant. Il a bien fallu qu'on converge un moment pour fusionner en moi, qui te parle. "

    Lettre [entr]Ouverte. Extrait. Écriture en cours.

  • 3007

    Que fait cet orang-outang aux urgences ? Personne ne s’étonne (ou bien est-ce un enfant exceptionnellement velu, disproportionné à l’excès par une maladie génétique ?, mais non, non : c’est bien un orang-outang, je ne suis pas fou). Il est assis, saisit Paris-Match sur la table basse de la salle d’attente. Il soupire. Nous sommes quelques uns à tenter comme lui de prendre notre mal en patience. J’ai apporté un livre, je le lis, je le referme. « Mais enfin, m’insurgé-je brusquement, c’est bien un orang-outang, non ? » Tout le monde m’observe. Les autres patients dévisagent celui que j’ai désigné, réfléchissent. Un monsieur se frotte le menton. Une dame, à côté de lui murmure qu’elle n’est pas sûre. Je m’insurge derechef : « Pas sûre ? Le poil orange comme ça, des bras trop longs, une moue ennuyée… Ne me dites pas que c’est –je ne sais pas- un chimpanzé par exemple ? ». La dame s’agace : « Ce n’est pas poli de montrer du doigt et puis il fait ce qu’il veut, non ? ». Le monsieur pas loin sort de son mutisme : « Moi, je suis d’accord avec monsieur. C’est un orang-outang et il n’a rien à faire ici. » Ah, triomphé-je, tandis que l’homme ajoute : « Voilà à quoi sert notre argent. On s’occupe de tout le monde, et les Français passent en second » Je m'insurgé-je encore mais sur le côté : « Attendez : ce n'est pas ce que je voulais dire ! » la dame s’énerve carrément : « C’est honteux ce que vous dites, monsieur ! » J’abonde : « Absolument ! Les orangs-outangs sont des humains comme les autres ! ». Un vieux pas loin bougonne que dans le temps, des gens comme ça, ben, on les envoyait dans les tranchées picétou. L'orang-outang reste d'un calme olympien alors que la dame et moi, solidaires, essayons de dire la morale et l'humanisme. Sur mon rappel un peu aléatoire parce qu'énervé, des lois de la République et de l'histoire de l'esclavage, l'orang-outang enfin pose son magazine. Et s'adresse à nous « Je ne suis pas un voleur, je ne suis pas un criminel, je suis venu aux urgences sous un prétexte fallacieux pour passer une nuit au chaud. Je veux simplement quelques euros pour améliorer l'ordinaire. Je vais maintenant passer parmi vous, et je vous remercie par avance de ne pas jouer les rapiats, parce que j'ai une bonne droite. » Il passe, on paie, il part en nous faisant un bras d'honneur. La dame râle un peu, c'est elle qui a donné le plus: "Ces rouquins..."

    Je sais. Mais si vous avez une idée de chute pour une histoire pareille, je suis preneur.

  • 3006

    « Un pastiche de pastis », il n'était pas mécontent de la formule, mais impossible de l'énoncer clairement après la consommation d'une dizaine de ce, de ce… pachtis de pachtiche, pastis de p… rââhh...

  • 3005

    Dès le XIIe siècle, les papes se succédèrent pour interdire, sous peine d'excommunication, l'usage de l'arbalète dans la guerre. Les rois firent « oui, oui, c'est ça » et les champs de bataille furent aussitôt hérissés de carreaux. Le pape François propose de répartir mieux les richesses, de ne pas polluer, de cesser les bombardements, etc. Je vous fais grâce des ricanements émis par les contrevenants.

  • 3004

    La mort d'une dizaine de touristes partis en croisière, dans le naufrage du « Titan of the sea », a frappé de stupeur le petit village de Mouillechou dont ils étaient tous originaires.

    ****


    Le car qui emmenait le conseil municipal de Mouillechou sur les lieux de la tragédie du « Titan of the sea » pour une cérémonie en hommage à leurs concitoyens, est tombé, la nuit dernière, dans un précipice. Il n'y a malheureusement aucun survivant. Mouillechou est à nouveau en deuil.

    ***


    L'Airbus affrété par le gouvernement pour transporter les familles endeuillées de Mouillechou sur le lieu de l'accident de car dans lequel a péri tout le conseil municipal de ce petit village, s'est crashé dans la nuit, sur les hauteurs de Vilstruva.

     

    ***


    Interrogé par notre correspondant, le dernier survivant de Mouillechou, Monsieur Michel Plutard, a déclaré vouloir rester chez lui pour observer une minute de silence à la mémoire du village.

  • 3003

    « on aurait pu dire, Ô Dieu, bien des choses en somme. Par exemple, en langue des signes... » Et Cyrano d'agiter ses mains en tous sens sous le nez du Vicomte. Le public, perplexe (il y en a même un qui rigole, au fond).

  • 3002

    Le chercheur d'or enrage. Pas une pépite. Mais des perles, des perles !

  • 3001

    La petite veut absolument une robe. Sa grand-mère l'adore mais tout de même « tu en as déjà beaucoup, tu sais ». La petite insiste. Difficile de lui refuser ces petits plaisirs depuis la mort de son papa. La grand-mère cède. Elles font les magasins, trouvent le modèle idéal. La petite se regarde dans la glace, satisfaite. Rentrée à la maison, elle dépasse en courant sa grand-mère et, toute apprêtée dans sa jolie robe neuve, se plante devant la photo de son père, écarte les bras et clame joyeusement : « Bon anniversaire, papa ! »

  • 3000

    Il n'avait ni les moyens ni le courage de construire un abri anti-atomique comme ses voisins. Enfin, ce n'était pas si grave : on annonçait un tsunami et, à l'air contrarié de tout le monde, on voyait bien que les bunkers n'étaient pas prévus pour ça.

  • 2999

    C'est une chose assez incroyable, quand on y pense, d'inspirer de l'amour. Nous savons bien tous quelle est notre valeur, au fond, et qu'elle n’est pas si grande. Nous savons tous que nous ne méritons pas d'être aimés. Je me suis toujours senti plus petit que l'amour que j'inspirais. De la même façon, j'ai toujours pensé que j'aimais mal ou pas assez. Parce que tout l'amour qu'on me donnait dépassait mes moyens de paiement. J'ai une sacrée ardoise depuis le temps.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Sous la plume d'un Julien, naufragé parmi les naufragés volontaires de ce site réputé, une critique nuancée mais bienveillante au bout du compte.

    "Les Nefs" n'ont donc pas reçu le Prix Rosny aîné (la concurrence était rude), mon roman est encore en lice pour le prix Planète SF (mais la concurrence est toujours aussi rude). Si je n'ai rien, je m'en remettrai, parce que l'accueil des lecteurs a de toute façon été majoritairement bon.

  • 2997

    Il y a des jours où je n'ai pas envie de rire, alors je me force, et ça donne de l'humour noir.

  • 2996

    Je ne dis pas que je ne suis pas ambitieux. Je dis que les effets de ma possible ambition sont annulés par ceux de ma tangible paresse.

  • 2995

    Avec Olivier Talon, ami et réalisateur roannais, nous avions rencontré Michel Butor, il y a... un peu plus de… 25 ans (non ? si!). J'avais écrit à l'époque un scénario sur le japonisme pour arte (excusez du peu), et j'espérais que Michel Butor veuille bien accepter de parler du Japon. Son livre, Le Japon, un rêve à l'ancre, avait inspiré certains passages du documentaire. À l'époque, je n'avais lu de lui que ce livre et quelques poèmes. Je découvrirai plus tard La modification et Degrés, ce dernier étant mon préféré. Olivier lui avait adressé le scénario préalablement et il avait bien voulu nous recevoir chez lui, en salopette comme il se doit. Ce furent quelques heures assez passionnantes, où il nous suggéra certaines œuvres, nous citant par cœur les musées où elles se trouvaient. Il était d'accord pour être interviewé dans le film, à deux conditions : que le tournage se déroule chez lui (il était fatigué et évitait les déplacements) et que le documentaire ne soit pas orienté politiquement. J'avais timidement demandé à M. Butor ce qu'il avait pensé de mon scénario. Il avait répondu avec un grand sourire : « mais il est très bien ! » Nous nous quittâmes là-dessus et la promesse de se revoir bientôt. Nous n'avons pas obtenu les financements (la litanie de mes projets tombés à l'eau, un de plus, rien de grave) et je n'ai jamais revu Michel Butor. Un peu plus tard, je croisai un ami, fin lettré et bon connaisseur de l'écrivain. Je lui expliquai notre entrevue, encore tout émerveillé qu'un auteur aussi fameux fût si accessible. J'ajoutai que j'étais plutôt content de la réaction de Michel Butor à la lecture de mon travail. Et mon ami de répliquer avec autorité : « Si Michel Butor te dis que ton scénario est très bien ; tu ne dois pas être content, tu dois être fier ! »
    Et en effet.

  • 2994

    Le mahjongg fait partie d'un complot des Chinois pour m'empêcher de travailler. Les raisons de ce complot sont obscures, mais le résultat est là !

  • 2993

    Hors de lui, il s'exclama : « Ma patience a des limites ». Et en effet, on voyait sur son visage écarlate que le condamné sur son bûcher en avait marre et qu'il allait bientôt exploser. Littéralement.

  • 2992

    Bien sûr, il ne niait pas les succès de son déodorant trimestriel et de son préservatif perpétuel, mais chaque démonstration des trouvailles de l'ingénieur causait à son patron des sortes de nausée. Particulièrement ce jour-là, car son employé devait lui présenter sa dernière invention : la serviette hygiénique annuelle.

  • 2991

    C'était l'heure où les lions vont boire, et où les chats marchent sur les claviers pour exiger leurs croquettes.