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  • Lecture

    Considérons que ce samedi est une journée hommage à Laurent Cachard, en attendant cet après-midi le rendez-vous de la Médiathèque de Fleury (voir billet d'hier), vous devriez faire un tour du côté de son blog. Dans son dernier billet, vous apprendrez par exemple que Stephan Eicher n'a pas de portable.

  • Demain....

    ... ça va être bien.

    affiche rencontre 14 mars .jpg

  • En voiture

    J'ai une trentaine d'années. J’attends un copain devant chez moi, dans la nuit et sous la pluie. Aucun abri, je commence à être trempé. J’ai dans un sac de quoi travailler : nous devons rejoindre un troisième larron. Ensemble, nous formons un trio brièvement connu dans notre ville sous le pseudonyme collectif de Chris FrankEr. Chris FrankEr écrit des films à budget zéro, les réalise et les diffuse. Mon pote tarde un peu, je trépigne, j’ai froid. Enfin, la voiture s’arrête de l’autre côté de la rue. Je fonce ; assis côté passager, je pose mon sac et vérifie que mes notes sont sèches en pestant contre le mauvais temps et les conducteurs qui sont en retard. Alors, j’entends « Ah. Il doit y avoir une erreur… » Je lève le regard : ce n’est pas mon pote. Nous nous considérons, très surpris l’un et l’autre. Je me confonds en excuses, ressors puis reprends ma place, secoué par un fou-rire bizarre, qui éclate sporadiquement, pendant les longues minutes de mon attente renouvelée. De l’autre côté de la rue, une vieille dame, surgie d’une maison de retraite, pénètre dans la voiture qui lui était, donc, destinée. Je suppose que son chauffeur va avoir de quoi lui raconter.

  • Le roi est nu

    Admettre l'imperfection de Proust. Relire et constater que tout de même, il y a au moins cette phrase où, à force d'allonger et de multiplier les incises, il finit par évoquer les vertèbres qui dépassent d'un front, a quelque chose de réconfortant. Non, pas réconfortant, le mot sentirait l'ironie. Rassurant ? Peut-être. Pourtant pas comique, plutôt une sensation de remords. D'avoir surpris le maître en flagrant délit de négligence. Indécent. Voilà, indécent. Comme si on l'avait découvert nu, inconscient sur son lit défait. On referme la porte. Vite. Il faut être le salopard que je suis pour oser en parler ensuite.

  • Reprenons

    Donc, la reine, fatiguée par sa grossesse, avait commencé à se lasser de Martin dès le premier été de sa présence à la Cour. Est-ce parce qu'il lui rendait mal les efforts de sa protection, est-ce parce que, plus que toute autre adoption, celle de Martin avait semblé un caprice brutal, presque un désir sensuel, est-ce parce que la mauvaise humeur de la reine, conséquence de ses regrets, recevait en retour un indéfectible sourire de chiot content de son sort ? En tout cas, la présence de Martin finit par la contrarier. Bien qu'elle ne puisse rien lui reprocher précisément, Martin semblait à la reine une faute incessamment rappelée, le souvenir d'un désordre, comme semblaient le souvenir des fortunes perdues au Pharaon, sa réputation saccagée au bal de l'Opéra malgré la dérisoire protection du domino, les fêtes délirantes conspuées, des caprices et larmes pour obtenir une faveur pour ses protégés, autant de pauvres façons de se fondre ou d'exister, dont le sourire énigmatique de l'enfant lui représentait la vanité avec une cruelle constance. La reine ne montra jamais d'irritation en sa présence mais enfin elle évitait sa compagnie, retardait ou négligeait les moments où elle devait s'occuper de lui, se déchargeait sur ses dames des attentions qu'elle lui portait quelques mois plus tôt et ne lui prodiguait plus les chatteries des premiers temps.

     

    Extrait de "La Grande Sauvage". Écriture en cours. (avec l'espoir d'une publication en 2016).

  • A lier

    Il se produisit à cette époque une augmentation remarquable du nombre de fous. Les autorités eurent pour premier réflexe la construction de garde-fous, qu'on plaça en priorité le long des routes, pour éviter les débordements. Mais les fous franchirent ces modestes barrières et allèrent battre la campagne. On espéra contrarier cette contamination néfaste par la création du corps des garde-champêtres. Mais la folie se propageait toujours. Et apparurent les herbes folles.

  • Le jour d'après

    Elle fait le ménage, les courses, la cuisine. On pourrait croire, à observer notre vie de couple, que je suis un horrible macho. En fait, je suis féministe. Mais j'ai horreur de l'ostentation.

  • L'un des malentendus

    La construction des ponts ne s'est pas imposée à l'Homme comme la nécessité de relier deux rives, deux mondes, mais comme la réponse à l'agacement devant un obstacle illégitime. Alors qu'il n'était question pour la nature que d'offrir un beau panorama, la clarté d'une rivière, l'âpreté sonore d'une gorge.

  • Pottier pris aux mots

    Cet acharnement qui va jusqu'à la démolition des ruines, et tout ça sans connaître le couplet « Du passé faisons table rase »... ça force le respect, cette internationale de la colère.

  • Salut Patrick !

    Et bien oui, il faut se faire à cette idée : le contrepet n'est pas exclusif au génie Français. En même temps, je vois dans cette découverte un heureux signe d'accord universel toujours possible. Ah, si tous les contrepétistes voulaient de donner la main !

    La contrepèterie english s'appelle un spoonerism et j'en ai trouvé des preuves sur ce forum.

    Par exemple : The nun has got hope in her soul.
    Il y a aussi une chanson dénommée "The Pheasant plucker" (celui qui plume les faisans).

    Nous voici rassurés. Et vous pouvez me remercier de passer du temps à me renseigner sur des questions qui, a priori, ne vous empêchaient pas de dormir.

  • Rien

    - Tu n'as toujours pas fait ton billet du jour sur Kronix ?
    - Ah non, tiens, c'est vrai. Il se fait tard. Je ne sais pas quoi mettre. J'avais un truc sur ma spasmophilie : « Ces étouffements dans la nuit qui parviennent à me faire prononcer involontairement : 'pitié' », mais tout le monde s'en fout, surtout, personne ne va comprendre. Et puis ça fait mélodramatique.
    - Tu ne vas pas leur refaire le coup du billet qui raconte que tu n'arrives pas à écrire un billet, hein ?
    - Non, non, bien sûr que non. Je l'ai déjà fait, comme tu dis. Je ne veux pas paraître comme ça, paresseux.
    - Tu n'es pas paresseux
    - Je ne sais pas. Parfois, si, quand même. En ce moment, même au niveau fiction, ce n'est pas ça. Je me traîne.
    - Tu as préparé l'interview de Laurent, le 14 ?
    - Bien sûr. J'ai tout relu, noté des choses. C'est fait. Je vais essayer de faire mieux qu'à Gilly, où je n'avais pas pris de notes, confiant dans ma relative bonne connaissance de son travail.
    - Oui, ce serait bien. Et le colloque, le 10 avril ?
    - Le colloque ? Oui, oui, j'ai même répété. Je tiens une heure facile. C'est un peu long.
    - Tu peux parler de Minotaure, de La Grande Sauvage... Je ne sais pas, tes chantiers en cours.
    - Ils sont à peine amorcés. Je peux parler de mon impuissance à les poursuivre.
    - Tes lectures ?
    - Oui, en effet, mais je ne sais pas faire de vraies critiques littéraires. Et puis ça demande vraiment beaucoup de travail pour écrire quelque chose de soutenu, d'argumenter, de respectueux. Tu vois, je suis quand même paresseux.
    - Faut pas dire ça. Tu as des priorités, c'est tout
    - Bôh, en ce moment...
    - Et la BD ? Tu peux parler de Cédric, qui relance vos dossiers : Cortés, Les nefs de Pangée (version BD), Le Petit Jules, Complainte des Terres du Nord, l'Enthéide, et j'en oublie...
    - Moi aussi, j'en oublie, on en a tellement sous le coude... Une dizaine, une vingtaine, je ne sais plus. Sans compter les nouveaux projets.
    - Et la dame que tu as dépannée ce matin, qui est venue sonner à la porte alors que tu étais encore en pyjama ? Et que tu es allé prendre froid, mon pauvre amour, pour réparer une roue sur un terrain tout boueux.
    - Oui, ça, peut-être...
    - Est-ce que tu as parlé de Voir Grandir, du travail musical de Jérôme, des projets de concerts ?
    Un peu, mais c’est encore loin, c'est prématuré
    - Des lectures de Nos Futurs avec Emmanuel Merle ? Des rencontres à Versailles ? De tes autres projets de romans ? De l'anthologie sur l'Utopie, qui revient au jour ? De la revue Brasiko Folio ? de la sortie des Nefs de Pangée chez Mnémos en septembre ? De tes enfants, de moi ?
    - Le problème, tu vois, c'est qu'il ne se passe pas grand chose dans ma vie.

  • Jardinage

    Encore des témoins de Jéhovah. C'est embêtant. Je ne sais plus où les enterrer.

  • Méthodique

    Bon. D'abord se défaire du pessimisme ambiant. Ensuite, voyons... Courir le plus vite possible ?

  • En bonne voie

    Que je vous explique : même avec un accord préalable d'un éditeur, je ne suis jamais sûr que le livre sur lequel j'ai travaillé un, deux ou trois ans, sera finalement publié. Je ne suis jamais certain qu'un manuscrit correspondra aux attentes ou aux espoirs d'un éditeur. L'échec est toujours envisageable. Ce que je ne vous explique pas, par contre, ce sont les angoisses inhérentes à ces inconnues, puisque c’est désormais ma seule source de revenus. Rien n’est donc sûr tant que le contrat n'est pas signé. Pour « Les Nefs », je viens de recevoir le document magique. Vous n'imaginez pas le soulagement que c'est.

  • Météo

    Après la pluie vient le beau temps. Et après, une grosse météorite.