Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

actu - Page 26

  • A chaque jour suffisent deux peines

    Saluons comme il se doit la naissance d'un blog nouveau (comme il se doit, c'est-à-dire en la saluant, c'est un peu redondant je vous l'accorde, mais ce doit être l'émotion) : Calamités quotidennes. Au pluriel, "calamités", parce qu'il commence d'emblée avec deux billets, le bougre.

  • Coule

    Il les cherche aussi, les parodies ! Tout seul devant un horizon maritime, dans une prémonition de la phase ultime du réchauffement climatique, avec une montée des eaux qui recouvre définitivement toute trace de vie. N'est-ce pas une fanfaronnade pathétique de se dire fort quand on est totalement submergé ?

  • Prémonitoire

    Je me souviens qu'aux dernières élections présidentielles, nous étions avec des amis et leurs enfants devant la télé, quand les résultats du second tour furent annoncés. A l'instant où le visage de not'président s'afficha, le plus petit de la famille, environ 6 ans, fut pris d'une crise de vomissements. Le ton du quinquennat était donné.

  • Civilisé

    La question était mal posée. Il fallait d'abord demander : « Pour vous, qu'est-ce qu'une civilisation ? » Toujours s'entendre sur le vocabulaire. Je pouffe en imaginant Guéant s'emmêler les pinceaux à tenter, en direct, de définir une notion aussi complexe.

    Ensuite, il était éventuellement possible de lui demander un classement, pour voir.

  • Ce soir, Totor encore

    D'après un article de Fabienne Croze:

    "Victor Hugo, si on y réfléchit : c'est tout près ! « Les Misérables » paraissait il y a juste 150 ans. En hommage à Victor Hugo, la médiathèque de Roanne propose deux rendez-vous : Le premier, avec l'association « Demain dès l’aube », organisatrice, chaque année, des lectures de St-Haon-le-Châtel, près de Chenay. Six de ses membres (Christian Chavassieux, Bernard Furnon, Dominique Furnon, Charlotte Furnon, Yolande Lauxerois, Jean Mathieu). tous passionnés de lecture publique, rendront hommage -à une ou plusieurs voix- à Victor Hugo avec des textes forts, puisés dans les œuvres majeures  : Les Contemplations, Quatre vingt treize, Choses vues, l’Année terrible… :  « Ils cherchent des lueurs dans la nuit ». Cette association est ouverte aux amoureux de la littérature, du plaisir de lire à haute voix, d’écouter en extérieur, plaisir individuel et collectif. Les littératures, comme trésors inépuisables de connaissance et d’amour, à sauver, à partager, à dépenser !

    Vendredi 3 février à 18h30 – Entrée libre


    Le mardi suivant, le 7 -à 19h (Entrée libre également), la médiathèque propose, en collaboration avec le Cercle Condorcet, une Conférence : « Victor Hugo et la question sociale » donnée par Agnès Spiquel, professeur de littérature française des XIXe et XXe siècles, à l'université de Valenciennes. Elle a écrit plusieurs livres sur Victor Hugo : La déesse cachée, Isis dans l’œuvre de Victor Hugo (H. Champion, 1997), Du passant au passeur : quand Victor Hugo devenait grand-père (Eurédit, 2002), Victor Hugo et le romanesque (Lettres Modernes Minard, 2005)."

    Fabienne Croze

  • Carré

    Politique courageux, il avait décidé de dire tout haut ce que son électorat pensait tout haut.

  • Prenez cinq minutes...

    ... et lisez cet éditorial du Monde (écrit par Rocard, oui, mais qui donne un éclairage trop peu souligné sur la crise que nous traversons. )

  • L'émission qui vous voeux du bien

    Je n'ai pas pu résister à vous retranscrire ci-dessous les voeux de l'équipe de l'émission "Là-bas si j'y suis" de Daniel Mermet (France Inter chaque jour à 15 heures). Décidément trop délicieux pour les garder aux quelques abonnés de leur news letter, comme on dit.

    "Merci chers Auditeurs Modestes et Géniaux, grâce à vous, Là-bas se porte bien, et même très bien, selon la dernière enquête Médiamétrie, l’émission vient de battre un record d’audience historique, avec 145 000 auditeurs nouveaux en un an, vous êtes au total 558 000 à embarquer chaque jour pour Là-bas à 15 heures, merci à vous tous !

    Toujours amicale, la direction de France Inter n’a pas manqué de féliciter chaleureusement  toute l’équipe pour les prouesses de la réalisation, la qualité des reportages, pour l’esprit critique et l’indépendance de notre ligne éditoriale « Depuis vingt ans, vous dénoncez l’emprise  de la dictature financière, aujourd’hui l’histoire vous donne tragiquement  raison, vous êtes l’honneur de cette maison ». Les applaudissements n’en finissaient pas, toute l’équipe était émue, les confrères surtout, avaient tenu à venir nous saluer, bravo, merci,  c’est Bourdieu qui avait raison, vive Noam Chomsky ! Vive Frédéric Lordon ! Vive les ouvrières de Moulinex ! A bas le Parti de la Presse et de l’Argent ! Têtes baissées, certains même à genoux, venaient dire à quel point ils s’étaient gravement fourvoyés. Nous les avons rassurés, pas de chasse aux sorcières, pas d’épuration, pas de camp de rééducation.

    Les résistants de la 25eme heure faisaient assaut de zèle. Alexandre Adler hurlait qu’on fusille Alain Minc sur le champ !  Pour Jean-Marc Sylvestre, déchaîné, c’est tous ceux du Fouquet’s qu’il fallait guillotiner sans jugement. Tout modeste, Martin Bouygues nous offrait les clés de TF1 « en vue de la re-nationalisation », disait-il, ajoutant, la main sur le cœur : « Non pasaran ! ».

    Tandis que, le poing levé, David Pujadas et Jean-Michel Apathie entonnaient l’Internationale,  personne n’avait remarqué, par une porte dérobée, le directeur de France Inter  s’éloignant  sur une simple mobylette avec sa  guitare sur le dos, après avoir laissé à son assistante un message pour dire qu’il  reprenait  son honnête  chemin de chansonnier  et qu’il était inutile de tenter de le faire revenir.

    Un vœu qui fut rigoureusement respecté."

  • Repartis comme en 40

    Et avec l'entrée de l'extrême droite dans le gouvernement grec, ils sont contents les marchés ? Ils préfèrent ça à un référendum, à une élection anticipée, les marchés ? Le monde est tombé dans la folie il y a quelques années déjà, avec la complicité de nos édiles et maintenant, pas moyen de se dépétrer du merdier. Les marchés nous disent qui il faut mettre en place, pour qui il faut voter (un tel est acceptable, un tel a un programme qui rassure les places financières, une telle fait peur aux banques...). Bon soir de bois, qu'est-ce qu'on est devenu ? Qu'est-ce qu'on a fait de notre démocratie ?

    Réveil ! réveil !

  • Où en sont les librairies ?

    Un article intéressant, à lire sur le site de Télérama.

  • La Seine était rouge

    Il semble que le temps est venu pour les hommes de bonne volonté d'évoquer ce sinistre anniversaire. La France qui s'autoflagelle, vomie par notre futur ex-Kayser, est juste celle qui l'aime dans sa droiture et sa générosité, mais la déteste quand elle tue et et se couvre de honte.

    Le site Mediapart rappelle qu'au lendemain de la tragédie du 17 octobre 1961, Kateb Yacine (1929-1989), immense poète algérien, s'adressait à nous tous, le peuple français :

    Peuple français, tu as tout vu
    Oui, tout vu de tes propres yeux.
    Tu as vu notre sang couler
    Tu as vu la police
    Assommer les manifestants
    Et les jeter dans la Seine.
    La Seine rougissante
    N'a pas cessé les jours suivants
    De vomir à la face
    Du peuple de la Commune
    Ces corps martyrisés
    Qui rappelaient aux Parisiens
    Leurs propres révolutions
    Leur propre résistance.
    Peuple français, tu as tout vu,
    Oui, tout vu de tes propres yeux,
    Et maintenant vas-tu parler ?
    Et maintenant vas-tu te taire ?

    A lire aussi, le livre de Leïla Sebbar : La Seine était rouge, Paris Octobre 1961 (Thierry Magnier, 1999 ; Babel, Actes Sud, 2009),

  • A titre de comparaison

    Une bonne initiative du site "LeMonde.fr", pour se donner une idée de la dette grecque, comparer sa masse avec d'autres vastes enjeux financiers : guerre en Irak, revenus pétroliers de l'OPEP, etc.

    Juste nous permettre de jauger (cliquer ICI), c'est pédagogique, quoi. j'aime assez.

     

  • Entretien avec Laurent Cachard

    Plutôt que de faire une critique littéraire de plus (et de peu de valeur, car j'ai peu de compétences dans le domaine), Kronix a proposé à Laurent Cachard de répondre à quelques questions à propos de son dernier ouvrage : « Le Poignet d'Alain Larrouquis ».
    C'est le troisième roman de cet auteur révélé par la sélection Lettres-frontière en 2009, après « Tébessa, 1956 » et « La partie de cache-cache » et selon moi, le plus ambitieux, le plus riche. J'ai voulu le faire parler ici de choses qui hantent son travail depuis le début : Paul Nizan, les étranges relations des hommes et des femmes, la grande Histoire au-dessus des histoires de l'intime et bien sûr, l'écriture.

    Un bref rappel : « le Poignet d'Alain Larrouquis » raconte le cheminement d'un journaliste, Paul Herfray, qui « jouait pas mal au basket » dans sa jeunesse, et qui prend pour lui le tir raté du basketteur professionnel Alain Larrouquis. L'image du duel qui a initié ce désastre existentiel, figée encadrée dans sa chambre, revient dans ses souvenirs avec autorité pour lui rappeler que femmes, amitié ou métier, tous les choix de la vie sont suspendus, tout le temps. La vie n'est qu'une incessante suite d'hésitations. Les décisions en sont-elles vraiment ? Il n'y a bien que la grâce, dans l'amour, l'écriture ou le geste du sportif, qui fasse le tri. Pour le reste, croire qu'on a le contrôle est un leurre. On ne choisit pas le ballon qu'on vous passe, on détermine à peine ce qu'on doit en faire ; il n'y a que le ballon arrivé dans le panier qui confirme que vous avez fait le bon choix. A condition de ne pas tirer contre son propre camp.

    Interview, donc :

    Kronix : Dans tous tes romans (l'exception de « la partie de cache-cache » est un leurre, puisqu'initialement l'histoire du pays y était développée je crois, avant que tu fasses le choix de resserrer l'intrigue sur les enfants), il y a un rapport à l'Histoire (et à l'effort documentaire qui en est le corolaire) et je sais que tes projets vont amplifier ce phénomène. Après tout, Paul Herfray aurait pu se contenter, au col de Somosierra, de « déterrer » à sa manière le manuscrit de Paul Nizan, mais il se confronte d'abord à l'histoire des nations. J'y vois une manière de ne pas laisser tes personnages dans un présent où manquent les repères, de les arrimer à une genèse. Sans l'Histoire, ils seraient plus perdus qu'ils ne le sont.

    Laurent Cachard : C’est vrai. Peut-être parce que la question de la pertinence d’un livre s’est très vite posée à moi, même si je dois concéder quelques manuscrits inutiles qui m’ont pourtant aidé à savoir ce qu’il ne fallait surtout pas faire. Quand je m’attaque (le mot est juste, quand il s’agit d’un pan de l’Histoire) à ce qui deviendra « Tébessa, 1956 », je sais que je dois faire preuve d’une rigueur morale et documentaire que je ne m’étais encore jamais fixée. C’est une façon, aussi, de libérer le lecteur du simple intérêt (ou pas) de la petite histoire puisqu’il peut l’inscrire dans la Grande. J’imagine que ça détermine les personnages… Quant à Paul Herfray, il n’aurait pas pu déterrer, même métaphoriquement, « la soirée de Somosierra », justement à cause du postulat éthique : puisqu’il n’a jamais été retrouvé, il ne doit pas l’être. C’est un impératif catégorique. Ce qui ne m’a pas empêché d’en écrire une, de « soirée à Somosierra ». Mais elle fait partie de ces manuscrits inutiles dont je parlais. Auxquels on s’attache mais qu’on ne livre pas à la lecture.

    Kronix : Sur les conseils de Margot, Paul écrit un livre. Elle sait peut-être une chose : les écrivains ont ce pouvoir -et peut-être est-ce là leur seule force ou leur unique fonction- celle de faire du deuil (des êtres et des illusions) de la littérature. Est-ce que la vie n'est utile, pour un écrivain, que pour servir à produire de la littérature ?

    Laurent Cachard : C’est une vraie question problématique : elle appelle davantage de questionnement qu’elle apportera de réponses… Je dirais comme ça que je ne sais pas plus ce que c’est qu’un écrivain que ce que c’est que la vie : ce sont deux trucs qui me sont un peu tombés dessus, à vrai dire. Paul écrit un livre par accident, au sens phénoménologique : il ne l’aurait pas fait s’il ne s’était pas passé cet enchaînement de circonstances. Il n’éprouve pas la nécessité que j’éprouve moi de le faire. Quant aux deuils auxquels la vie nous confronte, aux renoncements, je dois prendre ma revanche sur eux en suspendant le temps, en conscience, le temps d’un livre. Je sais qu’il va gagner, au final, mais c’est ma revanche, oui. Une vanité parmi d’autres, mais qui ne manque pas de panache.

    Kronix : Je note le surgissement de l'érotisme dans "le Poignet...". D'ailleurs, je trouve ton héros, Paul, singulièrement vivant quand il raconte la chair. Le reste de sa vie, les échecs (qui ne sont pas si patents à mon sens) ou les réussites me le font paraître autrement dans une sorte d'engourdissement, de cocon.

    Laurent Cachard : Ça a été un vrai point d’achoppement avec mon éditeur. Dans sa première version manuscrite, écrite – il faut le savoir – alors que j’avais arrêté, irrévocablement, l’écriture de « la partie de cache-cache », les scènes érotiques avaient marqué les premiers lecteurs, dont un m’avait dit, à l’époque, qu’elles étaient encore trop cérébrales. Je les ai donc densifiées : après tout, je lis des scènes de ce genre un peu partout, et le PAL était prévu, initialement, pour que j’écrive autrement que comme j’avais déjà écrit. A la relecture de travail, l’éditeur m’a demandé de les « euphémiser » - c’était son mot. Mais il fallait bien que le lecteur sache quelle bête de sexe était Solène, et quelle amoureuse était Margot, qu’il les distingue. On a retravaillé, jusqu’à l’équilibre. Pour ce qui est de Paul, cet engourdissement, le mot est juste, cette espèce d’abandon de soi, de nausée, vient de ce qu’il pense être une damnation. Le fil rouge de mes romans. Est-il un raté ? Pas tant que ça, effectivement. Il est comme Larrouquis, en fait, puisque c’est l’idée : un perdant magnifique qu’on destine à l’oubli.

    Kronix : Que penses-tu de Paul, en tant qu'homme ? Moi, je le vois se complaire dans un échec tout relatif, chercher des réponses auprès d'un psy fuyant, se laisser aller au désir d'une Solène et laisser à une autre, Margot, la démarche de l'édition et même la décision d'écrire. Est-ce que tu me comprends si je te dis qu'il m'agace ?

    Laurent cachard : La complaisance est un mot fort, auquel j’ai été confronté dans ma vie d’homme et que j’ai souvent récusé. Comme je suis pugnace, j’ai montré que l’état que je voulais restituer est un état au-delà de la complaisance, là où on n’aurait pas idée d’aller reprocher à Baudelaire d’avoir écrit « le Voyage ». C’est immodeste mais c’est l’idée. Même récemment, quelqu’un m’a écrit que les écrits sur mon blog la troublaient jusqu’à ce qu’elle en saisisse la clé, enfin une des clés. Que Paul t’agace, oui, je le comprends : de bonnes âmes diront qu’il tergiverse et qu’il s’écoute parler. Mais ces bonnes âmes ne sont pas toujours, et même rarement, à la hauteur des engagements qu’elles prennent. Comme le psy, à qui j’ai donné le nom du cinéaste qui a le mieux, pour moi, restitué l’univers de la bourgeoisie, Michel Deville. Dans les adaptations des romans de Belletto, notamment. Pour moi, Paul est au-delà, encore une fois. Sauf que c’est Margot qui lui permet de se sortir de sa condition. Il lui fallait un tuteur pour la vraie vie, après avoir soumis la sienne, très jeune, au tir et à l’image de Larrouquis. Et pour arriver jusqu’à Margot, il lui fallait passer par Solène, au risque de perdre Margot : de l’initiation simple. Bon, pour continuer dans le ciné, Melvil Poupaud qui joue au volley-ball en se tenant le menton dans « Conte d’été », ça doit t’agacer aussi. Autant que Jean-Pierre Léaud*** ?

    Kronix : C'est l'indécision (au basket ou dans les choix intimes) qui prépare les défaites ?

    Laurent Cachard : Je suis à la fois l’acteur de ma vie et son spectateur, parfois effaré. Les défaites, j’en ai connu, j’en vois d’autres arriver : dans l’édition, la reconnaissance de mon travail. Pourtant, je ne pense pas être indécis, en tout cas, je le suis beaucoup moins qu’avant. Mais j’ai le travers des vrais sceptiques : toute direction pour moi se prend dans la conscience de son contraire, c’est pour ça que j’avance lentement. Au basket-ball, les grands joueurs ne doutent jamais, c’est un cliché qu’on entend tout le temps. Le sport collectif est un bon miroir de la place qu’on aura dans une société, « le fils du père » dans le roman en est un meilleur exemple encore que Paul. Je sais juste qu’au basket comme dans ma vie, si j’ai réussi quelque chose, c’est sur un plan esthétique, encore une fois. Et à mon âge, on commence à se dire que c’est déjà pas mal.

    Kronix : Est-ce que tu as renoncé, un jour, à écrire « Les Amours de septembre » ? Et cette frustration n'est-elle pas la source de tes récits (mon côté romantique) ?

    Laurent Cachard : J’adore ouvrir ce roman et voir que j’y ai accolé pour ma propre éternité le nom de Paul Nizan et de cette partie disparue de son œuvre. Je suis un post-romantique dépité, selon mon éditeur, qui a pourtant édité « Ouessant », mon poème en huit tableaux. Septembre est un bon mois pour les amours d’auteur, par ailleurs, nous à qui la plage convient peu, il faut le dire. J’ai bien peur que la vie me réserve bien plus de frustrations à l’avenir que je n’en ai connu jusque là. J’ai vécu, j’ai aimé, en être si imparfait et si affreux. J’ai des facilités dans certains domaines qui m’ont fait briller un peu, jusqu’à ce que je me rende compte, heureusement, qu’il fallait que je les fuisse. Alors oui, dans le PAL, (abréviatioj pratique de "Le Poignet d'Alain Larrouquis" -note de Kronix) il y a des histoires que j’aurais voulu vivre dans la vraie vie, mais j’ai appris, par terreur autofictionnelle, à distinguer les deux, ou à en jouer sur le mode de la fausse piste. Je n’écrirai jamais les amours de septembre nizaniennes, j’ai déjà dit que je ne m’en sentais pas le droit. Mais je ne renonce pas à vivre les miennes : après tout, septembre, c’est le début de l’automne, c’est à peu près là où j’en suis dans ma vie. Quand j’aurai fini « Aurélia* » et que ma « Camille** » sera éditée, je pourrai affronter mon hiver. Un peu moins frustré, alors ?

    * « Aurelia Kreit », histoire de l’exil d’une famille ukrainienne en 1905, sa traversée de l’Europe en ébullition.
    ** « Valse-Claudel », une nouvelle doublée d’un morceau éléctro-poétique.

    *** Laurent fait ici référence à mon agacement viscéral pour Jean-Pierre Léaud, qui a inspiré ce billet, ainsi que son commentaire, à lire.

  • J'y lis

    C'est à Gilly, Gilly sur Isère, qu'une équipe formidable, menée avec bonne humeur par Marielle Gillard, s'efforce de démontrer que la lecture est non seulement un bienfait (comme la thérapie de groupe, l'acupuncture ou la pilule du lendemain), mais un plaisir.

     

    Saluons la naissance de leur blog, et puis, à l'occasion, allons les voir.

    Vous pouvez y aller de ma part.

  • Son pré carré

    Avant la bonne action de soutenir une maison d'édition qui le mérite, la première motivation se trouve dans le plaisir de recevoir tous les trois mois environ, un magnifique petit carré de poésie "chic et pas chère" avec dedans des textes vivants, des mots de maintenant, de là, de ce temps. On sent l'ami RVB à deux doigts de laisser tomber, et qui lui en ferait le reproche ? tant la mode est à la mièvrerie (j'ai des noms, j'ai des noms !) et au "donnant-donnant" (je veux bien t'acheter tes trucs, mais faudrait d'abord me publier, hein ?), surtout que lui, il écrit, fichtrement. Et pas de ces préciosités pleines de "silence", "éclat", "nuées", "soupirs", "aube", "pépites de liberté" etc. (tous mots du poète qui m'énerve et que je ne peux pas nommer, étant l'ami d'une amie qui m'est très chère et que je m'en voudrais de fâcher) adressés à des silhouettes désincarnées, mais des mots qui heurtent et/ou qui caressent. Qui parlent des gens, quoi.

    Encore un motif pour s'abonner : le N°72 (à paraître en mars 2012) sera celui du bien-aimé Christian Degoutte.

    En tout cas, je vous conseille vivement de vous abonner cette année : le bulletin est sur son blog, ma foi très intéressant.

  • Pipotron

    Des pâtissières rêvaient de neurones.


    Un meurtrier psychopathe se tortille.


    Jennifer Lopez accédera aux cristaux.

     

    Je ne sais pas si vous me trouverez particulièrement en forme avec des phrases de cet acabit, ou si vous vous demanderez ce qui peut bien m'arriver soudain mais en fait, vous venez de lire trois phrases générées automatiquement par un générateur de phrases.

    Toi aussi, amuse-toi à créer les textes de Christian Bobin avec ce merveilleux outil informatique. Tu devras tout de même, ensuite, ajouter quelques formules de ton cru. Faisons un essai avec deux nouvelles phrases (je clique deux fois) :

    Le potier se force à laver une veste. Tu t'enorgueillissais de mes fourchettes.

    J'ai de la chance, ce n'est pas très difficile. Je propose :

    On attend jusqu'à ce que l'attente se délivre de son attente, jusqu'à l'équivalence d'attendre et de dormir. On attend que le potier se force à laver une veste. Que la veste soit veste pour le potier et qu'il la lave, qu'il soit forcé à la laver, car le potier attend et veut qu'on le force.
    Avec le regard simple, revient la force pure.
    Je te reconnaissais. Tu étais celle qui dort tout au fond du printemps, sous les feuillages jamais éteints du rêve. Tu te rêvais feuillage, tu te rêvais rêve, tu te rêvais éveil, repas, grand livre et froissé de robes, abat-jour et fourchettes. Tu t'enorgueillissais de mes fourchettes.

    Et oui, vous voilà rassurés ; l'ordinateur ne fait pas tout, il y a tout de même un peu de travail : Il s'agit d'aller piquer de vraies phrases du vrai Bobin et de les mélanger au générateur et hop, ni vu ni connu.

    Voilà. A vous de jouer. Vous pouvez générer du Maxence Fermine selon la même technique, à condition de coller le mot "neige" tous les cinq mots.  

  • Western

    La comparution immédiate ne serait-elle valable que pour les petits loulous de banlieue ? Récemment, une connaissance se fait tabasser par deux voisins, paysans comme lui, mais excités par une affaire de propriété. Et tabasser comme peuvent le faire deux costauds habitués à maîtriser des taureaux d’une main et à abattre des arbres en hiver, c’est-à-dire que le visage de l’infortuné est méconnaissable pour sa maman. Urgences, constat des violences, plainte déposée, etc. Deux mois passent, et davantage encore. La justice prend son temps, là. Les gars sont toujours libres, toujours voisins, toujours brutaux, et leur victime convalescente n’ose pas sortir, une mauvaise rencontre ayant suffi. Nous ne sommes pas dans les quartiers sensibles, les « zones de non-droit ». Non, nous sommes dans la France profonde, dans la ruralité montrée en modèle par not’président. Là où on peut cogner qui on veut, faire sa loi, et se promener le matin les mains dans les poches sans craindre la maréchaussée, occupée à traquer les gamins en casquette qui piquent des DVD dans les supermarchés. Le genre de délinquants dont l’opinion publique est satisfaite de savoir que, hop, ni une ni deux, on te les envoie en taule vit fait bien fait, non mais.

  • In memoriam

    « On a fait semblant de croire qu'en mutualisant les risques on les faisait disparaître. On a laissé les banques spéculer sur les marchés au lieu de faire leur métier qui est de mobiliser l'épargne au profit du développement économique et d'analyser le risque du crédit. On a financé le spéculateur plutôt que l'entrepreneur. On a laissé sans aucun contrôle les agences de notation et les fonds spéculatifs. On a obligé les entreprises, les banques, les compagnies d'assurance à inscrire leurs actifs dans leurs comptes aux prix du marché qui montent et qui descendent au gré de la spéculation. On a soumis les banques à des règles comptables qui ne fournissent aucune garantie sur la bonne gestion des risques mais qui, en cas de crise, contribuent à aggraver la situation au lieu d'amortir le choc. C'était une folie dont le prix se paie aujourd'hui ! »

    N. Sarkozy en 2008. Quel visionnaire, ce Nicolas, il avait tout compris. Ben oui, mais alors...? S'il avait tout compris, que n'a-t-il donc rien fait ?

  • Télé poubelle-la vie

    Il est significatif de notre rapport à nous-mêmes, que les émissions de télévision les plus trashes sont celles qui montrent les gens faire ce que nous faisons tous : caca, l'amour, la bouffe, une sieste, la gueule... Nous serions donc, au quotidien, des sortes de performers antisociaux ? Ou bien, tout cela n'est-il que du bruit masquant une immense vacuité ?

  • Dans la série des faciles (mais c'est les vacances, aussi)

    Anorexique, elle sursautait chaque fois qu'on évoquait un plan pour sauver la Grèce.