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actu - Page 28

  • Je comprends mieux...

    Sur le site "Lemonde.fr", cet article qui souligne les résultats d'une étude récente où il apparaît que les enfants nés en décembre commencent dans la vie scolaire avec un handicap, certes, mais surtout subissent les conséquences de ce mauvais départ toute leur vie.Au point que "ces onze mois de maturité en moins sont presque aussi discriminants que le fait d'être fils d'ouvrier plutôt que fils de cadre".

    "Ils sont sagittaires ou capricornes, mais là n'est pas leur problème. C'est de n'avoir pas su attendre l'an neuf dont souffrent les natifs de décembre. Julien Grenet, chercheur en économie au CNRS et à l'Ecole d'économie de Paris, a mis à jour le fait qu'un natif de la fin de l'année gagne toute sa vie active 1,5% de moins que s'il était né en janvier. Soit un manque à gagner de 12 000 euros sur une carrière complète de 42 années au salaire médian de 1580 euros net mensuels."

     

    Pour des raisons personnelles que vous devinerez aisément, je me sens très concerné par ce problème.

    A lire ici.

  • Oh, Johnny, si tu savais...

    Sur un affichage de presse people, sur le trottoir, je capte au passage un titre hallucinant : « Johnny : terrible arnaque ! » illustré d'un portrait déceptif du plus invraisemblable chanteur de variétés qui soit. Je sursaute en me disant : « Enfin ! La presse a décidé de déciller son public. Noble cause. » Et puis non, une relecture instantanée me décille, moi : "Johnny : terrible attaque !" il s'agit d'une bien commune alerte sur l'état de santé de l'artiste francophone le plus bidon depuis que Cloclo s'est tout seul éliminé de la course. Tant pis, me dis-je.
    J'espère que ce billet va déplaire.

  • 2012

    Il semblerait que la traduction qui a servi à décrypter les correspondances du calendrier Maya et du nôtre, soit fausse. La fin du monde ne serait donc pas pour 2012. Ce qui laisse d'heureuses perspectives pour les prochaines élections (il ne s'agirait bien sûr que de notre petit monde hexagonal, mais il faut bien commencer quelque part).

     

  • Irréversible

    "La vie d'un homme peut réellement tenir à un cheveu. Claude Jones, a été condamné à mort aux Etats-Unis en 1990 et exécuté dix ans plus tard au Texas à cause d'un cheveu trouvé sur les lieux d'un crime. A l'époque de sa condamnation, l'analyse au microscope dudit cheveu avait permis d'établir une comparaison satisfaisante avec les siens, et prouver qu'il était présent au moment des faits.

    Mais des tests ADN ont prouvé jeudi 11 novembre que le cheveu sur la base duquel Claude Jones a été exécuté ne lui appartenait pas. Rendus publics par le journal Texas Observer, qui les a en partie financés, les tests ADN "excluent Claude Jones des propriétaires possibles du cheveu étudié", assure le laboratoire Mytotyping Technologies. Selon lui, le cheveu appartenait à la victime, un commerçant tué dans un braquage en 1989."

     

    La suite sur "LeMonde.fr"

  • Rencontre à Lyon

    Après l'avant-première aux "3 Gaules", Laurent Cachard, ami et auteur de "Tébessa, 1956" (sélection Lettres-frontière 2009) dédicacera son nouveau roman "la partie de cache-cache" (Editions Raison & Passions)

    le samedi 20 novembre à partir de 18h à la Librairie du Tramway, 92, rue Moncey 69003 Lyon

    L'occasion pour lui de rentrer plus en détail dans la fabrication de ce roman, sans en dévoiler le dénouement pour autant.
    Mini-récital acoustique de Eric Hostettler - Verre de l'amitié - Dédicaces & after.

    Venez nombreux, venez avec des amis, faites passer l'information ! Montrons aux libraires qu'ils ont raison d'inviter des auteurs émergents !

    page perso:
    http://laurentcachard.hautetfort.com

  • La vigilance, toujours...

    Je reprends ici un communiqué du Parti Ouvrier indépendant qui soulève un problème important (un de plus, oui je sais)

    "Les centres d’IVG ferment les uns après les autres dans la région parisienne : Saint-Antoine, Broussais, Tenon, Saint-Germain à Poissy, Avicenne à Bobigny, Jean-Rostand à Ivry, et aussi en province : Chalon-sur-Saône, Nevers, Lyon, Thiers, Moissac, etc.

    Cette politique est la conséquence de la mise en œuvre, par les agences régionales de santé, de la loi Bachelot (loi HPST) qui, en regroupant les établissements hospitaliers, supprime des services, des maternités et des centres d’IVG.

    Par ailleurs la tarification à l’acte (T2A) incite les hôpitaux à ne plus pratiquer des IVG, qui sont considérées comme « non rentables ».
    Cette politique remet en cause le droit à l’IVG, c’est-à-dire le droit fondamental des femmes au libre choix.

    Le POI condamne cette politique de régression, il dit non à la fermeture des centres pratiquant les IVG et exige :
    La réouverture des centres fermés ;
    Le droit à l’IVG sans aucune restriction ;
    L’abrogation de la loi Bachelot de démantèlement de l’hôpital public, mise en œuvre par les ARS.

    Ce sont  ces mots d’ordre que le POI (Parti Ouvrier Indépendant) fera connaître lors des initiatives prises en défense de l’IVG,  notamment le 6 novembre ."

  • C'est possible


    http://www.youtube.com/watch?v=KIWhZ6jVHSw&feature=player_embedded

    Vous allez dire que les vacances ne me valent rien. Plus de billets écrits ? Des vidéos ?

    Il se trouve que mon temps d'écriture est bien occupé en ce moment. Il se trouve aussi que certaines choses doivent être sues par ceux qui, comme moi, ne regardent pas la télé.

  • Appel de Stéphane Hessel


    http://www.youtube.com/watch?v=-MCbkWftdhI

    Stéphane Frédéric Hessel (né à Berlin le 20 octobre 1917) est un diplomate, ambassadeur et ancien résistant français et ancien déporté. Il est l'un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Il a récemment participé à un appel au boycott des produits israëliens. A ce titre, le gouvernement actuel (notre gouvernement) a porté plainte contre lui et d'autres signataires. Ce gouvernement n'a décidément aucune honte.

  • Vert de colère

    Pour info, au passage. Extrait du petit livre vert de l'Ayatollah Khomeiny:

    "Vos égards, vos scrupules "humanitaires" sont plus enfantins que raisonnables. Au terme de la loi coranique, n'importe quel juge réunissant sept conditions : être pubère, croyant, connaître parfaitement les lois coraniques, être juste, ne pas être atteint d'amnésie, ne pas être bâtard ou de sexe féminin, est habilité à rendre la justice dans n'importe quel cas. Il peut ainsi juger et régler en un seul jour vingt procès différents, quand la justice occidentale met plusieurs années à les aborder."

    Mais je suis à l'écoute de tout démenti.

    Ah, à propos d'Iran, et pour voir les choses autrement, il existe toujours bien sûr la formidable BD de Marjane Satrapi et, dans le dernier numéro du magazine XXI, une BD reportage sur Massih, routier iranien, qui transporte sur plus de mille kilomètres, un convoi de bouteilles d'eau, pour une station balnéaire de touristes friqués.

  • Pris, Le Point dans le sac

    Magnifique, tout de même, ce qui vient d'arriver à ce journaliste du Point qui souhaitait, dans un article fracassant, dévoiler enfin la vérité taboue de la polygamie et dénoncer ses effets dévastateurs, notamment en terme de délinquance. Magnifique, parce que, piégé, remuant dans ses contradictions, Jean-Michel Décugis révèle en se défendant, comment il a travaillé et dévoile un autre tabou, en réalité : la gabegie, la paresse intellectuelle d'une certaine presse qui se nourrit de ses propres fantasmes et les inocule dans la société. J'explique : Décugis qui, dit-il, travaille depuis vingt ans sur la banlieue, n'a pas réussi, malgré cette fine connaissance, à trouver une seule famille polygame. Il n'en connaît pas. Il va bien falloir, bon sang de bois, en citer une, dénicher un témoignage pour son magazine ; son magazine qui DOIT prouver que nous avons là un grand danger pour la France, zut, quoi. Il prend contact avec une personne qui « fait autorité » dans ce domaine, l'auteure « d’un rapport sur la polygamie pour l’Institut Montaigne », Sonia Imloul. Très bien, la responsable y admettait d'ailleurs ne pas avoir de données certaines sur le nombre de familles polygames, mais qu'à cela ne tienne, elle déterminait des impacts, des nuances, des démonstrations... Ces deux-là sont faits pour s'entendre : Sonia Imloul est une chercheuse « de terrain », comme Jean-Michel Décurgis est un reporter « de terrain ». En fait, Sonia Imloul a un « fixeur », c''est-à-dire, comme dans les pays en guerre, une personne du cru, qui connaît langue et pratiques, et permet au reporter de rencontrer les personnes souhaitées. C'est un nommé Abdel. Un internaute. Il s'amuse, Abdel. Déjà, il a donné du grain à moudre aux réflexions « de terrain » de Sonia. Il va carrément bidonner une interview pour Le Point. Vous voulez du cliché ? On va vous en donner, se dit-il, ravi de pouvoir prendre un de ces journalistes qui stigmatisent la banlieue à longueur d'articles, sans nuances, sans contrepoint. Le coup de la famille polygame est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Imitant pourtant très mal une nommée Bintou, prétendument troisième épouse d’un Malien de Montfermeil naturalisé français, il fournit au journaliste avide tous les clichés dont il a besoin, qui vont dans le sens de l'idée qu'il se fait de la chose. Pour prouver le bidonnage, Abdel filme l'interview, réalisée par téléphone. J'ai bien dit : par téléphone, ce qui n'empêche pas notre journaliste d'évoquer « la jeune femme au joli visage légèrement scarifié de chaque côté des yeux ». Nous avons là un enchainement de compétences parfaitement virtuelles (chercheuse et journaliste qui se contentent de noter les dires d'une tierce personne, sans vérification) qui produit tout de même de l'information, validée par un hebdomadaire reconnu, diffusée et débattue comme telle. Magnifique, je vous dis. Voir pour plus de précisions l'article de Mediapart.

  • Tous les voyants sont au rouge

    Brice nous le répète : tous les voyants sont au rouge. La menace terroriste n'a jamais été aussi forte sur notre pays. Voilà où nous en sommes. Voilà où en est ce gouvernement pour paralyser l'opinion, la ranger à ses côtés, nolens volens. Chaque semaine, ils vont plus loin. Aura-t-on des élections démocratiques en 2012 ? Vous croyez qu'une telle question est délirante ? Reprenez la courbe graphique de l'exacerbation du pouvoir depuis 2007. Observez par l'imagination cette montée constante de l'utilisation de la peur, de la division, du nationalisme, de la xénophobie ; considérez la longue litanie des coups donnés aux contre-pouvoirs et à l'expression libre en général (justice, presse, procès aux contestataires, intimidations, gardes à vue...), le mépris affiché des intellectuels et des penseurs, le populisme des déclarations, chaque fois plus extrêmes, chaque fois plus autistes. A votre avis, quelle est la suite logique de cette courbe, quand le pouvoir se sentira concrètement menacé par l'expression d'un vote populaire ? J'exagère ? Nous sommes en démocratie, on en n'est pas là ? Si vous le dites.  Pour moi, effectivement, tous les voyants sont au rouge, mais je pense à une autre menace. Je serais vous, je m'apprêterais à lutter contre un pouvoir totalitaire et je commencerais, si ce n'est fait, à établir des réseaux de résistance. Juste comme ça, au cas où.

  • Le vent qui ne se lève pas (encore)

    Dans le car qui me ramène à la maison, les conversations de très jeunes adultes. Elle et lui sont assis comme toujours côte à côte. En général, ils parlent musique et sorties. Ce soir, on dirait qu'elle boude. Peut-être pour écarter le malaise qui s'installe, le garçon est plus volubile qu'à l'accoutumée, il parle de sa journée, raconte des choses sans grand intérêt. Dans un silence, la fille place : « Sinon moi, ça va, j'avais mon rendez-vous à l'ANPE, je me suis bien fait pourrir, merci de prendre des nouvelles. » Je ne le vois pas, mais j'imagine le garçon se mordant les lèvres. « Ah oui, et comment ça s'est passé au fait ? » « Ça t'intéresse pas de toute façon, tu t'en souvenais même pas. » Il grogne, se défend, ne s'excuse pas par orgueil mais on sent le type embarrassé de sa gaffe. Ils sont un moment silencieux, puis il insiste et elle finit par raconter. « Il a vu que j'étais au chômage depuis plus de trois mois, il m'a dit qu'il fallait que je me bouge. Je lui ai dit que, oui, je me bougeais, que je cherchais. Il m'a demandée où j'avais cherché, si j'avais demandé à telle boîte, là ou là, j'ai dit oui, mais que j'avais pas de réponses. Il m'a dit « Mais vous savez, il faut pas rechigner, prendre tout ce qui passe, pas hésiter » j'ai dit faut pas croire, je rechigne pas (le garçon râle : qu'est-ce qu'y croit, lui ?), j'ai dit je cherche hein, je prendrais ce qui se trouve, mais y'a rien. Il m'a énervée, comme si je voulais pas bosser. Et puis il me fait la leçon comme quoi il faut bien présenter, bien s'habiller, être poli. Je lui ai dit que je savais (le garçon répète « qu'est-ce qu'y croit ? ») Que j'étais polie, que je parlais correctement pour me présenter, pour faire bonne impression, tout ça. » j'écoute et je suis bouleversé par cette jeune fille que j'imagine se débattant avec les difficultés de son milieu, obligée de s'excuser devant un type bien installé, de ne pas trouver assez vite du travail, dans une région où la pauvreté est galopante, où le chômage grimpe à 13%. J'ai honte de cette société qu'on leur a fabriquée, qui non seulement exclue, mais culpabilise ceux qu'elle exclue. Je les trouve bien gentils, bien patients, ces jeunes, qui devraient foutre le feu partout, une fois pour toutes.

  • Merci, président !

    Je place ce lien en urgence (j'expliquerai après) : il faut absolument écouter cette déclaration du président.


  • Au coeur des ténèbres

    A côté de moi, dès les premières minutes de sommeil, ma douce s'agite, murmure puis se met à articuler clairement : "Il est dangereux, il est dangereux". Habitué et amusé, je sais que je peux dans ces moments-là, poser des questions, et qu'on me répondra. "Qui est dangereux?" Sans hésiter, ma douce répond : "Ce président, il est dangereux, il est vraiment dangereux. Il faut l'arrêter."

    Je vous laisse deviner de quel président il peut s'agir et la profondeur de l'impact des sinistres actualités sur l'âme de ma chère compagne.

  • Voyou, voyelle et OGM

    Sur Kronix, je n'ai pas évoqué les dernières saillies de notre incroyable président, ces temps-ci. C'est que le dégoût est trop grand. L'horreur de ses glissements actuels, paralyse par leur ampleur, leur abjection. Pour quelle raison mystérieuse (garder sa femme ?), cet être fruste a-t-il entrepris de tout oser pour conserver le pouvoir ? Dire que tous ces gens vieilliront, se détesteront et mourront dans l'indifférence, et qu'ils auront causé tant de mal. C'est vertigineux. En attendant, le phytoplancton disparaît et le colza génétiquement modifié, comme prévu par les écologistes qui s'usaient à sonner l'alerte, a transmis ses gènes modifiés à d'autres herbes désormais parées contre les herbicides et a même muté en couplant des gènes résistants. je dis ça en passant.

  • 'Sont pas légion, ceux qui la refusent

    Après Richard Borhinger en 2008, les journalistes Françoise Fressoz et Marie-Eve Malouines en 2009, et simultanément avec Jean Guillou, grand organiste et compositeur méprisé par les instances culturelles de son propre pays mais honoré partout ailleurs, c'est au tour du philosophe Jacques Bouveresse de refuser la légion d'honneur, cette distinction que, à présent, tout le monde peut avoir à condition par exemple d'être passé à la télé. Le philosophe s'explique dans cette lettre à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur.

    Lu sur Mediapart (mais disponible un peu partout sur le net) :

    "Madame la ministre,

    Je viens d’apprendre avec étonnement par la rumeur publique et par la presse une nouvelle que m’a confirmée la lecture du Journal officiel du 14 juillet, à savoir que je figurais dans la liste des promus de la Légion d’honneur, sous la rubrique de votre ministère, avec le grade de chevalier.

    Or non seulement je n’ai jamais sollicité de quelque façon que ce soit une distinction de cette sorte, mais j’ai au contraire fait savoir clairement, la première fois que la question s’est posée, il y a bien des années [1], et à nouveau peu de temps après avoir été élu au Collège de France, en 1995, que je ne souhaitais en aucun cas recevoir de distinctions de ce genre. Si j’avais été informé de vos intentions, j’aurais pu aisément vous préciser que je n’ai pas changé d’attitude sur ce point et que je souhaite plus que jamais que ma volonté soit respectée.

    Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et – vous me pardonnerez, je l’espère, de vous le dire avec franchise – certainement encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable.

    J’ose espérer, par conséquent, que vous voudrez bien considérer cette lettre comme l’expression de mon refus ferme et définitif d’accepter l’honneur supposé qui m’est fait en l’occurrence et prendre les mesures nécessaires pour qu’il en soit tenu compte.

    En vous remerciant d’avance, je vous prie, Madame la ministre, d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux.
    Jacques Bouveresse

    ——
    Jacques Bouveresse a publié aux éditions Agone neuf livres, dont cinq volume d'Essais et, dernièrement, La Connaissance de l'écrivain.
    Notes

    [1] Il s’agissait alors d’une proposition émanant du ministre socialiste Jack Lang. [ndlr]

  • Et l'évasion, MAM ?

    Tandis que Michèle Alliot-Marie (enfin percutée par les appels incessants des organisations internationales qui stigmatisent le scandaleux traitement que la France fait de ses trop nombreux prisonniers) déclare vouloir fermer des prisons  vétustes, dégueulasses et surpeuplées par des prisons neuves et un peu moins surpeuplées, quelque part aux Etats-Unis, et même au Texas, oui, au Texas (je sais, ça fait une phrase super longue, on se croirait revenu au temps du "Baiser de la Nourrice", mais ne vous inquiétez pas, j'arrive, j'arrive, la fin de la phrase se pointe bientôt un peu de patience), le gouvernement a mis sur pied un programme "Changing live for literature" qui propose la littérature comme alternative à la prison (voilà on y est : le point est là, derrière la parenthèse, vous voyez, ça ne valait pas la peine de s'exciter, on y arrive toujours).

    Sceptique ? Sauf que "le taux de récidive – deux fois moindre par rapport aux détenus qui ne participent pas – fait taire les critiques. Au Texas, dont le taux d’incarcération est l’un des plus élevés au monde, les autorités se félicitent de l’économie réalisée. Au lieu de passer toute une vie en prison pour un coût de plus de 30 000 dollars (23 000 euros) par an, la réhabilitation d’un participant au programme n’a coûté au contribuable que 500 dollars (388 euros)."

    Lire l'article "Crime et châtiment" sur Lemonde.fr

     

     

  • Nicolas aime Eric

    "Eric est lavé de tout soupçon. Le rapport de l'IGF prouve qu'il n'est pas intervenu dans le dossier de la famille Bettencourt, pas plus que dans aucun dossier d'aucune des plus grandes fortunes du pays. Il ne s'occupe que des pauvres. Cet homme est extraordinaire ! Je suis très fier de lui et je crois que je l'aime !"

  • En cent ans

    Je n’en parlerai pas, à quoi bon, d’autres le font mieux que moi et en disent des choses plus pertinentes, cependant… L’autre jour, nous lisions « Au Bonheur des Dames » en public, avec le collectif « Demain dès l’aube ». Et la description des conditions de travail des employés du grand magasin, des conditions des femmes seules et des précaires, nous jetaient aux yeux qu’en quelques années, nous avons régressé de plus d’un siècle. C’est tout ce que j’ai à dire.

  • Moyennes, les ondes

    Quand les deux humoristes de France Inter ont été virés, ma douce m’a dit : « Et tu verras, le pire : c’est que certains seront d’accord ». Je ne sais pas si c’est le pire, mais en tout cas, le mail récent d’un ami nous apprenait qu’en effet, lui au moins s’en félicitait. Plusieurs arguments venaient appuyer son opinion, et ils méritent de s’y arrêter avant d’aller plus loin.

    D’abord, il dénonce un effet de « peopolisation » des humoristes (il évoque surtout Guillon, ne connaît pas Didier Porte -dommage) et l’idée selon laquelle, parce qu’il vient de la télé, un humoriste se croirait plus qu’il n’est et s’arrogerait une importance qu’il n’a pas. Je voudrais dire à Georges (l’ami en question) que c’est probablement le talent de l’humoriste qui l’a mené à la télé et à une certaine notoriété, et non l’inverse. La diatribe interpelle ensuite directement les destinataires de son mail : « Ils vous fait rire, vous, Guillon ? ». Définir ce qui est drôle ou pas n’entre pas dans mes compétences, mais à titre personnel je peux dire que, oui, Guillon m’a fait rire plus d’une fois. Sa vulgarité a pu me gêner et certains traits m’ont fait grincer des dents, mais il faut tenir compte de plusieurs aspects : d’une part, les billets qui font polémiques sont les portraits les plus « limites » qui causaient les « buzz » du Net, et qui formaient un arbre cachant la forêt de chroniques quotidiennes, pas forcément aussi dures chaque fois ; d’autre part, je me souviens de Coluche parlant de Lecanuet ou de Thierry Le luron tapant sur Alice Sapritch, je me souviens de Hara Kiri, on ne peut pas dire que c’était du meilleur goût non plus. La France entière riait, sans complexe. Enfin, le patron de Guillon, Philippe Val, n’a pas été non plus un modèle de retenue et de délicatesse dans ses charges politiques.

    Je sais ce qu’est une radio vulgaire. Chaque jour, en prenant le bus, le chauffeur nous gratifie des bruyantes mises en boîte des animateurs de NRJ. Ils ne seront jamais inquiétés par le pouvoir, qu’on se rassure : pourtant c’est d’une bêtise sans nom, d’une laideur et d’une bassesse qui donnent le vertige. D’ailleurs, cette notion de vulgarité est un lieu commun, utilisé si fréquemment qu’elle en perd son sens. Un lieu commun qui en vaut un autre : l’exemple vient d’en haut. Est-il plus vulgaire de charger à l’artillerie lourde nos élus les plus méprisants et les plus cyniques, que de monter au plateau des Glières, et de tourner le dos à un ancien résistant qui explique le drame déroulé sur ces lieux-mêmes, pour ricaner comme un débile avec une supportrice ? que de hausser les épaules et accabler un journaliste qui interroge sur l’affaire de Karachi et refuser de recevoir les parents des victimes de l’attentat ? que d’annuler une entrevue avec les habitants du 93 pour paraître, de nuit, entouré de flics au pied d’un immeuble ? Etc., etc. (les exemples sont si nombreux que Patrick Rambaud y trouve matière pour ses livres depuis trois ans, sans avoir à chercher. Une honte). C’est cette vulgarité que Guillon et Porte dénonçaient, chaque jour ou presque. Ce n’est pas agréable à entendre, parce que ça gratte là où le pays saigne. Il y avait un aspect non négligeable dans la hargne des chroniqueurs : l’exutoire. Les bouffons, près des rois, disaient des vérités insanes, ricanaient pour dégrader la noblesse hautaine au rang des simples mortels. Guillon et Porte nous ont vengés, souvent, ils ont laissé entendre aux élites que leur cynisme et leur avidité obscènes étaient visibles, ils disaient « le roi est nu ». Et c’était un travail nécessaire. Où se porteront les désirs de vengeance, comment se cristalliseront les souffrances dues au mépris des grands pour les petits, désormais ?

    Revenons à notre ami, qui cite en exemple la verve des chansonniers, dont les textes seraient d’une autre valeur, selon lui. Je n’ai pas écouté ceux auxquels il fait référence mais qu’il me permette de douter, en tout cas de nuancer : un chansonnier, dans un spectacle, travaille des mois sur un texte, Guillon et Porte travaillaient au quotidien. Qu’il y ait une différence de qualité, je veux bien le croire. Je sais quant à moi que sur Kronix, l’exercice quotidien auquel je me livre m’interdit une littérature de bon niveau. Cela fait partie du genre. Donc, outre que les chansonniers et les humoristes d’Inter ne font pas le même métier, je doute aussi qu’ils explorent le même terrain. Si je rappelle mes souvenirs d’émissions de chansonniers, je revois Amadou et Mabille. Pauvres de nous. Amadou faisait des alexandrins (ce qui est relativement simple, mais fait toujours son petit effet), Mabille et les autres jouaient sur les mots, souriaient et piquaient. Mais à peine, « on est entre gens de bonne compagnie, n’est-ce pas ? Tout ça n’est pas sérieux ». Voilà : le tort de Guillon et Porte, c’est qu’ils ont pris leur travail au sérieux. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ils se font une haute idée de l’humour et de sa fonction dans la société. Ils sont de véritables analystes politiques. Ah, comme nos ministres préfèrent les piquants chansonniers, qui égratignent mais ne blessent jamais, qui ont compris, eux, quelles sont les limites à ne pas dépasser, aux féroces chroniqueurs de France Inter, qui tapent et dévoilent leurs vilénies ! Nous savons tous quel effet ravageur a l’humour, appuyé sur un fait. C’est de cela dont il s’agit. Désamorcer des bombes. Et nous voici donc aux frontières de ce qui peut se dire ou pas, c’est-à-dire que nous voici sur le terrain de la censure politique.

    J’ai longtemps écouté les émissions de Jean-Luc Hees. J’aimais Synergies. C’était intelligent, subtil, bien écrit. Les chroniques de Val étaient irrespectueuses, assez dogmatiques mais riches, propices à la réflexion. Une émission attendue. Les chroniques de Val agacèrent, la direction de France Inter à l’époque (sous Raffarin, en 2004) coupa l’enveloppe attribuée au chroniqueur. Les auditeurs ne s’en rendirent pas compte : en opposition radicale avec sa direction, Hees continua de recevoir Val, qui ne cessa pas de donner sa vision du monde, bénévolement. Plus tard (je ne sais plus quand), Hees fut congédié par Jean-Paul Cluzel (classé à droite) pour des motifs explicitement politiques. Hees plia bagage sans polémiquer et sans que les bonnes consciences de l’époque n’appellent au boycott. Voilà quelques éléments pour situer les deux hommes qui ont entrepris de licencier Guillon et Porte aujourd’hui. Vous comprendrez que tout jugement demande ici à être nuancé. J’ai beaucoup de respect pour Hees, et je veux le croire quand il déclare que sa décision n’est pas politique. Cependant, les circonstances, le type de nomination de Hees (directement par le président), les amitiés de Val et de la première dame, le fait que Didier Porte soit non seulement viré de la matinale mais aussi de l’émission « Le fou du Roi », constituent de lourdes présomptions. Et pour moi, alors qu’on cite en général Guillon comme « Le » politique du duo, je situe plutôt Didier Porte dans cette catégorie, car ses chroniques distillaient de l’info, plutôt que de s’acharner sur le tout-venant de l’aspect et sur la litanie commune des travers personnels, comme Guillon. De plus, Guillon avait, lors d’une ultime chronique, provoqué ouvertement son directeur et la sanction ne pouvait que tomber, si l’on veut s’en tenir à des considérations de l’ordre de la gestion d’entreprise et des rapports employé/patron. A mon sens, Porte n’a pas commis cette erreur. Il n’a fait, toujours, qu’un travail d’analyste politique sur le ton –évidemment sarcastique et féroce- de la charge humoristique. Il me semble que c’est particulièrement ici que nous avons affaire à une décision politique. Et je suis au regret, la mort dans l’âme, de considérer que l’éviction décidée par Val et Hees, est une décision de « polissage » politique. Pas forcément et pas directement faite à la demande du pouvoir, mais effectuée dans l’atmosphère d’une mise au pas généralisée de l’info. Pour autant, je n’oublie pas que, dans les mêmes matinales dont sont évincés les humoristes, Thomas Legrand poursuit son travail de révélateur et de contre-pouvoir ; qu’à un autre créneau, Daniel Mermet est encore à l’antenne. Seront-ils en place à la prochaine rentrée ? Nous verrons bien alors ce qu’il en est de l’immixtion du politique dans la presse de service public qui, rappelons-le, n’est pas la presse des élus, mais celle du peuple.