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kronix - Page 38

  • 3110

    Il est publié et maintenant, il va falloir commencer à parler de ce roman. C'est-à-dire, enfin, tenter d'en avoir une idée claire. Qu'est-ce que j'ai bien voulu faire en écrivant cette histoire ?

  • 3109

    Tu te souviens, quand nous avions foi en la magie du monde ? Et puis nous n'avons plus voulu de ces leurres. Et la grande surprise, c'est que le monde est devenu alors plus riche de merveilles.

  • 3108

    Sortir des sables mouvants d'accord. Mais tous ces efforts pour retrouver sur la berge le lion qui patiente ?

  • 3107

    Dormir, à poings fermés, prêts à frapper.

  • 3106

    Chavassieux GLM.jpgJe ne me défais pas de mon côté province, voyez-vous. Impossible de jouer la désinvolture quand j'apprends que « La Vie volée de Martin Sourire » est dans la sélection du Grand Livre du Mois, par exemple. Je reste cet autodidacte, cancre avéré, publié pour la première fois à 48 ans, qui s'émerveille qu'on veuille bien le considérer comme un écrivain.

  • 3105

    2017. Ouais. Déjà, si on arrive au bout de l'année...

  • 3104

    Bon, je ne veux embêter personne mais, à toutes fins utiles je vous l'annonce : c'est aujourd'hui qu'il sort.

    Couv_VVdeMS.jpg(à acheter ou commander chez votre libraire le plus proche)

  • 3103

    Les deux mots sont toujours là. Fidèlement, depuis dix ans. « Doux baisers » me déclare ma douce chaque matin, chaque soir, chaque fois que je me plante devant la glace, de mon côté de la salle de bains. Les lettres sont tracées au rouge à lèvres, renouvelées à chaque ménage, écrites et reprises sur le palimpseste de verre (c'est à peu près la seule utilisation que ma douce a du bâton de rouge, elle qui n'a pas besoin de paraître puisqu'elle se voit telle qu'en mon regard, et que ce reflet lui convient). « Doux baisers » dit naïvement et sans détour le miroir depuis dix années, dix années de déclaration permanente, de tendresse sans partage. Dix années passées comme un songe. J'ai pu croire un temps que j'aimais ma douce égoïstement, car on peut aimer dans l'autre le fait d'être aimé (surtout à ce point, qu'on peut comparer à de l'adulation). Mais un jour, d'inquiétantes nouvelles me firent entrevoir la possibilité que je finisse la route seul. Ce jour-là, un gouffre s'est ouvert. Heureusement, d'autres examens nous remirent sur les rails du bonheur sans défaut. Ma douce, merci pour ces dix années, merci d'avoir soutenu le projet fou de la vie que nous menons aujourd'hui. Doux baisers à toi. Bon anniversaire à nous.

  • 3102

    Je souhaite que Daenerys vienne avec ses dragons pour rétablir la justice et la paix. Voilà. Et ne me dites pas que c'est plus déraisonnable que de seulement espérer une merveilleuse année 2017.

  • 3101

    Je prédis, pour janvier 2017, une avalanche de bonnes intentions, de vœux et de souhaits béats.

  • 3100

    "D'autres blindés approchent en grondant. Bimech sursaute et frémit. Ils sont nombreux, redoutables. Ce n'est pas rien, la réplique peut nous atteindre mortellement, nous le savons tous, nous partageons cette crainte. Bimech improvise et nous suivons ces gestes. Il fracture l'angle d'un bâtiment qui jouxte le plan incliné où s'avancent les véhicules. Il a raison. Nous l'aidons. Par nous, Bimech apprend instantanément à plonger ses membres au défaut de la structure, ainsi les racines des arbres s'immiscent dans la fêlure et l'élargissent, ainsi le lierre mène à la ruine les palais immortels, par Bimech, la sape du végétal est imitée et multipliée. Le béton craque, les fissures jettent des foudres noires le long de la façade. Les verticales vacillent. Sur un dernier effort, un pan du bâtiment bascule et s'effondre sur la route, pulvérisant les manèges pimpants et les parades dérisoires, écrasant le premier blindé dont la carcasse condamne l'accès à la colonne qu'il précédait. Au milieu du chaos et des geysers de poussière, les canons des suivants se redressent, des mitrailleuses crépitent aussitôt, si nombreuses qu'il est impossible de les éviter. Les balles entament profondément la masse élastique et dense qui nous soutient, le gel absorbe le choc de la pénétration mais l'acier s'enfonce loin, menace, vient affleurer nos corps embarqués. Bimech esquive, saisit des plaques de blindés démembrés qui étoilent le champ de bataille, des dizaines de pseudopodes les rapprochent comme des boucliers autour du ventre où nous sommes confinés, pour nous protéger du harcèlement des balles. Bâtiments, éboulis, obstacles de hasard, tout s'interpose, le haut de Bimech adroitement se déforme et s'étire, devient goutte, devient fil, s'insinue et contourne, serpente, est insaisissable, les obus se perdent, les impacts font exploser les immeubles ou s'abîment très loin, Bimech surgit alors, se cristallise, s'épaissit, s'arrondit et fonce, renverse un char, une auto mitrailleuse, déchire un soldat, en écrase un autre, s'amincit de nouveau pour égarer un tir, puis s'épaissit, se renforce et, puissant, soulève une machine, l'envoie percuter un groupe qui s'enfuit. Bimech se propage, abonde, devient mille, ses bras aux chairs de nacre sont partout dans la ville, l'ennemi effrayé disparaît dans les ruines, et le sang des soldats retombe au sol, en bruine. Le massacre achevé, le dernier homme succombe, un silence étonnant sur la ville retombe. Tout se fige et attend, la mort plane dans l'air. Qui croyait vaincre l'ogre au jour de sa colère ?"

     

    Le Radical Hennelier - Reboot. Écriture en cours (ça va bien, psychologiquement, je me soigne)

  • 3099

    Décembre est particulièrement odieux à l'amnésique sommé, comme les autres, de faire le bilan de l'année.

  • 3098

    Saviez-vous que le tréma sur le « e » de Noël, date du début du XVIIIe siècle ? Et, tant qu'on y est, pour mémoire : Noël vient du latin ecclésiastique natalis, la naissance (ce qui n'est guère surprenant). Aux XIVe et XVe, le bon peuple criait « Noël ! » par les rues et les champs pour exprimer sa joie à l'annonce de la naissance d'un héritier du trône. Et encore, c'est chez George Sand qu'on trouve la première occurrence du « Père Noël », en 1848 (et non pas dans George Sand, bande de malpolis !). Et aussi, l'expression « croire au père Noël » n'est attestée qu'en 1949 (l'année de la signature des accords de Genève, mais ça n'a rien à voir). De plus, l'emploi de l'expression « à la Noël » est noté comme fautif en 1813, dans le Dictionnaire du mauvais langage.
    Bon, je vous laisse picoler maintenant.
    Et un grand merci au Robert - Dictionnaire historique de la langue française, que j'ai scrupuleusement pillé pour écrire ce billet.

  • 3097

    On ne pouvait rien leur reprocher. Pour tout achat d'une bombe, d'un drone ou d'un avion, une part était versée aux secours aux victimes et aux ONG compétentes. Il en était presque devenu moral de leur tirer dessus.  

  • 3096

    Manière de

    Allongé sur le dos, Priape avait au ciel
    tendu impudemment son trait infatigable.
    Une nymphe parut, la peau comme le miel,
    d'un chiton fin vêtue, et le corps délectable.
    Le vent soudain saisit sa tunique légère
    et l'emporta au loin, laissant la créature
    habillée seulement d'une peur passagère.
    La pièce de tissu, envolée dans l'azur,
    s'arrima à la chair que dressait le satyre.
    Son corps devint carène et le reste, mâture.
    Les lois qui sur la mer, régissent les navires,
    gonflent également les draps sur les pâtures.
    Glissant sur l'herbe drue, le faune s'affolait,
    impuissant à réduire la voile. Quel chagrin !
    la nymphe dépitée vit au loin s'envoler
    le vaisseau prometteur et son pauvre marin.


    (Oui, il peut m'arriver de m'amuser, voyez-vous)

  • 3095

    L'Hippocampe atrabilaire

    Laurent Cachard

    Hippo-atra.pngÉcrire pour un blog, écrire pour un livre… existe-t-il une différence ? est-elle d'intention, de forme ? De forme, c'est probable quand on lit la version éditée de L'Autofictif de Chevillard par exemple, qu'on envisage le médium du papier comme une sauvegarde de ce qui nous a déjà paru tellement brillant sur le net et dont on craint l'évanouissement. C'est plus complexe si l'on considère la publication, par les toutes récentes éditions de l'Orin, des billets de Laurent Cachard pour son blog Le cheval de Troie (référence nizanienne obligée de la part d'un auteur qui s'en réclame et le clame). Plus complexe parce qu'il paraît bien, à la lecture de ces textes qui ont été écrits sur un an (entre mai 2015 et juin 2016 approximativement), que l'objet livre tenu entre les mains, propose une approche que l'Internet était dans l'incapacité de fournir. Hors la notion de sauvegarde déjà évoquée (et abordée par l'auteur dans son adresse « au lecteur » en préambule) La différence entre les deux écritures tient-elle dans un autre rapport au temps ? C'est possible. Les lectures de blog sont souvent concentrées sur le matin en ce qui me concerne (il faut s'organiser quand on suit plusieurs auteurs, plusieurs sites d'info, etc.) et cette habitude comporte un risque : on fait vite, on saute, on élude. On lit, on apprécie, mais trop superficiellement, hélas. On ne prend pas toujours la mesure exacte de l'entreprise littéraire qui est en jeu. La différence entre les deux écritures est-elle dans la façon dont on reçoit la seconde, son approche physique ? C'est évident. Le support papier est lourd des exigences de son histoire. On ne l'ouvre pas comme on se rend sur un blog, d'un clic sur un raccourci.
    Il y a donc pour celui qui fréquenterait, même assidûment, le blog de Laurent Cachard, un grand intérêt à revenir à ses chroniques publiées sous la forme d'un livre (élégant d'ailleurs, format, couverture, illustration...). Revenir sur ce qu'on croit bien connaître pour savourer, s'amuser, s'émouvoir, prendre le temps de la lecture attentive, et mieux percevoir ce qui relie ces textes adressés à la foule anonyme des passants de la Toile.
    En quatre saisons (plus une), Laurent Cachard énonce d'abord l'état sensible du voyageur entre-deux, entre départ et arrivée, balancements de l'âme, espoirs de vie (inquiets mais assumés), arrachements (pas forcément douloureux pour celui qu'on croit) et nostalgie (non « déceptive », qu'on se rassure). Puis le quotidien reprend ses droits. La nage, les amis, les rencontres, les lectures, les concerts, les collaborations artistiques (avec des peintres, avec des musiciens, autant d'histoires d'amitiés), l'écriture (les projets et les sonnets). Tout ce qui fait Cachard quand on le connaît. Beaucoup d'amis, pas mal de (restitutions de) lectures, beaucoup de concerts (les amateurs se régaleront car il y a un réel talent pour faire revivre un concert, dire les ressentis sur un album, une chanson, un interprète) et un joli passage sur la nage. Quelques plaisanteries. J'ai ri (mince, j'ai perdu le repère, il y avait un billet que je n'avais pas lu à l'époque… J'ai éclaté de rire). De là encore, j'insiste, l'intérêt de la version papier. Car j'admets que j'avais manqué des rendez-vous. Merci aux éditions de L'Orin pour cette occasion de rattrapage.
    Et donc, je reviens à cette notion de « mieux percevoir ce qui relie ces textes ». Elle a pu échapper à l'auteur, c'est dire que je tiens à la formuler ici (prétentieux que je suis) avant que, se retournant sur son travail, il ne lui apparaisse comme une évidence ce qui suit. Ce qui relie ces chroniques, l'ostinato qui tient l'ensemble et lui donne sa cohérence, c'est justement l'exploration du balancement, cet entre-deux évoqué plus haut. Sentiment inconfortable finalement assez rarement « rendu » par la littérature. Où se trouve Laurent Cachard ? Les repères sont multiples (familiaux, affectifs, érudits, géographiques, professionnels, mémoriels) mais ils semblent échapper, fuir, refuser la supplique de leur témoin qui serait : « arrêtez-vous, créez du sens, dites-moi où je suis ». J'extrapole. J'interprète. C'est le droit d'un lecteur. N'empêche, je vois bien l'incertitude inquiète qui sous-tend ce travail, cet acharnement à revenir aux signes de la vie pour qu'ils avouent enfin, par la grâce de l'écriture, ce qu'ils nous cachent, le secret qu'ils nous refusent. Pour que tout se décide, enfin, à basculer dans un sens ou l'autre. C'est dans cette attente, cette zone grise tellement stimulante (il serait sot de la croire déprimante ou stérile), que se situe l'enchaînement textuel donné à lire par E/O. On aura compris que la forme livresque n'est pas pour rien dans la prise de conscience de cette tension. Le codex a cette vertu de la vue d'ensemble, appréhension que ne permet pas Internet, encore une fois.
    Beaucoup s'attarderont et gloseront (dans le sens du commentaire admiratif) sur les émouvantes considérations universelles qui peuplent la partie Hors-saison, en fin d'ouvrage. C'est normal, le deuil nous hante tous (surtout à partir d'un certain âge), et ces textes sont sincères et justes, mais je voudrais souligner la beauté d'un billet de la partie Printemps : celui du 6 juin 2016. La lettre est un des textes les plus forts du recueil, sinon le plus fort, et l'un des meilleurs de son auteur, selon moi. Possiblement réelle (mais la réalité m'importe peu, quand je lis un beau texte), cette histoire de correspondance sur des années entre un homme et une femme, et sa fin élégiaque, tendre, vertigineuse, légitime à elle seule cette édition.
    Une autre série de billets inscrite dans cette période, qui concernait la relation au fils, a été détachée du corpus présent. Elle constitue, cette série, une des Lettres ouvertes des éditions Le Réalgar. Cela s'intitule Lettre ouverte d'un vieux nizanien à son fils de vingt ans, et cette lettre doit être ajoutée à celles qui ponctuent L'Hippocampe…, si l'on veut se faire une idée plus juste, quand tout disparaîtra, de ce qu'était le blog d'un véritable auteur, aux temps héroïques d'Internet.

    L'Hippocampe atrabilaire, Laurent Cachard. 216 pages, éditions de L'Orin. 13 €

  • 3094

    Je ne peux pas vous raconter, mais en ce moment, j'écris des scènes vraiment dingues et je me régale. Autrement, je lis « L'hippocampe atrabilaire » de Laurent Cachard, chez E/O. Je me régale aussi, et ça, je pourrais vous raconter (vais me gêner, tiens).

  • Contes horrifiques

    Le directeur les accueillit avec chaleur, sans adresser le moindre reproche à ce petit garçon turbulent et rebelle. C'était la quatrième fois que ses parents exaspérés le ramenaient au centre aéré. L'enfant n'avait pas su leur faire comprendre qu'ici, les animateurs se transformaient vraiment en loups-garous la nuit venue, et qu'il ne devait qu'à ses fugues d'être encore en vie après deux semaines de ce régime.

  • 3092

    Pour de complexes raisons dont je vous fais grâce, j'ai relu récemment certains passages de Le Psychopompe, un de mes premiers romans parus. C'était en 2009, dans une petite (mais rigoureuse) maison d'édition : J-P Huguet. Au début du récit, le personnage principal, Nathan Charon, vieil érudit alcoolique, écrit une lettre bien sentie à son éditeur. Le passage n'est pas forcément drôle par le ton donné, mais il l'est aujourd'hui grâce au recul que j'ai, ma connaissance actuelle de l'édition en France. L'extrait ci-dessous donne une idée de ma méconnaissance à l'époque du milieu et des revenus potentiels du travail d'écrivain. Voici : « J'attends une juste rétribution de plusieurs mois de recherche et d'écriture (...) et de la vente des 8000 exemplaires dont tu te targuais lors du salon de Croizan en février dernier. (…) Pour l'heure, je n'ai reçu en tout et pour tout que la moitié de l'enveloppe de départ, soit mille euros (pour mémoire toujours, cas échéant : mon contrat stipule que je devais recevoir deux mille euros pour commencer l'écriture et encore mille à la livraison du fichier corrigé, sans compter les droits sur la vente). Nous sommes donc loin du compte. » 8000 exemplaires… 3000 euros d'avance… Quel rigolo, ce Charon !

  • Contes horrifiques

    Il était moins étonné qu'il aurait dû. Le fait que sa grand-mère, morte l'avant-veille, entre chez lui, vienne tranquillement s'installer à sa place habituelle, devant son programme télé favori, n'était finalement que la suite logique de ce jour où il lui avait offert des roses. C'était il y a des années, et le bouquet était toujours là, resplendissant, couleur des pétales inaltérée, tiges saines et rigides.