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  • De la justice au niveau local

    La quarantaine, très riche. Il conduit en état d'ivresse et est contrôlé après un énième dépassement de vitesse, avec un fort taux d'alcoolémie pour la deuxième fois, par la police nationale, quelque part dans notre bonne ville. Monsieur se met en colère, proteste, fait du grabuge. On l'emmène "au poste".

    Là, nouveaux incidents, la colère du chauffeur n'est pas apaisée, il cogne les policiers, défonce une baie vitrée, balaie un peu de matériel de bureau.

    Tout le monde se dit "cette fois, bonne famille ou pas, il va casquer". Ben oui, sauf que papa, avocat à la tretraite, sait s'y prendre... Résultat : 100 euros d'amende et une peine avec sursis.

    Je me souviens de ces jeunes étudiants qui ont manifesté contre le CPE, à l'époque où Super Machin était encore ministre de l'intérieur. Ils ont juste manifesté contre une loi qu'ils désaprouvaient, et se sont fait embarquer. Verdict : Prison ferme, amende et enregistrement de leur ADN.

    Non, rien, c'était juste comme ça... Sinon, tout va bien ? La digestion est bonne ?

  • Pourquoi ?

    Pourquoi, mais Pûurquoâ ?

    L'hiver s'annonce, il est temps de retourner son matelas. Côté hiver. Le côté hiver, sur un matelas est, crois-je me souvenir, celui du côté duquel se trouve le bandeau. C'est un bout de papier plastifié cousu dans un angle, avec la marque et en général une blonde en chemise de nuit, il peut encore y être indiqué les cotes du matelas, ses diverses caractéristiques.

    Chaque année, je me demande si je retourne bien ma literie dans le bon sens... Tout ça parce qu'il n'y a personne, pas un employé, pas un responsable, pas un vendeur, pas un designer, dans aucune entreprise où l'on fabrique ce produit (très cher) depuis des décennies, qui se soit dit un jour : "et si, en plus de la nana, en plus de la marque, du nombre de ressorts et de couches de feutre, d'ouate et de machins, on marquait là, en petit : côté hiver ? Comme ça, les gens n'auraient pas à se demander..."

    Nan, trop simple, trop facile, trop pratique.

     

  • Parano ? Ya !

    Bon. Hum... Je ne crois pas à la conspiration, jenecroispasàlaconspiration jenecroispasàlaconspiration jenecroispasàlaconspiration jenecroispasàlaconspiration... mais depuis lundi, après avoir revu le documentaire que je vous présentais en ricanant, je me suis intéressé, intrigué et... je deviens vraiment parano. J'évite pourtant toute exaltation :

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=6692

  • 11 septembre : reprenez un peu de parano

    Evidemment, c'est trop. Mais ce que je retiens de tout ça, est qu'il est toujours possible de douter, et de trouver des preuves pour douter...

    Lee Harvey Oswald, la théorie de l'évolution... On peut tout revoir à l'aune de la paranoïa.

     

    A voir, pour réfléchir sur le concept du doute.

     

  • Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme

    Des tests ADN pour les demandeurs de visas :

    les étrangers sont-ils des êtres humains de seconde zone ?

    Des tests ADN pour les demandeurs de visas : l’amendement au projet de loi « maîtrise de l’immigration » qui vient d’être adopté par la commission des lois de l’Assemblée nationale apporte une nouvelle pierre à l’édifice de la rupture avec le droit commun et avec les principes de la République.

    Il s’agit de « proposer » (sic) aux demandeurs de visas de faire effectuer, à leurs frais, un test ADN pour obtenir une empreinte génétique prouvant leur filiation. Faut-il rappeler que l’article 16 du Code civil interdit formellement toute « étude génétique des caractéristiques d’une personne » sauf « à des fins médicales ou de recherche scientifique » ? Seul un magistrat peut ordonner le recours aux empreintes génétiques pour établir une filiation. Mais ce qui est bon pour les Européens ne l’est plus pour certaines catégories d’étrangers qui relèvent apparemment d’une immigration que la majorité parlementaire ne veut plus « subir ».

    Dérogation au droit commun, traitement discriminatoire… à plus d’un titre : ces analyses coûtant plusieurs centaines d’euros, on voit aisément quel genre de tri entre les demandeurs elles permettront, alors surtout qu’il faudra déjà, si le projet est adopté, payer des études de français avant de prétendre obtenir un visa. Etre un immigré « choisi » ne sera pas donné à toutes les bourses.

    Quant à l’hypocrisie qui consiste à prétendre que le test ADN ne sera que « proposé » et non imposé, elle ne trompe évidemment personne : nul ne sera obligé de passer le test… ni d’obtenir un visa.

    Chaque semaine, ou peu s’en faut, apporte désormais son lot d’innovations « décomplexées » qu’aucune hésitation, aucun scrupule ne semble pouvoir retenir. Jusqu’où notre pays sera-t-il ainsi entraîné sur la voie du refus de l’autre, de la stigmatisation et de la suspicion généralisée ?

    La Ligue des droits de l’Homme appelle l’ensemble des parlementaires à mesurer les risques que cet emballement incontrôlé fait courir, à plus ou moins brève échéance, aux valeurs de la République et à la cohésion de la société française.

  • Nouvelles vérités

    On ne l'arrête plus, le bougre !

    La treizième fournée des vérités d'Hérald est annoncée. Extraits :

     

    DCXII – Je viens de passer dix minutes avec les bras croisés et les sourcils froncés, mais manifestement, ça n’impressionne pas l’inspiration.

    DCXIII – *Fronce les sourcils plus fort*

    DCXIV – Note pour plus tard… Froncer les sourcils longtemps ne permet pas d’attraper l’inspiration. Une bonne migraine, en revanche...

  • Gilgamesh

    f74c1cf93bf661b555b58674bad871ed.jpgAdapté par Léo Scheer. Editions Léo Scheer.

     

    L'épopée de Gilgamesh est le tout premier roman de l'histoire mais, du haut de ces 3500 ans, il vous flanque la gifle bienveillante du patriarche.  La lecture de l'aventure du roi d'Uruk a ceci de particulier, qu'elle vous renvoie à tous les textes fondateurs que vous avez déjà pu lire ou parcourir.

    Le déluge ? Dans Gilgamesh. Les lamentations d'Achille sur le corps de Patrocle ? Dans Gilgamesh. Les travaux d'Hercule ? Dans Gilgamesh. Lilith ? Dans Gilgamesh. L'Odyssée, L'Ecclésiaste (des passages) ? Idem.

    On n'en finit pas de retrouver les types et structures de tous les récits. Et on est épaté par la nouveauté, l'originalité de certains passages. par exemple, j'ai été abasourdi de découvrir que Gilgamesh commence par un flash back !

    La scène est écrite comme l'ouverture d'un film : au fond du temple d'Ishtar, dans un coffre de cuivre vérouillé, caché, et à l'intérieur d'un tiroir secret, est enfermé une tablette de lazulite sur laquelle est gravée l'épopée de Gilgamesh. Et l'histoire peut commencer.

    Gilgamesh n'est pas tout de suite un héros positif : c'est un mauvais roi. Sa force immense lui confère un pouvoir indiscuté : il sait que personne ne peut se mesurer à lui, il se bat avec les garçons, les tue souvent, il couche avec les filles, exerce un droit de cuissage systématiquement. Ses sujets en ont assez et se plaignent aux dieux.

    Rebondissement assez inattendu : les dieux créent un double de Gilgamesh, Enkidu, aussi puissant que lui, mais vivant innocemment au milieu des animaux (tiens j'y pense : voilà Tarzan. On n'a vraiment rien inventé). Apprenant l'existence d'un monstre velu et puissant, Gilgamesh lui envoie d'abord une courtisane. La Joyeuse (c'est le nom de la prostituée) séduit Enkidu et l'invite à la luxure la plus débridée. Ils font l'amour 6 jours et 7 nuits, après quoi, Enkidu se sent tout de même un peu fatigué (on ne dit rien de l'état de la Joyeuse). Rassasié d'amour, rasé et habillé de frais par les soins de la prostituée (tiens, la prostituée au grand coeur : voilà Irma la douce), Enkidu se laisse convaincre de rejoindre Uruk, la cité de Gilgamesh, et la civilisation. Là, des noces se préparent, et Enkidu apprend que le roi, Gilgamesh, l'insatiable, va venir exiger son droit de cuissage sur la future mariée. Indigné, Enkidu barre le passage à Gilgamesh, et une lutte titanesque commence. Les deux adversaires sont de force égale et le combat dure longtemps. Enfin, les deux hommes-jumeaux deviennent amis.

    Les deux amis vont partager encore quelques aventures, mais malheureusement Enkidu finit par mourir. Gilgamesh, inconsolable, veut comprendre pourquoi Enkidu est mort, pourquoi lui aussi, comme tous les hommes, risque de mourir un jour. Un seul homme connaît la réponse : Ut-Napishtim, seul survivant du déluge, seul homme auquel les dieux ont offert l'immortalité. Et je n'en raconterais pas plus.

    Permettez-moi seulement d'insister sur quelques aspects remarquables :

    La sensualité torride de certains passages "viens, jouissons de ta vigueur, avance ta tête pour m'embrasser entre les cuisses".

    La quête désespérée de Gilgamesh que tout le monde traite de fou, et qui revient enfin chez lui, le coeur en paix et bienveillant envers ses sujets, parce qu'il a compris que vouloir échapper à la mort était une folie.

    Les procédés narratifs très modernes : pensées de chacun, dialogues, descriptions poétiques, récit alterné.

    Le récit du déluge par Ut-Napishtim a inspiré nettement celui de la Bible, à une notable différence : dans la religion sumérienne, les dieux, assistant au terrible carnage qu'ils ont déclenché, pleurent : ils regrettent. Notable différence, disais-je.

    L'édition présentée est une version dépouillée des nombreuses répétitions et de la contextualisation érudite des versions précédentes. ca ne coûte que 15 euros. C'est très vite lu. Bonne lecture.

     

     

  • Le Planctole va-t-il nous sauver ?

    Grâce à Philippe Caza, écologiste intelligent et malicieux en plus d'être le grand dessineux de Bd qu'on connaît, cette info (déjà ancienne, mais j'avais pas su...) qui mérite d'être promulguée : 
    Une entreprise espagnole développe un combustible dérivé du plancton.
    La matière première de ce nouveau combustible est un type de phytoplancton renfermant une concentration importante de matière grasse (20% : pour comparaison, la graine de tournesol n'en renferme que 0,1%) d'où gros pouvoir énergétique. La production est basée sur le processus tout naturel de la photosynthèse. La culture de ces cellules végétales, qui se reproduisent par mitose, se réalise dans des circuits d'eau fermés, exposés à la lumière solaire et en présence d'un air chargé en dioxyde de carbone (CO2) afin d'optimiser leur développement.
    Voilà qui est intéressant : une production de carburant qui userait du CO2 au lieu d'en émettre ! La proximité d'un site industriel émetteur de CO2 serait donc une situation privilégiée pour cultiver le phytoplancton à oil. (J'ai pas dit à poil : à oyle, du pétrole, quoi, ou du planctole.)
    Selon les estimations des estimateurs, ce biocombustible coûterait entre 25 et 35 centimes le litre, soit un euro avec les taxes, ce qui est comparable au prix du diesel. Mais ce carburant ne pollue pas et contribue à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre en ce sens qu'il en boufferait à la production autant qu'il en émettrait à la consommation. Bilan neutre, donc.
    La culture de microalgues nécessite également beaucoup moins d'espace que les autres cultures de "bio"carburant. Une surface exploitable de 52 000 km2 permettrait d'obtenir 95 millions de barils par jour, soit la production mondiale de pétrole !
    Si l'étape suivante du projet, prévue fin 2006 (raffinage et tests sur véhicules) a été menée à bien, le plancton-carburant (algoil ?) serait ensuite commercialisable fin 2007.
    Sources : El Mundo, 20/07/06

  • Le refus

    Imre Kertész

    Te26c80b55047b9ecf006095701a566c4.jpgraduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzvai. Chez Actes Sud. Collection BABEL.

    "Le vieux se tenait devant le secrétaire"

    "Le vieux" est écrivain. Ecrivain hongrois d'origine juive, et il ressemble beaucoup à Kertész. Dans la hongrie pro-stalinienne, un écrivain digne de ce nom a des difficultés. Notamment pour être édité. Le refus, est celui des éditeurs qui rejettent son roman : "Etre sans dépit". "Le refus" est aussi le volet central d'un triptyque composé de "Etre sans dépit" (justement) et qui s'achève avec "Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas".

    Le début du roman est une passionnante analyse de l'acte d'écrire comme une fatalité, une évidence de la nature qu'il ne s'agit pas de sublimer ou de maudire, et que même l'écrivant ne peut que constater. Ensuite, l'auteur cesse son introspection, parce que, forcément, l'écriture commande et, reprenant de vieilles notes, écrit l'histoire d'un auteur appelé Köves, venu de l'étranger, débarquant dans son pays natal. Et le roman psychologique devient cauchemar kafkaïen, déambulation joycienne.

    Né à Budapest en 1929, déporté en 1944, Kertész a reçu le prix Nobel de littérature en 2002.

    "Il referma dessus ses doigts tremblants et insensibles et le serrera sûrement à l'instant du dernier, de l'ultime élan -quand il tombera sans vie de sa chaise devant son secrétaire."

  • Un autre anniversaire

    Il y a 30 ans, mon coeur de gamin bondissait en apprenant que deux sondes spatiales étaient envoyées dans l'espace, chargées d'une mission scientifique certes, mais aussi d'un message humaniste et universel à l'attention d'improbables extraterrestres. Les vaillantes petits sondes ne devaient renseigner les scientifiques sur leur environnement que pendant une demi-douzaine d'années. Elles fonctionnent encore, envoient des informations, réussissent à se procurer de l'énergie autrement qu'avec les panneaux solaires prévus à l'origine (le soleil n'est plus qu'une grosse étoile sans force, là où elles sont à présent), et abordent la limite de l'héliosphère. Bientôt, elles seront les premiers engins humains à aborder les espaces interstellaires.

    Voyager I et II tourneront encore dans le vide spatial, bien après la disparition de l'espèce qui les a créées, et il est statistiquement fort probable qu'elles ne rencontreront jamais aucune intelligence capable (ou intéressée) par le déchiffrement de leur message dérisoire. Je trouve ça vertigineux et beau.

    Elles me font toujours rêver.

    b375067af4c9f73923f87adb386c2d16.jpg

  • La belle Paule de Toulouse

    Ce qui m'a toujours fasciné dans cette histoire, c'est son aspect légendaire, alors qu'il s'agit d'une histoire vraie, relatée par plusieurs sources contemporaines, y compris des textes administratifs comme on va le voir. Un petit rappel, parce que vous n'êtes pas obligés de connaître :

     a1c6004649df7c629d5a2d7fff8469b0.jpgPaule de Viguier est née en 1518, à Toulouse. Sa beauté était si extraordinaire que ses apparitions publiques causaient des attroupements de curieux, bien désagréables pour sa paisible personnalité. Il lui devint si difficile de simplement sortir de chez elle qu'elle résolut un jour de rester cloîtrée dans sa maison.

    Il s'en suivit toutes sortes de protestations, de manifestations, dont certaines dégénérèrent en émeutes violentes. La municipalité de Toulouse dut prendre des mesures. Par arrêté municipal, la belle Paule (surnom donné par François Ier lors de sa visite en 1533 où la toute jeune fille avait été choisie pour sa grande beauté -déjà- afin de présenter les clés de la ville au roi) fut contrainte de se présenter deux fois par semaine à sa fenêtre, pour calmer la population.

    Encore une fois, ce que je trouve extraordinaire dans cette histoire qui ressemble à un conte, c'est que les textes existent, que cette femme a vraiment été obligée de s'exhiber pendant des années. Sa beauté est restée légendaire de son vivant. Elle était un des "monuments" à visiter pour les grands noms de l'époque (une correspondance parle de ça, Paule de Viguier avait alors plus de 40 ans et était encore -paraît-il- d'une beauté remarquable).

    En fin de compte, ce qui m'intéresse est de plusieurs ordres : quelle est la logique de cette foule de l'époque Renaissante, déjà frappée d'un syndrome People ? ; une femme peut-elle être belle à ce point ? ; la beauté n'est-elle que l'acceptation de ce que tous ont décidé de trouver beau, et notamment un roi, qui "labellise" en quelque sorte, le caractère exceptionnel de cette beauté. Enfin, pareille histoire n'est envisageable que pour une beauté féminine. Pourquoi les plus beaux spécimens masculins (comme moi par exemple), ne provoquent-ils qu'une gêne polie quand ils font leur marché ?

  • Personne m'écoute (GWB) !

    A lire, sur l'excellent site Rue89,  ce passage hilarant et tragique, où Georges Doubeulyou ne sait plus qui a commandité -et pourquoi- le démantèlement de l'armée irakienne, laissant le pays livré au chaos :

     "L'article de Paul Bremmer, le premier "proconsul" américain en Irak après la chute de Bagdad, porte en titre: "Comment je n'ai pas démantelé l'armée de Saddam". Tout est dit sur la polémique qui a éclaté à Washington cette semaine, en raison d'un sacré "trou de mémoire" du président George W. Bush.

    Dans un livre d'entretiens avec Bush, publié en début de semaine aux Etats-Unis, l'écrivain Robert Draper rapporte que le Président lui a affirmé qu'il avait été en faveur de maintenir en place l'armée irakienne à la chute de Saddam, et, surtout, qu'il ne se souvient pas pourquoi son administration l'a dissoute. "Notre politique était de garder l'armée irakienne intacte, cela ne s'est pas produit", résume le président. Pressé par Draper, Bush ajoute: "Je n'arrive pas à m'en souvenir. Mais je suis certain d'avoir dit “voilà notre politique“. Que s'est-il passé?..." Et de se tourner vers un de ses conseillers, le nez plongé dans ses documents..."

     Ah aha ahha ah...

     

  • Là où vont nos pères

    aab1988d7b251b923eb7ed4b3fb3c734.jpgUne BD pas comme les autres. D'un auteur australien d'origine malaise.

    120 pages silencieuses et oniriques, d'une qualité graphique presque inégalée, racontent l'histoire d'un père de famille migrant dans un pays lointain pour sortir de sa condition. L'histoire éternelle de tous les immigrés.

    Sans le moindre texte, Shaun Tan réussit à nous faire percevoir l'étrangeté du monde dans lequel le père débarque (une sorte de New-York), le choc d'une culture inconnue, avec ses langages, ses codes, ses rituels incompréhensibles. Là, tout est différent, les gens ne sont pas hostiles mais il faut parvenir à se faire comprendre... comment trouver du travail, un logement, comment se nourrir dans une société dont les règles vous échappent, où même les animaux de compagnies se comportent de façon curieuse. Malgré tout, malgré son incapacité à communiquer dans le langage de ce nouveau monde (ce qui donne la clé de l'absence de texte de l'album), le père va se débrouiller, faire des rencontres (superbes, et qui sont le prétexte à des images inoubliables), gagner assez d'argent pour faire venir sa famille. La dernière image de l'album conclut merveilleusement cette histoire, intelligente du début à la fin. Les capacités d'adaptation de l'enfance, qui triomphe de tout.

     L'auteur a mis quatre ans pour venir à bout de ce travail de titan. Les dessins sont d'une beauté renversante. Une oeuvre rare, unique.

    C'est chez Dargaud, ça s'intitule "Là où vont nos pères", collection Long courrier.

  • L'aube le soir ou la nuit

    b007332ea5e00027a5dfb0caeeeccd14.jpgJ'imagine votre stupéfaction : Léo a lu un livre sur Sarkozy ? De plus, suspect d'avoir été commandité par le petit furieux à l'usage de sa propre gloire ? Je profite de votre hébétude pour vous achever : j'ai aimé.

    Bon, je vous le concède, on me l'a prêté. N'empêche... En observateurs avisés que vous êtes, vous aurez noté que ce petit billet n'est pas entré dans la catégorie "Sarko et moi", mais dans la rubrique "Livres". car c'est un livre. De la littérature, de la bonne. Il faut l'admettre.

    La preuve, c'est que les imbéciles sarkozystes n'ont pas aimé : après la première vague pendant laquelle les mêmes incultes venaient en librairie acheter "le dernier livre de Sarkozy", les ventes ont ralenti, pour s'éteindre pratiquement au bout de deux-trois semaines. Evidemment, les pauvres ne sont habitués qu'aux formules hagiographiques des journalistes vénaux. Reza a écrit un livre. Nuance.

    En fait, l'erreur est de croire qu'il s'agit d'un livre sur l'Hyper président, tandis que l'auteur a écrit une chronique de la vanité. "L'aube le soir ou la nuit" (titre incompréhensible, mais sa  pseudo-poésie peut laisser croire à un sens quelconque -je me marre) est surtout un livre sur le désenchantement. On ressent de la pitié pour ce pauvre type, écoeuré par sa victoire, ce vainqueur désormais désemparé, puisque son élection lui a apporté tout ce qu'il pouvait désirer.

    Le personnage principal (on peine à le nommer ; d'ailleurs l'auteur n'y parvient que tardivement, comme à regret, en même temps que la séduction du chef opère -mais qu'elle s'en défend), on le sait, n'en sort pas grandi, le portrait est cruel, l'anecdote refouille le caractère irascible et mauvais. Sans insistance, Reza découpe une silhouette de grand malade. Je pense aux lecteurs désarçonnés qui ont cru aborder une nouvelle et lénifiante épopée sarkozyste, et ont découvert un texte, très beau, complexe, sans compromis. Ils savent au moins, maintenant, ce que c'est que de l'écriture.

    Un détail : je suis évidemment fâché que l'auteur se moque de mon cher Michel Onfray, mais bon...

    J'avais cru intelligent de signaler que "terre-plein" (utilisé plusieurs fois dans le livre), s'écrit en réalité "terre-plain" (de plaine, plat, plan), et -après vérification- la bonne orthographe est bien : terre-plein. Pourtant, il me semble bien que cela s'écrivait "plain" à une époque... Mais je suis sans doute plus rétrogade que je ne pensais.

  • Allaite, au secours !

    Par le biais de l'ami Caza, cet avis de Sophie Grenier (je connais pas, mais sûrement quelqu'un de bien), sur les produits laitiers (le texte de Sophie Grenier est entre guillemets, les commentaires de Philippa Caza entre parenthèses) : 

     L'OMS a clairement mis en évidence qu'il y avait plus (+) de cas d'ostéoporose dans les pays où on (sur) consommait des produits laitiers, notamment à l'âge adulte !!!

    Si toutes les femmes savaient à quel point leur propre lait est bon pour leur enfant, mais aussi pour elles, bien des problèmes de santé publique seraient évités.... Plus les femmes allaitent leur bébé, mieux ils sont protégés contre le diabète, l'obésité infantile et adulte, le colostrum est le 1er vaccin naturel du bébé et j'en passe car c'est sans fin..., et plus elles allaitent longtemps dans leur vie et mieux elles sont protégées des cancers féminins (sein, ovaire, utérus !), c'est peut-être aussi ce qui a sauvé les Chinoises des champs ? On ne le dira jamais assez : allaiter, c'est la santé, c'est économique, écologique, c'est la liberté et c'est naturel !!! Eh oui dame nature n'est pas si conne au départ, malheureusement les seins c'est comme les trains électriques, c'est fait pour les enfants, mais ce sont les papas qui jouent avec" (Là, je proteste! L'un n'empêche pas l'autre!) "et beaucoup de papas ne sont pas si prêteurs que ça, surtout en France !!! Et puis Saint Biberon a remplacé Sein téton, à grand renfort de marketing Nestlé et autre, et toute cette propagande a su laisser penser aux femmes que le lait industriel était au moins aussi bien que leur propre lait  et c'est tellement bien foutu le marketing que même les Africaines s'y sont laissées prendre et ont voulu "avoir l'air moderne" avec le bib, sauf que : bib + lait en poudre (sous-dosé car trop cher) + eau non potable = gain financier chez Nestlé contre quelques millions de morts chez les enfants, alors c'est pas grave tout ça, les marchés sont saufs et ça jugule l'explosion démographique des pauvres, alors tout le monde est content, non !?)

  • Le blog de Firmin

    Découvert gràce à Céline, ce blog incroyable.

     

    Extrait ? Extrait :

    "Je suis un héros.

     

    Au lendemain de la guerre, j’ai jeté à la poubelle toutes mes décorations.

    Je n’ai jamais pris ma carte d’ancien combattant et je ne vais pas aux commémorations.

    Mais je m’arrête toujours devant les monuments aux morts.

    Et ma vilaine plaie, qui ne s’est jamais refermée, suppure un peu de temps en temps.

    Et puis, je dors peu.

     

    Je vous en supplie, ne laissez jamais ces idées-là renaître sous la cendre.

    Ne laissez personne dire qu’un homme n’en vaut pas un autre.

    Faites-le pour les enfants.

     

    Et pour que plus personne n’ait à vivre ma vie."