Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Gène d'Alien

    L'embarras de l'extra-terrestre, obligé d'expliquer à son supérieur les causes du réchauffement climatique, sur la petite planète qu'il vient de visiter. C'est que sa pauvre langue ignore les mots « connerie », « négligence », « vanité », et « avidité ». Mais à force d'enquête, la notion d' « humanité » commence à rentrer.

  • Rencontre à Bozel

    Ce soir, à 18 heures, je suis l'invité de la bibliothèque de Bozel (Savoie, je crois), pour parler du "Baiser de la Nourrice".

    Deuxième rencontre de la tournée "Lettres-frontière" en ce qui me concerne. Toujours ravi et flatté d'être choisi ainsi. C'est précieux.

    Bozel serait, parait-il, le refuge d'Yves Paccalet. L'idée d'ajouter à cette invitation le plaisir de rencontrer l'auteur de "Lhumanité disparaîtra, bon débarras" m'a, plusieurs fois dans la journée, inspiré un vulgaire frottement de mains, signe de grande satisfaction et de gourmandise par anticipation.

    Bien sûr, vous aurez droit à un petit compte-rendu.

  • Basic Avatar

     

    Il arrive que des films basiques, simplistes, et pour tout dire naïfs, accèdent malgré eux, et malgré le projet purement commercial de ses auteurs, à une valeur proprement mythologique.

    Et peut-être que c’est leur simplicité qui permet d’en faire des mythes. Ce n’est pas un but en soi, on peut rêver des films plus complexes –heureusement-, et tous les films basiques et naïfs ne prennent pas valeur de mythe, mais la force d’une idée simple est de générer des appropriations vite universelles.

    Ce fut le cas de King Kong, par exemple, et c’est le cas d’Avatar, apparemment, si j’en crois deux anecdotes récentes.

    Je lisais l’autre jour le témoignage d’un jeune israélien de gauche qui, plutôt que d’aller se rendre à une manifestation de protestation de la politique de son pays, à l’occasion de l’anniversaire du bombardement de la bande de Gaza, est allé voir Avatar, avec quelques remords, et quelques copains. Tous peinés par les morts palestiniens, mais trop découragés pour braver les insultes de leurs concitoyens dans la rue. Ils regardent donc Avatar, et soudain, dans les scènes de destruction d’un village Na’vi, devant les pleurs, la souffrance, l’impuissance des autochtones face à une armée suréquipée, ils se sont regardés, se sont compris : on leur parlait, ici aussi, de la destruction de Gaza et de la souffrance du peuple palestinien.

    En Chine, le film a été retiré des programmes de toutes les salles de cinéma, sauf celles qui proposent des projections en relief, parce que sa popularité extraordinaire était due en partie à la relation que les chinois font entre le destin des Na’vis et celui des millions d’expulsés dans la course immobilière de la Chine nouvelle. Les internautes chinois ont relayé cette vision du public et Pékin a vu d’un très mauvais œil cette connexion imprévisible avec le sandale des expropriations très très brutales que le système a générées. Ils ont décidé une forme soft de censure. Pour tout le pays, c’est moins de 300 salles qui continueront de diffuser Avatar, quelques semaines encore. C’est stupide, mais les censeurs sont rarement brillants.

    Un troisième exemple vient tout récemment ajouter de l’eau à mon moulin : Pierre Desjardin voit dans le film une apologie de la guerre.

    C’est le problème des récits à ce point basiques : chacun y projette les symboles et les métaphores les plus contradictoires, mais conformes à sa vision du monde. Un peu comme les grands livres religieux, quoi.

     

     

  • rencontre à Thonon

    Thonon.JPGLe lendemain de mon arrivée, je reviens à la médiathèque que Chantal Loridant m’a montrée la veille. J’ai bien dormi, j’ai bien déjeuné, j’ai des bretelles, je suis prêt.
    Quand le public s’installe parcimonieusement dans l’espace aménagé au rez-de-chaussée, nous prenons place à une petite table, Chantal et moi. Il y a peu de monde (allez, une douzaine de personnes), et les bibliothécaires tentent d’en trouver les raisons dans le changement d’horaire, car le café littéraire, pour une fois, se déroule le matin, le changement de temps, le vent, la crise, la neige, la morosité, l’heure matinale que sais-je. Pour moi, ce n’est pas grave, j’ai vu à Roanne des auteurs reconnus attirer six personnes dont trois bibliothécaires et trois cousins de l’auteur, installés dans la région. Je sais combien c’est difficile, et nous devons être d’autant plus reconnaissants, nous les auteurs inconnus de la petite édition, de bénéficier de ce soutien militant des agents du service public, contre toute logique commerciale.
    Face à moi, dans le brouillard de ma myopie, les visages sont encore souriants. Une jeune pigiste du Dauphiné Libéré m’a été présentée. Elle va prendre des notes pendant deux heures, et je redoute le pire (j’ai une certaine expérience dans ce domaine). En fait, elle publiera dix lignes, point trop erronées, et les photos, que je mets en ligne ici. Avec ma reconnaissance.
    Chantal me présente à la foule, s’interroge sur cette histoire de roman sous pseudo, qui aurait précédé « le baiser… ». Quelle idée ai-je eu d’en faire mention sur la quatrième de couverture ! A l’époque, je voulais faire comprendre – cerné que je suis, dans mon pays, d’écrivaillons qui s’auto-publient- qu’un roman n’est pas édité par hasard, que ce « premier » n’est pas le seul, que j’écris beaucoup et depuis toujours. De la bête vanité, qui me vaut à chaque fois de m’expliquer maladroitement à ce sujet. Bref. Nous évoquons aussi mon parcours, mes autres domaines d’écriture, nouvelles, théâtre, bande-dessinée.
    Il est convenu que je lise deux extraits. Chantal souhaite une lecture du tout début et celle d’un autre passage, où il est question du défilé des enfants. Je m’en acquitte, mais je me trouve assez fade, sans verve.
    Appuyé sur les questions qui s’enchaînent ensuite, j’explique que ce texte n’a pour moi pas beaucoup de profondeur (contrairement à ceux, inédits, que j’écris habituellement), qu’il est essentiellement forme et style. L’appareil littéraire est tout entier tourné vers le projet d’asphyxier le lecteur.
    Comme souvent, je digresse, m’évade, bifurque. Je me trouve vraiment mauvais, aujourd’hui.
    Ma grande peur est d’enfoncer des portes ouvertes, de redire des poncifs, des lieux communs : « nous sommes tous des bourreaux qui nous ignorons », « la violence est dans la nature de l’homme », etc. ; j’ai peur des références cumulées obligées et attendues : Orwell, Kafka, Lucien, Bartleby  et Nicolas, la servitude volontaire, la résistible ascension de, le meilleur des, la ferme des, l’expérience de. Pourtant, bien sûr, c’est juste, « le baiser » a été écrit sous l’influence de ces œuvres, y compris –quel mystère- de celles que je n’ai pas lues ; l’urgence qui m’a mobilisé pendant des mois a pris source dans l’effrayant regard extatique de jeunes qui attendaient un ministre de l’époque, il y a cinq ou six ans. Mais dire tout cela, au bout du compte, c’est dire quoi ? Qu’est-ce que « Le Baiser.. » apporte que la connaissance de tout cela n’a déjà apporté ? C’est ma grande hantise : répéter à un public acquis ce que chacun est prêt à entendre. J’avoue que j’aimerais parfois la rugosité de la contradiction.
    Chantal évoque avec bonheur cette idée d’Azert qui, grimpant l’échelle sociale vers sa reconnaissance, plonge physiquement dans les étages inférieurs pour accomplir sa nouvelle tâche. J’en profite pour expliquer ma véritable nausée à la lecture des séances de torture, l’horreur que c’est de les écrire. Dans le public, Thérèse, une bibliothécaire, relève que l’humour noir dégoupille pourtant ces scènes terribles.
    Il est question de l’aspect visuel de l’écriture, Chantal ajoute qu’il y aussi une grande importance des sons, ce qui me surprend heureusement. Je n’y avais pas pensé, mais c’est vrai, le bruit des pattes, les balles qui sifflent, les machines au bureau, la voix d’Alceste Badin… Les sons s’entremêlent dans la trame visuelle du récit. C’est ainsi, les textes sont toujours révélés aux auteurs par les lecteurs qui ont du talent. Peut-être plus que lui.
    Une auditrice, qui n’a pas lu le livre, interroge sur ce qu’elle pense être mon trait dominant : la sensibilité. Il me semble, dis-je sans rougir, que cela rejoint directement la question de l’écriture, et de pourquoi on écrit. Il y a bien eu, pendant toutes ces années où j’ai enchaîné roman sur roman sans espoir d’être jamais publié, une pulsion, une inquiétude, un élan qui m’a obligé à produire ainsi ces œuvres secrètes ? Et c’est sans doute, oui, une sensibilité, partagée par tous ceux qui ne peuvent rien faire d’autre pour l’exprimer que créer, qui m’a poussé et me pousse encore à libérer cette exacerbation par les moyens de la littérature.
    Malgré ma piètre performance, des personnes du public viennent me parler encore après la fin de la séance. Je dédicace quelques exemplaires, dont un pour les lecteurs de la Médiathèque de Thonon.
    Je suis heureux et reconnaissant de cette première expérience. Perplexe aussi : ai-je appris quelque chose à qui que ce soit ? Est-ce que tout ce que j’avais à dire, ne se trouve pas, exclusivement, dans le texte ? Quel est le bilan carbone du transport de 80 kilos d’écrivain sur plusieurs centaines de kilomètres ?
    Chantal et Thérèse m’entraîneront ensuite dans un agréable restaurant pour clore cette rencontre. Notre conversation est détendue, chaleureuse, comme le lieu. J’exige de mes hôtes le tutoiement, aussitôt naturel. Nous débattons littérature, politique, avenir, autour d’un vin de Ripailles et de perches du lac. Dehors, Thonon s’ensoleille et murmure sagement, indifférente aux imprécations des auteurs pessimistes.



  • 40 siècles vous contemplent, les gars !

    Au pied des pyramides, les grognards n'entendaient rien à ce que beuglait Napoléon, depuis le sommet. A peine comprirent-ils qu'il s'agissait de considérations archéologiques ce qui, même appuyé de gestes théâtraux, ne parvenait pas à leur faire oublier que, dans une heure au plus, les boulets allaient commencer à leur tomber sur la gueule.

  • At Holmes

    Vous savez, dit Holmes à Watson, depuis des années que nous vivons ensemble ces trépidantes aventures, je trouve curieux que nous n'ayons jamais eue la moindre envie de commettre un des ces irréparables manquements à la morale qui concluent communément les destinées d'hommes tels que nous. Je veux dire : avons-nous jamais omis de prendre un thé à 5 heures ?
    « Dieu nous en préserve. Et par pitié, Holmes, enlevez votre main de ma braguette et ne me parlez pas si près : vous empestez la pipe. »

  • Chiffres du mal

    Sur Planetoscope, les chiffres défilent, pendant la connection. Les kilos de plomb versés dans la nature par nos amis chasseurs, les kilos de fibres synthétiques, le nombre d'hectares de forêt détruits dans le monde, etc. Le défilement vertigineux de nos errements. Instructif et déprimant.

  • Sale façon de finir

    Je racontais l’autre jour cette histoire -mais d’où l’ai-je apprise et qui était son héroïne ?- paraît-il authentique, de la fin d’une jeune et superbe actrice du cinéma muet américain.

    Elle était une star reconnue quoique montante, lorsque le parlant arriva, détruisant celles qui, comme elle, avaient une voix désagréable, une incapacité à énoncer correctement ou un accent étranger trop prononcé, par exemple. Plus aucun contrat, la terrible et soudaine indifférence du public et des décideurs qui se détournent. La dépression.

    La jeune femme décide de se suicider mais, réputée pour sa grande beauté, met tout en œuvre pour qu’on découvre son corps, intact, magnifié par une mise en scène digne de ses films les plus spectaculaires. Hollywoodienne jusqu’au bout.

    Elle commande d’énormes bouquets de fleurs, en pare sa chambre décorée avec munificence, revêt la robe de son plus grand succès, se coiffe, se maquille, se parfume, s’apprête. Divinement belle, elle avale les médicaments ou les drogues nécessaires, termine par une forte dose d’alcool, s’allonge après un dernier coup d’œil au miroir, et attend la mort.

    Après quelques minutes, la chaleur, l’odeur entêtante des fleurs, le mélange qu’elle a pris, tout cela, lui cause une nausée qui l’oblige à se lever précipitamment vers les toilettes. Elle est presque au but quand, n’y tenant plus, elle vomit dans sa course, glisse sur son vomi et s’éclate le crâne sur la cuvette des toilettes.

    C’est ainsi qu’on la découvrit.

  • L'antiquité au cinéma en 60 secondes


    L'antiquité au cinéma, vérités, légendes et manipulations. Hervé Dumont. Nouveau monde édition - Cinémathèque Suisse. 648 pages.

  • Lettre-frontières - Thonon

    Ô joie !

    Ma première rencontre dans une bibliothèque est demain 10 heures, à Thonon-les-bains. Thonon a été la première des structures partenaires de lettres-frontière à me contacter en la personne de Chantal Loridant, c'était en juillet 2009.

    Je suppose que je vous raconterai ce moment initial.

    Et puis, si vous êtes dans les parages, n'hésitez pas à passer me voir.

  • La Fanée en 60 secondes

    Du mal à parler bien de ce livre, pourtant excellent (mais lu il y a longtemps). Pour vous en faire une idée claire, allez voir l'ami Laurent Cachard. moi, j'ai un air carrément dépressif sur la vidéo, ce que je ne suis pourtant pas. Le tout donne presque un effet comique. Involontaire. Que THomas Sandoz me pardonne, s'il le souhaite, ou si je le mérite.


    La Fanée, Thomas Sandoz. Illustrations de Catherine Louis. Editions G d'encre. 77 pages.

  • Spiderman en Mongolie

    Égaré en Mongolie, Spiderman fut hébergé pendant plusieurs années dans un village de cavaliers nomades, jusqu'à ce qu'on retrouve sa trace. On le découvrit alors fort déprimé : Outre qu'il manquait de méchants à combattre, le super héros était constamment moqué pour son habitude à sautiller de nuit, d'un toit de yourte à l'autre, et houspillé pour la toile qui souillait pendant des jours les tentures ouvragées du camp. Ses bonds peu spectaculaires et son entêtement à les répéter chaque nuit, lui avaient d'ailleurs valu d'être rebaptisé par les autochtones : homme-morpion.

  • Salé

    Descendant du car l’autre soir, je suis soudain submergé par une puanteur de marée. Varech pourri, poisson mort, écume sale, surgissent dans la nuit de ce bord de route, à plusieurs centaines de kilomètres de la moindre vague. Je comprends instantanément qu’il s’agit de l’odeur du sel qui a servi à déneiger les routes ces jours-ci. Des tonnes et des tonnes de sel, partout dans le pays, extraites de l’océan et qui y retourneront sans doute, après des décennies d’infiltrations dans les nappes, d’agression des végétaux et des poissons de rivière, entre autres.
    Quand les romains en eurent fini avec Carthage, après des générations de guerre, ils détruisirent la magnifique cité et, pour s’assurer qu’elle ne redresserait jamais la tête, répandirent du sel parmi les ruines.
    Même dans les quartiers les plus éloignés de la mer, même à Mégara, il devait flotter cette terrible odeur de marée morte, la présence tenace d’une malédiction.

  • Médecine parallèle

    Ma douce, inquiète de mes insomnies à répétition, s’est procurée une fois ce qu’elle a cru être vraiment un bon remède : un bloc de sel avec une lampe dedans. Elle a vite compris, devant ma sidération puis mes ricanements cruels, que l’objet était à remiser avec les prières à Dieu, les incantations aztèques et le sang de poulet. Cependant, l’objet n’est pas désagréable à regarder. Une fois allumé, il propage même une clarté apaisante. Il est donc resté dans la chambre. En attendant qu’il fasse effet, il me sert toujours pour trouver mon chemin quand je me lève, dans l’impatience de l’insomnie.

  • Nostos

    Je me souviens de toute mon enfance comme d'une longue angoisse à la perspective de devenir autre chose – une sorte de syndrome de Peter Pan, ou une phobie approchante. Les prés où je jouais, la rivière ou les forêts que j'explorais, quand je les visite aujourd'hui, me disent que si j'étais heureux alors, c’était au prix de cette crainte, et je retrouve en les traversant la lancinante peur qui me nouait, quand le soir ouvrait ses ailes entre les arbres, que les créatures nocturnes lançaient leur chant, et que je devais rentrer à la maison, revenir au monde, à la famille, bientôt aux études, au temps vrai, à demain, à l'avenir, au choix d'un métier, à la vie des autres, aux rôles adultes et peut-être, mais en avais-je conscience, à la mort au fond de l'horizon.
    Les lieux de mon enfance ont subi cette étrange métamorphose que mon refus de grandir a longtemps retardée. Ils m'étaient incompréhensibles, parce que forgés autour de moi comme les signes d'une existence dont je ne voulais pas, et dont l'accès exigeait tant d'efforts qu'il me semblait à jamais promis à d'autres, à de plus forts. Villes, forêts, femmes épaisses… bien que caressantes parfois, elles tournaient vers moi toujours des sourcils froncés. Aujourd'hui, je reconnais leur monumentalité, mais je n'en ai plus peur, je suis des leurs à présent. C'est ce mystère qui étonne dans les lieux de l'enfance : ils sont comme un costume de père Noël ou un épouvantail, on les regarde comme des objets familiers, en se demandant bien ce qu'ils étaient pour nous, vraiment, et ce qu'est leur pouvoir magique devenu.

  • Patience

    Allons, l’essentiel est qu’on s’approche. « Le psychopompe », initialement annoncé en décembre, puis reporté en février, ne sortira finalement qu’en mars. Mais avec une couverture originale signée Franck Perrot ! Ce qui rend l’attente plus supportable.

    D'autre part, et à peu près dans la même période, sortira dans le magazine Lanfeust, une petite BD plaisante de Cédric Fernandez, sur un scénario débile de ma pomme (sous pseudo). J'ai vu les planches, magnifiques, que Cédric m'a envoyées et, même si le résultat est dans la veine commune des productions Soleil (le genre de BD que je ne lis pas, en gros), nous allons travailler sur une nouvelle série qui, elle sera novatrice et intelligente, je le jure.

  • Faire salon

    Deux jeunes femmes, dans ce salon de thé, s'interrogent sur l'attitude à avoir pour prévenir -ou pas- certaine copine, que son mari la trompe -ou pas. Ça fait une heure que ça dure, et j'aimerais bien pouvoir bosser tranquille.

  • Par correction

    Il se trouve qu'on me demande souvent des travaux de relecture et de correction. Des copains pour leurs thèses ou leurs romans, des connaissances pour des livres, des catalogues, des écritures en tout genre. Je suis toujours stupéfait de rencontrer, dans les textes de personnes d'un très bon niveau scolaire (je parle ici de docteurs en médecine, de critiques d'art influents -quoique locaux), des phrases qui n'ont pas de sens. Seulement, elles ont "l'air" d'en avoir un. La complexité d'une syntaxe au bout du compte fautive, leur tient lieu de style. Chacun de ces auteurs croient tenir un effet, dès lors que la phrase est compliquée, et qu'on peut y deviner une intention. C'est affligeant. Mais c'est aussi un régal pour moi, qui peux me permettre alors (on m'y incite, on me le demande, on veut cela de moi), de venger ma scolarité pitoyable, mon niveau médiocre, en fustigeant durement chaque anacoluthe (fautes les plus courantes), en relevant impitoyablement les pléonasmes, redites, confusions, digressions.

    C'est minable, je sais bien, mais je ne peux me lancer dans ces pertes de temps bénévoles, que motivé par un désir de revanche.

    Et en ce moment, je mitraille un travail collectif de grands pontes (tranquille : aucun d'entre eux ne lit assez pour souhaiter me connaître par ce blog). Un régal.

  • Lacunaire

    Il n'y a pas eu de billet à la date du jeudi 7 janvier. C'est vrai. D'une part, je n'avais rien à dire (ce qui est effectivement exceptionnel), et d'autre part, personne ne s'en est rendu compte (ce qui prouve que l'exercice quotidien d'écriture auquel je me contraints n'est pas essentiel, comme tant d'autres choses, d'ailleurs).

    Pour ceux qui imagineraient que le billet d'aujourd'hui est une sorte de remplissage, de bavardage futile, je ne saurais les en blâmer et même, me verrais-je sans doute bien obligé d'admettre qu'ils ont un peu raison.

  • Histoire de l'art

     

    Quand Urog s'était décidé à en finir une fois pour toutes avec l'art abstrait et avait dessiné le profil d'un bison, tout à fait reconnaissable sur la paroi de la grotte, nombre de ces confrères le maudirent d'avoir perverti l'art jusqu'à ce degré de vulgarité anecdotique. Certains osèrent même affirmer qu'il faudrait des milliers d'années avant que l'abstraction se remette d'un tel choc !