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  • Catherine Chanteloube à Riorges

    P1100729.JPGIl paraît que certains sont entrés en parlant haut, sans la moindre gêne. J'ignore comment c'est possible. Dès le seuil de l'exposition de Catherine Chanteloube au Château de Beaulieu, à Riorges, la beauté et la sérénité vous cueillent, elles vous imposent le silence qu'on doit au sacré. Le recueillement, mais dans le recueillement, une joie qui ne vous quitte pas. Là, des silhouettes d'oiseaux sont alignées sur un fil invisible, hirondelles brodées rassemblées contre un ciel de singalette pour une migration, mais pas pressées de partir. Car on est bien, ici, entourés de la bienveillance et de la générosité de l'artiste. Alors, on flâne sur les deux étages qu'a investi la sculpteure textile, on s'émerveille de l'appel à l'évasion d'« Aquaviva » grande pièce de tissu déroulée depuis le plafond, superposition élégante de formes qui évoque les reflets de l'eau, le miroitement du ciel, un ailleurs inexprimable (« Oh, un rêve ! » s'est exclamé une visiteuse en découvrant ce jeu d'ombres et de transparences), on voyage, on déambule entre les installations et dans son propre esprit. A l'étage, la promenade s'enrichit de la partition sonore de Jérôme Bodon-Clair, impeccable comme d'habitude. De longues pièces de tissu blanc descendent du plafond et sont arrimées au sol par des monticules de terres de couleurs différentes. Les totems hybrides, entre légèreté irréelle et gravité terrienne, font une ronde autour du visiteur qui entre dans le cercle. Et puis, après cette installation intitulée « terre douce », tout imprégné de splendeur, le visiteur est accueilli au coeur d'un nuage de pièces en suspension, une centaine de nautiles et d'ammonites flottent dans la pièce, la voix de la bande sonore sous-tend ce paysage onirique d'une nappe tout aussi suspendue, éthérée. Ici, me confie Claude, qui souhaite la bienvenue à chacun, des enfants ont pu se coucher et rêver, reprendre leur souffle, abandonner un temps leur armure martyrisée. Ils ont reçu un peu de cette générosité qu'offrent les sculptures textiles de Catherine Chanteloube. Et avec eux, l'adulte qui voudra bien laisser à la porte ses colères et ses peurs, aura grand bénéfice à entrer dans l'univers de cette artiste. Pour ses yeux, sa joie, son âme.

    Exposition Catherine Chanteloube, jusqu'au 24 juin, au Château de Beaulieu. Entrée libre.

  • Roman en cours

    Le titre n'est pas encore trouvé (quelle affaire, trouver un titre ! S'il ne se présente pas tout de suite avec évidence, on met des années à chercher le bon), mais l'écriture est bien avancée. Elle devrait s'achever fin juillet, selon mes caculs. Il est très probable que ce gros roman restera inédit mais, sait-on jamais ? Peut-être que les trois ans passés sur ce texte produiront un livre publiable aux yeux d'un éditeur ?

    Les Feigne avaient invité le nouveau maire, Monsieur Mestrel, et son épouse. Amédée et Charlemagne préféraient nettement son prédécesseur, monsieur Plaisant, plus en accord avec leurs valeurs et en présence de qui on pouvait inviter leur curé, mais il fallait absolument cajoler celui-ci, considérer comme rien son affichage trop radical pour être honnête, et discuter avec lui certains aménagements de voirie, certaines souplesses de règlements, des exceptions à la règle, enfin toutes choses qui se négocient autour d'une bonne table. Alma et Charlemagne étaient descendus de leurs appartements pour rejoindre le salon avant le souper. Ernest était admis. On estimait que ses huit ans lui donnaient assez de maturité pour se tenir tranquille le long d'un repas de trois heures. C'était une première tentative dont on lui avait signifié l'importance. On avait beaucoup tergiversé. Dans le salon même, Hortense et Alma s'échauffèrent sur la meilleure place : ici, près de la porte en cas de besoin pressant, au milieu d'eux assis par terre (« mais tu déraisonnes ma fille »), sur la bergère entre ses parents... On lui fit tester toutes les stratégies. Ernest s'asseyait docilement, les femmes considéraient l'ensemble comme on juge la composition d'un tableau, hochaient la tête, faisaient « non », revenaient à une autre idée. Enfin, il était là, sagement à l'écart sur un tabouret tandis que les adultes devisaient autour d'un poiré frais, confortablement installés dans des fauteuils. Ernest observait cette vie, ces échanges incompréhensibles. Il oublierait cette première, n'en retiendrait que la sensation tenace de ne pas savoir quelle est sa place véritablement pour ne la gagner qu'en fin d'une théorie d'incertitudes, un peu par défaut.

    Autrement, hier, belle séance de signatures à l'Espace Culturel Leclerc de Riorges, des amis, pas mal de nouvelles têtes, des discussions intéressantes et d'étranges retrouvailles, venues du fond des âges. Prochaine signature à la librairie Ballansat, à Renaison, samedi 16 juin, de 10 heures à 12 heures. Au passage, je remercie les blogueurs qui se font en ce moment-même le relais de l'information, tentative de pallier le boycott d'une partie de la presse locale.

  • Signature aujourd'hui

    Cet après-midi, signature de « J'habitais Roanne », le livre boycotté par le premier hebdomadaire de ma région (phrase absconse, j'y reviendrai), à l'espace culturel Leclerc, à partir de 16 heures. Merci à tous ceux qui sont venus me témoigner leur soutien, à tous ceux qui ont déjà lu et aimé ce livre, à tous ceux qui viendront pour montrer qu'on peut respirer encore à travers le bâillon.

  • Faute professionnelle

    Le peintre étonné suspend son geste : il vient de faire l'autoportrait d'un autre.

     

    Cette petite fatrasie a eu l'heur de plaire à Vents contraires, la revue du Rond-Point. ce sont des retrouvailles, après des semaines pendant lesquelles aucun de mes billets ne leur convenait. J'avais qu'à être meilleur, aussi ! c''est le principe : "soyez bons, nous sommes très méchants". J'aime.

  • Premiers retours

    Les premières réactions de lecteurs de « J'habitais Roanne » commencent à venir, par mail ou témoignage direct, et puis il y a la blogosphère. Pour l'instant, tout va bien.
    Sur son blog, l'auteur des Calamités quotidiennes évoque sa gourmandise de Roannais à retrouver ses marques et ses lieux. Je ne sais pas si je peux citer son nom ici, aussi suis-je contraint de le remercier anonymement.
    Laurent Cachard, lui, n'est pas roannais, et je dois dire que j'attendais avec un rien d'anxiété ce que cet exigent lecteur et auteur allait penser de ce parcours singulier dans une ville modeste et inconnue. Ce qu'il en dit est à lire ici, sur son blog, et je dois dire que son texte m'a cueilli. Laurent a su restituer dans son article les enjeux essentiels qui traversent le livre, et il l'a fait avec beaucoup d'humanité, de sincérité, d'intelligence. Je sais que ce n'est pas seulement par amitié, mais parce qu'il a vraiment aimé. Alors, je suis très fier de vous proposer d'en prendre connaissance. D'un point de vue purement formel et littéraire, c'est déjà un régal, ça compte.

  • Les hirondelles

    Cette année, elles ne sont pas revenues. Et nous, habitués à leur fidélité, inconsolables devant ces nids déserts, comme des écuelles privées d'offrandes.

     

    (je poste ce billet, ma douce m'appelle : "viens voir". Elles sont arrivées)

  • Cachard au carré

    Dans le cadre de l'exposition "Carrés de Soi" au Carré de Soie, Laurent Cachard présentera son dernier roman, "le Poignet d'Alain Larrouquis" à la Librairie Gibert Carré de Soie, à Vaulx-en-Velin, le 30 juin à partir de 16h30.
     
    Qui est Alain Larrouquis ? Qu'a son poignet de si spécial qu'il inspira un auteur et le destin d'un personnage de roman ? Si vous l'ignorez, cela signifie que : 1) Vous n'êtes pas familier de ce blog ; 2) il vous reste au moins un roman à lire dans votre vie ; 3) vous allez imméidatement remédier aux deux premiers points et aller rencontrer Cachard, auteur déjà classique (puisqu'on l'étudie en classe, figurez-vous).
    Voilà.

  • Check

    La séance de signatures battait son plein, comme on dit. Tandis que je dédicace un livre, je vois du coin de l’œil un couple apparemment intimidé qui n’ose s’avancer. Je finis ma dédicace, les encourage du regard à approcher. Ils font un pas en avant. La dame fait un geste pour me faire comprendre qu’ils ne vont pas acheter de livre, premier point ; second point, elle me demande : « Vous êtes le Christian Chavassieux qui était dans telle école, à tel moment ? ». Oui, réponds-je. Elle me dit qu’elle était dans ma classe, me donne son nom qui ne m’évoque rien ou très vaguement et me salue avant de repartir. Elle était venue vérifier, c’est tout. Je ne sais toujours pas quoi penser de cette irruption.

  • Dernières volontés

    Le très actif comité de défense de M. Choucart est plus discret depuis que le malade en phase terminale dont il défend le droit à mourir dans la dignité, a réclamé, préalablement aux doses létales de morphine, d'aussi fortes doses de Viagra, de façon à ce qu'il puisse s'accoupler (dans l'ordre de la liste qu'il a soumise à son comité), avec : miss Monde 2006, une truie, un diplomate hongrois, une nonne, un syndicaliste et mademoiselle Demond-Picard, sa voisine de palier. La truie a officiellement refusé.

     

    (les fidèles auront reconnu un billet ancien, et ils auront raison. Avec toutes mes excuses, je vous demande de rigoler à nouveau à une vieille blague. Vous faites ça avec vos conjoints chaque dimanche, je ne vois pas pourquoi vous ne me feriez pas ce cadeau aussi).

  • Ze Miserabeuls

    Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura, Gérard Depardieu, Hugh Jackman... Finalement, ce sont les acteurs les mieux payés de leur temps qui jouent dans les Misérables. Faut dire que ça a été écrit par un des écrivains les plus riches de son époque. Tout se tient.

    P.S. : Je chante "Par la volonté du peuple" à tout acheteur de 60 de mes livres, que je signe aujourd'hui, à la galerie Pikinasso à Roanne, à condition qu'il se munisse du texte que je ne connais pas et qu'il ne soit pas trop exigent sur l'air, que je connais mal.

  • Barbus

    Ma douce me fait souvent remarquer que les barbus sont des gens biens. Un barbu apparaît à la télé. Discours du barbu. Valeurs humanistes, défense du partage, projets généreux, engagement dans la culture ou la solidarité... Souvent, étrangement, son raisonnement absurde tombe juste : le barbu, selon nos valeurs, est un type bien. Le fait que je sois barbu n'a bien sûr aucune influence sur la manière de voir de ma douce. Et tout aussi certainement, les Talibans sont l'exception qui confirme la règle.

  • La chanson engagée

    J'écoute la chanson de Dominique A « Rendez-nous la beauté, le monde était si beau et nous l'avons  gâché » ça me dit quelque chose. Ah, Voyons. Ces paroles fortes, cette dénonciation de la bêtise humaine, cet engagement sans compromis, cette révolte. où ai-je déjà lu ça ? Oui, ça y est : dans mes poèmes quand j'avais douze ans !