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kronix - Page 186

  • Les 7 révélations de l'ermite

    C'est bien parce que Baluchon me l'a demandé. (Ce qu'il faut que je l'aime cette petite...)

    Alooors, 7 révélations sur moi... On y va. je ne vois pas qui ça intéressera, mais bon :

    1/ J'essaie de devenir végétarien. Je ne mange plus de viande sauf les mercredis et les dimanches pour des raisons trop longues à expliquer ici, et sauf les jours que j'invite des carnivores ou que je suis invité par des carnivoires (pour ne pas "me la jouer").

    2/ Je ne regarde plus la télé depuis ce jour, il y a deux ou trois ans, que je n'ai pas réparé le câble d'antenne. Mais je continue de payer la redevance audiovisuelle. Pourquoi ? Parce qu'elle sert à financer les radios du service public, que j'écoute : France Musique, France Inter et France Culture. Et puis Arte, que je ne vois donc plus, mais que je continue d'apprécier.

    3/ J'essaie de noter TOUS les livres que j'ai lus. Pas facile, surtout quand on entreprend cette liste vers la quarantaine. J'en suis à près de 600. Un peu décevant en effet, j'espérais plus, mais si l'on considère que j'ai commencé à lire vraiment des livres vers 10 ans, cela fait plus d'un livre par mois en moyenne. De plus, précisons que dans le nombre, il y a tout de même de gros morceaux : Presque tout Hugo, la recherche..., la Bible et le Coran. Alors, je me permets de qualifier le résultat d'honorable. Sans comparaison avec certains de mes amis, mais honorable tout de même. (Et je ne compte pas la lecture des journaux, magazines, manuscrits de mes amis et le fait que j'adore relire et relire certains ouvrages).

    4/ J'essaie de noter TOUT ce que j'ai écrit. Entreprise tout aussi tardive et hasardeuse que la précédente. Je suis à peu près sûr du résultat depuis 1995 environ. cela donne : 6 romans, 3 longues nouvelles (des novelettes, selon la définition de Stephen King), 28 nouvelles, 6 contes pour enfants, 3 pièces de théâtre (dont deux musicales qui ont été jouées), sûrement plus de 1000 textes divers : articles, chroniques, discours, éditoriaux, billets, textes de commande, hommages, recueils, critiques, mémoires, sketches, etc., des dizaines de poèmes, 14 scenarii de longs et courts métrages -la plupart en collaboration-, 11 scenarii d'albums de BD (52 planches chaque) et 15 "one shot" de 2 à 10 planches chaque, peut-être une centaine de planches de BD à l'époque où je croyais savoir en faire, 2 scenarii de jeux vidéos... Et 3 romans inachevés.

    5/ J'essaie de faucher l'herbe de mon jardin depuis des jours, mais avec ce temps... A ce propos, je dis bien faucher, pas tondre. En short et débardeur, j'empoigne de mes mains gantées la faux ancestrale, et vliiiin, l'herbe s'incline devant moi. C'est beau et silencieux. Pareil pour le bois : pas de tronçonneuse. La cognée. Han ! Schtack ! Et les bûches s'affalent de part et d'autre du billot, dans un ralenti gracieux. Je ne vois pas comment on peut préférer la scie mécanique à ce geste de samouraï.

    6/ J'essaie de ne jamais m'énerver (je n'y parviens pas, surtout quand j'ai passé une demi-heure à taper ce texte et que je dois recommencer, parce que haut&fort ne m'a pas averti de la déconnexion).

    7/ J'essaie de ne jamais répondre à ce genre de test, mais bon, tout dépend qui vous y invite. Et puis, si "ce genre de test" fonctionne aussi bien, c'est que tout le monde adore parler de lui. Surtout un blogueur, par définition.

    Voallààà... c'est fait. Il faut que j'invite 7 autres blogueurs à présent. Je ne sais pas si j'oserai.

    Disons :

    Pascal

    Esteban

    Tinou

    Hector

    L'autre

    Céline

    LiLou

     

     

     

  • Bestiaire

    A la craie, sur un tableau noir, devant un restaurant :

    "Désormais, l'escargot sauvage a des cuisses de grenouilles"

     

    (il faut dire que le restaurant s'appelle, justement "l'escargot sauvage")

  • Proverbes perso

     

    Bon d'accord, ceux qui fréquentent Kronix depuis longtemps connaissent déjà, mais soyez indulgents, y'en a qui bossent...

     Abondance de nuits n’est pas bien

     

    Au royaume des cyclopes, les borgnes sont pas fiers

     

    Après la pluie, les escargots

     

    Chat brûlé vif ne craint plus rien

     

    Les bons comptes en banque font les bons amis

     

    Comme on fait son lit, il faut le défaire pour se coucher

  • On mérite de devenir celui que nous voulons être

    (extrait d'une lettre à un copain)

     "On a de ces passages, hein ? Vide total. Ah le malheur d’être conscient ! Lucidité trompeuse. On se voit plus sombre et médiocre qu’en vérité, mais on est certain que c’est la vérité. Autour, les autres partageraient une illusion dont on serait seul à percer l’artifice, persuadé qu’on est d’en être l’artisan, le seul artisan.

     

    T’ai-je déjà (oui, je t’ai déjà…) parlé de ma théorie de l’identité fabriquée, élaborée, et qui devient plus qu’une tentative d’apparence, mais l’identité que nous méritons ?

    De temps en temps, la créature vile et fade que nous avons laissée sur le bord de la route essaie de remonter à bord. Sauf qu’il n’y a plus de place pour elle. Elle rue, se braque, regimbe et tonne, n’empêche… Il est trop tard. Notre création a pris sa place. Il me semble que nous sommes souvent partagés entre cette mue abandonnée qui réclame son retour et la créature d’excellence qui est le schéma vers lequel nous tendons. Ca engendre de furieuses périodes de doutes, ce combat. Sauf que, merde, on mérite de devenir la personnalité que nous avons forgée, toute artificielle qu’elle soit.

     

    Bon, théorie, théorie… Je n’ai pas mon Brevet d’Etudes BHéLiennes, donc ça vole lourd, mais hmm, je me demande tout de même s’il n’y a pas du vrai dans mon petit bidouillage philosphico-provincial."

  • Reviens

     

    Au cours d'une émission, j'écoute Tronchet, auteur de BD, sur France Culture. Un collègue lui prête un crayon en précisant : « Il s’appelle reviens ». Or, chez lui, Tronchet a justement un taille-crayon, nommé aussi reviens. Il décide de les présenter l’un à l’autre. Emouvantes retrouvailles. Sont-ils frères ? Quelle destinée les a séparés et que vont-ils devenir, maintenant que le sort les a rapprochés ? Là, Tronchet se souvient que Jésus aussi s’appelait reviens. Serait-il le glorieux ancêtre d’une lignée aboutissant à cette étrange fratrie ? J’ai bien aimé ce délire.

  • A propos des "derniers jours d'un condamné" de Hugo

     Il y a quelque temps, suite à une lecture de ce livre, un ami m'écrivis pour me demander de réagir sur cette notion passée inaperçue chez Hugo, de la douleur des victimes. Hugo plaint et fait plaindre le sort du condamné, mais quid de la personne qu'il a occis, quid de ses proches ?

    "A propos de cette victimisation d’un meurtrier. Hugo, malin, a évidemment détourné la question dans le but surtout de tendre à l’universel. D’ailleurs, il s’explique : « Ce livre est adressé à quiconque juge. Et pour que le plaidoyer soit aussi vaste que la cause, il a dû, et c'est pour cela que Le Dernier Jour d'un Condamné est ainsi fait, élaguer de toutes parts dans son sujet le contingent, l'accident, le particulier, le spécial, le relatif, le modifiable, l'épisode, l'anecdote, l'événement, le nom propre, et se borner (si c'est là se borner) à plaider la cause d'un condamné quelconque, exécuté un jour quelconque, pour un crime quelconque »

    Ainsi, il s’épargne d’évoquer le sort de la ou des victimes, et de rendre antipathique son personnage principal. C’est facile. Pourtant, comme toi, j’y ai pensé. C’est bien triste, se dit-on, mais il n’en serait pas là, si…

    Là, je me demande si l’anecdote de l’autre prisonnier, celui dont l’histoire rappelle celle de Jean Valjean, galérien récidiviste, n’est pas là pour donner un point de vue là-dessus. Les meurtriers (à moins qu’ils ne soient fous, ce qui est une autre affaire, tu seras d’accord), ne sont pas meurtriers par nature ou par goût, mais par la succession des circonstances, aggravés parfois (mais parfois) d’une absence d’exemple moral (mais qu’y peuvent-ils ?). Un vol mineur, une condamnation, de mauvaises fréquentations, un vol plus grave, la brutalité comme seule langage, la nécessité comme morale de l’existence, et voici notre meurtrier prêt à passer à l’acte. Le libre arbitre a de ces limitations dictées par l’exercice de la survie.

    Alors, que doit-on punir, et comment ?

    Chez Robert Badinter (d’après un texte de 1971 sur l’affaire Buffet et Bontems), s’il est acceptable que la famille d’une victime réclame vengeance, au nom de la souffrance des siens (et comment raisonner un père dont la fillette a été massacrée de la manière la plus sordide ?), la condamnation à mort, dans notre société, est décision de justice, elle est donc la réponse de la loi au crime. Nous sommes alors dans un registre différent de celui qui voudrait trouver une équivalence entre le crime et la punition, et dont la loi du talion fut le modèle. L’équivalence est impossible. La mise à mort, même de la plus cruelle manière, ne soulage personne, n’apporte aucune réponse. Hugo renchérit sur le propos de Badinter (par antériorité si je peux dire) en déniant le pouvoir d’exemplarité de la peine de mort (Badinter rappelle que parmi ceux qui hurlaient « à mort » au procès de je ne sais quel assassin, se trouvait Patrick Henri), et le prétexte de la sécurité de la société « Vous objectez qu'on peut s'échapper d'une prison ? faites mieux votre ronde », résume Victor.

    Ce qui subsiste enfin, si l’on a écarté le spectre des souffrances des victimes, si l’on dénie tous les bons arguments qui réclament un bon sang rouge, c’est la barbarie. La société accepterait de vouloir la mort de quelqu’un ? Elle endosserait le rôle du tueur, elle accepterait de perpétrer l’horreur qu’elle condamne ? Pour quel résultat : prolonger ou avérer un état de sauvagerie tellement répandu que ses avatars officialisés n’effraient plus ? On voit bien quel royaume de paix et de sérénité la peine de mort engendre dans les pays qui la pratiquent : Chine, Etats-Unis, Irak, Yémen…

    Je dis cela, sachant que tu es convaincu qu’il fallait abolir la peine de mort, mais préoccupé de ne pas oublier l’horreur des souffrances des victimes.

    Cette abolition pose des problèmes nouveaux. Je pense souvent au cas Guy Georges. Il y a quelque temps, à l’époque où j’avais une télévision, un document racontait l’histoire de ce meurtrier en série, et montrait le point de vue des parents des victimes. Des jeunes femmes, parfois à peine plus âgées que ma fille. Aujourd’hui, Guy Georges est en prison, oui, mais il est marié, peut avoir, pourquoi pas, des enfants. Tandis que les parents de ses victimes, parfois trop âgés, n’auront plus de descendance. Cette projection d’un bourreau dans son propre avenir, par progéniture interposée, alors que les familles qu’il a endeuillées n’ont plus d’avenir, est terrible, et nous met violemment face à nos capacités de pardon. Oui, on voudrait une vengeance, on voudrait qu’il payât. Mais surtout, qu’il ne s’en sorte pas mieux que ses victimes. Hugo n’avait pas prévu ce cas de figure. Quel récit aurait-il tiré de cette autre injustice ?"

  • Vaticination

    Lu dans un livre de 1973, qui fait le point sur les développements de l'histoire du monde depuis 1946, cette phrase péremptoire, écrite en capitales pour marquer l'assurance de l'auteur :

    LA CHINE N'EST PAS ET NE SERA JAMAIS UNE SUPERPUISSANCE.

     On parie ?

  • Je voudrais...

    Dans une librairie, cela commence souvent par "Je voudrais...", mais cela peut finir moins bien.

     

    "Je voudrais Faust de Goette" (bien prononcer Go-ète. C'est mignon.)

    "Je voudrais Les confections" (demande formulée par un étudiant en 1ère L, incapable de se souvenir de l'auteur de ces fameuses "confections".) Il s'agissait des Confessions, de Rousseau.

    "Je voudrais le Clan des Otaries" (fameux roman en plusieurs volumes qui évoque le Japon médiéval).

  • La bonté dans la beauté

    Il y a de la bonté dans la beauté, étymologiquement.

    Beau est issu du latin bellus, qui est un diminutif de bonus (bon). La réminiscence est sensible dans l'expression bellum est traduite par il est bien de. Bellus qualifiait surtout les femmes et les enfants, avec la valeur de joli, mignon, charmant, ne s'appliquant aux adultes que par ironie (dictionnaire Robert historique de la langue française). En raison de son caractère affectif, bellus l'a emporté sur pulcher et decorus, qui qualifie la beauté parée.

    Il y aurait donc dans la beauté une forme de bénéfice à s'y trouver confronté. Et pour cela sans doute, une recherche pour s'y trouver confronté, et obtenir ainsi un bénéfice.

    Se faire du bien. La beauté nous fait du bien, non ?

  • La beauté et le cri du cochon

     

    Dans toute beauté, il y a du tragique (extrait de notes de préparation d'un apéro-philo)

    Anecdote des paysans au salon de l’agriculture assistant à un concours de cris de cochon. Reportage radio sur France Inter en 2007.

    Un type s’est entraîné toute l’année pour imiter au mieux les cris du cochon. Les paysans apprécient, applaudissent, critiquent en connaisseurs. Vient l’heure du cri du cochon mourant, l’épreuve la plus difficile et la plus spectaculaire. S’élèvent des cris terribles, déchirants, qui saturent les micros. Un des paysans s’adresse à son tout jeune fils, qu’on imagine pâlissant : « Eh oui, c’est dur, mais c’est ça, c’est la vie. » La prestation est jugée exceptionnelle à l’unanimité. Une expression vient, reprise plusieurs fois tandis que l’interprète vocifère dans les haut-parleurs : « C’est beau. ». C’est dit avec sérieux, avec l’assurance de personnes qui savent la difficulté, qui apprécient le défi et la qualité de l’interprétation. Qu’est-ce qui était beau dans ce spectacle ? Je crois qu’il s’agissait de la dimension tragique de la mort du cochon, et dont l’imitateur avait su rendre les nuances avec réalisme, qui élevait l’exercice au niveau de la beauté.

    Il m’est venu à l’esprit que dans toute beauté, il y avait une part de tragique. Un sentiment de fatalité devant la fragilité de la vie. C’est peut-être ce qui distingue la sensation esthétique du « joli »  de l’expérience plus profonde de la beauté.

  • Le distrait

    Je la croise. C'est une ancienne journaliste qui a changé de métier, elle travaille dans l'enseignement aujourd'hui. Elle vient dans ma direction, les bras chargés de sacs lourds. Elle s'arrête à ma hauteur, s'approche de moi très près en disant "bonjour". Un peu surpris, parce que nous ne sommes pas à ce point intimes, je m'arrête également, lui fais la bise (cela nous était arrivé, si si, il y a longtemps...) et j'entame la conversation "alooors, qu'est-ce que tu deviens ?" "ben, toujours au lycée machin, j'essaie de passer des concours... Et toi ? " "Ohbenmoi... "

    Dix bonnes minutes de discussion médiocre sur le temps qu'il fait et le travail qui blabla. Bientôt, on ne sait plus trop quoi se dire et je mets fin à notre conversation. On se salue (pas de bises encore), et... elle peut enfin entrer chez elle !

    Je m'étais arrêté sur le pas de sa porte. Son approche, que j'avais analysée comme un désir de lier conversation, était juste le dernier mètre qui la séparait de son appartement. Son appartement que mon insistance à bavarder de tout et de rien lui interdisait de pénétrer.

     

  • Dernière lecture. Premières impressions

    Un point sur la dernière séance de lecture du Baiser de la Nourrice, samedi 26.

    Le public était plus que restreint, mais ceux qui étaient venus, qui étaient là depuis le début, ont écouté avec attention (malgré mes craintes : j'étais persuadé d'avoir perçu de l'ennui à certains moments, on m'a assuré que non) la lecture effectuée par Jean Mathieu, Dominique Furnon, Jean-Luc Lavrille et moi-même.

    La lecture en public d'un de mes romans est une première pour moi, et elle fut suivie d'une autre nouveauté : un débat. La première fois qu'un public réagit, questionne, échange, propose, analyse, projette... un moment bouleversant pour moi. L'occasion d'expliquer ma démarche, de décrire le processus, la maturation d'un projet littéraire, tenter de formuler ce qui fut longuement élaboré dans le silence et la solitude... ce que je n'aurais jamais cru devoir délivrer, soudain libéré par l'attention intelligente des autres. C'est un grand bonheur et un grand honneur d'avoir vécu cela.

    Il est possible que de cette première découle d'autres événements, mais restons prudents, nombre de projets ainsi lancés n'aboutissent à rien.

    Retour à présent au silence économe de mon travail, devant l'écran. l'écriture est avant tout une méditation.

  • Voyage au bout de la nuit

    Céline - folio Gallimard, 1952 (édition de 2007, avec le dessin de Tardi).

     

     

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    Ca a débuté comme ça.

    (...)

    De loin, le remorqueur a sifflé ; son appel a passé le pont, encore une arche, une autre, l'écluse, un autre pont, loin, plus loin... Il appelait vers lui toutes les péniches du fleuve toutes, et la ville entière, et le ciel et la campagne, et nous, tout qu'il emmenait, la Seine aussi, tout, qu'on n'en parle plus.

  • Le baiser de la nourrice

    La troisième et dernière partie du baiser de la nourrice, sera lue ce soir, samedi 26 mai, à partir de 19h30, à Saint-Haon le Châtel, au Castel des Arts, par Jean Mathieu, Dominique Furnon et Jean-Luc Lavrille.

    La lecture (d'une durée d'une heure trente environ) sera suivie d'un débat.

    Entrée libre, évidemment.

  • L'iliade

    Homère.

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    Chante, déesse, la colère du Péléide Achille, pernicieuse colère qui valut aux Achéens d'innombrables malheurs, précipita chez Hadès les âmes généreuses d'une foule de héros, et fit de leur corps la proie des chiens et de tous les oiseaux -ainsi s'accomplissait la volonté de Zeus- depuis le moment où, sitôt après leur querelle, se séparèrent l'Artide roi des guerriers, et le divin Achille.

    (...)

     Et c'est ainsi qu'ils eurent soin de célébrer les funérailles d'Hector dompteur de chevaux.

     

    Nota bene : ce qui nous rappelle que, dans l'Iliade, il n'est question que de la colère d'Achille, point de l'enlèvement d'Hélène, ni du cheval de Troie. Autant d'événements, certes donnés en référence dans plusieurs dialogues de l'Iliade et de l'Odyssée, mais jamais décrits ici, faisant partie de la tradition orale, "rédigée" par les boins soins de Virgile et de (à vérifier) Hérodote.

     

  • Les versets sataniques

    Salman Rushdie - Pocket Plon, édition 1999.

     

     

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    Pour renaître, chantait Gibrel Farishta en tombant des cieux, il faut d'abord mourir.

    (...)

    J'arrive, répondit-il, et il se détourna du paysage.

     

    Anecdote au passage : le jour que j'allais acheter ce livre, dans une de ces grandes surfaces qui les vendent comme ils vendraient des brosses et des slips, le jeune vendeur qui me renseignait s'est précipité vers le rayon "ésotérisme". Je l'ai remercié, l'assurant que je me débrouillerais, le suppliant de ne pas perdre de temps avec moi.

  • Middlesex

    Jeffrey Eugenides -éditions de l'olivier, 2003;

     

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    J'ai eu deux naissances.

    (...)

    J'avais perdu le sens du temps, heureux d'être rentré chez moi, pleurant mon père, et songeant à ce qui m'attendait.

     

     

    (Jeffreyx eugenides est l'auteur de Virgin suicides. Middlesex a reçu le prix Pullitzer en 2003.)

  • Salammbô

    Gustave Flaubert - Classiques français, édition de 1993.

     

     

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    C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar.

    (...)

    Ainsi mourut la fille d'Hamilcar pour avoir touché au manteau de Tanit.

     

     

  • Des femmes qui tombent

    Pierre Desproges - Point virgule, 1985.

     

     

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    Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu'on n'assassine pratiquement pas.

    (...)

    Catherine Rouchon ferme la malle à double tour, dans un geste un peu rageur, possessif et jaloux, pour tous ces souvenirs de lui qui pourraient s'envoler.

  • Le baiser de la nourrice

    Samedi 19 mai, de 17h30 à 19 h, puis dimanche 20 mai, de 14h30 à 16 h, à Saint-Haon le Châtel (42), les excellents Jean Mathieu et Dominique Furnon entreprendront la lecture d'un de mes textes : le baiser de la nourrice.

    Le sujet du baiser de la nourrice est l’adaptation des bandits aux systèmes tyranniques. Les individus, parmi les plus cyniques et les plus amoraux, se débrouillent mieux dans cette atmosphère, parce que les dictatures voient le triomphe des crapules.

    Le baiser de la nourrice est conçu comme  un livre-avalanche, un texte-éboulement, qui glisse du premier au dernier mot, une idée succédant à une vision, une pensée imbriquée dans une sensation, le tout amalgamé de telle sorte au sein d’une syntaxe complexe, que le lecteur doit se retrouver au milieu d’une page en se demandant à quel instant, à quel instant précis, il a pu passer d’une nappe de brume décrite comme une bouche fascinante, à la peur du regard de collègues de bureau représentés en animaux de zoo (oui m’sieur !).

    Le baiser de la nourrice vise l’asphyxie, le récit comble les pages à de rares exceptions près, les phrases s’éternisent, meurent d’elles-mêmes, s’épuisent et épuisent la lecture. Pour les mêmes raisons, pas de renvois, pas de chapitres, pas de saut à la ligne.

    A mon sens, jusqu'à la démonstration que m'en fit un soir Jean Mathieu, je croyais ce texte impossible à lire à haute voix. Jean m'a donc prouvé le contraire, il m'a même révélé des nuances que j'ignorais avoir placées !

    Qu'il soit ici remercié. A l'heure qu'il est, je suis fébrile et inquiet. Surtout, y aura-t-il suffisamment d'auditeurs, pour ne pas transformer cette lecture en un long cri âpre dans le désert ?

    Nous en reparlerons ici, quoi qu'il advienne. Et si vous saviez comme je suis fier... au moins autant que je suis angoissé.

     

    Donc : Première partie, samedi 17 h 30, cour de l'Hôtel Pelletier - Deuxième partie, dimanche 14 h 30, castel des Arts. Saint-Haon-le-Châtel.