Il s'était rasé la barbe, excédé qu'on le confonde avec sa sœur jumelle.
kronix - Page 82
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A un poil près
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Occasion
Pour votre grand-mère, si vous voulez, j'ai le même cercueil moitié moins cher. Mais évidemment, à ce prix, c'est une seconde main.
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Le plouc
On me précise, certain de me faire plaisir : « et puis, vous voyagerez en compagnie des autres écrivains, ce sera l'occasion de faire connaissance »... Mais, c’est que les écrivains, je ne sais absolument pas quoi leur dire, moi !
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Le fait accompli
Je me suis arrêté de travailler pour mieux travailler, nous sommes d'accord. Ces jours-ci confirment que, plutôt que considérer ma mise en disponibilité comme un choix, il faut avoir à l'esprit que les nombreuses sollicitations de rencontres et l'accélération des chantiers d'écriture actuels seraient incompatibles avec un emploi du temps de salarié. En fait, le choix, je ne l'avais pas. Ou alors si, un choix absurde : fermer la porte à la vie.
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Hum
Normalement, ça vient tout seul. Il suffit de poser quelques mots et le reste s'enchaîne sans difficulté. Au bout de quelques phrases un sens apparaît, et j'obtiens un billet de Kronix. Mais, comme on le voit ici, ça ne marche pas à tous les coups.
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En comparaison
Parfois, je considère l'ensemble des moments où je me suis comporté comme un sale con, et je les mets face au comportement permanent de certains. Je m'en trouve soudain -valablement bien qu'artificiellement- valorisé.
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Bénis
Toutes ces langues, le merveilleux apport de toutes ces manières de penser, de toutes ces visions de la vie, ces cultures incroyablement variées, la richesse humaine infinie des parlers et des littératures du monde... Et on nous présente l'épisode de Babel comme une malédiction divine ?
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D'autres que moi
Je leur envie cette légèreté, non pas que l'écriture soit pour eux un produit de l'insouciance, qu'elle ne constitue pas un enjeu, mais elle leur est naturelle, évidente, comme leur est sûrement évident d'être aimés d'une femme. Alors que c'est pour moi un cataclysme, un bouleversement, une stupeur. L'écriture a chez moi cette puissance, elle m'oblige à la vénération, à la prudence, à la lutte et à l'effort. Elle me confronte à la peur de tout perdre.
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Exoterrestres
Après cela, ce sera fait et oublié, une fois que nous nous serons dépris du sol, quand le vide nous aura aspirés et qu'un temps vaste ouvert devant nous aura conduit les pas d'autres humains vers des ailleurs tellement phénoménaux que du sol ne subsistera pas même le souvenir. Alors, ce sera oublié, oui, nos cultes et nos élans, nos inquiétudes tournées vers le premier ciel, nos peurs liées à la première terre. Ceux qui suivront seront autre chose, inconnaissables, inconcevables. Différents et neufs, enfin.
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Œuvrer
Pas fonder une œuvre maçonnée de pierres inaltérables, mais au moins architecturer brindille après brindille une forme aboutie, quelque chose qui dirait : le sens de son travail était cela, ce qu'il avait à dire c'était cela. Et puis le processus est si laborieux, encore alenti par les effets de la mélancolie et du manque de confiance, que je crains de ne laisser à la fin qu'une ébauche de nid ouvert aux vents, vite désarticulé, réduit à rien avant que de prendre sens.
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Marche plus vite, connard !
L’invective est lancée depuis la vitre ouverte d’une voiture qui passe. J’ai le temps de lever le regard et de découvrir un joli minois de jeune femme, hilare, à l’unisson des autres passagers dont je devine la présence à l’arrière, sous la forme d’épaules et de têtes sombres qui tressautent. C’était purement gratuit et inoffensif, bien sûr, et pas dirigé spécialement contre ma petite personne. J’ai pourtant ressenti la brûlure de l’humiliation, quoique brièvement, et j’essaie de me raisonner. Ce n’est rien, c’est idiot, un truc de gamins. N’empêche. Je me demande ce que j’ai fait pour provoquer cette insulte. Et puis je repense au livre que je tiens en main. « Connard » ? Ben oui. Je ne pouvais être qu’un de ces intellectuels, un peu pédé sûrement, un peu marginal, jamais satisfait de rien, un de ceux qui se prennent la tête sur des machineries inutiles, imbus d’eux-mêmes, un de ces intellos qu’on moque à la récré, qu’on évite dans les soirées, à qui on passe la bite au cirage à l’armée. J’ai poursuivi mon chemin en serrant le livre plus fort contre moi.
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Pas à un paradoxe près
La reconnaissance des autres a cet effet imprévu de faire douter de soi, et cela proportionnellement aux louanges accordées.
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Sidéral
J'ai vu E.T. l'autre soir à la télé. Ça m'a rappelé qu'un vaisseau spatial avait oublié un extraterrestre dans un pré à côté de chez nous quand j'étais gamin, comme dans le film. Sauf que lui, il ressemblait à une énorme pile de crêpes au fromage. Il avançait par petits sauts. Il essayait de communiquer avec mon frère et moi en émettant de petits cris aigus. Mon frère a découvert un trou dans la pile et a planté une cigarette allumée dedans. L'extraterrestre a éclaté comme n'importe quel crapaud. Bon. Après, je ne sais plus. Je crois qu'on est allé retrouver notre voisin qui trafiquait sa mob.
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Du passé en préparation
Avec toi, ma douce, ces longues journées de la fin de l'été où nous partageons notre amour de la littérature, construisent déjà un passé imprégné de joie.
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Bon de sortie (bis)
Et donc, pour ceux qui l'aurait loupé malgré mon rappel, en ce jour de sortie, le beau billet de monsieur Cachard à propos du livre dont auquel que c'est le mien.
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Bon de sortie
Tiens, j'ai un livre qui sort aujourd'hui.
S'il vous procure un peu de plaisir, tant mieux, et profitez-en : je vais travailler silencieusement pendant quelques années à présent.
Oh et puis, tiens, cadeau :
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Les effets
Au bout du compte, nous n'aurons rien produit de durable sinon nos actes de bonté.
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Apercevoir les couleurs d'une époque révolue
Je vais avoir un peu de retard sur mes autres lectures, cette année...
La Révolution Française, Furet et Richet
La reine Marie-Antoinette, Pierre de Nolhac
Revue Versalia N° 4 et 9
Le hameau de la Reine, Thierry Deslot
Monsieur Nicolas, Rétif de la Bretonne
Les nuits de Paris, rétif de la Bretonne
Les hommes de la liberté, Claude Manceron (les trois volumes)
Vie et destin de l'architecte de Marie-Antoinette, Patrice Higonnet
Histoire de France, 1789-1815, chez Belin
Origines de la France, Taine
Histoire de France, Michelet
Histoire de la vie privée, de la révolution à la Grande Guerre, Philippe Ariès et Georges Duby
Journal d'une reine, Evelyne Lever
1789, recueil de textes et documents, ministère de l'éducation nationale
Blancs et bleus dans la Vendée déchirée, J-C Martin
De 1789 à 1815, Souvenirs et portraits, Edmond Biré
1789, l'année sans pareille, Michel Winock
Robespierre et la Révolution, C. Marand-Fouquet
La bibliothèque bleue, littérature de colportage, Lise Andries-Geneviève Bollème
La vie quotidienne en France au temps de la Révolution, J-P Bertaud
Histoire et dictionnaire de la Révolution Française, Tulard, Fayard, Fierro
Dix-huitième siècle, A Malet
Mémoires de Mme Campan
Yzernay au cœur de l'histoire, tome 1, G Michel
Revue du souvenir vendéen, N°s 1 ; 241 ; 257
Les insurgés de Dieu, P Poupard
Histoire de Chanteloup-les-bois en Anjou, A H Hérault
La chouannerie et les guerres de Vendée, N Meyer-Sablé
Le cimetière des martyrs d'Yzernay. A H Hérault
Paysans vendéens, Comte de Chabot
Turreau et les colonnes infernales, E Fournier
Les démons de la vertu, E Durand
Sur la Vendée militaire, les textes de Reynald Secher. Il sent le souffre, mais comment en faire l'économie ?Les conférences d'Henri Guillemin
Voir aussi les mémoires de Brave Langevin (guerre de Vendée)
Lettres ou mémoires du capitaine Bouveray (armée de Mayence)
Le petit Trianon, histoire et description, G Desjardins
Et quelques romans, pour la chair :
Quatre-vingt-Treize, Hugo
Cadio, Sand.
Les Onze, Michon -
Pause
Je pars pendant quelques jours sur la piste des colonnes infernales de Nicolas Haxo. Kronix va se reposer pendant ce temps, je le sais bien, allez, mais il ne faut pas lui en vouloir. Si je ne le nourris plus, le bestiau dépérit. Je reviens. merci de votre patience.
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Près de rentrer
La première critique savante de l'Affaire des vivants fut publiée en septembre de l'année dernière par un lecteur et écrivain de mes amis, Laurent Cachard. A l'époque, discrétion oblige, cette approche anticipée avait contraint son auteur à user de codes : L'A. des V. pour l'Affaire des Vivants, et C.C. pour dire mon nom. Nous sommes aujourd'hui à une semaine de la sortie du livre en librairie et j'avais envie que son article soit, de toute façon, le premier. Mais le magazine PAGE m'a devancé.