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kronix - Page 81

  • L'une et l'autre

    A la fête du livre de Saint-Etienne, en octobre, je serai sur le stand de la librairie l'une et l'autre. Marie Marcon parle de son coup de cœur : "L'Affaire des vivants". C'était sur France 3 Rhône-Alpes, hier.

  • Tranquillou

    Moi, vendredi dernier : « La mise en musique des textes fonctionnait à merveille, ça donne envie de faire tout un album, non ? »
    Jérôme : « Allez, c’est parti, envoie les textes ! » (une formule plus élaborée mais vous avez le sens du propos, là)
    Oliv', la semaine dernière : « J'ai un projet de court animé avec toi et François costumés en guerriers barbares, ça te dit ? »
    Moi : « Ah ben ouais, super ! » (je m'exprime de façon assez triviale, parfois...)
    Cédric, tout à l'heure : « Je reprends les projets BD. Je me remets sur Cortés, il faut qu'on revoit le design des persos des Nefs de Pangée, il me faudrait un scénar sur une histoire de pirates, il faut qu'on se voit pour le projet jeunesse (top secret), et je vais reprendre le dossier Enthéide... »
    Moi : « Oui, ben tranquillou bilou, je vais bosser ce Week end, je suis en dédicaces mais je devrais pas être débordé » (mon langage devient de plus en plus trivial)
    François, la semaine dernière : « Pour Minotaure, il faudrait que ce soit une sorte de rêve suspendu, quelque chose d'abstrait... de musical et d'abstrait ; »
    Moi : « Oh, c'est une très bonne idée, ça, François ! Je m'y mets tout de suite. » Le même, le même jour : « J'ai un projet de série télé sur (sujet top secret), ça te dirait de bosser dessus ? »
    Moi : « Passionnant, ça ! je m'y mets. »
    Moi, avant-hier : « Daniel, laisse tomber pour le roman que je t'ai passé. Il faut que je le reprenne. A la réflexion, quelque chose ne va pas. Par contre, si tu peux me faire un retour de lecture... »
    Daniel : « D'accord, je vais le relire. Je te dis ça. »
    Frédéric, il y a un mois : « Les Nefs de Pangée, pas compliqué : J'adore. Je te rappelle pour en parler plus précisément. »
    Moi : « ... »
    Philippe, lundi : « Ne prends pas trois ans à écrire ton prochain roman, ne te laisse pas oublier par ton éditeur. Un conseil entre nous. »
    Moi (in petto)  « D'accord, il a raison, allez hop, je m'y mets. »
    Vincent, hier : « Je peux t'indiquer quelques éditeurs si tu veux, pour ce roman, là... »
    Moi : « Oui, je l'ai entièrement réécrit, je ne sais pas, merci, je vais peut-être le proposer, mais il faut quand même que je jette un nouveau coup d'œil... »


    mais vous savez, il m'arrive de refuser du travail, aussi.

  • Extrait

    On l'a cueilli sur le bord du chemin, pas loin des roues du carrosse, ou était-ce une calèche découverte, un de ces attelages légers qui prenaient de l'Angleterre le goût de la vitesse, ou encore une lourde berline, tonitruante, à trois paires de chevaux, énorme, de ces attelages que rien n'arrêtait, qui fonçaient dans les rues précédés de fantassins endurants ou de chiens immenses, jetés en avant-garde pour affoler la populace qui devrait s'écarter vite si elle voulait échapper à la mort aveugle lancée au galop derrière eux. C'était aux franges d'un petit bourg anonyme. Il y avait cet empressement de gueux accourus comme ils font à l'entour de toute pompe sait-on jamais, des fois qu'une bénédiction et quelques écus tomberaient des bourses, des fois que la manne fuserait parmi le crottin, semé avec une pareille désinvolture du cul des chevaux ou de la paume des dames – avec un soulagement moindre dans ce dernier cas – ou agglutinés là seulement pour voir, tant c'est beau, tant c'est un spectacle tout cet apparat, les cavaliers chamarrés, les postillons en livrées impeccables, la brillance des harnachements, le tonnerre des chevaux bien bouchonnés et des essieux bien graissés, des fers solides qui font gicler la caillasse.

     

    Extrait d'un roman (sans titre pour l'instant) en cours d'écriture.

  • La démocratie au travail

    Contre la démagogie anti-parlementariste des Chouard, Soral et autres Le Pen ou Dieudonné, pour se rassurer sur le fait que les élections sont utiles et le travail des députés passionnant et sérieux, je ne vois qu'une solution et elle n'est pas compliquée : suivre de bout en bout le travail des commissions de l'assemblée sur LCP. Mais, bien sûr, ça demande du temps, un effort intellectuel, ça demande au téléspectateur d'être sérieux et concentré. En fait, ça demande au citoyen ce qu'il exige de ses élus. Mais il est toujours plus facile et plus rapide de critiquer.

  • Voir grandir

    On te rassasiera. On va t'en foutre, tu verras, jusqu'à la glotte. Tu vas en bouffer. Tu vas en crever. On va te goinfrer de tout ce qu'on fait, parce qu'on ne sait que faire. On ne sait que faire, depuis qu'on a décidé qu'on savait faire. On ne sait plus défaire, on ne sait plus refaire, on fait. On fait. On fait partout, beaucoup, on fait on fait, on fèque, on défèque, il faut tout le monde pour absorber tout ça, et tous ensemble, malgré tous nos efforts, on n'en peut plus, on est gavés, on est repus, on crie grâce, n'en jetez plus, ça va comme ça. Mais on ne sait pas faire, on s'affaire, on s'enferre, on s'enterre, on continue de faire.

  • Pod cast

    Juste pour le plaisir, parce que, rien à faire, je ne m'en lasse pas. Le génie de Jérôme Bodon-Clair à l'œuvre (et vous imaginez bien les envies de projets qu'une telle performance peut faire naître). C'est en cours, d'ailleurs.
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  • Se sortir les doigts

    J'explique donc que pour moi , un roman est une longue stratification, que les personnages prennent relief et profondeur dans le temps de l'écriture, que mon prochain roman, à peine commencé, va me demander deux, trois, quatre ans. Mon interlocuteur, fin observateur de la vie littéraire depuis plus de trente ans me dit « méfie-toi que ton éditeur ne t'oublie pas, pendant ce temps-là ». La réflexion me frappe. Oui, finalement, maintenant que j'ai tout mon temps disponible et si je travaille à fond, il est bien possible que je le torche en un an, un an et demi, ce bouquin...

  • Les grosses mains dans les poches, avec des bretelles

    Je suis aujourd'hui à Lyon, au milieu d'un aréopage d'écrivains de premier ordre, où je vais parfaire mon image d'auteur rustique. Pensez à moi.

  • Reconnaissance

    Il y a les lecteurs, fidèles ou ponctuels, attirés dès le premier roman, il y a longtemps, ou découvrant un dernier opus avec l'envie immédiate de connaître les précédents, les lisant l'un après l'autre et m'écrivant, me témoignant leur joie. Et puis il y a ceux qui ne m'ont jamais lus, ne me liront sans doute jamais, mais me félicitent pour les articles parus dans la presse nationale. Une de ces deux catégories m'est essentielle.

  • Voir grandir

    Tandis que tu m'enveloppes de bien, je sens monter l'engourdissement des haines. Je n'y peux rien. Je mesure ta force, toute de parfum et de calme, mais on accumule pour toi des orages vénéneux. Je vois grandir les choses qui nous emporteront. Des haines aux griffes tendues par la fenêtre. Mais je refuse de te penser comme une proie, tant que je suis là. Alors je te berce, rien n'est advenu. Tu as le temps. Reste endormi je te prie, sans autre souci qu'une faim qui mûrit.

    Tu serais dormant toujours, et moi sans inquiétude. Tu serais ma créature épargnée. Le monde aurait fait une pause. Le monde aurait fait une trêve. Je n'ai que le bouclier de ma tendresse. Aucune arme que ma prière. Laissez dormir mon enfant aux mains rondes et vides. Il n'a pas rejoint le camp des ogres. il n'a pas d'ambition, ses nuits ne sont pas hantées par la dévoration des autres. Il dort.

  • En musique

    Un petit rappel pour ce soir, avec une maquette (ce n'est qu'une maquette, le mixage est perfectible), de ce que Jérôme a réalisé spécialement pour la lecture de "Nos Futurs", à la Médiathèque de Roanne, à partir de 19 heures.


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  • Tant pis

    Tant pis, nous resterons à l'abri. Tant pis. Aveugles, sourds, autruches, pas indifférents mais égoïstes, pas détachés mais conscients d'être impuissants. Allez au massacre, faites-vous mal, vous nous avez assez fait comprendre que nous ne pouvions plus rien. Vous ne nous épargnerez pas, je le sais, mais venez tard, laissez nous un peu de répit. Que nous soyons repus de tous nos festins quand vous viendrez enfoncer la porte.

  • Vendredi soir, à Roanne

    flyer lucifer.jpgLa médiathèque de Roanne présente, vendredi 12 septembre à partir de 19 heures, une soirée exceptionnelle autour de "Lucifer Elégie" suivi de "Nos Futurs", recueil paru cette année aux éditions Sang d'Encre.
    Une exposition des illustrations originales de Corie Bizouard servira de cadre à une lecture d'extraits, ponctuée des créations musicales de Jérôme Bodon-Clair.
    La lecture sera suivie d'une rencontre avec l'éditrice, l'illustratrice, le musicien, et moi.
    La soirée s'achèvera autour d'un pot de l'amitié.

    Quand je dis une exposition d'illustrations de Corie, il faut comprendre aussi qu'elle a, pour l'occasion, créé d'autres œuvres, toutes superbes, qui s'ajoutent aux dessins libres et élégants déjà produits pour le livre, qu'ils soient publiés ou pas.

    Quand je dis que l'éditrice sera là, il faut préciser que Jackie Platevoet viendra avec les petits bijoux qu'elle édite sans désemparer depuis des années. Et que c'est un régal.

    Quand je dis que Jérôme ponctuera la soirée de ses créations musicales, il faut savoir que l'artiste a composé vite fait (et très bien fait) des thèmes nouveaux, enregistré et mis en musique quelques textes, et que c'est superbe (écouter ci-dessous). Juste pour l'occasion. J'ai trouvé le résultat tellement beau que, bon sang, il va falloir qu'on en fasse quelque chose.


    podcast

    Quand je dis que je serai là, attention, il faut comprendre que j'aurai une nouvelle coiffure. Aha !

  • House concept

    Après son séminaire consacré à la communication, la sorcière avait revu entièrement le concept et ne pouvait que se féliciter du résultat. Sa maison en pain d'épices et sucre d'orge attirait beaucoup plus d'enfants que la version précédente, en feuilles d'épinard, racines de salsifis et haricots.

  • C'était bien

    Lecture_Chez_Christian_2014.jpgHier soir, chez l'ami Christian Degoutte, c'était fête, sympathie, chaleur et bonne humeur. Christian, auteur lui-même, avait invité Alain Crozier et moi-même pour lire des extraits de nos dernières productions. Une trentaine de personnes s'étaient déplacées, tout était de douceur et d'attention, de bienveillance, comme nos hôtes, Christian et Laura. Grand merci à eux.
    Une lecture du même genre s'était déroulée il y a quelques années, ce devait être vers 2006 peut-être, et l'auteure invitée était alors la talentueuse et sincère Nathalie Potain, disparue depuis. Christian a souhaité ouvrir la soirée par un rappel de son passage ici. Il a lu un passage de La Gniac, roman vif et sonore, charnel, poétique. Ce n'était pas un hommage pesant, bien au contraire, cela disait qu'il reste de nous quelque chose. Sur l'herbe, dans la lumière d'un chaud soleil de fin d'été. C'était bien. Vraiment.

     

    Photo Christian Degoutte

  • L'instit'

    L'instituteur a imposé l'achat d'une télévision aux parents de la seule enfant de sa classe qui n'en possédait pas. Il est triomphant : « tu te rends compte, ils n'avaient pas de télévision, à notre époque ». « Pourtant » ajoute-t-il, la gamine est intelligente, hein, elle joue de la flûte traversière, c'est la plus brillante de la classe, elle lit beaucoup... Mais elle était malheureuse par rapport à ses petits camarades, elle se sentait à part. Nous sommes estomaqués : Mais justement, il fallait inverser le propos, démontrer aux autres enfants qu'on peut vivre sans la télé, que peut-être même, c'est cette foutue machine et l'abus d'émissions débiles qui leur embourbent l'intellect. Mais non, l'instit' a préféré le nivellement par le bas, il n'écoute pas nos remarques, il ne perçoit pas notre désolation. Pour lui, l'essentiel, c’est qu'un foyer soit désormais rentré dans la norme civilisée.

  • A propos de Marc Lévy

    Une pièce à verser au dossier de Marc Lévy, par ailleurs conspué en tant qu'auteur, y compris par des gens comme moi. Bref : ma douce fut une libraire appréciée dans ma petite ville, et malgré cela, sa minuscule librairie fut un jour menacée de déposer le bilan. Elle eut la surprise de recevoir un mot de Marc Lévy,  alors célèbre et bestsellerisé depuis longtemps. Prévenu de cette petite tragédie, il lui proposait de venir, à ses frais, signer dans sa boutique pour donner un coup de main. La librairie a hélas fermé entre-temps, mais enfin, l'intention était là, et je suis sûr que la promesse aurait été tenue.
    Vous connaissez combien d'auteurs, gonflant le torse quand il s'agit de défendre les librairies indépendantes, capables de faire un tel geste ?

  • Encore une histoire de poils

    Hercules, the Rock, YakOn apprend que tel acteur d'un récent film hollywoodien est affublé d'une fausse barbe réalisée en poils de testicules de yak. Cette information cocasse mérite cependant d'être complétée par la manière dont le précieux postiche a été collecté. Je voulais ici rendre hommage à Everett Wood, jeune stagiaire sur le film, qui devait arracher par touffes lesdits poils pendant le sommeil de l'animal. Everett avait été sélectionné pour son aptitude à la course. Car le yak est sensible et vindicatif.