Il faudrait, maintenant que le temps est venu
Et que je suis assis devant mon clavier
Revenir sur hier, conter par le menu
La rencontre à Gilly, par le monde enviée,
De Cachard, écrivain, et d'un lecteur ami :
Chavassieux, de son nom, un auteur lui aussi.
Je ne me souviens pas, pourtant, avoir promis
D'écrire un compte-rendu, mais enfin le voici :
C'était bien, c'était chouette, on y retournera
Chez Marielle à Gilly, où j'ai laissé Laurent
Parler, dire, expliquer et lire ce qui sera
La lecture désormais des nombreux adhérents
De la Médiathèque où nous étions reçus.
Je n'en dirai pas plus car je suis fatigué
Mais pour tous les absents et pour tous les déçus,
Sachez que sur son blog, Cachard a travaillé.
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Le chat empoté
Notre chat est si gros qu'il ne sait pas précisément où il commence et où il finit. Ainsi, il met soigneusement les quatre pattes dans la litière et fait ses besoins hors du bac. Ou alors il est un peu con.
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Et de deux !
Ce soir, à partir de 18h30, la Médiathèque de Gilly-sur-Isère nous accueille, Laurent Cachard et moi, dans le cadre d'une première « carte blanche à Christian Chavassieux » (si si, ne prenez pas cet air surpris), événement qui devrait être reconduit chaque année, jusqu'à ce que, je ne sais pas, j'arrête d'écrire par exemple, ou que l'équipe de ce lieu change (choisissez en fonction des probabilités statistiques. Moi, je n'ai envie ni de l'un ni de l'autre). Une soirée qui débutera par la présentation de la nouvelle sélection Lettres-frontière. Sélection qui fut, en 2009, la cause de notre rencontre, Laurent et moi, et le début d'une amitié.
Les moments proposés par Marielle Gillard et son équipe sont toujours riches et intelligents, soigneusement organisés. La valeur ajoutée, ce qui les rend vraiment extraordinaires, c’est l'humanité et le bonheur qui se dégagent de ces instants. On a envie de les prolonger, de revenir. D'ailleurs, j'y reviens, chaque année, toujours émerveillé de bénéficier d'une telle attention, d'une telle gentillesse. Mon plaisir de partager ce bonheur avec Laurent multiplie si c’est possible, celui de retrouver Gilly.
La soirée sera consacrée ensuite à Laurent Cachard. Nous parlerons beaucoup de son dernier ouvrage, La troisième jouissance du Gros Robert, mais je veux aussi faire parler l'auteur sur son parcours, sur l'écriture, sur son engagement dans l'écriture et ses choix concernant cet engagement. Toute sa production sera évoquée, y compris ses textes de chansons. Et une lecture de la première nouvelle de son dernier recueil, sera produite par une troupe théâtrale. Personnellement, je pense que vous devriez venir.
Sur une idée de Laurent Cachard, nous avons commis ensemble une sorte de petit caprice, un recueil édité par Thoba's (qui publia « J'habitais Roanne »), intitulé Réversibilités, deux textes scrupuleusement équilibrés, calibrés à 1600 mots chacun, où nous parlons l'un de l'autre. L'idée est de les offrir aux auditeurs venus ce soir. Une raison de plus pour nous rejoindre.
Et puis, je me tâte encore (parce que je viens en train et que c’est lourd) : il se peut que j'apporte le dernier catalogue auquel j'ai participé. Il s'intitule « Venise au XIXe siècle, une ville entre deux histoires ». La commissaire de l'exposition, Camille Perez, a bien voulu me confier la rédaction de deux textes et de plusieurs notices. Elle a ensuite accepté que ces textes y figurent. Le catalogue est beau. Ce serait une façon, en donnant un exemplaire à la Médiathèque, d'un peu remercier de me faire cette confiance sans cesse renouvelée.A ce soir.
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Demain
Je vous en dis plus demain, mais notez déjà le rendez-vous, si vous êtes samedi soir du côté d'Albertville... ou à Gilly, carrément.
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Savoir-vivre
Sa maman lui répéta de se tenir bien droit sur sa chaise. Et qu'elle fut électrique ne changeait rien.
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Travails
Il n'est pas question que de travail dans Travails. Il est question des incertitudes, de la naïveté d'être un jeune garçon. La première épreuve de la vie, le boulot, la première rencontre avec les adultes, hors du contexte familial. L'émotion et le désarroi face à des femmes monumentales et troublantes, des bandits de catégorie C, des patrons, des chefaillons en nœud papillon, des crêpes reblochon-banane et des camarades. Et pour traiter de tout cela, Bougel, il aime pas la poésie qui fait des périphrases, il aime pas les alexandrins. Enfin, là, il peut pas. Là, la versification est brute comme un coup de clé et serre pareil, serre le motif au plus juste de son expression. C'est pile, ajusté, sec, du beau travail de manard qui usine au millimètre. Comme l'annonce Christian Degoutte en quatrième de couverture : « c’est un homme à son établi ; un manuel de la pensée qui serre le temps entre ses outils ». On avait eu un aperçu en prose de la main calleuse avec laquelle Hervé Bougel raconte la vie, et surtout la vie au travail, dans « Les Pommarins ». Dans ce livre, l'auteur prenait le temps, enveloppait une phrase pourtant déjà hachée, tendue, tout en énergie, mais enfin, le lecteur avait la place de respirer. Avec Travails, on retrousse les manches, on respire un bon coup et vas-y, coltine-toi les heures de taf et les pauses au café avec les gars ou le cinoche. Je dis taf et cinoche pour faire genre, mais en réalité, monsieur Bougel évoque le travail en atelier et les cinémas incendiés, pas de raccourcis argotique pour mieux faire sentir le cambouis (sauf celui de sa mob). C'est tout en angoisse rentrée, en beauté, en fascination devant le monde qui s'ouvre. C'est pas les heures passées au guichet de Pôle Emploi qui vont nous fournir une poésie comme ça, enfin je pense pas, quoique. Tiens, là encore, je vous le fais vite avec des absences de négations, mais pareil, pas le genre du poète Bougel. C'est âpre et cru, d'accord, mais personne n'oublie qu'on est dans de la littérature. Le filtre est là. Délicat équilibre entre sophistication et brusquerie des tranches de vie décrites. Il est fort, ce Bougel. Travails peut aussi se lire comme un manifeste de la poésie défendue par Hervé Bougel en tant qu'éditeur au Pré#carré. Une poésie en prise avec aujourd'hui, même quand elle parle d'hier. Vous comprendrez qu'il est impossible d'y trouver de la nostalgie.
Travails, suivi de Arrache-les-Carreaux. Hervé Bougel. Editions Les carnets du dessert de lune. 80 pages. 11 euros. -
D'en l'air
Homologuer un saut à la perche de 96 mètres allait poser problème pour la suite. Il était peu probable qu'un autre perchiste se retrouve encastré dans le train d'un hélicoptère au moment du décollage. Le perchiste, cependant, insistait, depuis son fauteuil roulant. Quant au pilote de l'hélicoptère, il proposait de créer une nouvelle discipline olympique : le saut à la perche par relais aérien.
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Note 1770
Etait-ce la tonsure du bidasse ? L'accoutumance à l'humour de chambrée ? Ce film, vu entre camarades de régiment, m'avait fait éclater de rire. J'en avais mal aux côtes, j'avais été asphyxié de rigolade pendant toute la projection. A la première perm', je me hâte d'emmener ma fiancée de l'époque voir ce bijou. Et je me retrouve, consterné, devant un film indigent, stupide, grossier, affligeant, insupportable. Je n'ai jamais aussi bien ressenti et compris le phénomène d'abrutissement généré par un groupe.
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Dans la bulle
Dans les BD que je lisais, enfant, des personnages criaient parfois : « Au sec ! » et je me demandais ce que cette injonction à se mettre à l'abri pouvait bien signifier. Notamment quand un soldat subissait un bombardement en plein désert. Bref, il m'apparut enfin que « au sec » était suivi de trois petits points et que « au sec... » était la forme interrompue de l'exclamation « Au secours ! », qu'une bombe ou un autre incident brutal avait tronquée. Certaines BD perdirent immédiatement de leur mystère.
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Tenue de travail
En slip et en marcel à mon clavier. Je découvre que l'inspiration n’est pas liée à la décontraction de la tenue.
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Lecture, mode d'emploi
Ce soir, à partir de 18 heures, au jardin médiéval de Saint-Haon-le-Châtel (Loire), débuteront les 24 heures de lecture traditionnelles. 24 heures pour lire, chaque année, une œuvre majeure de la littérature. Depuis une douzaine d'années, 96 lecteurs se relaient jour et nuit, pour déclamer un grand livre, d'un seul et même souffle choral. Cette année, c'est « La vie mode d'emploi » de Georges Perec qui nous rassemble. La lecture est bénévole, l'audition est gratuite, chacun est là pour le plaisir et l'hommage.
La dernière page, si vous avez suivi le principe, sera lue dimanche à 18 heures. Ensuite, une petite promenade dans les rues du village en compagnie de Claude Burgelin, spécialiste de Perec, conclura l'événement. Venez nombreux. Et si vous en éprouvez le besoin irrépressible, sachez qu'on a encore besoin de quelques lecteurs pour les passages nocturnes vers 4 heures du matin (mais enfin, rassurez-vous, il y a tout de même au moins un brave qui assure). En cas d'intempérie ou de fraîcheur excessive, auditeurs et lecteurs pourront se mettre à l'abri chez Jean Mathieu, en face du jardin médiéval. -
Le surdoué
Un couple et une poussette. Dans la poussette, un tout petit enfant, un bébé, répète en criant : « Papa, j'ai tout vomi, papa, j'ai tout vomi ! » La mère admirative : « Il parle bien, hein ? »
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Le cauchemar
Quand il est entré dans la boîte, on l'a d'abord trouvé sympathique. Cette façon de dire « bonne année » n'importe quand sauf en janvier, c'était rigolo. Mais quand on a compris que c'était sa seule blague, quand on a vu surtout qu'il la continuait obstinément chaque semaine, et ce depuis onze ans maintenant, un certain abattement s'est produit. Je crois qu'il y a eu une tentative de meurtre. Enfin, le voici devenu chef de la boîte. On fait le dos rond, on ronge notre frein, on patiente. On attend le mois de janvier pour souffler un peu. L'autre jour, tout fier, il est entré dans le bureau en s'exclamant : « Joyeux Noël ». Il se marrait. On s'est regardé, consternés. On s'est dit que plus rien ne l'arrêterait maintenant. Lundi, tu vas voir qu'il va lancer « sacré mardi, hein ! » ou le jeudi « ça va comme un lundi ». Il peut en faire des milliers comme ça, infatigablement. Infatigablement !
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Dérouler
Essayez de modifier un aspect des choses et tout bascule dans une caricature comique du quotidien : utilisez une boule de bowling pour jouer au golf et une balle de golf pour renverser des quilles, et vous verrez ce que je veux dire.
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Mauvaise pente
Les pyramides, quand on y songe, quel échec ! Toutes ces tentatives pour faire tenir ces constructions sur la pointe et qui sont toutes, inévitablement, retombées sur leur base comme des culbutos.
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Pensons chaussons
Bien qu'il soit ourlé, doré, rebondi, généreux, le chausson aux pommes n'est pas ma viennoiserie préférée. Je voudrais bien théoriser là-dessus, mais je vous entends déjà bâiller.
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Comme un camion
Avons-nous appris à trouver les volcans beaux ou le sont-ils, intrinsèquement ?
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Changer de chaîne
En Grèce, ils ont peut-être déjà fermé les bibliothèques, mais personne ne s'en est ému ?
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Kronix du soir
Comme je suis en retard aujourd'hui, pour la peine, je double.
Sous le vent
Tous ces somptueux voiliers dans la rade ! Et qu'il faudra sortir un à un à grand renfort de remorqueurs, quand la fête sera finie.
Proverbes à une lettre près
Malin comme un linge
Fort comme un truc
Sérieux comme un Jap -
Ach !
Il y a eu un malaise quand papy a grogné « la guerre, on dit la guerre c'était dur, oui, bon. Mais c'est surtout à la libération qu'on a souffert ». Disant cela, il caressait la chevelure de mamy en soupirant.