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actu - Page 14

  • Rencontre Lettres-Frontière

    Amis Genevois ! Ce soir, à 19 heures, la médiathèque municipale Minoteries, à Genève nous reçoit, Xochitl Borel et moi, tous deux heureux lauréats du Prix Lettres-Frontière, pour une rencontre, la première de l'année, animée par Sita Pottacheruva (que j'avais eu le plaisir de découvrir en 2009, pour le Baiser de la Nourrice et qui fait le merveilleux métier de "guide cyclo-littéraire !). Autant d'occasions d'être heureux.

  • 2769

    Chers lecteurs de Kronix. Je ne vous ai pas prévenus parce que j'en fais seulement le constat : Kronix a sournoisement abandonné sa discipline quotidienne. Voyez le nombre de billets ci-dessus et comprenez que je fatigue.

    Cette pause (en tout cas, ce ralentissement dans la fréquence) sera l'occasion de réfléchir à la fonction et à la pertinence d'un blog.

    Merci de votre fidélité et de votre compréhension.

    A bientôt.

  • 2758

    La dernière ligne droite sur l'écriture de La Grande Sauvage. Par dernière ligne droite, entendez encore un mois d'écriture, avant de retravailler l'ensemble du manuscrit pour veiller aux équilibres, à la dynamique de l'ensemble, au traitement de chaque aspect, le relief des personnages, etc. Enfin, je discerne la lumière, là-bas. J'approche. Je ne sais trop dans quel état d'esprit j'étais quand j'ai entrepris ce roman. Le projet s'est modifié, entre le moment où j'étais tenté de me gausser de la superficialité de l'ancien régime en racontant la vie de fermiers qui faisaient de la figuration dans le hameau de la Reine, à Versailles, et celui où se sont imposées les notions de fanatisme et de reconstruction, parce qu'une certaine actualité est venue s'immiscer dans le processus.
    Avant d'en avoir fini, j'ai supprimé déjà plusieurs passages, sacrifié quelques personnages qui n'étaient là que pour ma satisfaction personnelle. L'idée est de réduire le volume final. Je voulais écrire un roman court. Ce ne sera pas le cas, hélas. Il dépasse dores et déjà L'Affaire des Vivants, et menaçait de se hisser au niveau du volume des Nefs de Pangée avant que je me décide à cette opération de chirurgie salutaire. Faisant cela, je rêvais d'une version avec bonus, comme les DVD de films en offrent la possibilité. Il y aurait, en appendice, les scènes coupées du roman. Ce n’est guère envisageable. Je me dis que Kronix pourrait avoir cette fonction.
    En tout cas, en mars, quand j'en aurais fini, y compris avec un glossaire que je crois devoir écrire à la suite du roman, comme pour L'Affaire..., je profiterai de mon passage au Salon du Livre de Paris (c’est confirmé), pour livrer mon manuscrit à mon éditeur, avec deux mois d'avance sur mon propre planning et quatre d'avance sur le sien. Ne voyez pas cette annonce auto-satisfaite comme une anecdote : une telle avance signifie que je peux, avec mon éditeur, travailler le texte pour l'améliorer encore, et préparer très en amont sa sortie. L'enjeu est le suivant : ce livre doit me permettre de maintenir mon statut d'écrivain en 2018. Vous imaginez que ce projet m'importe assez pour me sentir tout le courage nécessaire.

  • 2756

    Des balles, des peurs, de la mort et de la cruauté. Et en regard, n'empêche, ni pogroms, ni foules haineuses, mais un peuple qui dit : on va continuer d'aimer la vie et de l'aimer ensemble. C'est très très rare, mais il m'arrive d'être fier d'être Français.

  • 2752

    Donc, pas de publication majeure cette année. La Grande Sauvage sortira en 2017, Minotaure sera créé au Théâtre de Roanne dans un premier temps, en 2017 également, et Voir Grandir, ce récital de textes mis en chansons par Jérôme Bodon-Clair, ne sera produit qu'en 2017, lui aussi. Du coup, ce sera exagérément chargé. C'est dommage, j'aurais aimé qu'au moins un de ces axes de création trouve un aboutissement cette année, puisque de mon côté, tout est écrit. C'est ainsi ; on ne décide pas tout.
    En attendant, côté publication, ce sera très calme disais-je ; il y aura tout de même un joli recueil sur l'utopie, édité par les excellents Moutons électriques. J'en reparlerai avant sa sortie.
    C'est surtout grâce aux rencontres consécutives au coup de cœur Lettres-frontière pour l'Affaire des Vivants, que mon emploi du temps va se remplir. Je serai :
    le 26 janvier à la Médiathèque de Genève-Minoteries,
    le 4 février à la Médiathèque d'Annemasse,
    le 3 mars à la Médiathèque de Saint-Cergues,
    Les 12 et 13 mars pour un salon du livre à Villefranche-sur-Saône,
    le 18 mars à la Médiathèque d'Allonzier-la-Caille,
    (et/ou normalement : au Salon du Livre de Paris sur le stand des Indés de l'imaginaire)
    le 24 mars, à la Médiathèque de La Part-Dieu (Lyon), pour évoquer avec Aurélien Delsaux notre travail sur les romans en cours. Nous sommes tous deux bénéficiaires de bourses d'écriture de la DRAC et c’est à ce titre que nous nous exprimerons. Débat organisé par l'ARALD et animé par Danielle Maurel (qu'on aime),
    le 1er avril (oui) à la Médiathèque d'Arenthon,
    les 7/8 et 14/15 avril, je serai à Paris par procuration, sur la scène du Théâtre du Point-du-Jour, pour une série de représentations de Pasiphaé,
    le 9 avril, à la Médiathèque de Mégevette,
    le 30 avril, à la Médiathèque de Thonon,
    le 19 mai, à la Médiathèque de Saint-Etienne (je ne sais plus laquelle, je préciserai en temps utile),
    le 27 mai, à la Médiathèque des Houches,
    les 3 et 4 juin, pour la traditionnelle carte blanche organisée par la Médiathèque de Gilly-sur-Isère. J'aurai le plaisir et l'honneur de recevoir et de présenter Christian Degoutte et Emmanuel Merle, des auteurs qui, des auteurs que... pour qui il faudra que je trouve les mots, voilà,
    le 11 juin, à la Médiathèque de Saint-Haon-le-Châtel, pour une petite « causerie » autour de 10 œuvres choisies dans le domaine des arts plastiques.
    C'est tout pour l'instant.

  • 2744

    Paco sous la lumière

     

    Couv_Paco_LC.jpgEncore une très belle livraison de la maison d'édition stéphanoise Le Réalgar, en cette fin d'année.

    En une soixantaine de pages, Laurent Cachard, (auteur de Valse, Claudel chez le même éditeur et de tant d'autres textes poésies et romans, souvent présentés ici), s'efface pour donner la parole à Paco de Lucia, immense musicien de flamenco disparu en 2014. Il prévient : c'est une fantasia, un livre amoureux, que les puristes rangent leurs anathèmes, que les vétilleux veuillent bien s'abandonner à la confiance (d'ailleurs, on devine derrière le texte, l'appareil documentaire mis en œuvre, le souci de précisions techniques dans tous les aspects du jeu, un grand soin qui devrait satisfaire les gardiens du temple). Il s'agit de partager une passion ancienne et sincère. L'auteur a choisi d'entrer avec respect dans le monument pour lui faire raconter sa vie à la première personne, un monologue intérieur adressé à son fils. Diego avec qui il jouait au foot sur une plage de Cancun, Diego qui lui tient la main pendant que le guitariste se laisse gagner par la sensation de partir, foudroyé par une crise cardiaque à l'âge de 66 ans. Une soixantaine de pages extrêmement denses, riches de références, de noms, de termes musicaux, parce qu'il y a tant à dire pour un aficionado, et parce que le temps se précipite, toutes les heures de la vie se concentrent dans ces derniers instants. On apprend ainsi que Paco est parti pour l'Amérique à l'âge de 12 ans, avec son frère Pepe, qu'il a côtoyé, là-bas les plus grands, enregistré avec les stars du flamenco exilées à New-York, et qu'on le considéra très vite comme le musicien qui assurerait la relève. Plus tard, on tentera de lui coller l'étiquette vague de « fusion », déjà appliquée au jazz par exemple, mais Paco ne veut revendiquer que sa démarche qui est de « transposer les inflexions du chant dans la guitare, seul élément qui caractérise mon jeu ». Avec José Camaron qu'il admire (mais avec lequel il est fâché, ce sera sa grande blessure), il est un créateur, un découvreur, un inventeur, il intégra le son sec du cajon, découvert au Pérou, percussion que tout le monde adopta ensuite, il fit jouer des saxophonistes, des bassistes, des harmonicistes, autant d'instrumentistes non traditionnels pour une culture nourrie de rituels. Ses officiants s'effrayèrent à l'idée, sans doute, de perdre cette grâce qui doit « présider au jeu », cette force (« le goût du sang dans la terre ? ») qu'est le mystérieux et intraduisible Duende que l'auteur, dans un véritable tour de force, parvient à nous faire ressentir (nous, pauvres cartésiens). 
    On sent chez Laurent Cachard la constante préoccupation de tout mettre en œuvre pour au moins cerner les contours du mystère d'un être hors du commun, énigme pour lui-même, et cela produit un de ses textes les plus forts et les plus accomplis. Mais ce n'est pas la seule raison.
    Paco est un livre de la reconstruction, le long mûrissement qui l'a mis en œuvre, les raisons de son écriture et l'élan qu'il va désormais permettre à son auteur, sont des arcanes intimes dont rien ne sera dévoilé ici, mais le lecteur doit savoir que le livre qu'il tient entre ses mains est un moment essentiel dans le parcours littéraire de Laurent Cachard. S'il était plus tard, s'il était trop tard, (si on osait) on pourrait quasiment parler de testament, ou d'une sorte de fin de boucle entreprise avec son premier opus édité (car il existe, nous confie l'auteur, un lien entre ce livre-là et son premier). De même, si « le flamenco a toujours eu peur de la mort, tout en la chantant », le daemon, l'esprit du flamenco, l'essence de cette musique, peut se décrire comme un cycle. Musicien, tu accompagnes, « tu recommences, jusqu'au remate. Tué deux fois. (…) en musique, on fait tourner, continuellement, à force, on finit par croire que la vie est pareille. » Paco ainsi a vécu entre deux plages, l'une pour sa naissance, l'autre pour sa mort, entre deux eaux, Entre Dos Aguas, un morceau qui durera le temps qu'il doit durer, cette durée-là, que personne d'autre ne connaît, le maestro, le maître, maître alors de son destin, la contrôle, seul. L'auditeur n'en sera quitte qu'une fois le voyage accompli. Et la boucle est bouclée, il est l'heure de revoir sa vie, d'en tracer un bilan en forme de courbe donc, et de s'interroger sur ce l'on transmet. « Ce fut parfois dur d'être Paco », se dit-il en repensant peut-être aux 10 heures quotidiennes de guitare imposées par son père dès l'âge de 9 ans (« serrer les dents, libérer les notes »), ce que Paco saura épargner à son fils. Il devine que ce sera dur d'être le fils de Paco, plus dur que d'avoir été le fils de Lucia, le nom de sa mère, adopté comme nom de scène. Paco espère son fils assez fort pour devenir lui-même. « j'aurais bien aimé voir Diego me dribbler encore », songe-t-il simplement. Une vie sacrifiée à son art, mais dont il ne souhaite pas qu'elle soit une charge pour ceux qui suivront. C'était son affaire. L'Andalou « ne sait rien de la masse et de la revendication, il est seul face à sa souffrance ». Les solistes sont seuls, même au cœur d'un orchestre. Même quand il s'agit de faire renaître, à l'unisson, les jardins d'Aranjuez.
    Le final du livre cause un surcroît d'émotion au terme d'un texte qui en est riche. Il prend la forme d'un épilogue où Paco revit sa participation au célèbre concierto de Rodrigo. "Et quand je me revois avec l'orchestre symphonique, je ressens l'impression, encore, d'être la partie d'un tout sans lequel on est rien."
    Cette conclusion est le signal du regain pour un auteur que l'on a hâte de voir reprendre la grande symphonie littéraire entreprise il y a quelque temps. Ses aficionados attendent.

    Paco, Laurent Cachard. Editions Le Réalgar. 65 pages ; 8 €. La couverture est le détail d'une toile signée Claude Poty.




  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    " s’il n’y avait qu’un livre à découvrir cette année, je vous dirais sans doute que c’est celui-là !" conclut l'auteur de la chronique courte mais stimulante. Celle de cet E-maginaire, datée d'hier, titrée "dernière ligne droite avant Noël" où les Nefs figurent en tête et sont le coup de cœur de l'année pour le chroniqueur. Merci à ce lecteur (cette lectrice ?).

  • 2728

    "L'Affaire des vivants" va continuer d'exister un peu en 2016, grâce au prix Lettres-Frontière et aux rencontres qu'il va inspirer aux médiathèques partenaires. En attendant, de temps en temps, des lecteurs le découvrent par hasard, et continuent à l'apprécier.

  • 2724

    Les dictatures ou les régimes autoritaires sont peut-être des mutations inéluctables, des ponts critiques entre deux états de la démocratie ?

  • 2723

    Vers qui se tourner pour arracher cet écœurement ? Vers quel ailleurs diriger mon regard ? Et pleurer comme morte ma terre frileuse que je ne reconnais pas, mon antre, mon ventre, mon brouillard, mon pays.

     

    (billet posté il y a moins de deux mois, mais de plus en plus le reflet de mon état d'esprit)

  • 2720

    Sa main touchait l'arbre qui allait le sauver, quand il comprit que 40 % de son poids l'entraînait vers l'abîme. Impossible de se défaire de cette mauvaise graisse, elle fait partie de lui. Ah, s'il en avait fait du muscle !

  • 2719

    Attend tranquillement l'annonce d'un nouveau massacre. Dans les urnes, cette fois. A voté, histoire de faire un pied-de-nez à tous ceux qui trouvent ça inutile tout en découvrant qu'on a mis en place pour eux des systèmes qui ne leur conviennent pas.

    Chacun a ses raisons, après tout, je m'en fiche. Je crois faire ce qui doit être fait.


    En tout cas, hier, à la Médiathèque de Fleury, c'était très agréable. Il y avait du monde. Des têtes nouvelles, des amis. Je crois que j'ai été un peu soporifique. J'ai lu des passages de La Grande Sauvage, qui ont suscité quelque gourmandise. Parfait. Des livres, des rencontres, un public venu remplir la salle, des discussions autour d'un pot, ensuite.

    En fait, je sais pourquoi je vote.

  • 2718

    Et une petite pensée pour les Américains, juste histoire d'être polis, non ?

  • 2717

    Aujourd'hui, à partir de 15 heures, j'ai le plaisir d'être invité par la Bibliothèque de Fleury-la-Montagne, en Saône-et-Loire. J'y évoquerai Les Nefs de Pangée surtout, mais aussi L'Affaire des Vivants, puisqu'il n'était pas encore paru lors de mon dernier passage dans les lieux, il y a deux ans. Je conclurai par une lecture d'extraits de mon prochain roman, à paraître chez Phébus : La Grande Sauvage.

    Entrée libre, petit pot préparé par les bénévoles, bonne ambiance et public en général assez nombreux. Je me prépare à un agréable moment. Je vais faire en sorte que ce soit réciproque.
    Il ne sera fait aucune remarque aux personnes qui sont venues pour seulement écouter, et il se peut même qu'on les remercie d'être venues.C_Chavassieux_Fleury_Les Nefs-2015.jpg

  • 2716

    Bon, envoi d'un dossier de subvention à la Région aujourd'hui. Il ne se passe pas deux mois sans que nous soyons  (« nous » : la compagnie NU), remis au rang des quémandeurs qui doivent solliciter leur prince. C'est un choix, assumons. Je rêve d'un moment de bascule où nous serions détachés des mannes publiques, car nous n'aimons pas dépendre des contribuables, n'allez pas croire. L'ennui est que nous ne pourrions créer sans cela. Faire travailler des professionnels coûte (très) cher, et nous avons renoncé à faire des spectacles de patins à glace avec paillettes ou des reprises de classiques ou de comédies célèbres. Pas que ce soit mal en soi, mais nous cherchons autre chose.
    Pourquoi, et depuis tout temps, existe-t-il cette défiance du public pour des spectacles qui, éventuellement, lui ferait passer un bon moment et, accessoirement encore, lui laisserait des souvenirs ? Contrairement à ce que pensait le plumitif de l'hebdo local, nous ne cherchons pas à être élitistes, nous aimons que nos créations soient partagées par le plus grand nombre. D'ailleurs, nos pièces ne sont pas ce qu'on peut appeler confidentielles, les salles sont pratiquement pleines à chaque représentation, alors que nous ne bénéficions d'aucune autre communication que celle des programmes des structures qui nous accueillent et un travail de réseau, mais le  rapport coût/recettes est tel que nous ne pouvons rien faire sans les subsides publiques. Subsides publiques qui, nous a-t-on fait comprendre hier, fondent drastiquement. Il faut donc que je précise que, si nous ne pourrions pas créer sans elles, nous faisons à l'économie malgré elles. A l'économie, c'est-à-dire que la faiblesse des budgets contraint les comédiens et les auteurs à travailler de façon militante, bien en deçà des véritables émoluments auxquels ils pourraient prétendre. Les seuls à être payés correctement étant les techniciens. Voilà, c'était pour ceux qui considèrent que le théâtre contemporain nage sur un océan d'argent facile et que les « intellos » sont privilégiés.

  • 2715

    Etat d'urgence. Deux mots pour lâcher les chiens, enfoncer les portes entrouvertes. Et les cons en redemandent, vont voter FN parce que l'urgence ne suffit plus, veulent qu'on les bâillonne, les assomme, les encage. Pas eux, non, les autres, tous les autres. Comprennent pas qu'ils seront chacun, tôt ou tard, l'autre de quelqu'un.

  • 2709

    LequipedeGilly_LF-Geneve_2015.jpgUn grand merci à la Médiathèque de Gilly-sur-Isère, dont le soutien ne s'est pas démenti depuis la sélection du Baiser de la Nourrice en 2009 pour Lettres-Frontière. Une des belles histoires d'amitié que ce prix a générées. L'occasion pour l'équipe d'affirmer qu'elle avait bien raison de "croire" en moi. C'est réciproque. Je crois en cette équipe et en l'énergie de sa responsable, Marielle. En bonus, la vidéo de mon discours, à la fin de l'article, où il est question, justement, de l'amitié.

  • Les Nefs de Pangée - Nouvelle critique

    Pas vraiment récente, la chronique de Phénix était passée sous les radars. L'article entame quelques secrets. Ne le lisez pas si vous voulez bénéficier de toutes les surprises du récit. J'avais rencontré l'auteur de cette chronique, qui m'avait déjà fait part de sa réticence sur l'idée d'une Pangée du futur. Je réaffirme ici qu'il s'agit d'une réalité scientifique. La Pangée future ne s'organiserait pas de la façon dont je la décris, mais l'accrétion des continents en un nouveau super-continent au terme de leur dérive, est une donnée. Les scientifiques l'appellent d'ailleurs "Amasia". Ce qui n'est pas mal non plus.

  • 2704

    Permettez-moi juste une pensée pour les populations civiles de Rakka, qui avaient réussi à se débarrasser du joug de Bachar Al-Assad, se sont retrouvées avec Daesh sur le dos, et prennent aujourd'hui des bombes coalisées sur la gueule.

  • 2700

    Au cours de la table ronde de l'Usage des Mots, à Genève, l'excellent Mathieu Menghini, modérateur du débat où j'étais en présence de Slobodan Despot, subtil colosse auteur de Le miel (et que d'incises et que d'incises !), me demandait en substance pourquoi je me trouvais être auteur d'une littérature du « quelque chose », plutôt que d'une littérature « du rien ». Sans citer Barthes, qui supposait que la littérature est le moyen par lequel nous tentons de nous représenter le réel, je dis d'abord que je vivais quelque part et que j'avais conscience du concret (prisonnier du concret ? C'est possible, je ne le nie pas). Ma littérature, supposais-je, est la conséquence de ce constat. Je n'ai pas le talent d'écrire sur rien, ou en tout cas, de faire semblant d'écrire sur rien (ce rien, qu'en vérité on ne peut concevoir, disons que, passé au filtre des mots, ce serait le subtil aménagement des creux de la vie, un esthétisme du doute, enjeu que je respecte, et manque à cette définition l'exemple d'un auteur, vous compléterez - qui a dit Bobin ? ; je pensais Duras), mais surtout, me vint brusquement à l'esprit que ma possible littérature « de quelque chose », a pour cause le besoin, la nécessité d'élever mes récits à la hauteur des mythes. Pas une prétention, je le redis, mais une nécessité, pour ainsi dire le moteur de mon écriture. Que le but soit atteint ou pas, je ressens le besoin d'embrasser un thème et d'en cristalliser les aspects sous la forme d'un conte mythologique. Ce en quoi, Slobodan Despot m'approuva. Nous avons donc un point d'accord.



    Et c'était la 2700e note, les poteaux !