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  • Aujourd'hui

    Il y avait la guerre. Elle allait durer des années. Ils espéraient qu'elle cesse un jour, ils étaient persuadés qu'elle cesserait un jour. Et nous voici, vivant cela. Nous adaptant au quotidien de cette guerre-là comme nos aïeux s'adaptèrent au quotidien de la leur. Sans grand espoir qu'elle finisse. Notre temps, désormais, est un temps de guerre. Et nous allons nous y habituer.

  • Demain

    Voyons, anticipons. Une coalition d'extrême-droite sera installée à l'exécutif. Les citoyens, libertaires, défenseurs des droits de l'Homme, etc. attachés aux libertés, devront affronter les effets de lois sur tous les fronts, on ne saura plus où donner de la tête. Assez vite, les premiers blocages apparaîtront, les premières manifestations, réprimées dans le sang. En moins d'un an, des camps pour opposants et d'autres, spécifiques, pour les musulmans, auront été construits un peu partout en France. Et là, nous saurons, nous verrons qui sont les justes d'aujourd'hui.

  • Utopique

    Dans Voir Grandir, une des chansons donne à entendre la voix d'un homme qui raconte à son bébé toutes les merveilles que le monde va lui offrir. « Je ne t'en dis pas plus, tu ne me croirais pas », dit le père, qui énumère les beautés de ce monde. La couleur de l'album est majoritairement optimiste, enfin j'ai essayé, en violant ma nature. Mais pour cette chanson, la première version a semblé un peu courte, et il m'a fallu ajouter des éblouissements à la liste de merveilles évoquées. Le mal que j'ai eu ! A chaque image survenue, je me disais : « Mais non, c'est pas vrai, ou ça ne le sera plus d'ici que tu grandisses, mon petit. » Si j'écrivais : « La barrière de corail » aussitôt, je me disais : en train de crever ; si j'écrivais « Les lucioles dans les arbres », je me mordais les lèvres : en train de disparaître. Etc. etc.
    Il s'est apparemment passé la même chose pour les auteurs de SF, sollicités il y a deux ans par une célèbre maison d'édition des littératures de l'imaginaire, quand celle-ci a proposé à des auteurs d'écrire des nouvelles sur l'Utopie. Avec l'idée que, pour une fois, il s'agirait d'une utopie « qui marche ». Résultat : Deux auteurs seulement ont réussi à se plier à l'exercice. Dont moi. Et quel mal j'ai eu, là aussi, pour imaginer des lendemains qui chantent ! Dans un premier temps, ce retour décevant a fait capoter le projet. Cette nouvelle devrait être publiée finalement (date non précisée), et vous verrez que, même en jouant le jeu de l'utopie qui fonctionne, elle n'est pas forcément optimiste. Le temps n’est plus aux utopies, le temps est au désespoir, au constat de la destruction dégueulasse de tout. Et, comme disait l'humoriste-écolo Marc Jolivet l'autre jour à la radio : « Je soutiens Nicolas Hulot parce qu'il fait le maximum, mais franchement, je n'y crois plus. C’est foutu. » Va énoncer des merveilles à tes gamins, maintenant, sans avoir l'affreux sentiment de leur raconter des conneries...

  • Au bout de la route

    couvauboutdelaroute2-page001-550x802.jpgJacques Josse est allé chiner dans les archives de la Camarde, a sorti le dossier "au bout de la route" et concocte en s'appuyant sur ce panorama ricanant de fins grotesques, stupides, terribles, une tragédie enlevée et sobre (je crois qu'on a notre lot d'adjectifs, là). C'est vif, superbe, ça laisse un goût de désolation. La mort, comme l'inspiration, comme le Roi dirait Michon, vient quand elle veut.

    Ce dernier opus des nouvelles publiées par la Galerie Le Réalgar, est superbement illustré par des gravures de Scanreigh (qui ne doit plus se souvenir qu'il fut mon prof aux Beaux-Arts il y a très très longtemps).

     

    "Au bout de la Route" Jacques Josse, 40 pages, 8 EUROS.

  • "Comme si tu étais là"

    Mes « Nefs » sont parties hier chez mon éditrice, après une énième relecture critique (on ne se refait pas). Maintenant, je m'octroie enfin une pose, avec lecture (L'inauguration des ruines, de Jean-Noël Blanc, aujourd'hui) et écoutes de documents qui m'intéressent. Je me régale notamment avec ces cours d'assyriologie du collège de France, offerts par la grâce du Net, à tout béotien qui voudrait se cultiver un peu. Le conférencier, Dominique Charpin, évoque dans son discours inaugural, une anecdote que je trouve magnifique : En Mésopotamie, le courrier fonctionnait très bien, et les bibliothèques royales retrouvées en conservaient un nombre impressionnant. Leur support presque indestructible a permis qu'elles nous parviennent en nombre. Les tablettes d'argile circulaient, transmettaient des informations sur le quotidien, les petites choses de la vie. Parmi les dizaines de milliers de lettres mésopotamiennes sur argile, l'une d'elles dit l'émerveillement d'un des tout premiers lecteurs (nous sommes au début de l'ère de l'écriture). L'auteur répond à la lettre d'un ami en lui disant notamment, que ses mots « faisaient comme s'il était là, à côté » de lui. Un étonnement, une jubilation semblable à celle que nous avons pu éprouver lors de nos premières conversations via webcam. Le pouvoir d'évocation de l'écriture, sa capacité à cristalliser une présence, malgré l'éloignement physique. Je suis très sensible à ces passerelles développées bénévolement par dessus des périodes immenses (là, on parle de -3800 ans BP). Et pendant ce temps, des crétins détruisent par le feu leur propre patrimoine.

  • Méta

    Et donc, grâce à Hélène Gestern,auteure de "Portrait d'après blessure", j'apprends que les interventions à la première personne dans "L'Affaire des vivants" ressortent de la métalepse narrative: "La narratologie qualifie de métalepses les diverses façons dont le récit de fiction peut enjamber ses propres seuils, internes ou externes. Gérard Genette y voit une « figure par laquelle le narrateur feint d'entrer (avec ou sans son lecteur) dans l'univers diégétique».

    Je vous laisse méditer là-dessus et je retourne à mes Nefs, qui, décidément, refusent de me laisser un peu de répit (et ça, je ne sais pas, ce doit être une prosopopée, je dirais).

  • Aujourd'hui, à Saint-Haon-le-Châtel

    C'est la seconde fois que la bibliothèque de Saint-Haon-le-Châtel me fait le plaisir et l'honneur d'une invitation. Et c'est toujours un joli temps de rencontre. Jean Mathieu animera ce moment prometteur (pour moi en tout cas), et nous réfléchirons ensemble sur les notions d'Histoire, ce qu'est la littérature relativement à la culture de masse, ce que c'est que d'écrire. Autant de sujets qui dépassent le seul propos de "l'Affaire des Vivants", qui a motivé cette invitation. C'est à 17 h, aujourd'hui, à la bibliothèque de SAINT-HAON-LE-CHÂTEL (Loire).

  • Paroles et plumes, ce soir.

    Ce soir, à 20h30, je suis l'invité du cercle de lecture « Paroles et plumes » de Saint-Germain-en-Laye (ville où j'ai déjà eu le plaisir d'être reçu en librairie et dont la bibliothèque pour tous m'accueillera le 10 février). Je ne serai pas seul. Un autre auteur, Hélène Gestern, sera présente pour évoquer son dernier roman « Portrait d'après blessure », paru chez arléa. L'intérêt d'une telle rencontre est, peut-être, qu'il n'y a pratiquement aucune passerelle entre son récit (l'incidence d'une photo de presse sensationnelle sur la vie d'un homme et d'une femme, et tous leurs proches), la forme qu'il prend, son style et le mien. Justement, je crois que ce sera enrichissant. On me dit d'avance qu'il y aura du monde, mais si vous voulez venir, c'est au 3 rue de la République, pas loin du RER.

  • Je suis chagrin

    Cette incompréhension apparemment irréductible entre ceux qui veulent pouvoir blasphémer si le cœur leur en dit, sans contraintes, et ceux qui deviennent hystériques dès qu'on s'amuse avec leur foi. Je dois  donc faire mon mea culpa.

    Je confesse que je me suis gaussé de Claude François, avant et après sa mort, et de la façon la plus cruelle qui soit. Je le regrette sincèrement. Si ça peut les soulager, j'invite tous ses fans à cracher sur le dieu des athées, ça m'apprendra.

  • Je suis Vivant

    Kronix est resté muet ces derniers jours. Beaucoup de choses très belles ont été dites, des choses très stupides aussi. Et pas mal de banalités. Ce n'est pas une critique, même des choses banales doivent être exprimées quand le choc rend les mots fébriles et maladroits. Aussi pertinent que je tenterais d'être (ce que je m'étais plus ou moins préparé à faire lorsque serait venu le temps de la parole), je ne pourrais qu'ajouter ma voix à toutes les autres. Je crois que tout a été dit.
    Tandis que les effets de ce traumatisme se poursuivaient en chacun de nous, la Compagnie Nu jouait sur scène. Tant de travail, toute cette énergie, alors que les esprits étaient sidérés, que le chaos nous était promis. C'était bien, c'était bon, mais combien ça semblait dérisoire. Dans le même temps, encore, je tentai d'ajouter quelques lignes à mon prochain roman. Je n'y suis parvenu qu'hier, tant l'écriture de fiction et les thèmes que j'abordais me paraissaient définitivement mis hors-jeu par la sauvagerie, par le chagrin, l'impensable et écrasant chagrin qui, de temps en temps, sans prévenir, rappelle les larmes depuis une source qui ne semble jamais pouvoir se tarir.
    Je voulais analyser, synthétiser, livrer ma vision des choses. J'ai renoncé. Que vaut mon regard ? Cependant, j'ai écouté tous les avis, toutes les failles, les pires récupérations, les plus beaux témoignages. Tout ce matériau, multiple, choral, polysémique, contradictoire, aurait pu m'embrouiller l'esprit, me faire confondre les choix et les urgences. Il n'en est rien. Tout est clair et simple.

    Nous sommes vivants.

    Pas seulement des créatures organiques qui se meuvent à la surface d'une quelconque planète, mais des êtres de pensée. Il arrive que ces créatures prennent des idées pour des pensées. Il arrive qu'elles meurent ou tuent pour elles.

    Je suis vivant,

    je veux ajouter de la pensée dans mes idées. Je suis vivant, je me nourris d'intelligence et de réflexions.

    Nous sommes vivants,

    il n'a jamais été aussi essentiel de proposer de l'intelligence, de défendre l'intelligence, de partager de l'intelligence, de promouvoir l'intelligence. Le mépris de l'intelligence qui se manifeste depuis des années, qui gonfle le torse et se satisfait de la bonne bêtise, si relaxante, et du bon sens, si évident, c'est d'abord lui, notre ennemi. C'est lui, le bourreau dont il faut arrêter le geste.

  • ...

    ...

  • Se faire éditer : la formule imparable

    Écrire est le problème, mais écrire n'est pas un problème, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai une certaine réputation de prolixité et si tous mes manuscrits étaient édités, ma foi, je pourrais me poser une demi-douzaine d'années avant de proposer un nouvel opus (donc, oui, vous avez bien calculé : il y a environ six romans non publiés dans mes tiroirs). Mais ça ne marche pas comme ça. D'abord, tout n'est pas publiable. Certains romans sont même dépassés une fois terminés, ils ne sont plus à faire, un autre s'en est occupé, en mille fois mieux. Ensuite (et voilà où je voulais en venir), pour répondre à la traditionnelle question : « Et après, vous publiez quoi ? » Il faut que tu saches, cher lecteur, que ce n'est pas l'auteur qui décide, mais l'éditeur et que, même quand tu es déjà publié depuis longtemps, même si tes livres ont été honorablement reçus, même si tu tiens dans la main une promesse écrite, c'est l'éditeur, ce partenaire fascinant, qui décide du sort de l'auteur et de son manuscrit.

    Il y a peu, je lisais dans un journal local, un article censé informer ses lecteurs sur les relations auteurs-éditeurs, et je lis, concernant les écrivains de ma région (je résume) : « Certains auteurs préfèrent une meilleure diffusion et choisissent un grand éditeur. » Donc, tu ponds le récit de la vie du boulanger de ton village, tu téléphones à Gallimard : « Bon, maintenant, j'en ai marre de diffuser mes plaquettes auprès de ma famille et de mes amis, alors, je vous envoie mon manuscrit. Démerdez-vous, faites-moi ça bien et envoyez-le dans tout le pays, OK ? »
    Je vous conseille de pratiquer comme ça. Surtout, après, vous me dites comment vous avez été reçus.

  • Noué

    Il m'est arrivé plusieurs fois de m'épouvanter tout seul en écrivant une scène, dans un roman. Les séances de torture dans Le Baiser de la Nourrice, une affreuse scène sadique vers la fin de Mausolées, m'ont parfois fait penser « mais il faut vraiment être malade pour écrire des choses pareilles ». Je suis allé assister à plusieurs répétitions de Pasiphaé et, disons-le tout net, la scène de « l'acte », en milieu de pièce, me remue à chaque fois, et à chaque répétition de plus en plus fort. Je suis ébahi par la violence contenue dans mon propre texte, son côté dérangeant (rien n'est montré, bien sûr), et complètement admiratif de l'engagement des comédiens. Notamment, pardon pour les autres qui font aussi tellement de merveilles, pour Aurore Pourteyron qui empoigne le rôle-titre avec un courage insensé. Après chaque répétition de cette scène-clé, alors que j'ai l'estomac noué, que j'ai l'impression d'être vidé, elle est prête à recommencer et moi, je me demande comment j'ai pu me permettre d'infliger ça à une femme. Le 9 janvier, au théâtre, il n'est pas impossible que des personnes n'en supportent pas d'avantage et quittent la salle à ce moment-là. Elles auraient tort : ce n'est qu'un début !

  • Pars, travaille !

    Le récit de Maryse Vuillermet paru à « La Rumeur Libre » est dans la lignée des œuvres des auteurs qui l'ont précédée dans cette impeccable maison, je pense à Patrick Laupin notamment. La force des textes choisis par Andrea et Dominique Iacovella réside dans leur sincère tentative de faire entendre la voix de ceux que la littérature ignore ou fait semblant de réanimer, le temps d'une fiction (le genre de choses qui m'arrive, soyons honnêtes).
    pars_travaille_maryse_vuillermet_cover.jpg
    Pars ! travaille ! Est le titre évocateur de ce livre singulier. Pars d'ici, de ce pays de peu, va gagner ta croûte, progresse, élève-toi. Ici, il n'y a plus rien. L'auteur a bien cru entendre ça, comme ses ancêtres italiens, dont elle retrace par bribes le destin au cours d'une enquête émouvante. Mais l'injonction est tacite, enfin on la reçoit, on croit la comprendre, on se dit que c'est l'évidence. On ne va pas rester dans ce patelin sinistre à polir des pipes ou enfiler de fausses fleurs sur des branches en plastique, à traîner dans les bars ou dans les rues que les commerces désertent.
    On part depuis toujours, quand la terre est pingre. Ainsi, les arrière-grands oncles, deux frères, Italiens, partis pour l'Australie, qui se séparèrent là-bas. Un seul reviendra. Aller sur les traces de celui qui n'est pas revenu, c’est interroger toujours l'existence, la question des choix, du destin sur lequel on ne revient pas. Partir ? S'exiler ? La richesse, l'aisance (on ne parle pas de bonheur, loin s'en faut !) serait au fond d'une mine d'opale ? Pas sûr. En Australie, terre d'immigration, ceux qui étaient déjà là, avant, sont les exilés de leur propre terre. Ils dépriment et meurent sur place, leurs rêves sont vendus aux touristes. Quant à ceux qui sont venus chercher fortune, ils retourneront à leur terre. Les vivants ne les ont peut-être pas toujours attendus, eux. Si Maryse Vuillermet s'autorise ce qui ressemble à des digressions (l'Australie, les considérations sur le couple et les enfants, l'Algérie, la carrière professionnelle) ce sont autant de façons d'aborder la même problématique : Pour quoi part-on et pour qui ?
    Partir, oui, mais est-ce que l'auteur a eu raison de partir ? Après de brillantes études, elle enseigne, elle donne à ses élèves des clés pour s'exprimer, pour exister. Se plaindre si nécessaire. C'est important de se plaindre. L'insatisfaction est le moteur de la machine qui vous déracine. Pour le meilleur et pour le pire. Le prix à payer, celui auquel on ne s'attend pas, c'est le déphasage du retour. Celle qui est partie a changé, elle n'est plus du même monde, sa langue a pris une souplesse, une tenue que n'ont pas les autres, ceux qui sont restés. Et l'exilée, partie travailler parce qu'elle était persuadée qu'il le fallait, que doit-elle faire de cette langue qui est le stigmate de sa différence, irréductible désormais ? Témoigner? Mais ce monde qu'elle a quitté, le comprend-elle encore ? Le père lui reproche ces récits sombres, pessimistes, lui ne se voit pas comme ça. Contrairement à Enée, dont une représentation illustre la couverture du livre, Maryse Vuillermet n'a pas emporté Anchise, son père, pas plus que sa mère, pas plus que son territoire d'enfance. C'est une illusion, ce bagage, on n'emporte avec soi que le peu de compréhension qu'on a des autres. En ce sens, mais est-ce conscient, le livre de Maryse Vuillermet est le constat tragique d'une impossibilité. On ne peut donc jamais être d'ici, et obtenir l'outil qui vous permettra de dire le vrai ? C'est le paradoxe superbe de cette langue qu'on va chercher ailleurs, pour tendre un miroir à l'existence de ceux qui n'ont pas entendu la double injonction, et qui n'y parvient qu'à condition de trahir.

     

    Pars ! travaille ! Maryse Vuillermet. Editions La Rumeur Libre; 155 pages. 20 euros.

  • Au pire

    Que voulez-vous que je vous dise ? Je ne peux que nous souhaiter une année moins pire que celle que j'imagine.

  • Le plein, s'il vous plaît

    L'année 2015 va commencer avec un mois de janvier chargé, en ce qui me concerne.
    Bien sûr, les répétitions pour Pasiphaé s'accélèrent puisque la première représentation de cette « farce du désir » assez risquée se déroulera le 9 janvier à 20h30. Cette production est un tournant pour la compagnie NU. Je sais que François Podetti, le metteur en scène, est sous pression comme rarement. Tant de choses inédites pour nous ont été imaginées pour cette pièce, que sa représentation relève de la gageure constante pour Jérôme Bodon-Clair à l'univers musical et Marc Bonnetin à l'univers visuel. Personnellement, je rencontrerai les élèves d'un lycée roannais le 12 janvier. Ils auront assisté à la pièce. L'échange devrait être passionnant. Les 15 et 16 janvier, Aurore Pourteyron (Pasiphaé), François Frapier (Dédale) et François Podetti (Minos) endosseront à nouveau les costumes d'Odile Gantier pour jouer notre pièce sur la scène du Chok Théâtre, à Saint-Etienne, à 20h30. Le vendredi 16 janvier, sur ce même plateau, dans les décors d'Yves Perey, mais à 18 heures, j'aurai l'immense plaisir d'être interviewé par Jean-Claude Duverger dans le cadre de l'émission « A plus d'un titre » sur RCF. Il s'agira surtout d'évoquer « L'Affaire des Vivants », paru chez Phébus cette année. Les spectateurs venus pour l'émission pourront enchaîner - je le leur conseille - avec la représentation de Pasiphaé. Restons à Saint-Etienne où, le lendemain, samedi 17 janvier à 18 heures, la Galerie Le Réalgar (par ailleurs éditrice de « La Joyeuse »), ouvre l'exposition « Hommes sans âme ? » consacrée à WinfExpo_WV.jpgried Veit, artiste puissant et merveilleusement humain, qui a justement illustré ma nouvelle. J'y serai pour dédicacer notre petit ouvrage.

    Le 23 janvier, c'est l'ami Christian Degoutte, dont le « Sous les feuilles » a été un de mes éblouissements l'an dernier (déjà?), qui animera une rencontre à la Bibliothèque de Commelle-Vernay. Christian est du coin, c'est un auteur magnifique, quelqu'un que, que... Bref, je me suis permis de lui demander ce grand service et pour mon bonheur, il a accepté. Ce sera à 18 heures.
    Le 30 janvier, c'est le cercle de lecture « Parole et plumes » qui m'accueille à Saint-Germain-en-Laye pour parler de « L'Affaire des Vivants », sujet également de la rencontre du lendemain, plus près de chez moi cette fois, à Saint-Haon-le-Châtel, dans la bibliothèque municipale à partir de 17 heures.

    Pour l'instant, je n'ai qu'une seule date en février. Sensation étrange d'un grand vide. Heureusement, mars et avril commencent à se remplir. Me voilà rassuré. Après, le vrai problème est d'insérer l'écriture et la lecture au milieu de tout ça. On ne va pas se plaindre, c'est très bon d'être sollicité.

  • 2015 en vue

    Parce que 2014 est passée. Une année exceptionnelle pour moi, oui, avec trois publications successives. Lucifer Elégie et Nos Futurs chez Sang d'Encre, La Joyeuse au Réalgar et L'Affaire des Vivants chez Phébus. Sans compter les rencontres, les moments précieux, les amis, les librairies, les lecteurs, les rencontres, les rencontres... Il me faudrait des pages et des pages pour tenter un bilan de l'apport de cette année folle. Mais il faudrait parler des deuils, des souffrances, qui ne furent pas moindres. Il faudrait évoquer, sans espoir que cela compense mais tout de même, atténue et adoucit, la décision radicale de cesser de travailler et de me consacrer à l'écriture. Quelques nuits blanches, de mauvais réveils, des calculs faits et refaits et puis, finalement, l'entrée dans un quotidien, une normalité de la fonction d'écrivain à plein temps. Statut fort bénéfique, puisqu'il me permet aujourd'hui, entre autres, d'envisager de boucler un manuscrit (imposant) pour les éditions Mnémos et enchaîner avec un prochain roman pour Phébus. Je vois aussi se multiplier les propositions. Pas le Pérou, mais des perspectives qui rassurent, nous confortent, ma douce et moi, dans le choix que nous avons fait en avril, de changer de vie. 2015 sera l'année de Pasiphaé, des Nefs de Pangée et, c’est très probable, de Voir Grandir. De tout cela, évidemment, il sera question sur Kronix. Ce blog où, il y a seulement six ans, je disais mon désespoir d'être jamais édité.

  • Fleur bleue

    Il y a cette phrase rituelle, qui cause en moi une profonde émotion. En cette période, il peut nous arriver de dire : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté », et je vous assure que je ressens en la disant ou en l'écoutant venue de lèvres sincères, comme un serrement de gorge, une douce tristesse. Je me dis que, oui, voilà, ce serait ça, le mot d'ordre le plus simple du monde, qu'il n'en faut pas plus, que c'est nécessaire et suffisant. Paix sur la terre, aux hommes de bonne volonté.

  • Plus molle sera la chute

    L'envol magique des ballons par milliers. Leur dépouille flasque après quelques semaines, qui retrouve les autres, comme les éléphants, dans les cimetières où ils se rassemblent rituellement. Et personne ne s'en émerveille. Plutôt entend-on râler quelques écologistes, car le cimetière est marin et pollue les flots. Voilà l'ennui : pas de poésie de l'envol sans vulgarité de l'amerrissage.

  • Au laboratoire

    Depuis mardi, et jusqu'à la fin du mois, les comédiens de la compagnie NU sont à la tâche. Ils travaillent chaque jour dans nos locaux de la Livatte, à Roanne, pour intégrer le texte et les chansons de Pasiphaé, qui sera jouée d'abord au Théâtre de Roanne le 9 janvier. Pour une fois, il semble que je vais pouvoir réaliser un vieux fantasme : découvrir la pièce la soir de la première. En attendant, Aurore Pourteyron, François Frapier (en remplacement de Philippe Noël qui ne pouvait finalement pas être là) et François Podetti, ont engagé les répétitions de cette « farce musicale » qui, quelle que soit sa réception, aura marqué un tournant dans les productions de la compagnie. Et, oui, je travaille déjà sur la prochaine, Minotaure, qui sera une autre forme, une chose poétique plus proche de l'installation d'art contemporain que du théâtre. L'autre nom de la compagnie c'est « laboratoire », alors on expérimente, que voulez-vous. En attendant, je travaille des jours entiers sur « Les Nefs de Pangée » et, surprise, j'ai l'impression que ça va être un roman plus intéressant et riche que je pensais.