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choses vues - Page 39

  • Design magique

    Grâce à un ami, qui travaille dans ce milieu, voici une vidéo étonnante de dessins de mobilier, réalisé dans l'espace, grâce à la technique de la capture de mouvements, très utilisées dans les effets spéciaux, d'habitude. Voici ce que dit mon ami du travail de FRONT, le gourpe des créatrices de ce design particulier :

    "Voici l'étonnante performance de quatre jeunes designers suédoises dont l'inventivité n'est pas passée inaperçue.
    FRONT interroge le processus du design et laisse souvent une part de hasard , un facteur extérieur influer sur la conception. En témoigne sa première collection, "Design by Animals" (2003), pour laquelle rats du désert, chiens, lapins et serpents ont pris part à la conception des pièces. Depuis Sofia Lagerkvist, Anna Lindgren, Katja Sävström et Charlotte von der Lancken ont multiplié les expériences. En résidence à Tokyo l'année dernière, elles ont mis au point une méthode pour dessiner dans l'espace et matérialiser ces croquis. Elles ont eu l'idée de combiner deux techniques avancées : la capture de mouvements (très utilisée dans les jeux vidéos et l'animation) permet d'enregistrer les coups de crayon des designers et de les transformer en fichiers 3D ; le prototypage rapide, lui, va traduire en quelques heures ces fichiers en objets réels, les "Sketch Furniture"…"

  • S'auto-éditer

    Promis juré, jamais je ne m'auto-éditerai ! Enfin, c'est que j'ai toujours dit jusqu'à présent, trouvant honteux d'en venir à cet expédient pour -nom de dieu- imposer enfin ce que j'écris aux autres. Ce serment, je l'ai fait souvent, je l'ai même assorti de l'encouragement suivant, à mes amis : « Si un jour, j'édite mes propres livres, je vous autorise à me cracher dessus ! »

    Cependant, cependant... Depuis quelque temps, et comme les réponses des éditeurs se succèdent dans un refus unanime, je dois avouer que je m'interroge. J'écris depuis plus de dix ans très régulièrement, j'ai derrière moi une demi-douzaine de romans, des pièces de théâtre, des poèmes, des nouvelles et des scénarii par dizaines... L'écriture est ma vie et mon sang, je ne saisis rien du monde sans l'avoir transcrit par le moyen de mon écriture. Et quand j'assiste à la parade d'écrivaillons que tout le monde considère comme des écrivains parce qu'ils se sont payés l'impression de leur unique livre... J'enrage, et me questionne.

    Dois-je m'auto-éditer, obtenant par ce biais ridicule la notoriété d'un véritable auteur, pour qu'ensuite la chance me soit donnée d'être publié autrement ?

    Je n'en suis pas là, mais il se trouve que j'y réfléchis avec un sérieux dangereux. Je sais que cette décision prise le serait contre moi-même, m'infligerai une blessure que ne pourrait cicatriser que la reconnaissance de mon travail, enfin disponible. Etre lisible, pour un auteur, c'est tout de même une finalité qui mérite certains sacrifices, non ?

  • Regrets

    Demain, un très cher ami va réaliser, avec mon aide contrite, une monstruosité. Il va prendre en photo une très très très mauvaise écrivaillonne, inculte, arriviste et bête, dans le décor d'une bibliothèque magnifique, lieu dérudition et d'exigence, pour illustrer le portrait qu'un magazine local fait de cette dame, par ailleurs certainement très gentille.

    J'ai plaisanté avec lui, tenté avec tact de le dissuader de ne pas produire cette image contre-nature, vide de sens, monstrueuse, déviante, perverse, sale. Je crois qu'il s'est un peu vexé, parce que c'était son idée. Je crois aussi qu'il n'a pas deviné à quel point cette imposture m'est insupportable. Il a besoin de moi pour lui ouvrir les portes de ce saint-des-saints et je vais me plier lâchement à sa demande, parce que je ne veux pas lui faire de peine. Mais il m'en coûte, je vous assure qu'il m'en coûte. Au point que Kronix devienne le réceptacle de ma frustration rentrée.

    Voilà, c'est dit.

  • Chiens perdus sans collier

    Le titre est celui d'un roman de Cesbron que je n'ai pas lu, mais il illustre si bien le propos...

    Dans l'association où ma douce et moi faisons un peu de bénévolat (de plus en plus pour être honnêtes), est arrivée l'autre soir une femme minuscule. Je ne veux pas dire une naine, mais une petite femme. A peine la quarantaine, mais tellement menue, fine, discrète, silencieuse, polie... Minuscule. Un visage ovale encadré de cheveux longs et noirs, soignés. Un visage pâle et jaune, une expression hébétée, et de délicats sourires quand on s'adressait à elle. Pourquoi était-elle hébergée ici et pour combien de temps ?

    Sans avoir à poser de questions, j'ai appris : son mari l'avait débarquée au refuge, pour pouvoir passer une nuit tranquille avec sa maîtresse.

    Vous connaissiez la vie ? Vous savez que c'était ça ? Et il y a pire... Mais ce sera pour une autre fois, hein.

  • 06, et après...

    Un de mes potes recevait sur la messagerie de son nouveau portable (anonyme longtemps, il ne s'était pas occupé de la personnaliser, ce qui donnait : "Orange sfr, bonjour, vos êtes en relation avec le répondeur du 06..."), la logorrhée exutoire d'une femme inconnue, l'accusant d'être le dernier des salauds et de s'être barré lâchement, suivaient en général toutes sortes de vociférations qui saturaient le haut-parleur. Il s'empressa de personnaliser sa messagerie, en énonçant clairement son nom, de façon à avertir toute méprise. Ce qui fut efficace.

    L'autre jour, souhaitant dire mon soutien à un ami dont un parent venait de disparaître, j'appelle sur son portable, laisse un long message pathétique et affectueux. Le soir-même, ma compagne cite par hasard le numéro de l'ami en question : nos agendas différaient. On avait donné l'ancien numéro de mon ami à quelqu'un d'autre qui, hier, dut être très surpris qu'on lui apprenne la mort d'un parent, et qu'on lui exprime des condoléances attendries.

    Il devrait y avoir un système prévenant des changements d'attribution des numéros de portable, changements tellement plus fréquents et rapides que pour les fixes. Les modalités sont à inventer, mais ça éviterait ce genre de mésaventure. Je dis ça...

  • La douleur des autres

    En ce moment, mes amis souffrent. L'un m'adresse des messages de douleur auxquels je n'ai pu répondre qu'avec un retard coupable (quoiqu'argumenté), un autre divorce pour la deuxième fois et demande au contraire un peu de temps et de distance pour retrouver un entrain dont il se fait une exigence de politesse, un autre encore se morfond dans un hôpital, à moitié paralysé par une attaque cérébrale, enfin, une personne que je connais bien s'inquiète pour sa santé au vu de récents examens... Et je sais que d'autres, qui me sont moins proches, trimbalent leur peine quotidienne sans que j'en sache rien. En fait, je me rends compte que l'approfondissement des relations, le contour des amitiés les plus riches et les plus intimes, sont une confrontation à la douleur des autres. L'amitié dépasse un certain degré de complicité lorsque nous sommes confirmés dans le rôle du soutien aux souffrances des autres. Partager de bons moments, rire ensemble, s'éclater", c'est aussi l'amitié, mais c'en est la face la plus dérisoire, et la moins tangible.

  • Manu

    Il faisait beau. Une marche agréable en prenant le chemin de la maison. Devant moi, la silhouette d'un type que je connais un peu. Il promène un landau. Manu. Je le vois là en père de famille rangé, rasé de près, retournant sagement chez lui. Manu, que j'ai connu il y a vingt ans, jeune chevelu rougissant, mélange de furie anarchiste et de froideur méfiante. Surtout détonateur en explosions textuelles. Les murs de l'atelier où il travaillait affichaient les aphorismes sortis sans prévenir de son cerveau fécond.

    Pardon, mais 20 ans plus tard, je ne me souviens que de ces deux-là :

    "Fumer provoque le bélier" et "le tabac nuit de la pleine lune".

    Tous les autres, tous ceux que j'ai oubliés, mais qui me faisaient rire, étaient de cette même eau, poétique et drôle.

    Est-ce qu'il continue, Manu, tandis que son bébé vagit dans la poussette qu'il entraîne chaque soir de beau temps, à produire de ces assertions dérisoires et bidonnantes ?

    Sûrement, sûrement. On ne se défait pas comme ça de la bénédiction de créer.

  • Quelques mois d'octobre

    Ce matin, tandis que je descendais la rue pour me rendre au travail, mon regard avait enregistré le titre du fait divers, placardé devant les magasins : "un enfant de 14 ans se suicide". Le quotidien de la presse quotidienne me dis-je, une tristesse de plus sous le ciel de notre ville. Les matinales sordides avec lesquelles, vaille que vaille, nous composons. Je me rendais au travail, l'esprit déjà occupé par des futilités professionnelles.

    Plus tard dans le matin, JW est passé me voir, pâle. Il avait mal dormi ; il n'avait pas dormi. Il m'a raconté. Le gamin de 14 ans, il le connaissait. Il savait beaucoup de choses sur cet enfant, il savait son nom, son visage, sa voix, la façon dont il marchait et la couleur de son regard. Il savait le détail de sa dernière journée, jusqu'au moment mystérieux, invisible, abyssal, où le gamin s'est avancé tout seul, loin des autres, loin de ses copains et de sa famille, se foutre une balle dans la tête.

    A 14 ans. Une balle dans la tête.

    Après le passage de JW au bureau, repris par le silence des objets millénaires qui veillent sur moi, je me suis assis face à l'écran. J'ai même recommencé à travailler. Et puis, soudain, l'air s'est mué en une pâte de tristesse irrespirable. La douleur de JW m'a soudain traversé, j'ai senti un froid de lame planté dans l'échine. J'étais accablé. La journée s'est poursuivie pourtant. Les enfants du même collège que le gamin, ont visité une exposition, leur prof d'art plastique parlait, les oeuvres aux murs souriaient de leur immuable façade de couleurs, la ville dehors poussait son flot d'âmes vers le soir. Je suis parti plus tôt que d'habitude.

    Le petit n'aura vu que quatorze mois d'octobre, et même pas.

    Que m'a dit JW, ce matin, en me quittant ? Il m'a dit "la vie va reprendre ses droits". Voilà, c'est vrai. C'est irrépressible. La vie est là, elle nous arrache aux larmes et à l'attendrissement, elle nous pousse dehors, chaque fois.

    Demain, je descendrai la rue comme chaque matin, et sur les placards de la presse quotidienne, on l'aura déjà oublié, le petit. JW ne l'oubliera pas et moi qui ne l'ait pourtant pas connu, non plus. Par contre, nous pourrons y penser sans tristesse. Avec de la révolte oui, mais sans tristesse.

  • D'un geste singulier

    Hier -ou bien avant-hier, mais vous pardonnerez cette imprécision- tandis que ma compagne volait à mon secours en rapportant au bureau l'agenda oublié à la maison et sans lequel je suis perdu (plus de rendez-vous, plus de notes, plus de multiples détails qui ornent le découpage horizontal des heures, chaque jour), il s'est produit un de ces petits faits qui font notre délectation. Voici : ma chérie regagnait sa voiture garée devant mon travail, sa mission accomplie. Elle s'est penchée un instant pour récupérer je ne sais quel objet rebelle qui s'était dérobé sous un fauteuil, quand son oeil a capté le geste d'une silhouette sur le trottoir d'en face. Je dis bien le geste, pas la silhouette précise : une impression en somme. Et elle a instantanément su que c'était JM*. Relevée tout-à-fait dans la seconde qui a suivi, sa vue dégagée vraiment lui a permis d'en être sûre. JM sortait de chez la coiffeuse en face de mon bureau (un point commun supplémentaire entre nous) et il fit sur le seuil un mouvement qui l'identifia, aussi vite et absolument qu'aurait pu le faire un portrait détaillé. A mes questions enthousiastes (la synthèse d'une identité par la singularité d'un geste, imaginez : de quoi allécher mon goût pour les développements abstraits), ma chérie décrivit une attitude, un pas, peut-être une manière de plier aussi le bras en laissant flotter la main, un mouvement de la tête, mais il ne lui en restait que l'impression fugace qui subsiste des images rêvées. Ainsi sommes-nous -rires distincts, tics verbaux, attitudes caractéristiques, timbres uniques, gestes particuliers- loin du regard, de la présence, fantômes de nous-mêmes, un composé de sensations dont on retiendra tout, après notre départ, et qui restitueront l'essentiel de notre apparence aux amis pensifs.

    *(adpaté d'une lettre à un ami, qu'on nommera ici JM)

  • Centre d'appel 4

     

     

    • Bonjour, monsieur Kargo ?

    • Oui. Bonjour.

    • Magnnfll de la société Pipolin and Co. Quel âge avez-vous, monsieur Kargo ?

    • Euh... 47 ans...

    • Ah. Je m'excuse de vous avoir dérangé monsieur Kargo, et je vous souhaite une bonne journée

    • Euh... Merci mais..

     

    Clic.

  • Centre d'appel 3

     
    • Monsieur Kargo ?

    • Mouiii.

    • Bonjour monsieur. Je suis Claire, de la société Télé pipolin, nous avons actuellement une offre de...

    • Oui oui non, mais... écoutez, je sais que vous faites un métier impossible et que vos appels et les réponses sont surveillées, mais sincèrement, vous n'êtes pas tombée sur le bon client. Pardonnez-moi, mais quel que soit le produit, je dois vous dire que je n'en ai rien à faire.

    • Je peux tout de même vous en parler, monsieur Kargo ?

    • Non. Je vais terriblement faire chuter vos statistiques de la journée, et vous ne pouvez pas vous le permettre, hélas. Croyez-bien que je le regrette, mais je vais vous demander que nous cessions cette conversation, pour vous. Parce que les exécutives qui épluchent vos stats, ne vous pardonneront pas d'avoir pris du temps, pour convaincre un type qui, manifestement, n'est pas un gogo.

    • Mais...

    • Admettons que vous ayiez droit à une minute pour percevoir si vous avez à faire à un client potentiel : et bien nous avons déjà grillé ces merveilleuses soixante secondes d'échange non commercial. Je trouve cela aussi dommageable que vous, mais cette société ne nous laisse pas le loisir de nous parler autrement que dans un but misérablement lucratif. J'aurais aimé vous connaître autrement. J'espère que vous aurez plus de chance avec d'autres. Au revoir, mademoiselle, courage.

    • Merci monsieur, au revoir.

      Clic

     

  • Centre d'appel 2

     

     

    • Bonjour monsieur Kargo ? Carine, de la société Pipolin. (Bonjour madem...) Monsieur, je vous appelle pour vous présenter les nouvelles offres de notre société...

    • Ecoutez, mademoiselle, je ne voudrais pas vous choquer, mais j'ai cru à une urgence, et nous étions en train de faire l'amour. Alors, j'y retourne, vous comprenez ?

    • Ah euh... Je vous souhaite une bonne continuation, monsieur.

     

    Clic.

     

  • Centre d'appel 1

     

     

    • Bonjour monnsieû, je suis bien chez monnsieûû Koarrrgott ?

    • A peu près, oui

    • Valérrrrie de la sociétê Pipolin. Monnsieû Kargott, je me perrmets de vous appeulerr carr nous souhaytons vous offrrrir un cadeau qui..

    • C'est très gentil, mademoiselle, vous êtes charmante. J'aurais adoré perdre un temps inutile en votre compagnie, mais je crains que vos supérieurs ne soient pas d'accord. Je vous remercie de votre appel, vous souhaite une bonne journée et que vous trouviez chez d'autres, plus de compréhension et de générosité. A présent, si ça ne vous ennuie pas, je vais raccrocher. Merci encore de votre appel.

    • Aon Rrevoirr monnsieûû.

     

    Clic.

  • Quelle personne ?

    J'ai vu tout à l'heure, à l'occasion d'une balade, mains dans les poches, au Forum, la cassette du film de Leconte "Viens chez moi, j'habite chez une copine".

    En gros, sur le dos de la jaquette, le titre, en bleu, bien net : "VienT chez moi, j'habite chez une copine".

    J'en ai marre.

  • Bestiaire

    A la craie, sur un tableau noir, devant un restaurant :

    "Désormais, l'escargot sauvage a des cuisses de grenouilles"

     

    (il faut dire que le restaurant s'appelle, justement "l'escargot sauvage")

  • Je voudrais...

    Dans une librairie, cela commence souvent par "Je voudrais...", mais cela peut finir moins bien.

     

    "Je voudrais Faust de Goette" (bien prononcer Go-ète. C'est mignon.)

    "Je voudrais Les confections" (demande formulée par un étudiant en 1ère L, incapable de se souvenir de l'auteur de ces fameuses "confections".) Il s'agissait des Confessions, de Rousseau.

    "Je voudrais le Clan des Otaries" (fameux roman en plusieurs volumes qui évoque le Japon médiéval).

  • Le distrait

    Je la croise. C'est une ancienne journaliste qui a changé de métier, elle travaille dans l'enseignement aujourd'hui. Elle vient dans ma direction, les bras chargés de sacs lourds. Elle s'arrête à ma hauteur, s'approche de moi très près en disant "bonjour". Un peu surpris, parce que nous ne sommes pas à ce point intimes, je m'arrête également, lui fais la bise (cela nous était arrivé, si si, il y a longtemps...) et j'entame la conversation "alooors, qu'est-ce que tu deviens ?" "ben, toujours au lycée machin, j'essaie de passer des concours... Et toi ? " "Ohbenmoi... "

    Dix bonnes minutes de discussion médiocre sur le temps qu'il fait et le travail qui blabla. Bientôt, on ne sait plus trop quoi se dire et je mets fin à notre conversation. On se salue (pas de bises encore), et... elle peut enfin entrer chez elle !

    Je m'étais arrêté sur le pas de sa porte. Son approche, que j'avais analysée comme un désir de lier conversation, était juste le dernier mètre qui la séparait de son appartement. Son appartement que mon insistance à bavarder de tout et de rien lui interdisait de pénétrer.

     

  • Incentive. Traduction.

    Lu dans une plaquette de promotion d'un festival de la région, axé sur la gastronomie. Le festival propose des "incentives" aux entreprises. Mon esprit provincial s'interroge. Incentive... Qu'est-ce? Découverte d'un mot, plongée dans les dictionnaires qui font mon quotidien : rien. Je soupçonne l'emploi abusif d'un anglicisme, dans le but de donner une image moderne à la démarche. Notons au passage qu'utiliser l'anglais est moderne depuis 1945, ça commence à bien faire, non ?

    J'ouvre donc mon "Robert & Collins", qui traduit incentive par motivation. Les incentives de la plaquette sont, deviné-je, des sortes de séminaires de motivation pour le personnel cravatté et malléable des grandes entreprises qui veulent performer, manager, et foutredelargentparlafenêtreter.

    Je propose donc l'expression suivante, pour éviter l'usage d'un terme anglais qui a déjà sa correspondance en français.

    Incentive : enculage de mouches.

  • Distributeur de billets (2)

     

    Arrivé à un ami : Très agaçant de taper son code secret, tandis qu’on sent un regard par-dessus son épaule. S.** manipulait le clavier du distributeur quand il sentit très proche –trop proche- le souffle d’un inconnu derrière lui. Le cœur battant, parcouru de rage électrique, S ;** s’exclame : « Je peux faire mon code tranquille, oui ? » en se retournant, pour découvrir instantanément… un type en épaisses lunettes noires, une canne blanche à la main. Mine déconfite de S.**. L’aveugle : « Mais j’en ai rien à foutre de ton code, moi ! ». Grand moment de solitude.

  • Vidéo Club (2)

    Le patron discute avec sa femme, à l’accueil : « Le monsieur n’avait pas son numéro de carte, mais je lui ai prêté quand même, sauf que je ne me suis pas souvenu de son nom, après son départ. »

    La patronne : «  Ben, je sais pas. Tu le connais ? »

    Le patron : « Oh oui oui. C’est le monsieur chauve qui loue des pornos, là. »

    La patronne : « Ah, peut-être, peut-être oui… »

    Le patron : « Un bon client. Plusieurs films par semaine. »

    La patronne : « Oui, je vois qui c’est… Ah ben tiens, le voilà ! »

    Un petit bonhomme terne entre dans la boutique. Il salue et approche de l’accueil, un peu surpris que tous les clients se soient tournés vers lui d’un seul mouvement. Le patron explique : « Vous êtes partis avant que je trouve votre nom, et comme j’avais pas votre numéro… »

    Le bonhomme (doucement) : « Perrier. »

    Les patrons (tout fort) : « Perrier ! Ah mais oui : Perrier ! Rue Machin ! »