Oui, j'avais promis de vous tenir au courant : un de mes textes avait été sélectionné en première lecture chez un éditeur dont je peux maintenant révéler le nom : Gaïa. Un mail récent m'a annoncé que, finalement, il ne sera pas retenu. La directrice de collection a eu la gentillesse d'argumenter son refus et je dois dire que, plutôt que de me désespérer, les suggestions qu'elle fait me donnent envie de reprendre le propos et d'opérer les coupes nécessaires. Car il y a de bonnes choses et, après tout, je me dis qu'on peut réinventer, « réenchanter » dirait un autre, une version mal en point. J'attends d'autres réponses, d'autres romans. Toutes les révélations ne se feront pas ici, pour certaines raisons (il y a du pseudo dans l'air). Enfin, malgré cet échec relatif, ça va pas mal pour moi, merci.
Travaux en cours - Page 16
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Essaye encore
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Le talisman
Pourquoi une préface ? Le post-scriptum d'un récent billet de l'ami Cachard m'a imposé à moi-même une réflexion sur ce mode, qui a ma préférence (et puis aussi, ça me donnait un sujet de billet, en ces temps de disette je vous assure, c'est pas du luxe). Pour l'instant, chaque livre, et il en sera ainsi du prochain (sortie en avril, attention, préparez-vous), est préfacé -voire préfacé doublement comme ce fut le cas du « Baiser. » Pourquoi ? qu'est-ce qui me pousse à aller solliciter mes amis mais aussi un auteur que je connais à peine (Jean-Pierre Andrevon) ou pas du tout (Daniel Arsand -personnellement veux-je dire, je connaissais les livres, et pour cause) pour qu'il se donne la peine de dire « quelque chose » à propos de mes petits machins ? D'abord, justement, il faut distinguer ces deux types de demandes. En ce qui concerne les amis : Jean Mathieu avait eu assez d'enthousiasme pour le manuscrit du « Baiser... » pour me donner le courage d'oser le présenter à des éditeurs. D'une certaine manière, il était responsable en partie de la publication du livre. Quant à Jean-Marc Dublé, je lui devais carrément le sujet du Psychopompe. Pour ceux-là donc, les inviter entre les pages du livre était comme les inviter chez moi, les accueillir, leur faire partager un bon moment. Juste une histoire d'amitié, donc. Quant aux autres préfaciers, et notamment Daniel Arsand, il y a d'abord une logique de complicité : je cite plusieurs fois l'auteur du terrible « un certain mois d'avril à Adana », parce qu'il a habité Roanne et y revient, illustrant idéalement mon petit concept du jokari (lire « J'habitais Roanne » pour comprendre) et que ses propos font parfaitement écho au texte. Mais ça c'est : pourquoi cet auteur ? La vraie question est : pourquoi une préface ? Je pense que ça a à voir avec mon peu d'assurance, ma réticence à me considérer comme écrivain, malgré tout. Il me semble que le préfacier (quelqu'un que j'estime, dont j'apprécie le travail, la culture et le rapport à la littérature de façon générale) ajoute une couche à ma cuirasse, me donne de l'assurance, me dit : « Mais oui, allons, tu es bien un écrivain, tu peux présenter ce livre, ça vaut la peine, tu as mon assentiment. » Quelque chose de cet ordre. Un talisman.
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Incipit
Début d'une nouvelle, acceptée par les éditions "La muse galante", (non) publiée dans la vagissante revue "Canicule". Pourquoi "non" publiée ? Parce qu'il s'agit d'un numéro zéro. Mais après tout, on peut imaginer que du numéro zéro au numéro 1, il n'y a qu'un pas. Ah oui, précision importante en ce qui me concerne, essentielle même : ce texte est une commande. Le bonheur d'être sollicité (pour un type comme moi, miné par un doute permanent), alors que je ne connais absolument personne, je vous assure...
"Si je ferme les yeux, je retourne sans effort près de ce fleuve. Voici ses eaux, tranquilles sous la lune. Et parmi les gazelles venues s'abreuver, trois fois plus haut que leurs échines, te voici, Enkidu. Enkidu, je te devine dans la nuit, massif comme un roc, vif pourtant, ramassé dans un geste au milieu des roseaux, la chevelure hirsute tombée sur ton visage, ta bouche qui lampe à grand bruit l'eau du Tigre. Le jour, les bergers effrayés fuient ta silhouette immense, ton regard fauve, tes muscles couverts de pelage. Le soir, ils redoutent tes cris sauvages, ta folie, ton mystère. Tu chasses leur gibier, tu mènes ta harde, impunie, au milieu de leurs champs. Et contre toi, les chiens sont impuissants.
Alors, les bergers désespérés sont allés à Uruk chercher secours auprès du puissant Gilgamesh. Ils ont enlevé la poussière de leurs pieds, se sont inclinés devant le fils de Ninsuna et ils ont raconté tes rugissements, ta force, la steppe qui gémit sous tes pas. Gilgamesh a écouté. Il a reconnu dans leur récit des mots qui pourraient le décrire, lui, le roi aux deux-tiers divin. Il a noté l'envergure de leurs bras pour mesurer ta carrure, la hauteur de leur houlette pour dire la taille de tes jambes, l'image des braises pour définir ton regard. En tout cela, étrangement, il se retrouvait. Gilgamesh a réfléchi. Il a appelé sa courtisane, Shamat, et il l'a présentée aux bergers. « Voyez Shamat, la Joyeuse. Elle est attachée à mes pas, nulle femme ne lui est comparée. Elle prend la route avec vous, dès ce soir. Son escorte montera la tente sur les berges du Tigre. Là, elle attendra le monstre que vous craignez. » Les bergers considérèrent la courtisane, sa chair précieuse et son port de reine, avec étonnement et mépris : que ferait-elle que nos chiens n'ont pas fait ? Que pourrait-elle que nos fléaux n'ont pas pu ? Le géant la mettra en pièces, il la dévorera ! Elle tourna son visage vers son roi. Ils échangèrent un sourire. Gilgamesh dit : « Ayez confiance, allez ! » "
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ça commencerait comme ça
"Le vieux s'est précipité le premier, à peine sa bru délivrée là-haut, à peine entendu la voisine constater « c'est un garçon », à peine le premier cri cueilli sous les solives, le voilà, plié, broyé par des générations de labeur mais jailli dans la bourrasque, négligeant l'hiver tant le jour est solennel, lancé aussi vite que son corps le lui autorise, vers la maison commune toute proche pour déclarer à l'univers fermé sur les huit-cents âmes de Saint-Elme que Charlemagne est venu (oui, ce sera Charlemagne, avec son cortège de pompes et d'or, ce nom et c'est ainsi, que les autres se plaignent !) et qu'il faudra compter désormais avec le dernier-né de la famille Persant, plus qu'avec tous ceux qui ont précédé, car il est le premier d'une nouvelle lignée."
Quand on ne sait pas quoi poster, on colle le début du livre en cours (bien avancé : près de 130 pages de tapuscrit tout de même, soit le double en édition).
A part ça, passez un bon réveillon.
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C'est pour quand ?
Les aléas de l'édition donnent une image opposée de celle que nos lecteurs se font. Des auteurs de mon niveau (je veux dire : confidentiels), s'entendent souvent demander : « Alors, le prochain est pour quand ? » Mais c'est que cela ne dépend pas de nous, mon brave monsieur, ma bonne dame ! Nous ne faisons que produire des textes, les plus travaillés, les mieux construits, les plus pertinents possibles. Mais au-delà de cette limite, tout nous échappe. Il faut qu'un éditeur veuille bien publier les manifestations de notre égocentrisme, et prenne le risque financier qui va avec (même si, pour les auteurs auxquels je pense, et que je rejoints par la pensée, le risque n'est pas grand). Et là, aujourd'hui, rien n'est gagné. La preuve : En septembre, après treize mois de travail, je rendais le manuscrit de « J'habitais Roanne », à l'éditeur à qui je le destinais et qui le voualis. L'éditeur en question dut se désengager, pour cause de contentieux avec un autre éditeur chez qui il est aussi directeur de collection, tout cela est assez complexe. En tout cas je me retrouvais avec ma bizarre étude autobiographico-littérairo-géographico-érudite de ma ville sur les bras. J'en étais à me dire que, finalement, c'était peut-être aussi bien ainsi. Après tout, personne n'attend ou ne désire un travail de cette nature. Et puis, c'est un livre qui renferme un peu de ma honte, aussi. Cette dimension si nécessaire à la qualité de l'écriture. Alors, conserver les souvenirs, les failles, les faiblesses et les élans dans un tiroir, après tout... Et puis, j'ai osé le proposer tout de même à un éditeur qui fait depuis des années un beau travail au niveau local, et dont la réputation dépasse le petit royaume où nous sommes confinés. J'étais convaincu que ce texte était trop hors-norme, trop singulier pour trouver si vite un nouvel éditeur. Ce qui semblait l'évidence pour ma douce s'est réalisé la semaine dernière.
Je peux annoncer aujourd'hui que ce livre sortira en mai-juin 2012. Je vais en profiter pour enrichir le propos, nourrir l'un des chapitres qui me pose problème depuis le début. Tel que je vous adresse cette nouvelle, là, vous me verriez heureux mais aussi stupéfait. Enfin, c'est ainsi. Maintenant, beaucoup parmi ceux qui savent me confient que c'est mieux ainsi. Je réalise que c'est vrai. « J'habitais Roanne » aura une vraie chance auprès du public, avec ce nouvel éditeur (j'en dirai plus l'an prochain). Il y a quelques jours, j'ai rencontré celui à qui ce livre était initialement destiné. Il ne m'a pas demandé si j'avais pu trouver une solution. Aucun regret, donc. -
Nouveau départ
Un mail, et brusquement, la perspective s'ouvre sur presque deux ans de travail : la Compagnie Nu présentera « Pasiphaé » au Théâtre de Roanne, avant une tournée inter...euh... régionale ?
Bon, il va juste falloir que j'écrive cette pièce, cet opéra-bouffe, cette farce en musique comme vous voudrez. Sauf que, tout près, le conquistador Cortés réclame aussi mon attention pour un vaste projet de scénario sur la conquête du Mexique (finalement, contrairement à ce que je disais dans un billet précédent, nous allons proposer notre version des faits, sur un sujet que l'ami Mitton a déjà fouillé il y a peu. Autant dire qu'il faut que je m'organise. -
Sans crème solaire
Avant de commencer un nouveau livre j'écris une petite note d'intention à laquelle j'ajoute par la suite tout le matériau dont j'ai besoin, les petites idées, les documents, etc. Je place toujours en tête du fichier la date de début d'écriture et une date présumée de fin. Cela m'aide à tenir le ryhtme, à m'imposer une limite, pour ne pas m'éterniser déraisonnablement sur un travail, accélérer si besoin. Il y a un an aujourd'hui, j'ai commencé l'écriture de "J'habitais Roanne" qui s'intitulait alors "Je vous écris de Roanne". A l'époque, je prévoyais de finir ce livre en janvier 2012. Prudent. Raisonnablement, c'est le temps que je devrais investir pour peaufiner, mais d'autres chantiers m'obligent à bousculer cette échéance. Je dois finir ce livre pour septembre. Il va donc falloir une discipline de fer cet été. Pensez à nous. A moi, parce que je vais m'enfermer dans le bureau pendant les vacances ; à ma douce parce que son soutien inconditionnel la contraint à me suivre dans l'épreuve et à renoncer, elle aussi, à un départ ou une destination rêvée. Elle vous dira que cette réserve ne lui coûte rien ; qu'elle est heureuse ainsi. Vous pourriez penser que c'est une posture, mais vous savez, je crois que c'est vrai.
Je connais ma chance.
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Deuxième couche
Un aperçu de Peindre, notre dernière création, en page d'accueil du site de la compagnie NU. Sept minutes trente-trois formant une sorte de résumé d'ambiance, montage réalisé par MCA Prod. Au passage, vous pouvez vous inscrire sur notre News letter et même, même... envoyer une adhésion de soutien à la compagnie. La récompense : notre reconnaissance, déjà ; et le DVD de la pièce (complète cette-fois : environ 1 heure 15).
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Au coin du rond-point
Deuxième contribution publiée sur "vents contraires", la revue du Théâtre du Rond-Point. Plus que deux, et je suis chroniqueur attitré. Yes !
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Pas mécontent
Je vous parlais l'autre jour de la webrevue du théâtre du Rond-Point, vents contraires. Et bien, l'équipe de Jean-Michel Ribes a bien voulu accepter une de mes petites phrases. Une redite pour les lecteurs de Kronix, mais une découverte pour beaucoup, évidemment. Le petit texte est en une du journal en compagnie d'auteurs comme Michel Onfray, Eric Chevillard, Jean-Marie Gourio et, que voulez-vous, je ne peux m'empĉher de ne pas en être franchement mécontent.
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A la source
Je poursuis l'écriture de mon livre sur Roanne, essai original qui mêle autobiographie, données historiques et géographiques, anecdotes méconnues, documents inédits, littérature, portraits de passionnés, etc. Pour la première fois dans la littérature locale, mon livre abordera l'histoire des immigrations à Roanne. J'ai besoin pour cela de témoignages, mais surtout de documentation chiffrée, de sources bibliographiques. Voilà, je lance un appel aux bonnes volontés, partout, et pourquoi pas sur Kronix ?
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suite de l'indice (voir note d'hier)
Soudain, la femme du Président suspend son geste. Le couple s’est rendu au Palais après le petit-déjeuner pris chez eux. Ils sont venus ici, lui pour recevoir ses ministres, elle pour recevoir son emploi du temps de la journée. Le détail lui est lu par une copine embauchée comme secrétaire de la gestion de l’overbooking. Son premier rendez-vous sera la visite d’un orphelinat volontaire. « Qu’est-ce que c’est que ce truc : un orphelinat volontaire ? » interroge la first lady. Ludmilla lui répond que c’est un établissement qui recueille les parricides. La Présidente esquisse un geste pour dire qu’en réalité, elle s’en fiche pas mal, pourvu qu’il y ait des crânes de petits malheureux à flatter, quand un effluve puissant arrête son mouvement. Par la fenêtre ouverte, une violente odeur de litière vient de l’assaillir. « Ah oui, pense-t-elle en s’approchant, c’est ce fameux taureau princier… » Elle se penche un peu à la fenêtre et découvre sous elle la grande bête fauve, dont les cornes aux reflets d’ébène encadrent un mufle brillant de colère. Le taureau tend son regard vers la croisée, plante ses pupilles noires dans les siennes et la spectatrice en a le souffle coupé. « Il est magnifique, hein ? », glisse son mari, arrivé derrière elle. Elle veut dire « oui », se tourne vers lui et, muette d’écœurement, constate dans les yeux du Président un éclat de désir infâme qui ne lui est pas adressé mais s’arrime à l’extérieur, aux reins de la bête.
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Un indice
Juste une amorce, un bout d'idée. Le sujet de la prochaine création de la compagnie NU serait une reprise distanciée d'un mythe antique. Vous pouvez facilement deviner, si vous êtes familiers de mythologie. Pour la pièce, ma foi, rendez-vous dans deux ans.
Ça sent, dans le Palais, ça sent le fauve, ça sent la fumure. L’odeur monte depuis les pelouses du jardin, envahit les perrons, les voûtes, les salons de réception, les bureaux et les bibliothèques, imprègne les ors et les staffs. Les remugles changent le goût des dîners de réception, alourdissent les paroles diplomatiques, déconcentrent les échanges politiques. C’est une gêne constante. Le Président et ses conseillers, chaque jour, commencent la journée sans y penser. Il fait beau, ils font ouvrir la fenêtre et soudain l’odeur de ferme vient leur graisser les narines. Enfin, on n’y peut rien, il n’y en a que pour quelques jours se dit-on, on sera vite débarrassé.
Le Prince est venu en touriste à Paris avec tout son cortège, ses femmes, sa garde et sa ménagerie. Dans la cour du Palais Royal, entre les cages aux lions, les volières pour oiseaux de paradis et les enclos pour les autruches, il n’y avait plus de place pour le taureau favori de son Altesse. Dans un élan irréfléchi (dont il est paraît-il coutumier), le Président a proposé le jardin de son palais. Le Prince a immédiatement accepté et le soir-même, le plus beau taureau de son pays broutait la pelouse de l’Elysée. Une belle créature, vraiment, une race inconnue chez nous, avec une robe feu, des cornes immenses, un port majestueux, un regard étonnamment intelligent pour cette espèce.
Demain, un nouvel extrait pour clore, et puis plus rien pendant deux ans, donc.
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Peindre, bon, et après ?
On s'inquiète paraît-il, que Kronix ne parle pas de « Peindre ». Le signe que je ne serais peut-être pas satisfait du résultat. Oh que si, je le suis ! Heureux, comblé. Mais Laurent Cachard, délaissant pour quelques heures le savoureux supplice du PAL qu'il s'inflige à lui-même, traversant les frontières de nos pays, supportant même les afters russophiles (ne cherchez pas), s'est donné cette peine, et il en a dit tout ce que j'aurais aimé en dire. Sinon, un petit tour sur le site de la compagnie, avec revue de presse et voici qui me soulage d'avoir à dire du bien d'un travail auquel j'ai participé. La prochaine étape – en dehors de la mise en route d'une nouvelle création- est de distribuer la pièce dans d'autres structures. Je vous tiendrai au courant.
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Tout en place
Cet après-midi, pour un énième filage, François Podetti et Nathalie Vincent, les interprètes de "Peindre", ont tout simplement été exceptionnels. Tout était en place, tout était juste, pertinent. Nous étions bouleversés. Happé par ce qui se déroulait devant moi, je n'ai pas réalisé que j'écoutais mes mots. J'étais en train de regarder la vie des autres, j'étais remué par le destin de personnages que je venais de découvrir. Il y a des moments très forts, les relations entre les protagonistes fonctionnent, évoluent. Tout est en place. A partir de ce soir, je suis absolument confiant. Nathalie tiédissait mon enthousiasme tout à l'heure en disant modestement que le théâtre n'est pas une science exacte, qu'ils ne seront peut-être pas aussi justes samedi soir. Peut-être, en effet. Mais en tout cas, aujourd'hui, j'aurais vu la pièce que je voulais voir. Je sais que, malgré le temps qui manque, malgré les difficultés techniques et fniancières, le groupe que nous sommes peut accomplir des merveilles. je sais que samedi, ce sera bouleversant.
En attendant, vous pouvez nous écouter, François et moi, tenter de parler de notre pièce au micro de Maryline Bayle-tête, sur Virgin radio.
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Troisième aguiche
La troisième (et dernière) "aguiche" de PEINDRE est visible sur le site de la compagnie NU.
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Espace Promo
Il va s'agir de "Peindre", bien sûr. La télévision locale est venue interviewer une partie de l'équipe (Jérôme Bodon-Clair, le musicien, n'était pas là) pendant une répétition. Rassurez-vous : aucune image de ces moments de travail qui ne sont pas destinés à être vus mais, pendant que nous répondons aux questions de la ravissante Virginie H, des photographies de Marc Bonnetin et, bien sûr, la musique de Jérôme. Nous sommes à moins d'une semaine de la générale. Le stress est indescirptible (la preuve, j'arrive pas à l'écrire : indcerdipti, inscreptibi, incerp... Ah Zut !).
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Titilleur 2
Pouvons-nous nous mettre d'accord sur un à-peu-près qui traduirait le mot teaser ? Je propose "titilleur". Voici le deuxième titilleur de la pièce "Peindre", sur scène à Roanne le 2 avril.
Vous me ferez remarquer qu'il suffit que je tende mon bras droit, que je saisisse le "Harrap's" qui veille dans la bibliothèque pour trouver l'exact mot qui le traduit, mais j'ai la flemme. Et puis j'aime bien ce mot : "titilleur".
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Près de Peindre
Le 2 avril, bon sang ! quelle accélération du temps ! les répétitions s'intensifient, la pression monte. Comme d'habitude, François Podetti s'empare du texte, interroge chaque mot, chaque intention, chaque tempo. Son travail est une des plus grandes satisfactions qu'un auteur puisse éprouver. Le voir ainsi non seulement apprendre les mots, mais incessamment déduire ce qu'il peut y apporter de sa propre existence, c'est un bouleversement dont je ne me lasse pas. Avec lui, face à lui, face à Pourbus, le personnage de la pièce, peintre installé dans le petit succès de ses toiles blanches, "E", jouée par Nathalie Vincent. Provocante, drôle, sévère, elle incarne ce que Pourbus a convoqué de lui-même pour s'obliger à bouger, à se trouver de nouveaux défis.
Les images de Marc Bonnetin enrichissent les errements, concrétisent l'extérieur ou ébauchent les luttes intimes. La musique de Jérôme Bodon-Clair, enregistrée il y a peu dans un studio lyonnais (celui de l'ami Benoît Bel, complice de l'expérience théâtrale précédente) avec un contrebassiste, s'immisce dans les creux, joue la gamme des remuements, des urgences.
Il y a encore beaucoup beaucoup de travail. Mais "Peindre" s'affirme, se révèle, jour après jour. Elle devient la pièce que nous avons rêvée sans la connaître, il y a plus d'un an. Elle existera bientôt et bientôt, devant un public qui, espérons-le, s'en nourrira, elle nous échappera.
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Se sentir NU
Février étant particulièrement court, il nous arrive comme un flash la révélation que, mardi, nous serons à un mois de la représentation de "Peindre". Je flippe, certes, mais j'en connais qui commencent à sentir se nouer gorge et tripes face à l'échéance. C'est à se demander ce que nous avons fichu jusque là, bon sang ! Pourtant, pourtant...
Je promets que ce sera beau. Je promets que ce sera surprenant. Je promets que ce sera riche et vivant.
Je ne promets pas qu'on sera tout-à-fait prêt. Mais enfin.