Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

choses vues - Page 20

  • Ce qui nous relie

    Je comprends l'agnostique, je tolère le croyant, j'admire le spirituel. Le problème, c'est le religieux. Ceux qui ont la foi devraient se défier des religions, au moins autant que les athées.

  • Surpoids

    C'est le fruit des fondues

  • Peut mieux faire

    Je souris et je dis merci quand une voiture me laisse traverser
    Je ne regarde pas la monnaie que me rend le commerçant
    A la maison, je parle doucement
    Végétarien, je ne fais pas une crise s'il y a de la viande dans mon assiette
    Je ne fais pas figurer dans mes impôts, les sommes versées aux associations pour bénéficier de 60% d'abattement (c'est un geste qui me regarde, je ne veux pas demander à la collectivité de prendre en charge, même en partie, mes choix personnels)
    Aux amis que j'ai choisi, je ne prête pas, je donne
    Je ne fais jamais grève pour demander une amélioration de mon propre statut ou de celui de mes pairs ; Je ne défile ou manifeste, ou ne me mets en grève, ou ne signe une pétition, que pour l'amélioration du sort des autres
    Quand je fais grève, je m'inscris au nombre des grévistes, mais je reste au travail
    Quand je fais du mal à quelqu'un, je m'excuse

    La liste est cependant bien courte de mes tentatives d'amélioration. Mais enfin, je m'évertue, je m'évertue.

  • L'esquive

    Le sac poubelle fait des prouesses pour éviter les voitures. Les automobilistes tentent de l'écraser, mais c’est un virtuose de l'esquive, il s'échappe in extremis, virevolte et s'envole dans un looping. Le voici à nouveau sautillant sur le bitume, provoquant les véhicules qui rugissent autour de lui. Hop, une nouvelle pirouette, on sent qu'il ricane quand soudain, une bête et impassible glissière de sécurité le prend dans ses filets et le maintient au sol. Piégé. L'autoroute, c'est la jungle.

  • A double tranchant

    Les choses simples sont en ordre. On ne voit pas de crayon en vrac ou de bille désorganisée.

  • Anecdote piquante

    Analysant la guêpe qui l'avait piqué, l'entomologiste réalisa qu'il venait de découvrir une espèce inconnue. Frappant de sa paume une guêpe qui l'avait attaqué, l'entomologiste réalisa qu'il venait de découvrir une espèce inconnue. Assailli par une armée de guêpes, l'entomologiste réalisa qu'il venait de découvrir une espèce inconnue (dont le venin a la particularité de provoquer l'amnésie).

  • Le tourbillon de la vie

    Ma douce a entrepris de classer notre bibliothèque commune. Après les poches et les documentaires, elle ressort les bandes-dessinées. Je l'entends s'exclamer soudain. Elle m'appelle. Sur l'une des miennes, en page de garde, elle me montre une petite annotation au crayon. J'ai acheté cet album il y a plus de trente ans. Et la libraire... c'était elle.

  • Bouffée d'oxygène

    Samedi dernier, à Tarare, tandis que la ville se recroquevillait sous une pluie froide et déprimante, j'ai eu le plaisir d'être interviewé par Marie-Louise Hansen, chroniqueuse d' Oxygène-Radio. L'habillage de la radio (ah, les bons vieux effets de réverb' sur le logo), la couleur des voix qui s'y font entendre, m'ont rappelé le temps où nous sévissions sur les ondes, avec notre accent et notre bonne volonté, au micro des premières radios libres. Le web permet de réinventer ce médium, en tout cas de faire renaître la veine enthousiaste de ses pionniers. Je me suis plié avec grand plaisir à cet exercice, dont voici l'enregistrement intégral en deux parties. Merci à Marie-Louise, merci à son technicien. Vivent les radios libres !


    podcast

     


    podcast

  • Ce genre de malaise

    Comment dire... Si : un soir, dans une chambre d'hôtel, je sens quelque chose au fond de mon lit. C'était un pansement souillé. Et bien voilà, parfois, dans la vie, je me sens comme dans les draps de cette chambre d'hôtel.

  • Inchangé

    L'eau était glacée. Elle saisissait les chevilles comme un poing. Puis la rivière assouplissait son emprise autour de nos pieds nus. Nous avancions dans son lit accueillant. L'Aix était une coulée d'ambre et d'or sous l'ombre des charmilles. L'été long nous embrassait. Une nostalgie ? Pas même. Je contemplais ces merveilles comme je savoure aujourd'hui la lumière sur le cerisier : noué par l'angoisse.

  • La confession

    CRS, rien à faire, tu mets quand même plus de cœur à taper sur un gaucho que sur un facho. C’est le même métier, hein, mais tu te refais pas. Quant au catho, alors là, c’est simple, j'y arrive pas. Ah, vivement les manifs de gauche, qu'on retrouve du bon gros coco bien remonté ! Sans gauchiste, le CRS, comment te dire ? Y s'étiole.

  • Dans le détail

    - La chatte vomit du sang
    - Ah bon ?
    - Hier, elle vomissait ses croquettes, mais là, c’est un mélange de glaires et de sang. Beaucoup de sang.
    - Ah.
    - Ce n’est pas le vomi habituel. Quand c’est du vomi normal, la chienne bouffe le vomi de la chatte. Là, non.
    - Chérie ?
    - Oui ?
    - Est-ce qu'on peut en parler après le repas s'il te plaît ?

  • En campagne

    Je me souviens de ce vagabond surgi de la forêt pour demander au paysan chez qui nous passions les vacances, des raves et des pommes de terre vite enfournées dans l'énorme sac qu'il portait sur l'épaule. Il était sale et barbu. Il nous paraissait grand ; sûrement amaigri par les privations, il nous semblait, à nous, petits citadins, sauvage et solide. Quelque temps plus tard, je le revis, seul, immobile, au milieu d'un champ. Bras en croix, vêtements en lambeaux, il prétendait effrayer les oiseaux.

  • Miserere

    La religion gagne du terrain paraît-il. Pourtant, elle était déjà bien installée partout. Les athées n'ont pas changé d'opinion. Alors ? C'est la hargne religieuse qui se répand et s'affirme. Juste au moment où il est urgent d'être lucide.

  • La fine équipe du 25

    Une salle de réunion visible depuis la rue. Quelques jours avant Noël. Je passe et m'arrête sur le spectacle d'une équipe attablée autour de son chef. Les salariés réunis sont coiffés de bonnets de lutin à grelots, et le patron est repérable grâce aux bois de rennes en feutrine qui ornent le sien. Je suis subjugué par la connerie du procédé. Ce côté fun obligatoire de l'entreprise moderne, qui n'empêche pas, apparemment, une sévère mise au point du chef. Derrière la vitre je ne peux rien entendre, mais je vois bien que le renne s'agite et s'agace, tandis que les lutins hochent tristement du bonnet. Grotesque.

     

     

  • Tradition

    2013 aura été une année médiane, intermédiaire. Elle a concrétisé la publication de Mausolées (signée dès 2012) et augure de plusieurs publications en 2014 (deux livres dès le premier trimestre : Lucifer Elegie chez Sang d'encre et La Joyeuse au Réalgar), la représentation de la pièce Pasiphaé en septembre (écrite en 2011) et la publication de L'Affaire des Vivants chez Phébus, à la rentrée de septembre 2014 (signée là aussi dès 2012). Une année qui, sans la Médiathèque de Gilly, aurait un peu manqué de relief littéraire, donc. Gilly, souvenez-vous fidèles lecteurs : il s'agissait d'une carte blanche à laquelle Laurent Cachard nous fit le plaisir de participer et, en plus, pour laquelle il imagina une petite production bicéphale intitulée Réversibilités. L'occasion de réaliser qu'il vaut mieux éviter d'organiser des rencontres le samedi soir en juin (beaucoup de propositions concurrentes), et que je ne suis décidément pas un bon interviewer. C'est l'année, pour prolonger le cas Cachard, de la sortie de son dernier opus La troisième jouissance du Gros Robert, et l'année où j'eus enfin l'occasion de l'écouter lire, accompagné de ses amis musiciens. Et d'entendre les premières lignes de son futur grand roman.
    Autrement, moi, et bien, j'ai continué d'écrire. Un inédit à propos d'un ami de plus de trente ans, un texte à conserver dans le secret, et pour ma douce, des mots de tendresse et de compassion, qui figureront dans le recueil de Sang d'encre, à paraître en janvier, me dit-on. Et puis des romans. Oui : des, parce que je ne sais faire que ça. Je ne résisterai pas à l'envie de vous en donner quelques extraits, en cours d'année. Je me connais.

  • Mausolées en Psychovision

    Sous la plume d'un certain Stegg, une nouvelle critique de Mausolées. A lire ici. Bon, le gars s'est un peu emmêlé les pinceaux sur les règles du jeu du Palais des fous, mais vu la complexité du machin, je ne saurais lui en tenir grief; et son analyse est intéressante. Je ne sais pas qui c'est, mais merci à lui.

  • Injustice des injustices

    Les types bien sont condamnés à rester purs. On ne leur pardonnera pas la moindre faille, le moindre accroc du passé ou manquement à leurs propres principes. Par contre, il suffit aux fumiers, aux salauds, aux ordures, de faire une fois, une seule un acte généreux ou désintéressé, voire seulement d'être sympathique pendant quelques minutes, et il sera dit, pour toute éternité : « Au fond, il a un cœur d'or ».

  • Le vent qui ne se lève pas (encore)

    Dans le car qui me ramène à la maison, les conversations de très jeunes adultes. Elle et lui sont assis comme toujours côte à côte. En général, ils parlent musique et sorties. Ce soir, on dirait qu'elle boude. Peut-être pour écarter le malaise qui s'installe, le garçon est plus volubile qu'à l'accoutumée, il parle de sa journée, raconte des choses sans grand intérêt. Dans un silence, la fille place : « Sinon moi, ça va, j'avais mon rendez-vous à l'ANPE, je me suis bien fait pourrir, merci de prendre des nouvelles. » Je ne le vois pas, mais j'imagine le garçon se mordant les lèvres. « Ah oui, et comment ça s'est passé au fait ? » « Ça t'intéresse pas de toute façon, tu t'en souvenais même pas. » Il grogne, se défend, ne s'excuse pas par orgueil mais on sent le type embarrassé de sa gaffe. Ils sont un moment silencieux, puis il insiste et elle finit par raconter. « Il a vu que j'étais au chômage depuis plus de trois mois, il m'a dit qu'il fallait que je me bouge. Je lui ai dit que, oui, je me bougeais, que je cherchais. Il m'a demandée où j'avais cherché, si j'avais demandé à telle boîte, là ou là, j'ai dit oui, mais que j'avais pas de réponses. Il m'a dit « Mais vous savez, il faut pas rechigner, prendre tout ce qui passe, pas hésiter » j'ai dit faut pas croire, je rechigne pas (le garçon râle : qu'est-ce qu'y croit, lui ?), j'ai dit je cherche hein, je prendrais ce qui se trouve, mais y'a rien. Il m'a énervée, comme si je voulais pas bosser. Et puis il me fait la leçon comme quoi il faut bien présenter, bien s'habiller, être poli. Je lui ai dit que je savais (le garçon répète « qu'est-ce qu'y croit ? ») Que j'étais polie, que je parlais correctement pour me présenter, pour faire bonne impression, tout ça. » j'écoute et je suis bouleversé par cette jeune fille que j'imagine se débattant avec les difficultés de son milieu, obligée de s'excuser devant un type bien installé, de ne pas trouver assez vite du travail, dans une région où la pauvreté est galopante, où le chômage grimpe à 13%. J'ai honte de cette société qu'on leur a fabriquée, qui non seulement exclut, mais culpabilise ceux qu'elle exclut. Je les trouve bien gentils, bien patients, ces jeunes, qui devraient foutre le feu partout, une fois pour toutes.

  • Pince-moi

    Interview pour l'hebdo local qui avait censuré "J'habitais Roanne" lors de sa sortie. Non ? Si ! J'ai accepté, parce que la journaliste était gentille et sincèrement intéressée, et que j'y voyais le moyen de glisser ceci :
    "Il y a peu, j'étais censuré par ce journal pour avoir contesté un propos selon lequel on doit servir aux lecteurs ce qu'ils sont censés désirer lire. Le fait qu'on me laisse m'exprimer librement ici aujourd'hui est peut-être le signe que, finalement, comme dans mon roman, certains s'interrogent, comprennent qu'il y a de la place pour les idées abstraites, et qu'elles ne sont pas nécessairement des « prises de tête » d'intello."

    A votre avis ? ça va rester ? (oui, peut-être après tout, mais alors avec un commentaire assassin, j'imagine. Mais ça m'étonnerait)

    Ce qui est le plus surprenant dans cette affaire, c'est que la direction, en suspendant un boycott qui aura duré deux ans, estime donc que je n'ai pas eu vraiment tort de moquer les saillies affligeantes d'un de ses journalistes, ou alors faut-il en conclure que la solidarité dans la rédaction est périssable, sinon, pourquoi me contacter ? Personnellement, je n'ai rien demandé et je me fiche pas mal d'apparaître dans cet hebdo.

    Je vous tiens au courant (d'autant plus qu'une bonne âme va sans doute les alerter sur l'existence de ce petit mot). Ah oui : contrairement à eux, s'ils ont quelque chose à dire, l'espace de mon blog leur est ouvert.

    Une hypothèse de dernière minute : le journal a été racheté par un titre auvergnat. La direction de là-bas a peut-être fait taire les réticences du responsable roannais. Ce qui signifierait que la rédaction locale n'a plus vraiment son mot à dire. Si c'est le cas, je ne suis pas sûr de devoir m'en réjouir.