Les vitres sans tain au niveau de la rue, une belle idée architecturale. Au début ça les faisait rire, mais à force c'était lassant, tous ces types qui venaient pisser contre ces glaces qu'ils croyaient opaques, sous l'oeil des secrétaires.
choses vues - Page 22
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Vu
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Petit manque
Je ne croise plus le petit couple d'amoureux qui égayait ma marche vers le travail. Je les voyais se bécoter, minauder, rire, malgré l'heure matinale. Plus là. Ce sont sûrement séparés. J'ai bien fait de ne pas m'attacher.
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La rentrée à La Livatte
NU - LABORATOIRE COMPAGNIE
OUVRE LES PORTES DU LABO DE LA LIVATTE à partir de ce We et jusqu'au 13 octobre. Du vendredi au dimanche de 15h à 20 h.
Avec :
MOIRES par Nadège Duffy - art plastique et projections -
une plongée dans l'intimité des tisseuses de vie
LES PASSANTES par Marc Bonnetin - photographie participative -
une expérience visuelle et sonore immergée
Entrée : PRIX LIBRE
LE LABO, C'EST A ROANNE
17 BVD CAMILLE BENOIT
TEL : 06 15 98 87 43 Marc BONNETIN -
Lignes de bus
Un problème technique de cerveau a empêché la parution du billet d'hier, que voici. Avec mes excuses :
Sur les flancs du bus, un appel au savoir-vivre s'affiche, vertueux : « Pour ta sécurité, cesse de t'agiter », « A l'arrière, la ceinture c’est plus sûr », « Fais pas de bruit, tu seras gentil », etc. Autant de messages que je ne crois pas destiné à la personne chenue que je suis, mais aux scolaires qui m'entourent. Une syntaxe adaptée. L'élan jeuniste ne s'arrêtera pas là, je suppose. « Arrête de cracher ou tu vas te faire jeter », « Si tu mets la misère, on nique ta mère » et autres « Range ton flingue ou j'te dézingue ». J'attends.
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Microbe résistant
Manifestement, pour le dernier numéro de Microbe, Jean-Jacques Nuel a fait son marché sur le net (le format s'y prête : textes concis, humoristiques, malins et poétiques), mais il a aussi fait appel à quelques pointures de la poésie papier. Ont donc été joyeusement mis à contribution pour ce numéro 79 de la revue belge (par ordre d'apparition) :
Fabrice Farre
Frédérick Houdaer
Christian Cottet-Emard
Stéphane Prat
Hervé Merlot
Alain Helissen
Stéphane Beau
Bernard Deglet
Roland Counard
Christian Degoutte
Paola Pigani
Pascal Pratz
Grégoire Damon
Jean-Marc Flahaut
Marlène Tissot
et votre serviteur, tout ému de se trouver en aussi belle compagnie.
On peut aussi s'abonner ici. -
Vies minuscules
Une affiche dans ce club du troisième âge vante les temps forts des animations à venir. La semaine prochaine : visite des ronds-points de la ville en bus. Gourmandise éveillée, je cherche des yeux la rubrique « temps faibles ».
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Des fois...
Brave vieille retraitée paisible au sourire amène et franc, le cœur sur la main. Et des messages haineux sur sa page Facebook appelant l'avènement de Marine Le Pen.
Soudain comme un coup de fatigue, un froid dans le cœur.Lien permanent Catégories : actu, choses vues, Matières à penser, Nouvelles/textes courts 0 commentaire -
Partir à la chasse, ou pas
Une assez longue expérience de la vie m'autorise à distinguer deux principaux types de toilettes à cuvettes équipées de chasse d'eau (nous parlerons des toilettes à la turque et des toilettes sèches à une autre occasion). Le premier type engloutit nos déjections sans faire d'histoire. Discrètes, avides, elles ne font qu'une bouchée de ce à quoi nous n'avons plus envie de penser, à peine en est-on séparé. Les secondes sont hésitantes, elles font tournoyer notre production dans un maelström du plus bel effet, nous invite à considérer une dernière fois les scories du jour, à méditer sur leur source et leur destin. Elles insistent, lanternent, temporisent, puis, dans un tressaillement de tuyauterie, comme se souvenant soudain qu'elles doivent achever l'opération, elles engloutissent l'essentiel, laissant sournoisement flotter quelques traces ignobles, pour vous faire regretter encore de les avoir si imprudemment utilisées.
Je hais les toilettes du deuxième type.
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Week end à Deauville.
Je vous conseille un petit passage chez "le minotaure est fait de chair", le blog d'Oslo Deauville. Épatant, comme on disait d'mon temps.
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Chaque chose en son temps
Deux chatons exécutent leurs pirouettes insensées dans le bureau. Alors écrire...
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True story
Les acteurs jouaient très naturellement la scène du pique-nique. Vraiment, c'était remarquable. Sans doute, le soin que le metteur en scène avait mis à disposer de véritables victuailles sur la nappe contribuait à l'authenticité du jeu. La scène s'éternisa, on eut la surprise de ne plus parvenir à entendre ce que se disaient les protagonistes, qui enchaînaient les verres de rouge en rigolant. Enfin, les spectateurs durent bien se rendre à l'évidence : les comédiens repus et avinés les avaient complètement oubliés.
(d'après une histoire vraie relatée par Stephen Pile dans son excellent et hilarant "Livre des bides")
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Cartoon
Il se débat comme un beau diable et finit par assommer le frelon qui le harcelait. Il essaye ensuite de l'écraser violemment avec le pied. Et il marche sur une vipère.
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Compte à rebours
C'était une belle journée, hein ? T'as aimé, c'était bien ? Ehé oui, une belle journée... Mais une de moins. 24 heures à déduire de ton compte, mon petit gars. Et tu sais, t'as déjà commencé le décompte de la suivante. Profite, profite...
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Le peu qui reste
Comment dit-on adieu au monde ? Quelle place lui donne-t-on les derniers jours ? Est-on entièrement concentré sur soi ? Ce que l'on voit et qu'on entend, le peu qui nous parvient, est-ce cela que l'on emporte ? Et, quand la maladie nous presse, quand le corps achève son lent épuisement, que chaque pas est une épreuve, ne sommes-nous plus riches que de nous-mêmes, démunis de l'histoire qui nous a conduits jusque là ? Les derniers moments nous dépouillent de tout, mémoire et sang, jusqu'à la lisière de l'os. Jusqu'à la cavité, le manque ; jusqu'à l'absence qui finalement, nous ensevelit.
C’est dans ce creux que le chagrin est versé. Dans cette place également, faite aux vivants, que l'amour orphelin se blottit et rêve. Plus profonde est la blessure, plus vaste est la place où se reconstruire. -
L'air de rien
Dans le bus, je m'amollis tranquille, un peu dans le brouillard, après une grosse journée de travail. Et puis je me mets à sourire, je me sens même radieux, inexplicablement joyeux. Etat que rien ne laissait présager. Enfin je réalise que depuis quelques minutes, passe en sourdine dans les haut-parleurs du car, Bohemian Rapsody de Queen. Je n'y avais pas pris garde, mais inconsciemment la musique avait fait son travail et généré la jubilation qu'elle me procure aussi dans l'écoute attentive.
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Premier lecteur
Ce moucheron qui revient sans cesse sur mes phrases, se colle à l'écran, reprend la lecture plus haut, s'arrête sur un mot. Et là, que fait-il ? Il descend plus bas dans l'espace encore vierge. Je sens qu'il m'invite, me dit : « Dépêche-toi, écris la suite, vite, allez ! » Que c’est exigent un fan !
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A force, on se demande...
Mais qu'est-ce qu'on leur veut aux femmes ? Pourquoi on s'acharne comme ça ? A les voiler, les cacher, les abrutir, les violer, les humilier, les encager, les enfermer, les menacer, les tuer à la naissance, les exciser, les réduire au silence, les découper, les harceler ? Mais qu'est-ce qu'elles nous ont fait, enfin ? Ah oui, crime impardonnable : elles nous ont faits. Voilà. Et on leur fait payer.
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Bonté du moment
C'est un endroit paisible, sous un saule, sur l'herbe tendre, en bord de Loire, avec parfois des cigognes et des hérons et, plus rarement, un couple de cygnes qui parade. Et ma petite famille sourit sous la bonne lumière qui inonde les heures. C'est fait, c'est vécu, c'est arraché aux malfaisants et aux pisse-froids. C'est de la paix indestructible.
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Passe la seconde
« Y'a que le piston qui marche ! » répétait cet esprit mécanique.
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Comic'con
La carrière de justicier masqué de monsieur Mercier, 54 ans, habitant à Tours, a été brutalement interrompue hier soir par son épouse. Fatiguée de le voir bondir dans la rue vêtu de son costume grotesque, elle lui a tout bonnement interdit de sortir désormais dans cet accoutrement.
On pourrait frémir d'une telle sentence si, dans le même temps, Madame Girard n'avait pas sommé son mari de ne plus sortir la nuit déguisé en super-vilain. Les Tourangeaux peuvent dormir tranquilles.