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Ecrire - Page 19

  • Vive l'ampleur !

    "C'était à Mehassa, faubourg de Basal, dans le jardin des nautiles. Le festin des partages aurait lieu à la nuit tombée et les préparatifs, entrepris une saison plus tôt, s'accéléraient dans les dernières heures du jour. On avait débarrassé l'aire d'honneur de ses griffes d'Olicanthe et planté au sommet des arches les bannières de chasse de toutes les nations, puis on avait dressé de longues tables organisées en carré autour des vasques de bronze où rougeoyaient des braises. La nuit tropicale avait d'un coup tendu le ciel d'une taie violette incrustée de poussière adamantine. On avait allumé les torches de résine, versé les perles phosphorescentes dans les bassins d'eau verte des nautiles."

    Et c'est comme ça pendant tout le bouquin ! Le projet est de construire une sorte de « Salammbô » de l'imaginaire (d'où la première phrase parodique). C'est très laborieux, voire épuisant. Cependant, ce pittoresque, cette emphase, cette ampleur, seront la couleur du premier des trois volumes de la saga. Pour ne pas me décourager sur le premier, ne pas me lasser de cette facture lyrique, je me projette sur le deuxième tome, qui sera exactement opposé. Froid, sec, intimiste. Si le premier volume sort un jour, il faudra expliquer aux lecteurs que sa forme et son atmosphère ne sont intelligibles vraiment qu'en regard de sa suite. Quant au troisième et dernier tome de l'histoire, il a pour ambition de faire la synthèse de ces deux ambiances, par effets de contrastes, dans une forme encore inconnue dans la littérature de l'imaginaire. Ne pas croire que j'abandonne certaines ambitions, même quand je m'amuse.

  • Mausolées sur e-maginaire

    Une nouvelle critique de Mausolées. Un certain STEPH a bien compris le virage souhaité par Mnémos en publiant ce livre.

  • Bouffée d'oxygène

    Samedi dernier, à Tarare, tandis que la ville se recroquevillait sous une pluie froide et déprimante, j'ai eu le plaisir d'être interviewé par Marie-Louise Hansen, chroniqueuse d' Oxygène-Radio. L'habillage de la radio (ah, les bons vieux effets de réverb' sur le logo), la couleur des voix qui s'y font entendre, m'ont rappelé le temps où nous sévissions sur les ondes, avec notre accent et notre bonne volonté, au micro des premières radios libres. Le web permet de réinventer ce médium, en tout cas de faire renaître la veine enthousiaste de ses pionniers. Je me suis plié avec grand plaisir à cet exercice, dont voici l'enregistrement intégral en deux parties. Merci à Marie-Louise, merci à son technicien. Vivent les radios libres !


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  • Strabisme

    "Je te le dis, voyageur en quête d'éblouissement, rien n'égale la porte des terres."

    (les nefs de Pangée. Volume 1)


    "Joël est revenu sur le phénomène de l'ossianisme, plus complexe qu'il y paraît."

    (Pieds nus sur les ronces)

    Peut-on vraiment écrire deux romans en même temps ? J'essaye, en ce moment. C'est amusant. L'un est le relâchement de l'autre, alternativement. Deux thèmes, deux genres, deux styles différents. Deux univers distincts. Comme si j'étais à la croisée des deux et ne faisais dans chacun que quelques pas, pour voir.

  • Joyeusement

    Hier soir, je recevais quelques images de ce que l'artiste Winfried Veit a réalisé pour illustrer La Joyeuse, une nouvelle en passe d'être publiée par les éditions Le Réalgar, à Saint-Etienne. Sollicité par son galeriste, Daniel Damart, l'artiste a entrepris une production énorme, 70 dessins et croquis, pour s'emparer du sujet. Le résultat est magnifique. Il y avait, dans cette histoire venue des origines de la civilisation (La Joyeuse est inspirée d'un passage de L'épopée de Gilgamesh, le plus vieux texte du monde), quelque chose de terrien, de tellurique, de biblique, et chaque fois que Winfried fouille cette glaise, découvre les corps comme des racines tout engobées de tourbe, je retrouve ce que m'inspire ce récit des origines. Il y a des encres, des dessins assourdis de noir, texturés de traits, des lavis qui embrument les corps. Une variété de techniques qui contribue à magnifier l'onirisme, à évoquer le fruste, le primitif, le nocturne, à donner l'effet d'une réminiscence. J'assiste, émerveillé, à l'équation du texte et du dessin. Dans La Joyeuse, mais aussi dans le mythe original, il y a cette idée que l'amour physique civilise (alors que dans notre pensée judéo-chrétienne, le sexe est supposé abêtir, abaisser au rang de l'animal). Les images que Winfried Veit a réalisées travaillent ce sentiment d'une élévation tirée de la terre, fait le portrait d'une créature « à la chair de météore » élevée au rang d'homme qui parle et pense. C’est le récit d'une humanisation aidée par les bons soins d'une courtisane. Ce matin, un nouvel arrivage de dessins me parvenait. Un régal, à nouveau, la confirmation que le choix du galeriste était le bon. Il fallait de la puissance, de l'humanité. Winfried Veit a su relever ce défi.
    Des images ? Patience...

  • 2000

    Ce week-end, travail sur les corrections de "L'Affaire des Vivants". Pas tout à fait la dernière étape, mais on approche.
     
    Il y a deux semaines, je lisais les deux derniers chapitres à mon ami François Podetti, en souvenir de quelques heures passées ensemble à la cinémathèque de Paris pour trouver les documents dont j'avais besoin pour écrire, justement, ce finale. Lecture émue, gorge serrée (j'espère causer la même émotion chez le lecteur) et pour moi, l'évidence qu'un détail clochait. Une légère digression, deux ou trois lignes qui contrarient le mouvement du dernier chapitre vers sa résolution. D'ultimes ajustements, donc, opérés depuis. Ce qui provoque l'étonnement et la gratitude de mon éditeur qui, paraît-il, ne voit pas autant de rigueur chez bien des auteurs. Mais c'est peut-être que, eux, sont plus immédiatement justes.
     
    Et c'était la 2000e note de Kronix, les amis.

  • L'expérience du texte

    Plus de livres. Bon, dommage. Des textes numériques mis en réseau, très bien. Des échanges à leur propos, des commentaires communs ou pointus, pourquoi pas ? Mais il faudra bien assouvir le besoin de l'expérience collective, du partage direct du ressenti.
    Après tout, le théâtre est peut-être le médium le mieux placé pour poursuivre la geste littéraire.

    En tout cas, ma prochaine pièce, Pasiphaé, sera jouée en janvier 2015 au théâtre de Roanne (scène régionale).

  • Extrait

    Je ne savais pas quoi écrire, alors je colle ici un extrait d'un roman en cours. Il s'intitulera "Pieds nus sur les ronces", et je ne sais pas s'il sera publié un jour (déjà, le finir). En attendant :

    Pétrifiée de colère, Syrrha l'était encore, inexplicablement, quand elle raconta l'épisode de l'hôtel à Joël. Il la regardait sans comprendre. Syrrha ne comprenait pas non plus ce qu'elle était en train de faire, de quoi il s'agissait, de se soulager, de créer un effet dramatique, qu'on s'intéresse à son cas, impossible de savoir. Avec la colère revenue tout entière, intacte, dans le récit, il y avait un désespoir manifeste. Pourquoi était-elle comme ça ? Elle poursuivit son récit devant un Joël Klevner embarrassé de telles confidences, mais conciliant, amical, conscient qu'il avait un rôle à jouer, qu'on lui accordait une confiance imprévue et qu'il devait en être digne. Le souffle court, Syrrha décrivit la chambre, elle debout à côté du lit, son incroyable angoisse, surgie soudain, son horrible angoisse qui l'avait arrachée au sommeil et au lit. Syrrha debout, nue, se disant qu'elle allait partir, le laisser là, prendre ses affaires en tâchant de ne pas le réveiller, ne pas lui faire de mal, non, cela elle ne le voulait pas, mais le laisser seul, ici, à Paris, avec ses interrogations, le laisser seul et fuir, ne plus lui donner de nouvelles, ne plus jamais le revoir. Joël tenta de demander ce qui s'était passé, qu'avait fait Simon de tellement grave ? Mais sa phrase resta en suspens sur ses lèvres. Il n'y avait aucune explication, ce devait être anecdotique, sans conséquence, Syrrha l'admettait d'emblée, l'avait dit, le répétait, tentait encore de se souvenir mais impossible, en fait il n'y avait rien, rien de notable, rien, même à l'époque elle le savait, comment pouvait-elle savoir et en même temps entrer dans ce délire ? elle était soudain persuadée, à cause de ce geste (admettons que ce fut un geste) insignifiant que Simon ne l'aimait pas, qu'il allait peut-être lui faire du mal, il était sur le lit, inerte comme l'eau d'un miroir, reflet de la haine soudaine qu'elle ressentait, une palpable colère, renvoyée par ce visage tranquille d'un jeune homme qui dort. Et debout, nue, elle visitait les possibles, s'excitait à la perspective de son départ, se voyait dans la rue, bousculant les prostituées, laissant derrière elle des cris et des insultes, courant vers la gare, disparaissant, quittant Paris et Simon et le pays, évanouie dans l'abstraction d'un paysage repeint en noir. Et debout, nue, bras ballants, mains désœuvrées, yeux écarquillés dans la nuit, tout grondait à ses oreilles, le sang bourdonnait et les halètements dehors, la respiration des voitures et les bouffées de musique échappées des bars, toute la sordidité humaine montait vers la chambre, occupait l'espace et l'air, modifiait la lumière et les ombres sur le visage détesté de son amour. Elle devait partir, il fallait qu'elle foute le camp, Ô désolé mon pauvre amour, comme tu me hais, si tu ne me haïssais pas comme ça, je resterais mais là, mais là c’est trop me demander, rester auprès d'un garçon qui me veut du mal, tu comprends ? Parce que tu ne m'aimes plus, toi, n'est-ce pas ? Tu veux que je parte, tu me rejettes ? Tu ne veux plus de moi ? Mais comme je t'aime, moi, si tu savais, pourquoi tu ne veux plus de moi ? Ça s'enchaînait, infatigablement, ça l'obsédait, ça l'épuisait, elle en tremblait sur ses jambes, une heure à rester comme ça debout, à poil, ça faisait mal, ça faisait froid, elle devait foutre le camp, en silence, pas lui faire de peine. Et puis, Simon a émis un petit grognement, il a bougé, s'est vaguement réveillé, a perçu dans les lueurs contradictoires qui perçaient la fenêtre, la silhouette de Syrrha, debout nue raide de colère qui le regardait avec ses yeux écarquillés, il a immédiatement perçu qu'elle était comme ça depuis longtemps, a froncé les sourcils, a dit d'une voix ensommeillée et gentille « Qu'est-ce que tu fais, tu ne dors pas ? », cela elle s'en souvenait, cela lui est revenu parfaitement, le corps qui bouge, s'étire frissonne, le visage si beau de Simon qui s'ouvre, s'éclaire, son regard brouillé de nuit qui s'étonne : « Qu'est-ce que tu fais... » et dans l'instant, toute la tension qui disparaît, Syrrha qui sort de son hypnose, se détend, sent un poids formidable s'évanouir. C’est fini. Simon est là, il l'aime, tout va bien. Elle sourit, elle rejoint le lit, s'allonge, se blottit contre lui, s'allonge mais s'évanouit presque, s'effondre, épuisée, et s'endort aussitôt.

  • Le pourquoi

    C'est à l'obstination avec laquelle une idée s'impose que je dois la mise en chantier d'un manuscrit. C'est cette obsession que je veux faire taire par les moyens de l'écrit, car je n'en possède pas d'autre.

  • Tradition

    2013 aura été une année médiane, intermédiaire. Elle a concrétisé la publication de Mausolées (signée dès 2012) et augure de plusieurs publications en 2014 (deux livres dès le premier trimestre : Lucifer Elegie chez Sang d'encre et La Joyeuse au Réalgar), la représentation de la pièce Pasiphaé en septembre (écrite en 2011) et la publication de L'Affaire des Vivants chez Phébus, à la rentrée de septembre 2014 (signée là aussi dès 2012). Une année qui, sans la Médiathèque de Gilly, aurait un peu manqué de relief littéraire, donc. Gilly, souvenez-vous fidèles lecteurs : il s'agissait d'une carte blanche à laquelle Laurent Cachard nous fit le plaisir de participer et, en plus, pour laquelle il imagina une petite production bicéphale intitulée Réversibilités. L'occasion de réaliser qu'il vaut mieux éviter d'organiser des rencontres le samedi soir en juin (beaucoup de propositions concurrentes), et que je ne suis décidément pas un bon interviewer. C'est l'année, pour prolonger le cas Cachard, de la sortie de son dernier opus La troisième jouissance du Gros Robert, et l'année où j'eus enfin l'occasion de l'écouter lire, accompagné de ses amis musiciens. Et d'entendre les premières lignes de son futur grand roman.
    Autrement, moi, et bien, j'ai continué d'écrire. Un inédit à propos d'un ami de plus de trente ans, un texte à conserver dans le secret, et pour ma douce, des mots de tendresse et de compassion, qui figureront dans le recueil de Sang d'encre, à paraître en janvier, me dit-on. Et puis des romans. Oui : des, parce que je ne sais faire que ça. Je ne résisterai pas à l'envie de vous en donner quelques extraits, en cours d'année. Je me connais.

  • Le Radical Hennelier 21

    Toutes les notes du feuilleton « Le Radical Hennelier » sont effacées. Le texte, repris, repensé, réécrit et enrichi, sera proposé à l'édition. D'où la disparition de sa forme embryonnaire ici. Je vous remercie de votre compréhension.

  • Le Radical Hennelier 20

    Toutes les notes du feuilleton « Le Radical Hennelier » sont effacées. Le texte, repris, repensé, réécrit et enrichi, sera proposé à l'édition. D'où la disparition de sa forme embryonnaire ici. Je vous remercie de votre compréhension.

  • Le Radical Hennelier 19

    Toutes les notes du feuilleton « Le Radical Hennelier » sont effacées. Le texte, repris, repensé, réécrit et enrichi, sera proposé à l'édition. D'où la disparition de sa forme embryonnaire ici. Je vous remercie de votre compréhension.

  • Le Radical Hennelier 18

    Toutes les notes du feuilleton « Le Radical Hennelier » sont effacées. Le texte, repris, repensé, réécrit et enrichi, sera proposé à l'édition. D'où la disparition de sa forme embryonnaire ici. Je vous remercie de votre compréhension.

  • En tapinois

    La loi ne punit pas encore les clients des librairies. Vous pouvez entrer à visage découvert, exiger de l'auteur présent la dédicace la plus vicieuse, la plus perverse, personne ne vous en tiendra rigueur.
    Je traîne du côté de chez Mayol, rue Charles de Gaulle à Roanne, aujourd'hui à partir de 15 heures. Ma spécialité : la langue.

  • Un doute

    Et si je me trompais, si un jour j'étais fatigué d'écrire ?

  • Entrez dans Mausolées

    Vendredi 29 novembre à 19 heures 30, à la Médiathèque de Charlieu.

    Rencontre autour de mon dernier roman, Mausolées, paru à la rentrée aux éditions Mnémos.
    L'occasion pour ceux qui l'ont lu de poser toutes les questions, et pour ceux qui ne l'ont pas lu, de découvrir l'univers singulier de ce roman ou d'évoquer plus largement le travail de l'écriture et les différentes phases d'une édition nationale.
    Cette soirée est organisée par la librairie « Le Carnet à Spirales » de Charlieu et annonce la séance de dédicaces du lendemain, dans cette librairie.
    En attendant, vendredi soir, nulle obligation d'achat mais seulement le plaisir de dialoguer, de débattre, de parler littérature. L'entrée est libre.

    Pour en savoir plus, voir la page Mausolées chez Mnémos.

     

  • Critique et interview - Mausolées

    Le site ACTUSF est spécialisé, comme son nom l'indique, dans l'actualité de la Science-Fiction. J'ai eu le plaisir de répondre à quelques questions de l'auteur d'une critique de mon livre, Tony Sanchez. La critique et l'interview sont à lire ici :

    L'interview.

     

    La critique.

  • Funambule

    La difficulté est de pratiquer la discipline autiste de l'écriture et de tout de même prendre sa part des affres de l'extérieur. S'enfermer et être ouvert sur le monde. La vraie difficulté, oui, je crois que c’est ça, finalement.